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Metal Progressif

The Progressive Souls Collective : no reset

Deuxième partie du concept amorcé et développé par la tête pensante du projet, Florian Zepf, pour THE PROGRESSIVE SOULS COLLECTIVE. Cette réunion autour du Metal Progressif démarrée il y a quatre ans a trouvé ses repères, son ton et une patte qui le rendent désormais identifiable. Formé autour d’un line-up changeant, hormis son frontman, le collectif présente la suite de « Sonic Birth » avec « Sonic Rebirth », une production exceptionnelle, riche et d’une fluidité de chaque instant qui la rend assez unique.

THE PROGRESSIVE SOULS COLLECTIVE

« Sonic Rebirth »

(Metalville Records)

Lorsque que j’avais interviewé Florian Zepf, guitariste, compositeur et maître d’œuvre de THE PROGRESSIVE SOULS COLLECTIVE en 2020 à la sortie de « Sonic Birth », il m’avait confié qu’il ne s’agissait nullement d’un groupe, mais d’un projet dédié à l’amour de la musique progressive. Et pour mener à bien cette aventure, il avait réuni un casting international de haut vol, qui s’était vraiment investi dans la création d’un album très abouti et moderne. Et grâce à un savant mélange d’éléments numériques et organiques, le résultat était assez bluffant de vérité.

Pour « Sonic Rebirth », l’Américain continue sur cette belle lancée et il est toujours aussi bien entouré. A commencer par le chanteur Vladimir Lalic (Organized Chaos) qui est devenu bien plus que la simple signature vocale du collectif. Sont venus grossir les rangs : Megan Burtt (Gingerbomb), Jamie Powell et Simen Børven (Leprous), Gerald Peter (Jordan Rudess), Tim Korycki (Tomorrow’s Eve), ainsi que des membres de Special Providence et des musiciens d’Eric Clapton, Joe Cocker… THE PROGRESSIVE SOULS COLLECTIVE a donc encore fière allure, tout comme l’ensemble de ce nouvel opus.    

Les deux réalisations s’inscrivent dans un même concept et l’on reprend là où en était « Sonic Birth ». Toujours aussi affiné et élégant, le Metal Progressif du combo brille par la technicité de ses membres, mais pas seulement. Les mélodies sont accrocheuses, les thèmes très bien développés et les compositions de Florian Zepf montrent d’étonnantes facettes dans leurs structures. Si l’on pense parfois à Pain Of Salvation ou Haken, THE PROGRESSIVE SOULS COLLECTIVE s’étend dans un style très personnel et dans des ambiances très variées. Une nouvelle réussite.  

Le créateur du projet : Florian Zepf
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Metal Progressif

Leprous : en scène !

Tout en annonçant une grande tournée européenne, LEPROUS a eu la bonne idée de ressortir « Aphelion » en version augmentée. Y figurent l’intégral de l’album, ainsi que deux bonus et surtout six titres enregistrés en live et notamment au festival ‘Motocultor’. Et sur scène, le Metal Progressif des nordiques prend une ampleur captivante.  

LEPROUS

« Aphelion (Tour Edition) & Live 2022 »

(InsideOut Music)

Sorti fin août 2021, le septième album des Norvégiens avait frappé les esprits et laissé une énorme emprunte dans la discographie du groupe et dans le monde du Metal Progressif plus largement. Alors, si vous avez manqué ce petit bijou, c’est le moment de se rattraper (et de belle manière !), car LEPROUS présente une « Tour Edition » d’« Aphelion » avec deux bonus et six inédits interprétés en public sur un beau double-album.

On ne reviendra pas sur la grande qualité de la réalisation studio (voir chronique ci-dessous), mais les morceaux bonus déjà présents sur plusieurs éditions valent le détour. « A Prophecy To Trust » et le live « Acquired Taste », enregistré en 2021, s’inscrivent dans le prolongement d’«Aphelion ». Et si le second morceau date de 2011 et de l’album « Bilateral », l’excellente production remédie à cet écart d’une décennie.  

L’autre disque, « Live 2022 », qui parait aussi séparément en édition limitée, présente sur 40 minutes six morceaux captés lors de la première partie de la tournée européenne de LEPROUS. On en retrouve donc quatre issus de leur prestation au ‘Motocultor’, où les Scandinaves communient littéralement avec leur public. Et c’est à Berlin que le quintet brille sur « Nighttime Disguise » et le phénoménal « The Sky Is Red ». Magistral !

