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Heavy Stoner Doom Stoner Metal

High Reeper : un rugissement

Basé entre le Delaware et Philadelphie, le combo de la côte est américaine poursuit sa déferlante Metal et se montre même infernal dans sa façon de se renouveler depuis sa création. C’est peut-être d’ailleurs la conséquence d’un renouvellement de musiciens régulier. Avec « Renewed By Death », HIGH REEPER prend un tournant Heavy, tout en restant fidèle à un Stoner Metal profond, viscéral et teinté de Doom. Court, mais sulfureux, ce nouvel effort devient réellement addictif au fil des écoutes.

HIGH REEPER

« Renewed By Death »

(Heavy Psych Sounds)

A moins qu’il ne se cherche encore ou que l’expérimentation soit son champ préféré d’investigation musicale, HIGH REEPER parvient une fois encore à surprendre avec ce troisième opus, où il prend une nouvelle direction. Cependant, les Américains n’ont pas pour autant totalement délaissé leur épais Stoner Metal, ils y ont simplement apporté quelques modifications dans son orientation. Moins ancré dans le Doom Old School de leurs débuts, c’est le tranchant d’un Heavy Metal un brin vintage également qu’ils sont allés cueillir.

Après plusieurs changements de line-up depuis 2016, espérons aussi que « Renewed By Death » soit enfin l’album de la stabilité, puisque HIGH REEPER avance à l’unisson dans un Heavy Stoner Metal vigoureux et particulièrement massif. C’est d’ailleurs son lead guitariste, Shane Trimble, qui a enregistré, mixé, masterisé et produit cette nouvelle pépite. La dynamique et l’équilibre sont imparables et offrent une puissance et une robustesse à ces 35 (trop !) petites minutes, qui défilent malheureusement en un éclair.

Plus sombre dans son contenu, « Renewed By Death » reflète l’ambiance de la scène Heavy américaine des 80’s/90’s avec, bien sûr, un regard neuf, moderne et avec une interprétation véloce. Rangé derrière son solide frontman Zach Thomas, HIGH REEPER opère un beau virage, se montre écrasant et musclé (le Doom n’est jamais loin !) et le duo de guitaristes rivalise de riffs racés sur une rythmique bouillonnante (« Alluring Violence », « Broken Upon The Wheel », « Jaws Of Darkness », « Torn From Within » et le morceau-titre). Fulgurant !

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Heavy Stoner Psych

Thunderbird Divine : une tornade enchanteresse

Brut et rugueux, lumineux et fin et parfois même lyrique, « Little Wars » se balade dans un univers Stoner où les limites artistiques ont disparues. Il faut avoir une solide expérience et beaucoup d’audace pour se lancer dans une telle entreprise, et cela nécessite aussi forcément une grande ouverture d’esprit pour en apprécier toutes les subtilités. Hard Rock, Prog, Doom, Psych, Heavy Rock et sensations tribales, THUNDERBIRD DIVINE explose les codes et impose les siens avec brio et une assurance décomplexée.

THUNDERBIRD DIVINE

« Little Wars »

(Black Doomba Records)

Né des cendres de Wizard Eye et de Skeleton Hands en 2017, THUNDERBIRD DIVINE a fait du chemin et après « Magnesonic » (2019) et « The Hand Of Man » (2020), il se présente aujourd’hui avec un troisième opus sur lequel il souffle un vent de liberté. Expérimental et organique, « Little Wars » nourrit un Stoner débridé de sonorités Psych et Doom grâce à l’utilisation de thérémine, de sitar, de banjo, de mélodica et autres bizarreries comme l’indiquent les musiciens.

Tous multi-instrumentistes, les membres de THUNDERBIRD DIVINE sont des acteurs chevronnés de la scène de Philadelphie, ce qui explique probablement l’absence de frontières musicales et cette maîtrise instrumentale. Car au-delà d’un classique Heavy Stoner Psych, le quatuor multiplie les incartades en prenant des chemins inattendus et en passant d’une ambiance à l’autre d’un claquement de doigt. Entre voix féminines et parties de piano aériennes, les Américains sont d’un éclectisme rare.  

Dès l’instrumental, « Poney Express », et son ambiance far-west bardée de chants d’oiseaux, THUNDERBIRD DIVINE promet un voyage original. Et c’est ce que propose « Little Wars » à travers des passages Rock très appuyés et musclés et d’autres plus intimistes, mais avec toujours aussi une pointe de curiosité et une fougue non-dissimulées (« Times Gone Bad », « Last Laugh », « These Eyes », « Old Black Crow », « Black Rhino Mantra », « Highway Dawn »). Cet album est incroyable et il serait vraiment dommage de passer à côté.  

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Hard 70's Proto-Metal

Bang : born again

BANG fait partie de ces groupes cultes qui peuplent l’imaginaire qui entoure les pionniers du Hard Rock et du Heavy Metal. Avec une poignée d’albums entre 1971 et 1973, les Américains ont gravé leur nom dans le marbre, grâce à des débuts aussi audacieux que prometteurs. Après tout ce temps et poussés par leurs fans, ils sont de retour avec un disque original et toujours aussi fougueux, « Another Me ».

