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The Hot Damn! : living colors [Interview]

En quatre ans, le quatuor britannique a marqué les esprits lors de concerts endiablés à travers leur pays et fait en sorte que leur musique dépasse largement les frontières du Royaume-Uni. Après un premier EP, c’est avec un album hyper-punchy à l’énergie débordante et aux textes francs et directs, « Dancing On The Milky Way », qu’elles viennent épicer une scène Rock, qui se prend peut-être un peu trop au sérieux. Coloré et irrévérencieux, le style de THE HOT DAMN! passe de la Power/Pop au Metal/Punk sans transition, mais avec une étonnante fluidité et surtout une joie communicative, tout en dénonçant les travers de notre société. Lzi Hayes (basse, choeurs) et Gill Montgomery (chant, guitare) ont pris le temps de répondre à quelques questions pour expliquer la démarche de leur formation survitaminée.

– Vous avez toutes un passé musical au sein de The Amorettes, Tequila Mockinbyrd, New Device, Aaron Buchanan & The Cult Classics et Sophie Lloyd avec une certaine reconnaissance. Qu’est-ce qui vous a poussé à vous retrouver et fonder THE HOT DAMN! ? Un manque de fun dans vos groupes respectifs ? 

Lzi : Nous nous sommes rencontrées par hasard, en fait. Nous étions toutes dans nos groupes respectifs et je pense que nous cherchions chacune de nous à clore un chapitre de nos vies musicales, afin d’en commencer un autre. Nos groupes étaient tous très sérieux, vêtus de noir avec des vibrations sombres et je suppose que nous voulions tous faire quelque chose d’un peu différent et d’un peu plus unique.

– Cela n’aura échappé à personne, THE HOT DAMN! est entièrement féminin. Ça aussi, c’était une condition pour fonder le groupe, et peut-être aussi perpétuer cette belle tradition des femmes dans le Rock ?

Nous avons des opinions bien arrêtées sur ce sujet. Bien sûr, ce n’était pas une condition pour fonder le groupe ! Être quatre femmes dans un groupe ne devrait pas être un sujet de discussion au 21ème siècle ! Toute notre vie, nous avons dû nous contenter de ‘elles sont bonnes… pour des filles’, ou de tout autre compliment indirect du même genre. Nous en avons marre. Nous sommes des femmes, oui. Nous jouons de la musique, oui. Quel est le problème ? Notre anatomie n’a rien à voir avec la musique que nous jouons, ou pourquoi nous la jouons. Nous sommes juste quatre amies qui rigolons ensemble !

– D’ailleurs, un groupe entièrement composé de femmes doit-il forcément être aussi féministe dans ses textes et son attitude ?

Les chansons parlent d’elles-mêmes, non ? Nous ne voulons pas représenter un seul sexe. Nous voulons représenter les gens de tous les genres qui se sentent battus et maltraités. La chanson « I Didn’t Like You Anyway » est un grand ‘Fuck You’ à tous les connards ! C’est quelque chose auquel tout le monde peut s’identifier en adoptant une position de force et de pouvoir en se disant ‘tu ne me peux pas me battre !’. Alors oui, nous sommes des femmes, mais nous chantons sur des sujets universels. Nous pensons que ça craint vraiment pour les femmes, les LGBTQ+, les POC (personnes de couleurs – NDR), … Bref, tout le monde, en fait, est traité comme de la merde et nous nous donnons pour mission de le dénoncer dans chacune de nos chansons.

– Vous avez créé et officialisé le groupe il y a quatre ans en pleine pandémie, et vous en avez d’ailleurs beaucoup joué à l’époque sur les réseaux sociaux. Il fallait tout de même avoir la foi ! Vous avez cru dès le début au potentiel de THE HOT DAMN! ?

Il fallait avoir foi en quelque chose… C’était une période si sombre pour tout le monde, nous voulions simplement nous donner pour mission de remonter le moral des gens et de mettre un peu de couleur dans leur vie. Notre premier objectif a été de commencer par être une entité et donc un groupe, qui nous faisait rire et qui nous apportait de la joie. Nous avons pensé que si cela nous amusait, cela ferait aussi sourire les autres pendant cette période très difficile de notre vie.

– Et vous voici aujourd’hui avec votre premier album, « Dancing On The Milky Way », qui ne manque pas de piquant. Vous l’avez enregistré à Melbourne en Australie et en Angleterre à Doncaster. Pourquoi autant de distance entre les studios ? Il vous fallait des changements d’ambiances ?

