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Blues Rock Classic Rock Hard Blues International

Vargas Blues Band : Latin Blues [Interview]

Né à Madrid de parents argentins, Javier Vargas a monté le VARGAS BLUES BAND en 1991 et a multiplié les distinctions et les disques de platine. Homme de scène, ses albums sont d’une authenticité qui rend un hommage constant aux racines du Blues, tout y incluant des sonorités très Rock, Classic Rock et parfois même Hard Rock. Egalement très prolifique, l’Espagnol vient de sortir « Stoner Night » dans une version classique, en même temps qu’une ‘Edition Deluxe’. Entretien avec un guitariste inspiré.

– Si j’ai bien compté, « Stoner Night » et son Edition Deluxe, sont tes 26 et 27ème albums depuis « Del Sur », sorti il y a trois ans. Depuis plus de trois décennies, tu tiens un rythme très soutenu et pourtant, on sent toujours cette même décontraction dans ton jeu. Comment l’expliques-tu ? C’est juste le plaisir de jouer ?

Avec ma guitare, j’aime me laisser emporter par le ressenti et aussi respirer chaque note que je joue. J’ai toujours fui les artifices. Je cherche avant tout à servir le morceau et je créé les ambiances grâce aux riffs et aux accords. C’est vrai que j’aime jouer détendu, mais en restant concentré et sans oublier la mélodie. Pour transmettre une émotion, il suffit parfois d’une seule note.

– Sur tes précédents albums, tu faisais beaucoup de morceaux instrumentaux et il y en a d’ailleurs toujours sur ceux-ci. Cette fois, tu as ressenti le besoin que l’on pose plus de textes sur ta musique ?

J’aime toujours la musique instrumentale et beaucoup de mes plus grands succès ont été des morceaux instrumentaux. Mais pour ce nouveau projet, j’ai eu besoin de jouer avec du texte et dans une formule en power trio avec un chanteur très old school et Merrick (Wells, chanteur – NDR) m’a aussi aidé sur les paroles. Cela a vraiment été comme un processus de guérison dans lequel nous avons exprimé ce que nous ressentons après ces années sombres, qui sont aujourd’hui derrière nous.  

– L’album sort donc dans une version simple et classique, mais aussi en Edition Deluxe. Comment est née l’idée de sortir deux disques distincts et non pas directement l’édition augmentée ?

Vingt chansons avaient été enregistrées et j’ai pensé alors offrir aux fans autre chose qu’un simple album à écouter en conduisant, ou en se relaxant chez soi. Il y a un bon mélange de Blues, de Rock, d’instrumentaux et certains morceaux, qui sortiront dans un futur ‘Volume 2’ en streaming, sont vraiment expérimentaux. J’y ai joué tous les instruments, y compris la basse et les claviers.

– Par ailleurs, « Stoner Night » se présente aussi avec deux pochettes différentes avec une identité que l’on retrouve sur les deux disques. Qui a travaillé sur le graphisme et avais-tu déjà une idée précise de ce que tu voulais ?

Le logo a été créé par le légendaire Bob Masse, qui a créé les affiches de ‘Fillmore West’ (légendaire salle de concert de San Francisco – NDR). Je l’avais rencontré à Calgary. Il m’avait donné une affiche avec ce logo lors d’un concert et je l’utilise depuis. Récemment quand nous avons commencé à concevoir les pochettes et les illustrations de « Stoner Night », j’ai rencontré une illustratrice et dessinatrice de bande dessinée, qui s’appelle Sonja Brocal. Elle a fait un travail extraordinaire sur les deux albums avec des illustrations inspirées des 70’s pour chaque chanson.

– Il y a aussi des tracklists différentes sur les deux albums. Et puis, tu reprends aussi Muddy Waters, Chester Burnett et Chuck Berry. Comment s’est porté ton choix sur ces morceaux ? Tu les joues peut-être déjà régulièrement sur scène ?

