En bénéficiant de la distribution de Dixiefrog et du savoir-faire d’un co-producteur de renom, le bluesman originaire de Rouen s’offre une entrée en matière confortable et audacieuse. Sur un Blues Rock alerte et cuivré, il décline une vision artistique où la modernité fait corps avec la tradition en se faisant très Rock, Funky et plus intime aussi. « Time Has Come » vient confirmer le talent de PHIL VERMONT, qui réalise une première discographique très réussie, et très personnelle.
PHIL VERMONT
« Time Has Come »
(Rock & Hall Distribution)
Après avoir passé de longues années à arpenter la scène afin d’acquérir une solide expérience, le temps semble donc venu pour PHIL VERMONT de voler de ses propres ailes et de délivrer son propre répertoire. Cela dit, « Time Has Come » ne ressemble en aucun cas à une sorte de bilan de ce qu’il serait devenu en tant que musicien, mais présente plutôt un album abouti, très varié et homogène et qui nous fait traverser plusieurs courants et époques du Blues avec beaucoup de liberté et de fluidité dans le jeu.
Guitariste accompli et chanteur convaincant, PHIL VERMONT se dévoile sur onze compositions assez éclectiques, auxquelles il faut ajouter une reprise pleine de fougue de « Tribal Dance » de Peter Green. Et en changeant quelque peu de l’ambiance très British Blues de l’original, le Normand lui a réservé un traitement aussi intense que spontané. C’est justement ce qui fait sa force de pouvoir passer d’un claquement de doigt d’approches très classiques du siècle dernier à des sonorités contemporaines très vives.
Certes, si PHIL VERMONT reste le principal acteur et moteur de « Time Has Come », il a pu profiter de l’expérience du plus français des Américains, Neil Black, qui produit l’ensemble avec lui et intervient même sur deux titres (« Me And The Devil » et « The Waders »). Et les musiciens qui l’accompagnent forment aussi un groupe soudé et complice. Expérimenté et inspiré, il offre beaucoup de couleur et de relief. Et le fait que la rythmique soit enregistrée en live libère un groove authentique et savoureux. Un album de grande classe !
Le changement de label et une orientation musicale nettement plus féroce semblent avoir donné à NO TERROR IN THE BANG une vision plus nette et sans limite de son Cinematic Metal. Toujours aussi progressif, des sonorités plus extrêmes sont cette fois à l’œuvre sur « Heal », notamment dans le chant. Les Normands paraissent avoir pris leur allure de croisière et s’impose vraiment sur la scène Metal hexagonale grâce à un registre original, créatif et totalement maîtrisé. Alexis Damien (batterie, arrangements), Romain Greffe (claviers, arrangements, piano) et Sofia Bortoluzzi, frontwoman du sextet, reviennent sur ce fougueux élan à l’œuvre sur ce nouvel album.
– Un peu moins de trois ans après « Eclosion », vous faites un retour fracassant avec « Heal ». Entre-temps, vous avez changé de label pour intégrer la belle maison Klonosphere. J’imagine que c’est une source de motivation supplémentaire ? Est-ce que cela a pesé d’une quelconque manière dans la réalisation de l’album ?
Alexis : Klonosphere est un label fondé par Guillaume Bernard de Klone, que je suis depuis longtemps. Son avis et ses encouragements étaient donc une très bonne surprise et un encouragement. Il a reçu l’album et nous a appelé assez rapidement. Le côté éclectique et progressif de notre musique collait à l’esthétique globale des groupes Klonosphere. On est donc ravis et cela nous donne un second souffle.
– Le cap du deuxième album est toujours important pour un groupe et dans votre cas, cela semble vous avoir donné des ailes et une détermination incroyable. C’est pour cette raison que « Heal » est nettement plus agressif que son prédécesseur ?
Romain : On avait à cœur de confirmer ce que nous avions entrepris dans le premier album, et nous étions portés par les retours positifs, autant dans la presse que dans les diverses rencontres au fil des scènes. On s’est dit qu’on voulait aller plus loin, qu’on voulait plus explorer, se lâcher et se faire plaisir aussi.
Alexis : Sofia a voulu aller plus loin dans le chant saturé, cela donne forcément une brutalité supplémentaire, et emmène la musique sur des territoires plus hostiles… Je pense qu’on a forcé le trait, on est effectivement allé plus loin dans le spectre sonore.