BANG

« Another Me »

(Cleopatra Records)

Il n’aura fallu que trois albums à BANG pour entrer dans la légende, ou plutôt pour créer un mythe, car sa carrière n’a pas pris l’envol qu’elle aurait dû. Après « Death Of A Country » (1971), « Bang » (1972), « Mother/Bow To The King » (1972) et « Music » (1973) sortis chez Capitol à l’époque, le groupe s’est mis en veille jusqu’à l’aube des années 2000 avec un bref retour passé presqu’inaperçu. La sauce n’avait pas pris, mais il est aujourd’hui de retour.

Comme à ses débuts il y a cinq décennies, BANG s’est réuni autour du même line-up pour composer un tout nouvel opus, « Another Me ». On retrouve donc les incontournables Frank Ferrara (basse, chant), Frankie Gilcken (guitare) et Tony Diorio (batterie, parolier) et il faut bien avouer que la magie opère toujours. Le trio de Philadelphie reprend les choses là où elles étaient des années auparavant et de bien belle manière.

La petite histoire raconte que BANG était au départ la réponse américaine à Black Sabbath. Ça, c’est probablement pour l’anecdote, car on est plutôt dans un Hard Rock originel, aujourd’hui décrit comme vintage avec des sonorités proto-Metal bien musclées. Et c’est le même son, la même envie et la même créativité que l’on retrouve sur « Another me », un album qui devrait ravir les fans de la première heure.

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Hard 70's Occult Rock Progressif Psych

Ruby The Hatchet : transcendant

Riffs imparables, orgue endiablé, voix absorbante et plongée dans une réverb’ démoniaque, l’intemporalité de RUBY THE HATCHET est bâtie sur ces trois piliers auxquels il faut ajouter une solide culture vintage, occulte et psychédélique. Avec « Fear Is A Cruel Master », le quintet de Philadelphie vient à nouveau défier son époque dans un trouble incandescent.

RUBY THE HATCHET

« Fear Is A Cruel Master »

(Magnetic Eye Records)

Depuis les brumes du New Jersey, ce quatrième album de RUBY THE HATCHET continue de faire vivre la flamme d’un authentique Hard Rock estampillé 70’s et aux multiples saveurs. A travers cette nouvelle réalisation, le quintet alimente son style formé dans un Metal teinté de Doom, de Stoner, de Prog et de Space Rock dans des atmosphères occultes hypnotiques. Il y a de la magie chez les Américains.

Difficile encore de ne pas succomber à la voix sensuelle et envoûtante de Jillian Taylor, qui jaillit sur « Fear Is A Cruel Master » avec élégance et un psychédélisme vintage chevillé au corps et au micro. On pourrait penser qu’en intégrant autant de courants à sa musique, RUBY THE HATCHET finirait par s’y perdre. C’est pourtant tout l’inverse qui est à l’œuvre sur cet opus en forme d’épopée héroïque.

Tiraillé entre des envolées ténébreuses et une inspiration directement puisée dans les premiers pas de la science-fiction, « Fear Is A Cruel Master » réussit à faire le lien entre des univers assez opposés (« The Change », « Thruster », « Primitive Man »). Comme à son habitude, RUBY THE HATCHET ensorcelle, surprend et livre sa propre version, inspirée des dernières décennies du siècle passé (« Deceiver », « 1000 Years », « Last Saga »). Unique !

Photo : Don Vincent Ortega
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Heavy Psych Rock Stoner Rock

Ecstatic Vision : vibrations sauvages

Façon bêtes de somme sous acid, les Américains d’ECSTATIC VISION déversent sans ménage leur Stoner Heavy Psych sur un quatrième album, où le quatuor de Philadelphie vient se placer au-dessus de la mêlée. « Elusive Mojo » associe une vitesse d’exécution et une imposante puissance pour tout écraser sur son passage.

ECSTATIC VISION

« Elusive Mojo »

(Heavy Psych Sounds Records)

S’ils n’étaient pas musiciens, ces quatre-là pourraient être bûcherons sans aucun problème. Plus musclé et féroce que jamais, le combo de Philadelphie élève d’un cran la folie qui l’habite avec ce « Elusive Mojo », où son Stoner très Heavy et Psych atteint une dimension quasi-cosmique. ECSTATIC VISION plane très haut, joue très fort et ne fait pas dans le détail.

Enregistré en condition live sur une bande 2 pouces probablement pour mieux saisir toute l’épaisseur de son jeu, ce quatrième album dégage une lourdeur et une saveur Rock’n’Roll authentique, brute et même brutale. Noyant même la wah-wah dans des distorsions inouïes, ECSTATIC VISION développe un groove sauvage et une débauche de décibels hors-norme.

Solidifié par le mastering de Tim green (Melvins), ce nouvel opus défie les lois du Stoner Rock grâce à des vibrations presque déstabilisantes, tant l’énergie déployée est d’une puissance phénoménale (« Times Up », « Venom », « The Countdown »). Les parties de saxophone et de basse font d’ECSTATIC VISION un combo à part dans le paysage Rock Heavy Psych.