J’ai toujours aimé jouer les classiques du Blues et mes préférés sont sur cet album. Mais je n’exclue pas un jour de rendre hommage à tous ces merveilleux bluesmen et d’en faire une compilation. En décembre prochain, j’enregistrerai d’ailleurs un album live, où je jouerai plus de classiques, avec ma signature bien sûr, et également avec un invité spécial de Chicago.

– L’énergie et l’intensité sont toujours très présentes sur tes albums. Tu produis d’ailleurs « Stoner Night » qui sonne très live. Dans quelles conditions as-tu procédé pour ses nouveaux enregistrements ? J’imagine que tu as suivi chaque étape de la production…

Hormis les morceaux plus expérimentaux du ‘Volume 2’, nous avons enregistré tous ensemble en studio dans une grande salle en nous laissant porter par la musicalité du lieu. J’aime ne pas perdre de temps en studio, car les premières prises sont souvent les meilleures.

– On le sait, les bluesmen en particulier sont très attachés à leur instrument et notamment les guitaristes. Tu jours sur une emblématique Stratocaster. Est-ce que tu as toujours préféré les Fender, ou est-ce que tu t’es déjà essayé à d’autres marques et types de guitares auparavant ?

J’ai toujours joué sur des Stratocaster et des Telecaster. Mais dans le passé, j’ai aussi utilisé des Les Paul et des Les Paul Junior. Et l’une de mes préférées est la Yamaha Mike Stern, qui a un son incroyable.

– Enfin, on sait que tu tournes beaucoup. Quels sont les prochains grands rendez-vous que tu attends avec le plus d’impatience et est-ce que tu feras un passage par la France aussi ?

Ces deux prochaines années, nous allons jouer en Europe et en Amérique. Nous serions ravis de revenir en France où nous savons que nous avons beaucoup de fans. D’ailleurs, je garde de très bons souvenirs des concerts que nous avons donnés dans votre pays. Alors, à bientôt sur la route !

Retrouvez tout l’univers du VARGAS BLUES BAND sur le site de l’artiste : https://www.vargasbluesband.com/

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Rock Hard

The Electric Alley : courant continu

Sur des mid-tempos bercés de chaleur ou sur des rythmes endiablés, le nouvel album de THE ELECTRIC ALLEY multiplie les plaisirs. Si les influences sont évidentes et multiples, le quatuor espagnol n’a aucune peine à nous entraîner dans une atmosphère très enjouée et d’une sincérité absolue. « Apache » est un voyage qui ne lasse pas.

THE ELECTRIC ALLEY

« Apache »

(Independant)

Quatre ans après le très bon « Turning Wheels », les Espagnols de THE ELECTRIC ALLEY refont parler la poudre grâce à un quatrième album aussi explosif que mélodique. Et à l’écoute de cet « Apache », on peut déjà s’interroger sur le fait qu’il sorte en autoproduction, et non sur un label digne de ce nom, où il aurait plus que sa place. Cela dit, nous ne sommes plus à une aberration près.

Mené par la voix unique de Jaime Moreno, qui livre une prestation musclée et toute en émotion, le quatuor de Cadix évolue toujours dans un Power Rock qui trouve ses racines dans un Hard Rock classique et intemporel. THE ELECTRIC ALLEY ne renouvelle pas le genre, mais lui apporte beaucoup de brillance et de fraîcheur grâce à une machine parfaitement huilée qui dégage un groove énorme.

Electrisant dès l’entame (« Apache », « Hurricane »), les Ibériques surfent sur des sonorités très américaines et ensoleillées émaillées de touches 80’s et 90’s. THE ELECTRIC ALLEY fait la part belle aux guitares entre riffs aériens et solos enchanteurs (« Fireworks », « Make It Through The Night », « Son Of A Gun »). Les Andalous livrent un album Rock’n’Roll, joyeux et enivrant comme on n’en fait plus beaucoup… Alors, merci et vivement le prochain !