– Votre Metal Progressif a lui aussi beaucoup évolué et, s’il se veut toujours aussi cinématique, il est très ancré dans son époque avec notamment des sonorités MetalCore et Electro. C’était un changement nécessaire ou, plus simplement, c’est dû au fait que NO TERROR IN THE BANG n’avait pas encore exploré toute sa palette artistique ?
Romain : Cette fois-ci, tous les membres du groupe ont écrit des morceaux, et les idées ont fusé. Les expérimentations aussi. Donc, ces sonorités Electro sont un prolongement de ce que nous avions expérimenté sur « Eclosion », et font suite à cette volonté d’aller plus loin. C’est l’envie, toujours et plus, de faire cohabiter les styles. Inclure des parties Electro, ou aussi des vraies parties de piano proches d’une musique cinématographique et parfois même contemporaine, était à la fois amusant et évident !
Alexis : Je suis heureux si le disque t’a semblé actuel. C’est une priorité pour moi de se poser la question de la modernité, de mettre en perspective le passé – l’héritage – le présent et le futur. Je ne me verrais pas créer un groupe de Thrash, par exemple…Les références sont trop dures à surpasser. En revanche, défricher de nouveaux terrains, tenter des métissages, cela est excitant. Les musiques actuelles, c’est comme un arbre qui se développe à l’infini, et si nous pouvions incarner ne serait-ce qu’un petit bourgeon dans la grande maison ‘Metal’, cela nous irait parfaitement.
– L’autre fait marquant de « Heal » est la dimension prise par Sofia au chant. La puissance affichée est assez phénoménale avec, notamment, une facilité étonnante à passer du registre clair au growl. Se rapprocher ainsi du Metal extrême est même assez inattendu. Cela tient-il aussi de la thématique du combat développé sur l’album ?
Sofia : Oui tout à fait, rien dans l’interprétation n’a été composé au hasard. Le côté growl plus extrême se justifie par une volonté de démontrer cette maturité acquise au fil des années, mais c’est également dû à l’envie d’illustrer la thématique du combat de manière plus poignante, plus cathartique. Allié au chant clair, il devient d’autant plus saisissant.
– Malgré beaucoup de vélocité, « Heal » contient toujours autant de passages très cinématiques et immersifs, mais peut-être plus sombres que sur « Eclosion ». Cependant, on a le sentiment que vous avez cherché l’efficacité tout au long de l’album…
Alexis : Effectivement, si on fait du live, il est important de le penser et de l’anticiper. Certains morceaux marchent mieux que d’autres, chaque groupe connait ça. Désormais, nous avons plus de répertoire, et donc nous jouons les plus efficaces. Par conséquent, c’est un exercice d’équilibriste et d’autocritique permanent. Il faut savoir expérimenter en gardant raison gardée – une sorte de lucidité, pour se dire ‘oui’ ça marche ou ‘non’, ça ne marche pas, ce sera un morceau sur album, mais pas en concert…Cela dépend aussi de quels types de concert : jouer en première partie est très différent que de jouer un set de 1h15 en tête d’affiche.
Romain : C’est aussi dû à notre propre retour du premier album. On s’est rendu compte qu’il y avait des parties vraiment ardues à reproduire en live, et on voulait également que notre musique soit encore plus éclectique. C’est pour cela qu’on a souhaité introduire quelques parties plus efficaces, plus directes, mais sans pour autant renier ce qui fait notre sel. A chaque partie plus ‘in your face’ s’adjoint une autre plus subtile, avec des arrangements les plus travaillés possibles, pour que toutes les sensibilités de notre public s’y retrouvent.
– Même si l’une des particularités de NO TERROR IN THE BANG est de présenter une musique très fouillée et technique, « Heal » est encore plus sophistiqué dans le son, ainsi que dans la structure des morceaux, les détails de l’orchestration et le soin porté aux arrangements. Comment vous êtes-vous répartis le travail d’écriture et de production surtout ?
Romain : Tout le monde a contribué à l’écriture et l’arrangement de cet album, alors que sur « Eclosion », tous les morceaux partaient d’idées d’Alexis (et nous les avions arrangés à six). Chacun est venu avec deux ou trois morceaux, avec des sensibilités différentes, des discours et des ambiances variées. Parfois, avec des morceaux quasiment aboutis, parfois avec quelques idées à assembler. Nous avons ensuite repassé le tout à la moulinette ‘NO TERROR’, et chacun a pu apporter sa patte. Et le travail de Sebastien Langle a sublimé nos créations.
