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Southern Rock

Duane Betts : southern legacy

Chez certains artistes, l’héritage familial peut avoir un effet pesant et paralysant. Il n’en est rien pour DUANE BETTS à qui cela aurait plutôt tendance à donner des ailes et de l’inspiration. Avec « Wild & Precious Life », il s’affirme dans un registre qu’il maîtrise à la perfection et qu’il contribue de belle manière à entretenir. Le songwriter a grandi au son du Southern Rock paternel et il livre ses compositions avec le plus grand des naturels.

DUANE BETTS

« Wild & Precious Life »

(Royal Potato Family)

Fils de l’immense Dickey Betts, co-fondateur du légendaire Allman Brothers Band, DUANE BETTS affiche aujourd’hui un très beau début de carrière. Après avoir joué avec Blackbone69 et Whitestarr, il a monté le Allman Betts Band avec Devon, fils de l’autre fondateur et le duo a sorti deux brillants albums, « Down To The River » et « Bless Your Heart ». En 2018, le guitariste avait sorti un EP, « Sketches Of American Music », et il est aujourd’hui de retour avec un premier long format.

C’est justement entouré des musiciens du Allman Betts Band, Johnny Stachela à la guitare, Berry Duane Oakley à la basse, le claviériste John Ginty et avec le batteur Tyler Greenwall en complément, que DUANE BETTS a enregistré « Wild & Precious Life ». Et, par ailleurs, le tout a été élaboré et mis sur bande au Swamp Raga Studio de Derek Trucks et Susan Tedeschi à Jacksonville en Floride. Les conditions étaient donc idéales et réunies pour réaliser un pur et bel album de Southern Rock.

L’Américain enchaîne les morceaux positifs et ensoleillés, où les twin-guitares sont légions et rayonnent. La slide se fond dans des refrains entêtants et DUANE BETTS réserve encore quelques surprises. La chanteuse Nicki Bluhm apparait pour un instant Country sur « Colors Fade », Derek Trucks livre un beau solo sur « Store At The Sun » et Marcus King rivalise d’audace sur « Cold Dark World ». Et on retiendra aussi « Evergreen », « Waiting For A Song » et le génial « Saints To Sinners ». Une belle respiration !

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Blues

Ally Venable : Texas rules !

Si ALLY VENABLE fait sonner sa Gibson et entendre sa voix depuis seulement cinq ans, c’est en blueswoman aguerrie et au style très personnel qu’elle livre un quatrième album authentique, entre un Blues Rock imprégné de SRV et un Southern Rock très percutant. « Heart Of Fire » est une réalisation à la hauteur du grand talent de la jeune texane.

ALLY VENABLE

« Heart Of Fire »

(Ruf Records)

Le monde du Blues Rock se féminise peu à peu depuis quelques années et c’est une très bonne chose ! Si Ana Popovic, Jessie Lee ou Samantha Fish sont aujourd’hui reconnues, d’autres ont pris le train en marche pour s’affirmer non seulement comme de très bonnes chanteuses, mais aussi et surtout comme des musiciennes hors-pair. Et c’est le cas pour ALLY VENABLE, jeune texane de 22 ans, nourrie au Blues et au Southern que sa fougueuse jeunesse semble avoir parfaitement assimilé.

La précocité de la chanteuse et guitariste vient tout de même rappeler qu’elle publie rien moins que son quatrième album en cinq ans d’une carrière menée tambour-battant. Si son jeu n’est pas sans évoquer Buddy Miles, Robin Trower voire Lynyrd Skynyrd ou Bad Company, ALLY VENABLE présente un style très actuel, où ses capacités vocales semblent déjà prendre une place prépondérante. D’ailleurs, quelques grands noms ne s’y sont pas trompés et sont venus apporter une belle contribution à « Heart Of Fire ».

Sur « Road To Nowhere », c’est le grand Devon Allman himself qui vient juste poser des chœurs et quelques accords. Et ce n’est pas tout puisque le virtuose Kenny Wayne Shepherd offre un superbe solo en forme de duel sur le génial « Bring On The Pain », empreint d’une fièvre très Southern. Justement, « Hard Change » et « Do It In Hells » restent dans cette veine, tout comme « Sad Situation ». Très à l’aise sur sa Gibson à travers des riffs classieux, ALLY VENABLE s’avère également redoutable à la slide, la wah-wah ou au dobro.