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Bad Company : golden years

Presque aussi éphémère que Free, BAD COMPANY a pourtant sorti quelques albums majeurs jusqu’au départ de son chanteur Paul Rodgers. De cette épopée, il reste des disques qui connurent le succès sur le label de Led Zeppelin, Swan Song. Les années 80 ont eu raison de cette belle aventure, malgré une suite avec un line-up remanié peu convaincant. Mais le Hard Rock très bluesy des Londoniens résonne encore chez quelques un. Ils livrent ici un beau témoignage avec une nouvelle génération, qui semble toujours s’en inspirer.

BAD COMPANY

« Can’t Get Enough : A Tribute To Bad Company »

(Primary Wave Music)

Fondé en 1973 dans la foulée de la séparation de Free par Paul Rodgers (chant) et Simon Kirke (batterie), accompagnes d’Andy Fraser (basse) et Paul Kossoff (guitare), BAD COMPANY est probablement l’un des groupes les plus sous-estimés de la scène Rock britannique. Avec le succès sous l’ère Rodgers, il en a inspiré beaucoup. Aujourd’hui, seuls le frontman et le batteur sont toujours en vie et ils peuvent se réjouir de ce bel hommage rendu par une dizaine de groupes et d’artistes, d’ailleurs étonnamment presque tous américains.

Nul n’est prophète en son pays, donc, puisque BAD COMPANY semble avoir laissé bien plus de traces outre-Atlantique que sur son île. Sur l’album, on retrouve seulement le jeune combo The Struts, originaire du nord de l’Angleterre, pour une version explosive de « Rock’n’Roll Fantasy » et Joe Elliot et Phil Collen de Def Leppard sur « Seagull ». Et le morceau est d’autant plus réussi qu’on se régale de la présence des rescapés Paul Rodgers et Simon Kirke, qui en font un moment tout en émotion et d’une réelle authenticité.

Direction les Etats-Unis pour la suite avec huit formations parmi les plus emblématiques du Hard Rock, du Southern Rock et même de la Country avec Hardy et Charley Crockett. Après la jeune garde menée par Dirty Honey et The Pretty Reckless avec une étonnante reprise de ces derniers de « All Right Now » de Free, l’artillerie lourde fait ensuite parler la poudre avec Halestorm, Black Stone Cherry, Slash avec Myles Kennedy & The Conspirators et Blackberry Smoke accompagné de Brann Dailor de Mastodon. Beaucoup d’énergie et de sincérité.

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Slash : bluesy roots

G N’R bien sûr, mais aussi Velvet Revolver, Slash’s Snakepit ou encore Myles Kennedy & The Conspirators, le détenteur de multiples et prestigieuses distinctions, et aux plus de 100 millions d’albums vendus, revient aux origines, celles du Blues. Avec « Orgy For The Damned », une nouvelle réalisation de covers, SLASH atteste qu’il est l’un des plus grands six-cordistes de sa génération et l’incarnation d’un feeling musical hors-norme. Et malgré quelques petits ratés, l’entreprise du guitar-hero est belle et se balade entre Rock, Blues et le tout dans un esprit très (trop ?) mainstream.

SLASH

« Orgy Of The Damned »

(Gibson Records)

SLASH fait son retour en solo, ou presque, avec un sixième album logiquement signé chez Gibson Records. Et pour un peu, il nous ferait le même coup qu’avec son premier, axé lui aussi autour d’une liste d’invités très séduisante. Cette fois, le Londonien de naissance se penche sur ses premières amours, ses influences fondatrices : le Blues. Cela dit, il y a plusieurs niveaux de lecture, ou d’écoute, dans la découverte de cette « Orgy For The Damned ». Et cela pourra désarmer les puristes et même les faire fuir, comme séduire les néophytes du genre.

Car s’il ravit sur bien des aspects, il peut également passer pour une sorte de grand barnum, comme ces concerts de charité qu’affectionnent les Américains et qui voient défiler des stars venues surtout se faire plaisir. Il y a un peu de ça, il faut le reconnaître. Et en la matière, SLASH sait y faire et est vraiment rompu à l’exercice. Le casting est bon, les morceaux choisis aussi et leurs interprétations tout autant. Et il nous gratifie même d’un inédit instrumental, « Metal Chestnut », vraiment plaisant. Mais entre les pépites, il demeure malgré tout quelques bémols de taille.

Avant d’entrer dans le détail, notons que l’ensemble est produit par Mike Clink, encore et toujours irréprochable. Présents sur tous les morceaux, on retrouve aussi les comparses de SLASH de l’époque ‘Slash’s Blues Ball’, combo épisodique des années 1996/1998, à savoir Johnny Griparic (basse) et Teddy Andreadis (claviers), auxquels viennent s’ajouter Michael Jerome (batterie) et le très bon Tash Neal (guitare, chant). Ce dernier interprète d’ailleurs l’excellent « Living For The City » de Stevie Wonder. Une surprise. Autant dire que ces gars-là connaissent et transpirent le Blues par tous les pores.

Les reprises sont bien vues : Robert Johnson, T. Bone Walker, Albert King, Willie Dixon, Charlie Segar, Steppenwolf, … Et « Orgy For The Damned » fait très fort avec les présences de Chris Robinson des Black Crowes, Gary Clark Jr, Billy F. Gibbons, Chris Stapleton et la grande Beth Hart, littéralement habitée sur ce « Stormy Monday » qu’elle connait si bien. Brian Johnson d’Ac/Dc n’a pas, non plus, à rougir de ce « Killing Floor » avec Steven Tyler à l’harmonica. En ce qui les concerne, c’est souvent somptueux et SLASH se montre d’une classe incroyable. On est là entre gens du Blues… ou très proches.

Puis, il y a ce qui va beaucoup moins bien à l’instar du chant très poussif de Paul Rodgers, ou encore Demi Lovato d’une banalité confondante sur le pourtant très Pop « Papa Was A Rolling Stone ». Et si la chanteuse Dorothy est à côté de la plaque sur « Key To The Highway », la palme d’or de la navre revient à Iggy Pop, blafarde iguane sur « Awful Dream », une vieille habitude chez lui. Mais ces quatre titres ne ternissent heureusement pas vraiment la qualité de ce nouvel opus de SLASH. S’il reste un mythe vivant de la guitare, il n’en est encore rien en termes de casting. Mais c’est un beau moment au final.