Josie (O’Toole, batterie – NDR) avait juste envie de vacances et ne voulait pas que nous venions la déranger ! (Rires) Non, elle voulait juste enregistrer la batterie avec une très bonne amie, pendant qu’elle allait rendre visite à d’autres en Australie, car elle a vécu à Melbourne pendant dix ans. Sur place, elle a rencontré Ricki Rae, avec qui elle avait travaillé sur quelques projets musicaux et elle a pensé que ce serait donc le meilleur endroit pour enregistrer la batterie avec lui. Nous autres avons enregistré nos parties à Doncaster, car il était logique de tirer le meilleur parti de nos congés annuels pour nous permettre de faire ensuite quelques grandes tournées la même année. Et nous adorons le résultat ! (Sourires)

– L’album présente également une grosse production que l’on doit à Ricki Rae et Matt Elliss. Malgré les deux producteurs, « Dancing On The Milky Way » est très homogène dans le son. Vous aviez besoin d’autant d’émulation pour obtenir ce que vous recherchiez ?

Ricki a produit et mixé tout ce que nous avons fait jusqu’à présent. Il fallait évidemment que nous ayons une certaine continuité dans le son et nous adorons aussi son travail. Il nous fait sonner comme les dures à cuire que nous sommes.

– Vous évoluez d’ailleurs dans un Power Pop/Rock parfois Metal très coloré, et aussi explosif que festif. La scène Rock actuelle vous parait-elle à ce point terne qu’il vous faillait l’aciduler un peu ?

Nous ne disons pas que la scène Rock actuelle est ennuyeuse… Mais nous pensons que le modèle est le même depuis très longtemps. Tout ce que nous essayons de faire, c’est de briser un peu le moule et injecter un peu de fun et de couleur dans une scène musicale par ailleurs sombre et sérieuse. Nous prenons cette direction Pop-Punk et l’injectons dans une musique Rock moderne.

– Vos chansons renvoient à des époques différentes et aussi à des artistes très variés, qui rappellent autant le courant Punk que Pop et même Hard Rock avec un côté Glam Sleaze. C’est une sorte de nostalgie, ou plutôt l’idée de reprendre les choses là où elles en étaient avec un spectre moderne et très actuel ?

Je pense que nous essayons simplement de saluer tous les groupes avec lesquels nous avons grandi et que nous admirons. Nous avons toutes des goûts tellement variés que je pense que tout se combine d’une manière nouvelle, étrange et merveilleuse ! Nous n’avons pas la prétention de faire quelque chose qui n’ait jamais été faite auparavant, mais nous le faisons d’une manière qui, nous l’espérons, fait entrer le tout dans le 21ème siècle.

– Il y a aussi un gros travail sur les guitares notamment. Est-ce un aspect sur lequel vous vouliez vraiment vous éclater et quels sont vos références dans le domaine ?

Gill adore l’époque Glam et Punk des années 70 ! Elle adore Bowie, Kiss, The Sweet et tous ces groupes incroyables. Je pense qu’avec ses influences, elle apporte un côté théâtral et un son moderne, mais rétro, à son jeu. Laurie (Buchanan, guitare et chœurs – NDR) est beaucoup plus influencée par les groupes modernes comme Coheed et Cambria. Nous voulions vraiment créer des paysages sonores avec beaucoup de couches de guitares massives pour qu’à chaque écoute, on entende quelque chose de nouveau.

Gill Montgomery

– Gill, tu apparais également sur le nouvel album de The New Roses, « Attracted To Danger », sur la power-ballad « Hold Me Up » en duo avec Timmy Rough. Comment une chanteuse écossaise se retrouve-t-elle sur l’album d’un groupe de Hard Rock allemand ? Vous vous connaissez depuis longtemps, car vous ne partagez pas non plus le même label ?

Gill : Nos managers se connaissent et nous ont présentés. Je crois qu’ils me connaissaient dans mon précédent groupe, The Amorettes. Nous étions sur le label de Heavy Metal allemand Steamhammer, une société sœur d’UDR. Ils avaient au moins entendu parler de nous quand nous leur avons volé la tournée en soutien des Dead Daisies ! Oups ! (Rires) J’avais entendu leur nom sur le circuit depuis quelques années et finalement, nos chemins se sont croisés.

– Enfin, THE HOT DAMN! étant déjà réputé pour ses prestations scénique enflammées, j’imagine qu’une tournée est prévue pour défendre « Dancing On The Milky Way » ? Peut-être avec The New Roses d’ailleurs… ?

Nous partons en tournée au Royaume-Uni dès le 1er novembre, en passant par Cardiff, Nottingham, Londres, Newcastle, Whitby, Glasgow et nous terminerons à Manchester ! Nous retournerons ensuite en Allemagne pour assurer la première partie de D-A-D, et terminerons par un concert spécial avec nos amis de The New Roses le 14 décembre à Wiesbaden ! Nous avons hâte !

