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Heavy Stoner Psych Stoner Metal

Nebula Drag : une faille temporelle

Le vaste territoire musical de NEBULA DRAG continue de s’étendre à des contrées où un Psych exaltant se fond dans une brutalité sauvage. Généreux et compact, « Western Death » entretient une sorte de flou et une brume dans laquelle on se perd avant qu’une rythmique  puissante vienne nous ramener à la réalité. Le combo californien obsède par cette impression qu’il a à nous faire croire à une jam torturée, alors même qu’il nous propulse dans un Stoner Metal noueux et envoûtant.

NEBULA DRAG

« Western Death »

(Desert Records)

Ca tremble à nouveau du côté de San Diego ! Et cela aurait même dû avoir lieu bien plus tôt si des problèmes de fabrication n’avaient pas énormément retardé la sortie de « Western Death », enregistré il y a plus d’un an. Mais nous y voilà et NEBULA DRAG se montre vraiment à la hauteur. Encore plus fuzz, lourd et cosmique que sur ses deux premières réalisations, le trio marque le retour fracassant de Corey Quintana (guiatre, chant), Garrett Gallagher (basse) et Stephen Varns (batterie) avec un enthousiasme débordant.

Les Américains avaient déjà mis tout le monde d’accord il y a quatre ans avec « Blud ». Pourtant, « Western Death » élève leur Heavy Stoner Psych à un niveau que le combo n’avait pas encore atteint. Les riffs sont tellement épais que la lumière passe difficilement. Quant à la paire basse/batterie, son groove est si massif qu’il gronde d’un même écho. Le mur du son imposé par NEBULA DRAG donne l’impression d’une explosion sonore ininterrompue, d’où s’échappe tout de même une musicalité singulière.

Sur une base très Metal et une guitare tranchante et solide, « Crosses » ouvre les hostilités avec force et conviction comme on avait pu le constater en août 2022 à sa sortir en single. Assez stellaire, l’ensemble garde des sonorités 90’s et le rythme imposé est aussi impressionnant que les envolées psychédéliques qui ponctuent « Western Death ». Ca cogne, ça secoue et ça enivre. NEBULA DRAG enchaine les pépites et se montre très accrocheur (« Sleazy Tapestry », « Failure », « Kneecap », » Side By Side », « Western Death »).

Photo : Chad Kelco
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Progressif Rock Stoner/Desert

Wytch : bataille aérienne

Robuste et aérien, ce premier album de WYTCH montre déjà l’étoffe d’un groupe sûr de son jeu et inspiré. A l’instar de la pochette réalisée par sa chanteuse Johanna Lundberg, le quintet est capable d’autant de finesse que de rugosité. Le Stoner Heavy Psych des Suédois flirte même avec le Hard Rock et le Metal sans complexe.

WYTCH

« Exordium »

(Ripple Music)

Après avoir commencé en 2016 sous le nom d’Aska sur la côte nord-est suédoise, le groupe avait déjà un EP à son actif avant le changement de nom et une signature sur le label californien Ripple Music quatre ans plus tard. Et il faut aussi préciser que WYTCH compte dans ses rangs des musiciens aguerris venus étonnamment d’horizons muscinaux très différents.

Distillant un Stoner Heavy Psych aux sonorités Hard Rock et parfois même Metal, les Suédois sont pourtant la combinaison de membres issus du Folk Metal, du Rock Psych, du Black Metal et du Rock alternatif. Et le mélange est aussi explosif que créatif. La férocité des riffs des deux guitaristes et la puissance affichée de sa chanteuse offrent à WYTCH une touche particulière.

Les huit morceaux de « Exordium » montrent une homogénéité et une grande liberté d’écriture que le quintet maîtrise parfaitement. Capable de provoquer des tempêtes décibéliques, puis de se réfugier dans des breaks où la sensualité de sa frontwoman rayonne, WYTCH développe un style aussi inspiré que pointu (« Black Hole », « Savior », « Warrior », « Rebel » et « You »). Une réussite totale !