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Doom Metal Rock

[Going Faster] : Messa / Wyatt E.

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

MESSA – « Close » – Svart Records

Avec ce superbe album, MESSA assoit encore un peu plus son exponentielle notoriété. Le quatuor italien, fondé en 2014, n’aura pas mis longtemps pour s’extraire de l’underground Doom transalpin. Original, immersif et également délicat et puissant, le groupe surprend par sa maîtrise et surtout son côté expérimental du style. Guidé par sa frontwoman Sara dont la voix est d’une force incroyable, MESSA joue sur des aspects sombres, occultes, hallucinés et planants sur ce « Close » de toute beauté. Désormais au sommet de la scène Doom revival, le groupe peut tout se permettre comme cette présence obsédante et transcendantale du oud, qui libère des sonorités orientales fascinantes (« Orphalese », « Pilgrim »). « Close » est un joyau dont il serait dommage de se priver, tant il franchit toutes les limites du Rock et du Metal.   

WYATT E. – « Al Bēlūti Dārû » – Stolen Body Records

Après un premier EP en 2015, puis un album en 2017, la valeur montante du Drone Doom Oriental livre un nouveau format court basé sur deux morceaux approchant chacun les 19 minutes. Avec « Al Bēlūti Dārû », le trio belge se fait ensorceleur et captivant en repoussant les limites de son propre style. Les atmosphères développées par WYATT E. nous renvoient à la thématique de l’empire néo-babylonien à travers des boucles hypnotiques dans lesquelles se confondent technologie et instruments traditionnels. Avec une magistrale production signée Billy Anderson (Sleep, Om, Melvins), les Liégeois nous font passer dans un autre monde, jouant sur le côté solaire et l’aspect sombre de son registre. Entièrement instrumentale, la musique de WYATT E. nous invite à faire un bond dans le temps.

A noter que les deux groupes sont en tournée dans toute l’Europe et seront de passage le 19 avril au Michelet à Nantes et le 20 au Glazart à Paris.

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Blues Rock Hard Rock Psych Rock Space Rock

Komodor : vintage revival

Enthousiasmant, virevoltant, Rock’n’Roll, Psych et catalyseur de bonne humeur, « Nasty Habits » est tout cela à la fois. Pour son premier album, KOMODOR livre un opus très abouti, à la production remarquable et surtout composé de morceaux entêtants, qui deviennent rapidement addictifs. Les Finistériens s’imposent avec élégance et irrévérence d’entrée de jeu.   

KOMODOR

« Nasty Habits »

(Soulseller Records)

Solaire et lumineux, ce premier album est la révélation Rock Hard 70’s de cette fin d’année. Avec «  Nasty Habits », les Bretons de KOMODOR effectuent un revival musical aux saveurs psychédéliques dans un esprit vintage assumé et surtout une joie et une fougue très communicative. Réalisé de A à Z par ses soins, le quatuor se montre particulièrement sûr de lui et très inspiré.

Solide et très aérien, « Nasty Habits » réhabilite avec élégance un son très Garage, rappelant les belles heures de la scène de Detroit. Si KOMODOR a enregistré et mixé lui-même son album, il a laissé le soin au grand Jim Diamond (White Stripes, The Fleshtones) d’y porter la touche finale en réalisant un mastering de toute beauté. Et le résultat est brillant et affiche un style vintage terriblement au goût du jour.

Guitares doublées et énorme travail sur les voix qui se font souvent hypnotiques, les morceaux de KOMODOR rentrent dans la tête pour ne plus en sortir (« Just An Escape », « Debt City », « Washing Machine », « Moondrag »). Chez les Bretons ça groove autant que ça percute. Le trip est sauvage tout en restant délicat et planant (« Nasty Habits », « Set Me Free », « Mamacita »). La classe !