Alexis : Nous réalisons des pré-prod en home-studio, très avancées, et nous enregistrons ensuite au studio de Sebastien Langle, puis au mastering avec Pierrick Noel. Sebastien est un peu notre Rick Rubin, il nous pousse dans nos retranchements.
– A l’écoute de l’album, les images se bousculent et l’on pense évidemment au rendu scénique. Avez-vous imaginé une nouvelle scénographie ? Et puis, est-ce que le répertoire de deux albums-concepts peut se fondre facilement dans un même set ?
Romain : Evidemment ! Nous sommes en train de travailler sur une nouvelle scénographie, mais ça prend du temps. Ça n’est pas toujours simple de correspondre visuellement à notre ambition musicale, surtout que c’est un métier à part entière. Les morceaux peuvent cohabiter sans aucun souci, même si dans un premier temps, nous aurons à cœur de défendre « Heal » sur scène.
Alexis : Un objectif serait de pouvoir un jour proposer des projections à la façon d’un ciné-concert. Nous avons commencé à faire des tests, mais évidemment, tous les endroits ne sont pas adéquats pour cela. Certaines SMAC sont bien équipées, mais en festival, c’est déjà plus compliqué, et ne vous y trompez pas, cela est souvent réservé aux très grosses productions. Mais rien n’est impossible, il faut aussi être malins, nous y réfléchissons.
– Enfin et toujours à propos de la scène, comment allez-vous restituer la complexité de certains titres ? Vous comptez utiliser plus de machines, ou peut-être épurer certains passages ?
Romain : Pour le premier album, on jouait tout 100% live. Là, au vue de la production des morceaux, on va s’aider de séquences. Ça nous permettra de restituer au mieux nos arrangements, sans concession, peu importe la situation de concert, qu’on soit en première partie ou en tête d’affiche.
Alexis : Epuré, ça peut se faire sur certains tout petits bouts, comme le pré-refrain de « Warrior », qui contient 75 couches ! (Rires) Mais les titres ne sont pas aussi complexes que cela, on s’y fait très vite !
« Heal », le nouvel album de NO TERROR IN THE BANG est disponible chez Klonosphere
Retrouvez l’interview du groupe à l’occasion du premier album :
Créatif et technique, NO TERROR IN THE BANG est un nouveau venu sur la scène Metal hexagonale. Et avec ce premier album, « Eclosion », le groupe de Rouen affiche déjà une maturité d’écriture et de composition indéniable. Les membres du sextet n’en sont pas à leur coup d’essai et c’est dans un style assez peu représenté en France qu’ils affichent un Cinematic Metal fertile et audacieux. Entretien avec le compositeur et batteur Alexis Damien…
– Tout d’abord, qu’est-ce qui a poussé six musiciens aux horizons musicaux assez différents à créer un groupe aussi atypique que NO TERROR IN THE BANG ? Il vous manquait quelque chose dans vos formations respectives ?
En réalité, c’est le hasard des rencontres qui l’a déclenché. J’ai croisé Sofia et entendu sa façon de chanter, j’ai pressenti tout de suite qu’on pouvait faire de bons morceaux ensemble. Il se trouve qu’elle aimait le Metal, les musiques alternatives et sombres, sans pour autant les avoir déjà pratiqué. Je lui ai fait écouter mes anciens projets et on a décidé de partir sur un projet Metal, avec une ligne directrice qui s’est affiné aux cours des séances, jusqu’à l’affirmation de ce premier album « Eclosion » : du Metal cinématographique. Le groupe s’est complété au fur et à mesure, avec des musiciens issus de la scène rouennaise. Mais dès le départ, on a senti une belle énergie créatrice se dégager de notre projet. Comme une source, un arbre qui pousse. Sofia et moi sommes très créatifs et avons encore beaucoup à produire.
– Peu de temps après la création du groupe, vous avez sorti un premier single, puis deux autres l’an dernier. C’est la situation sanitaire qui vous y a contraint ou l’impatience de faire découvrir votre musique avant l’album ?
Effectivement, pour qu’un groupe démarre, c’est de plus en plus compliqué aujourd’hui. Il y a saturation partout, la musique est omniprésente. Nous avons donc choisi sciemment de sortir quelques singles au fur et à mesure, pour commencer à faire parler de nous. En Metal et en Rock, c’est toujours l’album qui fait autorité, donc nous avons choisit d’y aller à fond. Notre album « Eclosion » représente un an et neuf mois de travail entre notre première séance de travail et la dernière séance de mastering.