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Stoner Blues

Cachemira : une lumière enivrante

Sous de faux airs Classic Rock et de belles embardées Psych, le Stoner des Barcelonais de CACHEMIRA s’épanouie dans un Blues épais et solaire. Après un premier format court, le trio sort un premier album intense, groovy et solide. Grâce à sa frontwoman, également bassiste, les Espagnols font une très forte impression sur ce « Ambos Mundos », d’une élégance pleine de chaleur.

CACHEMIRA

« Ambos Mundos »

(Heavy Psych Sounds Records)

Entre jams intenses et riffs racés, ce premier album des Catalans se meut dans un Stoner Blues aux contours psychédéliques et « Ambos Mundos » est construit autour d’anciens morceaux et de plus récents. Car, depuis son EP « Jungle » sorti en 2017, CACHEMIRA a accueilli la bassiste et chanteuse Claudia González Diaz venue se joindre à Gastón Lainé (guitare) et Alejandro Carmona Blanco (batterie) pour assoir solidement le trio.

Et bien leur en a pris, car « Ambos Mundos » est d’une exaltation constante et d’un groove permanent. La formule à trois permet à CACHEMIRA de proposer un style très resserré, mais la force des Espagnols réside justement dans le fait de parvenir à s’en extirper pour libérer un Stoner Blues à la fois aérien et aéré. Passant d’un registre puissant à des passages plus suaves, la frontwoman et bassiste du combo offre un relief unique au groupe.

Grâce aussi à un répertoire de Led Zeppelin très bien digéré (le nom du groupe est d’ailleurs un possible clin d’œil), les Ibériques développent une personnalité très particulière. Essentiellement chanté en anglais, les morceaux de l’album se fondent dans un bel et homogène ensemble (« Don’t Look Back », « Future’s Sight », « Coast To Coast »). Et les titres chantés en espagnol sont, quant à eux, les plus authentiques et les plus pertinents (« Mujer Vudù », « Ambos Mundos ») CACHEMIRA invite à l’évasion avec subtilité.

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Heavy Psych Rock Stoner Rock

Saturna / Electric Monolith : stoned in Barcelona

Ripple Music parcourt le monde en quête de ce qui se fait de mieux en termes de Stoner Rock et de ses dérivés et c’est dans la capitale catalane, Barcelone, que cette nouvelle escale se déroule. Entre ambiances Southern et 70’s, le groove et le feeling des deux formations s’enflamment dans un psychédélisme authentique, solide et planant.

SATURNA / ELECTRIC MONOLITH

« Turned To Stone Chapter 4 : Higher Selves »

(Ripple Music)

En plus de sortir très régulièrement les albums des meilleurs représentants de la scène Stoner, Doom et Psych de la planète, Ripple Music a lancé avec ingéniosité quelques séries de collaborations audacieuses à travers des splits, dont ceux intitulés « Turned To Stone », et voici le quatrième chapitre. C’est à Barcelone que ce nouveau volet nous invite avec les groupes SATURNA et ELECTRIC MONOLITH pour ce « Higher Selves » de haute volée et captivant d’un bout à l’autre.

Commençons donc avec SATURNA qui ouvre le bal avec talent et affiche d’entrée la luminosité si caractéristique et chère et à la capitale catalane. Stoner évidemment, le combo et sa décennie d’existence nous enveloppent dans un Rock d’où émanent des effluves Southern bienfaisantes et pleines de finesse. Avec une belle fraîcheur et après quatre albums, les Espagnols présentent des morceaux aux envolées classiques et efficaces (« Following The Sun », « Drowning », « Don’t Run »).

