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Heavy metal

Judas Priest : la quintessence parfaite

Le voici enfin, l’album probablement le plus attendu de l’année par les headbangers du monde entier. Même s’il a commencé à se dévoiler depuis quelques mois à travers quelques morceaux lâchés au gré d’une machine marketing devenue inévitable, « Invisible Shield » est à la hauteur des attentes et va même bien au-delà. A l’aube d’une tournée qui s’annonce mémorable, JUDAS PRIEST livre un disque qui va ravir les nostalgiques, comme conquérir les nouvelles générations, qui n’en auraient pas encore fait le tour. Car, ici, le quintet offre la substantifique moelle de l’empreinte qui laisse depuis des décennies.

JUDAS PRIEST

« Invincible Shield »

(Columbia/Sony Music)

On a déjà beaucoup écrit sur ce 19ème opus des ‘Metal Gods’ britanniques que c’est maintenant aux fans de se faire leur idée sur ce petit joyau. En sortant quatre singles (« Panic Attack », « Trial By Fire », « Crown Of Horns » et « The Serpent And The King »), le quintet avait déjà frappé les esprits, même les plus chafouins, en affirmant avec autorité sa place au premier rang du Heavy Metal mondial. Là-dessus, il faudrait être sourd ou de très mauvaise foi pour ne pas abonder en ce sens. Du haut de ses 50 ans de carrière, JUDAS PRIEST règne de main de maître sur un style qu’il a forgé avec quelques autres et laisse éclater au grand jour la vitalité d’une NWOBHM qui ne paraît plus inusable, mais immortelle. 

Après la claque reçue avec « Painkiller » il y a déjà 24 ans, puis le départ de KK Downing (qui doit s’en mordre les doigts !), « Firepower » sorti en 2018 avait déjà remis quelques pendules à l’heure en montrant un souffle nouveau et un allant d’une incroyable vigueur. A 72 ans, Rob Halford a retrouvé une seconde jeunesse et, même si le travail en studio permet beaucoup de choses aujourd’hui, on ne peut que saluer des capacités vocales exceptionnelles. Percutant et s’autorisant toujours quelques envolées dans les aigus, le frontman ne se cache pas. Au contraire, il s’investit pleinement et tient avec force le vaisseau JUDAS PRIEST en (très) bon capitaine.

Bien sûr, les échos à la carrière des Anglais ne manquent pas et ils sont surtout le rappel d’un parcours assez unique. Ils viennent très naturellement s’ancrer dans le temps présent à l’instar d’une mise à jour réalisée sans encombre. A la production, Andy Sneap donne toute sa brillance aux morceaux composés par Glenn Tipton, Rob Halford et Richie Faulkner. Et le résultat est vraiment éblouissant. « Invisible Shield » est vif, tranchant, acéré, épique, mélodique et parfois même étonnant. Se demander si JUDAS PRIEST prend des risques ne se pose même plus. Il incarne tout simplement le Heavy Metal d’hier et celui d’aujourd’hui.

Alors, quid du contenu d’« Invisible Shield » ? Je vais vous épargner l’insupportable ‘track by track’ pour ne retenir que les moments forts, dont l’album regorge. Les qualités de cogneur de Scott Travis sont intactes, tout comme le groove sauvage de Ian Hill à la basse. Les fondations de JUDAS PRIEST sont donc toujours aussi solides. Comme laissé transparaître sur les premiers singles, Glenn Tipton et Richie Faulkner se livrent à une véritable masterclass guitaristique. Les riffs sont cinglants, les solos de haute volée et les twin-guitares font toujours cet effet de communion jouissive (« Invisible Shield », « Gates Of Hell », « As God Is My Witness », « Giants In The Sky », « Sons Of Thunder »). Vous l’aurez compris : encore !

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Hard Rock

Riot At The Moonshine Bar : rock rebellion

Malgré son nom, RIOT AT THE MOONSHINE BAR n’a rien d’une formation de pub Rock débarquée d’Australie, qui s’en ait fait une spécialité. Bien au contraire, les Teutons balancent un Hard Rock hors d’âge généreux et que l’intemporalité rend toujours incroyablement actuel. « Midnight Anthems » fait suite à un bon EP et ce premier opus réserve de belles surprises.

RIOT AT THE MOONSHINE

« Midnight Anthems »

(Independant)

Il y a deux ans, j’avais eu un coup de cœur pour ce groupe basé dans le nord de l’Allemagne. RIOT AT THE MOONSHINE BAR venait de sortir, déjà en autoproduction, un EP de six titres baptisé « RATMOB », plutôt inspiré. Sans véritablement bousculer l’ordre établi, le quintet distille un Classic Hard Rock solide et dynamique directement hérité de l’âge d’or du genre, les années 80 et 90… forcément. Un mode revival très maîtrisé qui lui donne des ailes et nous renvoie à une époque un brin plus sauvage.  

C’est dans ce même élan créatif que RIOT AT THE MOONSHINE BAR sort enfin son premier album, « Midnight Anthems ». La donne n’a pas changé, ni le fameux bar. Le ‘Moonshine’ encaisse les décibels et les nouveaux morceaux montrent la même envie d’en découdre. La production reste la même, entre classicisme et modernité, et les Allemands ont parfaitement réussi à peaufiner un style désormais identifiable. La patte est perceptible et le combo semble avoir trouvé sa voie.

Avec un frontman qui a sérieusement pris de l’assurance, une paire basse/batterie qui ronronne et deux guitaristes très enthousiastes, RIOT AT THE MOONSHINE BAR affiche un tout autre visage et ne manquera pas d’accrocher les fans de Hard Rock. Teinté de Heavy avec des riffs racés, des twin-guitares virevoltantes et des solos plein de feeling, « Midnight Anthems » prouve que le combo se projette avec une volonté d’acier (« Evil Inside », « Rock ‘Til The Morning », « Dirty Hariette », « Bozzeday Tuesday »).