– Parlons maintenant de l’album. Etant donné sa complexité, de quelle manière l’avez-vous composé ? Vous aviez déjà un schéma précis en tête, ou est-ce que les idées et les différentes atmosphères sont venues se greffer petit à petit ?
En réalité, ce n’est pas si complexe. Si ? C’est juste qu’il y a un peu plus d’harmonies « exotiques » que dans un groupe de Metal traditionnel. Il y a effectivement des passages dans des styles « musique de films » ou « satien »… J’ai toujours pris garde à ce que les morceaux gardent un côté « mainstream », et ne soient pas rebutants ou intellos. Il y a une simplicité latente. Plusieurs personnes m’ont fait part du côté « addictif » des morceaux et des surprises qu’on y trouve en plusieurs écoutes. J’y vois un bon critère de réussite, cela veut dire qu’il y a plusieurs niveaux d’écoutes derrière le côté « catchy ». Des titres comme « Another Kind Of Violence » ou « Uncanny », c’est un peu comme si Obélix te mettait un coup sur la tête, mais qu’Idéfix te susurrait juste après des petits bruits étranges à l’oreille … (Rires) Tu ne sais plus si c’est un rêve ou la réalité…On peut donc qualifier notre musique d’un trip entre rêves et cauchemars.
– Lorsqu’on parle de Cinematic Metal, on s’attend souvent à des morceaux assez longs permettant de poser des ambiances plus librement. Or chez NO TERROR IN THE BANG, il s’agit plutôt de titres assez courts et racés, entrecoupés d’interludes plus ou moins longs d’ailleurs. L’aspect progressif que peut générer ce genre de style ne vous intéressait pas ?
Oui, c’est vrai. Hypno5e, par exemple, prend plus son temps. Il correspond d’ailleurs peut-être plus à cette définition. Cela nous intéresse énormément, et on essaiera sûrement de le faire. Mais pour « Eclosion », en effet, nous avons privilégié les flashs, les uppercuts et les respirations. D’où un côté toujours écoutable même pour un public moins spécialiste. Petite confidence, certains passages de notre album seront rallongés en live justement, pour prendre plus le temps.
– Avec « Saule Pleureur », vous ouvrez l’album de façon étonnamment calme avant le déferlement du reste de l’album. C’est une manière de présenter la suite ?
J’avais fait le même coup avec « 2unlimited » de Pin-up Went Down (son autre groupe – NDR). J’adore la dualité, la fracture, le contraste. Mais c’est un vieux procédé d’une certaine façon, écoutez l’introduction de « Master of Puppets »… « Saule Pleureur » symbolise la lumière, l’orchestration y est particulièrement lumineuse dès les premières secondes, avec des harmoniques de cordes, des accords très larges… J’y vois une lumière comme dans le film « The Tree Of Life » (de Terrence Malick) avec cette musique éthérée d’Alexandre Desplat. C’est un procédé assez utilisé dans les musiques de film. Puis, vient ce piano mystérieux qui accompagne le chant, un piano feutré, comme des pas de chats inquiétants. L’enchainement avec « Another Kind Of Violence » provoque une petite tension en effet, à l’arrivée d’un riff de guitare puissant, dans un style Metal moderne à la Gojira…
– Vos compositions ramènent à de nombreuses influences qui vont du Metal Alternatif et Fusion à la musique classique et bien sûr aux B.O.F. Tout en étant très technique, votre style reste abordable et très moderne. Quel est l’aspect de votre style qui vous caractérise le mieux selon vous ?
Notre énergie ne vient pas que des riffs. Nous utilisons des harmonies particulières qu’on n’entend pas tous les jours dans un groupe de Metal, comme dans le morceau « Uncanny » par exemple. La musique est en effet assez ciselée et précise, on a donc un son plutôt « propre »… C’est vrai qu’il y a plusieurs écoles, les propres et les sales (Rires). J’adore le sale aussi, le bruit, le parasite, la vermine en quelque sorte. C’est un aspect que l’on exploitera aussi. Les aspects bruts, Sludge, Noisy ou même Indus m’intéressent énormément, on s’en servira un jour. Mais on ne pouvait pas tout faire d’un seul coup ! Il fallait choisir !