Place ensuite à leurs voisins d’ELECTRIC MONOLITH dans un registre pas si éloigné, qui se veut toutefois plus Heavy Rock et Psych dans l’approche. Du haut de ses sept années de Stoner, le trio barcelonais joue sur de belles nuances empruntées aux 70’s et aux maîtres du genre, Black Sabbath et Led Zeppelin en l’occurrence, en y apportant une touche originale et actuelle (« Hold Me Again », « By My Side »). Les Catalans sont à la fois cosmiques et perchés, alors pas question de leur en vouloir (« So Lonely Drying »).

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Thrash Metal

Crisix : Mosh en HD

Acéré, fulgurant et joyeux, CRISIX livre enfin un nouvel album, où il peut laisser exploser toute sa force et son envie de faire entrer ses fans dans un interminable mosh. Patron du Thrash Metal espagnol, le quintet de Barcelone se présente en « Full HD », façon déménageur. Une déflagration sonore et tout sourire !

CRISIX

« Full HD »

(Listenable Records)

Hyperactifs, les Catalans le sont à coup sûr. Depuis ses sessions « American Thrash » (2019) où le quintet rendait un hommage appuyé et très réussi à ses aînés, puis avec le très bon « EP Pizza » l’an dernier, CRISIX marque son territoire et il a tendance à très sérieusement s’agrandir. Et c’est une très bonne nouvelle tant le groupe apporte joie, fraîcheur et enthousiasme à la scène Thrash Metal européenne.

Avec le mosh élevé au rang de religion, le frontman Julián Baz et sa bande vont véritablement donner de la hauteur à leur carrière, basée jusqu’à présent sur d’incessants concerts donnés sans relâche. Inscrire sur disque l’incroyable énergie et la fougue qui se dégagent de CRISIX en live semblait être le dernier jalon à poser par les Espagnols pour asseoir définitivement leur belle réputation.

En révisant leurs classiques il y a trois ans, les thrashers sont défini et affiné leur style qui, s’il ne manque pas de folie, reste ancré dans un registre traditionnel, mais resserré pour plus d’efficacité (« Beast », « W.N.M. United » en version développée, « Extreme Fire Hazard », « Speak Your Truth »). Et enfin, CRISIX nous rappelle au bienveillant soleil de Barcelone avec « Macarena Mosh » et « Boc De Biterna ». Bouillonnant !

Retrouvez la chronique du dernier EP :

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Heavy metal Speed Metal

Redshark : une voracité sans limite

En prenant le requin comme emblème du groupe, REDSHARK ne s’y est pas trompé. Acéré et racé, le Heavy Metal du quintet reprend à son compte les codes d’un registre traditionnel, tout en s’ancrant avec vigueur et fermeté dans son temps. Ici, pas de nostalgie ou de démarche vintage, les Barcelonais posent, sur des bases intemporelles, un style très actuel, relevé et « Digital Race » est une belle et grosse claque.  

REDSHARK

« Digital Race »

(Listenable Records)

Les influences de REDSHARK viennent du Heavy Metal des années 80 et les Espagnols ne s’en cachent pas. Bien au contraire, sur ce premier album, se confondent des émanations de la NWOBHM et notamment de Judas Priest comme d’autres du continent américain avec Savatage, Exciter ou Metal Church. Sans rendre une pale copie de ses glorieux ainés, le quintet présente un style flirtant avec le Speed, en apportant de la fraîcheur et la volonté de s’inscrire dans un style, qui ne sombre pas dans la nostalgie.

Fondé il y a dix ans à Barcelone, le combo a pris son temps pour établir son line-up sous l’impulsion de Philip Graves, guitariste et fondateur de REDSHARK. Avec comme objectif de livrer un Heavy Metal musclé et galopant à souhait, les Catalans ne cessent d’accélérer le tempo de leurs morceaux au fil des ans, après une première entrevue sur un EP, « Evil Realm », sorti en 2019. Avec « Digital Race », un cap a de nouveau été franchi, élevant un peu plus ce registre intemporel.

