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Metal Progressif Symphonic Metal

Chasing Zeniths : de belles aspirations

Carl Kernie a vu les choses en grand pour son premier véritable album complet et « Epochs Changing » n’a sûrement pas à rougir d’un manque d’expérience et encore moins d’approximation. Avec un casting trois étoiles et transatlantique, le trio formant le socle de CHASING ZENITHS guide les très nombreux guests avec talent et assurance et on se laisse facilement embarquer dans l’univers très variable de ce projet, où rien n’est laissé au hasard. Une entrée en matière, qui en dit long aussi sur l’ambition à l’œuvre ici.

CHASING ZENITHS

« Epochs Changing »

(Independant)

C’est du côté de Seattle, dans l’Etat de Washington, que le compositeur, chanteur et guitariste Carl Kernie a élaboré ce premier album de CHASING ZENITHS. Aboutissement de plusieurs années de travail et de recherches autant musicales que techniques, « Epochs Changing » est un disque audacieux, qui renvoie autant à un Metal Progressif façon Dream Theater, qu’à des aspects plus symphoniques rappelant Delain ou Nightwish et aussi des passages plus Folk et d’autres aux contours plus cinématographiques ou Fantasy à la Avantasia. L’expérience est très aboutie et solide, d’autant que l’Américain a également fait appel à une pléiade d’artistes venus du monde entier, qui viennent multiplier les couleurs.

Entouré d’une garde rapprochée composée du guitariste Timo Somers passé chez Delain et du bassiste Roman Engen, le groupe a donc posé les bases d’un style assez éclectique et une dizaine de musiciennes et de musiciens de renommée mondiale se succède derrière le micro, ainsi qu’avec divers instruments. CHASING ZENITHS dévoile les performances soignées et pleines d’élan au chant de Charlotte Wessels (ex-Delain, aussi à la flûte), Anna Murphy (Eluveitie, Cellar Darling), Vicky Psarakis (The Agonist), Marco Pastorino, Lauren Hart et Otto Schimmelpenninck van der Oije, qui vient poser quelques growls malheureusement devenus la norme dans le Metal et donc pas franchement essentiels.

Produit par Carl Kernie, le mix et le mastering ont été confiés à Tom Müller en Allemagne et c’est vrai que « Epochs Changing » prend une dimension internationale également dans le son proposé, qui a plutôt des consonances européennes. S’il n’est pas conceptuel, ce nouvel opus s’ouvre avec le morceau-titre entièrement instrumental, avant de prendre son envol. CHASING ZENITHS hausse immédiatement le ton sur « Last Apsis » et « None And The Same ». Si la technicité est irréprochable, les mélodies sont mises en avant sur des atmosphères changeantes (« Slipstream », les longs « Midnight Roses » et « Unmourned Amnesia » et le plus délicat « Ever Shall We Roam »). Une première très réussie et complète.

Photo : Zak Chowdhury

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Stoner Rock

Naked Soldier : affiné et raffiné

Pour une première réalisation, les Suisses de NAKED SOLDIER frappent fort avec un opus éponyme varié où le Stoner le plus brut vient côtoyer des atmosphères plus Psych. Empruntant aussi à un Alternative Rock massif, le quintet livre des émotions sincères sur des compos entêtantes d’une évidente qualité narrative. Efficace, la production met parfaitement en lumière les morceaux du groupe. Un nom à retenir !

NAKED SOLDIER

« Naked Soldier »

(Sixteentimes Music)

Originaire de Basel en Suisse, le jeune quintet NAKED SOLDIER livre son premier album éponyme et c’est déjà une première belle claque. Fondé en 2021 sur les cendres de Mantra, le combo affiche déjà des morceaux solides dans un Stoner très personnel et très varié. Certes, on y retrouve l’influence de maîtres du genre comme Clutch notamment, mais pas seulement. Un grand nombre de styles se croisent dans ce très bon « Naked Soldier ».  

Basé sur un Stoner Rock brut, la force de NAKED SOLDIER est aussi d’être allé puiser dans des aspects Hard Rock, mais aussi Grunge ou Desert. Le mix débouche sur un registre musclé, très mélodique et aux ambiances parfois progressives. Les Suisses multiplient les riffs tranchants et épais et la combinaison des deux guitaristes fonctionnent parfaitement. A la fois très accrocheuse et rentre-dedans, la musique du combo fait des étincelles.

Autre atout de choc des Helvètes, la puissante voix de leur chanteur qui, grâce à un timbre vraiment particulier, véhicule un grand nombre d’émotions à travers un panel très large, où son chant éraillé captive par son côté robuste (« Green Pool », « Embrace The Chaos », « Walk You Way »). Sur une rythmique massive, NAKED SOLDIER embarque tout sur son passage avec des titres aux solos addictifs (« Satellite », « Love Tree »). Une belle surprise !     

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Modern Metal

Stryfe : un théâtre Metal très contemporain

Aux frontières du Heavy Metal et du Metal Progressif, STRYFE évolue dans un Modern Metal racé, mélodique et très percutant. Malgré le soleil de la Californie, le quatuor développe un style assez dark dans un registre très technique et massif avec une aisance toute naturelle. A coup sûr, « Cursed Theatre » ne fera pas seulement trembler Los Angeles !

STRYFE

« Cursed Theatre »

(Independant)

Originaire de la cité des anges, STRYFE sort son premier album en indépendant, et la première question que l’on peut se poser est de savoir comment un groupe d’un tel niveau ne soit pas encore signé. La production est irréprochable, le son massif et la qualité des morceaux ne laissent rien au hasard. Le quatuor californien livre là un disque qui rivalise avec n’importe quelle réalisation  actuelle.

Par ailleurs, bien malin celui (ou celle bien sûr !) qui pourra définir au plus près le style de STRYFE. Si les Américains évoluent dans un Modern Metal très pêchu, ils n’hésitent pas à brouiller les pistes, ou plutôt à enrichir leur jeu, de sonorités Hard Rock, Heavy Metal et progressives. Un bel alliage qui donne à « Cursed Theatre » une saveur très particulière et un configuration assez unique.

Sombre et puissant, STRYFE joue sur l’incroyable voix de son chanteur et le travail très pointu de son guitariste. Et la rythmique n’est pas en reste. Très technique, le combo se meut souvent dans un Metal Progressif tout en insistant sur des mélodies très inspirées (« Deception », « Duplicitous », « Fake », « Born Again », « Highlands »). Avec un tel album, on devrait très rapidement entendre parler du quatuor.