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Dark Gothic Metal Progressif

Rioghan : un lustre boréal

Sur des structures musicales très élaborées, une production aux petits oignons et grâce à des musiciens en complète maîtrise, les Finlandais de RIOGHAN surprennent avec « Different Kinds Of Losses », qui est pourtant seulement leur première longue réalisation. Mené par une chanteuse dont la voix possède une puissance telle qu’elle peut emprunter une multitude de chemins, le trio rayonne grâce à une technique hors-pair et un souffle artistique impressionnant, savamment distillé dans un Metal Progressif assez dark.

RIOGHAN

« Different Kinds Of Losses »

(Inverse Records)

Après avoir suscité l’intérêt et la curiosité avec un premier EP « Blackened Sky » sorti en mars 2021, RIOGHAN se livre cette fois, et enfin, sur un premier album complet, qui ne manque pas de piquant. Très original, le groupe est le projet initial de la chanteuse et poétesse Rioghan Darcy, aka Jenni Perämäki, dont la voix se fait porte-parole d’une identité musicale très forte et mouvante. Car à travers son Metal Progressif, le trio verse également  dans des atmosphères gothiques avec quelques aspects extrêmes déchaînés.

Composé du trio Teemu Liekkala (guitares, basse, claviers et production), Valtteri Revonkorpi (batterie) et de sa frontwoman, RIOGHAN a su parfaitement s’entourer, car on retrouve les collaborations de Jonas Renkse (Katatonia), Einar Solberg (Leprous) et Teemu Koskela (ex-Celesty) sur ce « Different Kinds Of Losses » aussi bien produit que sa conception est riche. Avec une vocaliste à même de se faire aussi délicate que rageuse, le trio avance avec une assurance de musiciens plus que confirmés.

Sur des morceaux qui ne traînent pourtant pas en longueur vu le registre, RIOGHAN parvient à multiplier les ambiances au sein-même des titres pour délivrer une saveur toute particulière à son Metal très protéiforme (« Promises », « Breath », « Home »). S’engouffrant aussi dans des sonorités électroniques (« Bruises », « Innocence »), les Scandinaves montrent une audace d’une grande fraîcheur et imposent déjà une touche très identifiable grâce à un jeu très inspiré (« Lights », « Summer »). Des débuts plus qu’enthousiasmants !

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Leprous : place au chef d’œuvre

Il existe très peu d’albums qui transpirent la classe et l’élégance à chaque note jouée, et c’est bel et bien le cas avec cette nouvelle réalisation de LEPROUS. Outre la sublime production (un vrai studio, ça change tout !) et l’époustouflante prestation vocale d’Einar Solberg, tous les morceaux « Aphelion » sont d’une justesse et d’une créativité sans faille.

LEPROUS

« Aphelion »

(InsideOut Music)

Malgré la beauté de son titre, « Aphelion » est probablement l’album de LEPROUS le plus chaotique dans sa réalisation. Enregistré dans trois studios norvégiens différents, ce nouvel opus est aussi certainement l’un des plus personnels et les plus fluides du quintet scandinave. Composée par son maître à jouer, chanteur et claviériste Einer Solberg, cette nouvelle réalisation dépasse toutes les attentes.

Magnifiquement écrit et méticuleusement arrangé, « Aphelion » ne devait être au départ qu’un EP tant donné la situation sanitaire. Par bonheur donc, LEPROUS s’est attelé à enregistrer un album complet et celui-ci ne souffre d’aucun écarts en se montrant même très intuitif, créatif et d’une variété surprenante et majestueuse. En termes de Metal Progressif, « Aphelion » surclasse les productions de l’année par son intensité et sa précision.

Cette fois-ci, les Norvégiens se sont éloignés du format de concept-album, qui fait pourtant sa force. Conçu morceau par morceau, « Aphelion » multiplie les ambiances et les atmosphères tout en maintenant une direction artistique incroyable. Intimiste et subtil, LEPROUS scintille véritablement que ce soit sur « Running Low », « Silhouette », « All The Moments » ou « Nighttime Disguise » dont le point commun reste une belle luminosité. Brillant, tout simplement.