Mélodique, accrocheur et vivifiant, ce premier album tient toutes ses promesses et affiche un son résolument moderne et puissant (« The Drille State », « Mars Recall »). Technique et massif, le groupe ne bouscule pas la tradition, mais lui donne un bon coup de jeune avec des morceaux que n’auraient pas renié certaines formations d’antan (« Kill Your Idol », « Burning Angels »). Mené par la force vocale de son chanteur, Pau Correas, REDSHARK fait plus que monter les crocs, il dévore tout ce qui dépasse (« I’m Falling »).  

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post-Rock Progressif

Toundra : de sombres tourments

A chaque nouvel album, TOUNDRA déconcerte autant qu’il envoûte et « Hex » ne faillit pas à la règle. Fort d’un univers très personnel, le quatuor espagnol joue de sa technicité pour rendre son style immersif à travers des morceaux pourtant très pêchus et relevés. Toujours instrumental, ce huitième opus est hypnotique et musclé.

TOUNDRA

« Hex »

(InsideOut Music)

Groupe incontournable de la scène post-Rock espagnole et même européenne, TOUNDRA est de retour moins de deux ans après « Das Cabinet Des Dr. Caligari », son précédent album. Comme beaucoup, le quotidien des Madrilènes a du faire face à de nombreux bouleversements et obstacles ces derniers mois. C’est donc dans une ambiance particulière qu’a été composé « Hex ».

Bravant des conditions pénibles, inhabituelles et inconfortables, le quatuor ibérique a fait de cette période une source d’inspiration. Forcément, ce huitième album de TOUNDRA est assez sombre et tourmenté et a, par ailleurs, été conçu à l’image d’un vinyle (format dans lequel il est disponible) en deux faces bien distinctes et musicalement très différentes et complémentaires.

« El Odio », qui constitue la première partie et aussi la première moitié de l’album, s’étale sur 22 minutes d’un post-Rock à la fois immersif et entraînant. Posant une atmosphère percutante et aérienne, TOUNDRA nous propulse dans un univers obsédant. Le très Electro « La Larga Marcha », le langoureux « Watt » et bien sûr « Fin » qui vient clore l’album sont tous d’une finesse et d’une précision rare.

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Heavy metal

Guadaña : la vérité d’un Heavy authentique

Fer de lance de la scène Heavy Metal espagnole depuis une dizaine d’années, GUADAÑA nous revient avec un quatrième album (le groupe compte aussi deux EP) bien rentre-dedans et épicé à souhait. Chanté dans sa langue maternelle, le registre du quintet prend de l’ampleur et de l’énergie sans négliger des mélodies toujours plus accrocheuses. Avec « Erytheia », les Hispaniques s’affirment de belle manière.

GUADAÑA

« Erytheia »

(Maldito Records)

Quatrième opus pour le quintet espagnol GUADAÑA et on peut aisément considérer « Erytheia » comme l’album de la maturité, tant le groupe semble exprimer vraiment son jeu avec des compos très abouties, une production conséquente et un parti-pris qu’il faut aussi saluer. En effet, le combo de Cadix a la particularité de présenter un Heavy Metal entièrement interprété dans la langue de Cervantès, ce qui est toujours une force… lorsque c’est bien fait, ce qui est le cas.

Certes assez classique, le registre de GUADAÑA comporte aussi quelques touches symphoniques, qui n’assouplissent pas ce très bon « Erytheia », mais a contrario lui donne beaucoup de volume. Puissant et très bien arrangé, ce nouvel album présente un bel équilibre entre des riffs percutants et racés façon NWOBHM et des solos pleins de fougue signés du guitariste Juanna Patrón, très son aise et affichant une liberté de jeu efficace et solide.

L’autre particularité, et aussi tout le charme de GUADAÑA, est d’évoluer avec un duo vocal constitué de Gloria Romero et de Salvador Sanchez. Si la touche féminine apporte beaucoup au niveau des mélodies, le chant rugueux de son acolyte n’est pas en reste et vient très habillement compléter l’impact des morceaux. A noter que les Hispaniques ont fait appel à quelques compatriotes, qui viennent offrir une belle diversité à ce « Erytheia » qui ne manque pas de saveurs.