Le premier album de THE HOT DAMN!, « Dancing On The Milky Way », est disponible chez Fat Earth Records et sur le site du groupe : www.thehotdamn.com

Photos : Blackham Images et Robert Sutton (5)

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Classic Hard Rock Heavy Rock

Plush : génération spontanée

Déjà rompu à la scène, et d’ailleurs actuellement en tournée avec Disturbed, PLUSH ne compte pourtant qu’un seul album à son actif, auquel vient s’ajouter « Find The Beautiful », un nouvel EP plein de surprises. Entièrement féminine, la formation évite avec talent les écueils de ses jeunes années. Bien au contraire, elle distille un registre déjà très expérimenté et créatif. Fortes d’un solide Heavy Rock, les musiciennes semblent prêtes à écumer le monde entier avec une facilité qui impressionne déjà.

PLUSH

« Find The Beautiful »

(Pavement Entertainment)

Affichant une petite vingtaine d’années de moyenne d’âge, PLUSH n’a pourtant pas mis très longtemps à se faire une place sur la scène Rock américaine. Avec un premier album éponyme sorti en 2021, dont les singles « Hate » et « Better Off Alone » ont squatté les charts US, le quatuor refait son apparition avec un nouvel EP. Ne chroniquant que très rarement les formats courts, « Find The Beautiful » est d’une telle fraîcheur qu’il est assez normal de s’y pencher. Ces six nouveaux titres en valent vraiment la peine.

Composé de la chanteuse, guitariste et compositrice Moriah Formica, de Bella Perron à la lead guiatre, de la bassiste Ashley Suppa et de la batteuse Faith Powell, PLUSH surprend véritablement par sa maturité musicale, autant dans l’écriture que dans l’interprétation. Avec un Heavy Rock proche d’une Classic Hard Rock, les Américaines se montrent piquantes et n’ont vraiment pas froid aux yeux. Il suffit d’écouter le chant, les parties de guitare et la rythmique pour s’en convaincre. Cette jeunesse-là est fougueuse.

Enregistré dans deux studios de Nashville, « Find The Beautiful » présente une belle maîtrise portée par une production qui dévoile toute la puissance, comme la délicatesse, que PLUSH déploie sur les six titres. C’est d’ailleurs un peu étonnant que le morceau-titre de l’EP soit une ballade, ce qui montre l’assurance des jeunes femmes. Musclées et très mélodiques sur « Run », « Kill The Noise » et le massif « Left Behind », elles sont également impériales sur la reprise de Heart, « Barracuda ». L’avenir leur tend les bras !

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Hard Rock

Girlschool : brand new leather

Si c’est par nostalgie que vous comptez écouter ce nouveau GIRLSCHOOL, vous risquez d’être surpris car « WTFortyFive ? » sonne résolument actuel et, malgré le temps qui passe, nos quatre Londoniennes n’ont pas dit leur dernier mot. Principale référence pour les groupes féminins, elles ont conservé cette volonté qui a fait d’elles un mythe du Hard Rock. Et c’est sans complexe et avec assurance qu’elles fêtent leurs 45 ans d’activité décibélique.

GIRLSCHOOL

« WTFortyFive ? »

(Silver Lining Music)

Orphelines de leur grand ami Lemmy depuis huit ans déjà, les musiciennes de GIRLSCHOOL poursuivent leur bonhomme de chemin. Huit ans, c’est aussi le nombre d’années passées depuis « Guilt As Sin », dernier opus réalisé avec Enid Williams, fondatrice, bassiste et chanteuse du combo depuis 1978. Remplacée par Tracey Lamb, une vieille connaissance qui avait déjà faite de l’intérim chez elles, les Anglaises sont de retour au taquet avec un album, le quatorzième, qui sent bon le Rock’n’Roll.

De la première mouture de GIRLSCHOOL, il reste donc Kim McAuliffe (guitare, chant) et Denise Dufort (batterie), alors que la guitariste Jackie Chambers est fidèle au poste depuis plus de deux décennies maintenant. Les Britanniques sont donc très soudées et ce « WTFortyFive ? » vient célébrer 45 ans de carrière avec éclat et panache. Le cuir est un peu usé, certes, mais l’envie et la détermination n’ont pas bougé d’un  iota. Mieux ! Le quatuor livre son meilleur album depuis très longtemps.

Redoutable d’efficacité et techniquement irréprochable, GIRLSCHOOL affiche un plaisir évident sur ses nouvelles compos. Les riffs sont toujours bruts et le groove rugueux comme au bon vieux temps des débuts de la NWOBHM (« It Is What It Is », « Cold Dark Heart », « Barmy Army », « Invisible Killer », « Up To No Good », « Party »). Cerise sur le gâteau, elles ont invité Biff Byford de Saxon, Phil Campbell, ex-Motörhead, et Duff McKagan de G N’R à pousser la chansonnette sur « Born To Raise Hell ». Royal !