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Hard Rock Heavy metal

[Going Faster] : Lords Of Black / Wayward Sons

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

LORDS OF BLACK – « Alchemy Of Souls, Pt II » – Frontiers Music

Formé en Espagne en 2014, LORDS OF BLACK n’est autre que le groupe du chanteur Ronnie Romero (Sunstorm, The Ferrymen) qui œuvra aussi aux côtés du légendaire Ritchie Blackmore lors de la reformation de Rainbow. Autant dire que le frontman possède un solide bagage, qui prend une dimension incroyable sur cette deuxième partie de « Alchemy Of Souls », après un premier volume l’an dernier. Auteur d’une prestation puissante, faisant clairement penser à feu-Ronnie James Dio, il forme un formidable duo avec Tony Hernando (guitare, claviers, compositions). Et en quatuor, les Ibériques présentent un Heavy Metal racé et mélodique avec des passages progressifs très bien sentis. Epique et très bien produit, ce troisième opus vient hisser LORDS OF BLACK au rang des meilleurs groupes actuels du genre.

WAYWARD SONS – « Even Up The Score » – Frontiers Music

L’ancien chanteur des Little Angels, Toby Jepson, est de retour avec le troisième album de son groupe WAYWARD SONS. Et le chanteur, guitariste et producteur anglais livre de nouveau une prestation haute en couleur et terriblement Rock’n’Roll. Avec une énergie sans faille, le groupe assène un Hard Rock rafraîchissant et tonique en s’inspirant de ses références issues des 70’s et des 80’s. Loin d’être nostalgique ou passéiste, « Even Up The Score » est au contraire très actuel avec ce grain de folie présent jusque sur la pochette. Gros riffs et rythmiques sauvages accompagnent le frontman, dont le songwriting est aussi efficace et relevé que sa performance. WAYWARD SONS commence à s’inscrire dans la durée et de belle manière. Les Britanniques épatent !

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Thrash Metal

Crisix : Thrash supplément mosh

Depuis une décennie maintenant, les Barcelonais apportent une toute nouvelle saveur à la scène Thrash Metal européenne grâce à un registre à la fois fun et très rentre-dedans. Cette fois, CRISIX est passé derrière les fourneaux pour y élaborer un « EP Pizza », livré en quatre parts égales et très relevées. A dévorer goulument !   

CRISIX

« EP Pizza »

(Listenable Records)

Il y a deux ans, CRISIX présentait le premier volume de ses sessions « American Thrash » où il passait en revue ses influences majeures à travers de très bonnes reprises. Et au menu figuraient Nuclear Assault, Violence, Forbidden, Anthrax, Testament et quelques autres. Un  régal qui venait confirmer l’intemporalité du style et aujourd’hui, crise sanitaire oblige, au menu ce sera pizza et en livraison express.

Toujours aussi vifs et exaltés, les Barcelonais balancent quatre nouveaux morceaux (et un titre fantôme sur l’édition physique) qui renvoient tout le monde dans les cordes. Mené par son tonitruant chanteur, le combo joue son Thrash de manière brute et instinctive, comme il le fait depuis maintenant cinq albums. CRISIX garde toujours à l’esprit ce côté fun et authentique et c’est à grands coups de riffs que les Espagnols donnent le ton.

Cette très épicée nouvelle réalisation commence par « No Tip For A Kid », titre accrocheur et véloce, tout comme le fédérateur et enthousiasmant « World Needs Mosh », qui résonne comme un hymne appuyé au Thrash Metal. CRISIX ne s’embarrasse pas de superflu et se montre acéré et tranchant (« Raptors In The Kitchen »). « EP Pizza » se conclue sur « It Is Tough To Cook A Song », véritable antidépresseur enregistré en condition live et d’une incroyable fraîcheur.