En termes de B.O.F, c’est pareil. Sur cet album, on est parti sur des sons plutôt orchestraux, mais rien ne dit que le suivant soit dans cette veine ! J’adore pour ma part le travail d’Atticus Ross et Trent Reznor, je risque de me laisser tenter par leurs timbres aussi… Vous savez ces synthés technoïdes sales… J’adore aussi le travail de Nick Cave et Warren Ellis…Ecoutez la B.O de « The Road »… Enorme, c’est bien plus malsain que Slayer croyez-moi ! (On est d’accord ! – NDR) La musique de film, ça ne veut rien dire en réalité. Il y a trop de réalités différentes… Les champs sont infinis, tu as excité mon imaginaire avec ta question !!! Grrrr
– « No More Helpful Peace » et « Memory Of Waif » sont déclinés en deux parties. On évoquait précédemment des morceaux plus longs. Vous n’avez pas été tentés de les regrouper pour en faire des morceaux plus conséquents dans leur durée ?
Si mais pour des questions techniques, c’était plus simple : référencement, mastering, mixage, travail de placement en synchro, etc… Et puis bon, si un auditeur veut zapper, c’est plus facile, tout simplement… Je sens ta déception ! (Rires)
– Enfin, même si pour le moment les concerts sont malheureusement toujours à l’arrêt. Comment imaginez-vous vos futures prestations live ? L’aspect visuel et même vidéo aura sûrement une place prépondérante ?
On a hâte de monter sur scène. Nous réfléchissons actuellement à cet aspect, on verra bien l’écart entre rêves et réalité. Tout dépend où l’on joue… En festival de plein jour, c’est très différent d’une petite salle fermée ou une simple projection peut suffire… Mais nos concerts ne seront pas des « ciné-concerts ». Il y aura du mosh et de la sueur… !!
Très orchestré tout en restant très incisif, NO TERROR IN THE BANG se présente avec un premier album, « Eclosion », aux ardeurs conséquentes et aux ambiances contrastées. Le sextet normand réussit haut la main le pari de rassembler un Metal résolument moderne avec des sonorités classiques, propres au 7ème art.
NO TERROR IN THE BANG
« Eclosion »
(M&O Music)
C’est suffisamment rare de voir un groupe fraîchement formé (2019) sortir un album aussi abouti, complexe et si bien produit que cela nécessite d’être souligné. Dans un Metal Alternatif absorbant toutes sortes d’influences, souvent très opposées, NO TERROR IN THE BANG surnage grâce à une technicité et une créativité imparable et très originale. Le voyage musical est pour le moins atypique et présente de multiples thématiques.
Originaire de la région rouennaise, le sextet présente un pédigrée conséquent avec des musiciens aguerris aux horizons divers, faisant vraiment la force du combo qui est capable de faire de grands écarts incroyables. L’identité de NO TERROR IN THE BANG se devine déjà sur le morceau d’ouverture, « Saule Pleureur », dont la finesse nous transporte dans un univers très cinématographique, façon écran géant.
Très atmosphérique, la formation fait assez rapidement parler la poudre (« Another Kind Of Violence ») sur des riffs racés et fragmentés (« Micromegas »). Avec un piano très présent, les mélodies se font intemporelles sous l’impulsion de Sofia Bortoluzzi, chanteuse polymorphe au flow impressionnant et nuancé (« Uncanny, « Poison »). NO TERROR IN THE BANG possède la carrure des grands et ça va vite se voir.
Affichant des morceaux longs de quatre à seize minutes, ÂGE ⱡ TOTAL donne un premier indice sur la teneur de son style. Très Progressif, le collectif évolue dans un Doom Ambient immersif, aussi lunaire que massif. Compact et aérien à la fois, la force du groupe réside dans l’originalité de son univers et dans la multitude des climats traversés.
ÂGE ⱡ TOTAL
« Âge ⱡ Total »
(Soza/Collectif 5024)
Né de la rencontre entre les Bordelais d’Endless Floods et des Rouennais de Greyfell, ÂGE ⱡ TOTAL forme un collectif étonnant dont ce premier enregistrement témoigne d’une belle créativité entre deux groupes pas si éloignés musicalement, et dont les univers se rejoignent parfaitement. Et ce premier album éponyme de quatre titres, longs de 43 minutes, présente une épopée assez hors-norme.
C’est dont ce collectif de neuf musiciens qui s’est attelé à la composition et à l’enregistrement de ce voyage pour le moins saisissant. Dans un registre Doom, Ambient et Progressif, ÂGE ⱡ TOTAL se fait hypnotique, lourd et livre des compositions où règne un chaos très orchestré. Car malgré ses divergences musicales respectives, le groupe est parvenu créer un son particulier et une belle osmose (« Armure »).
Très riches et puissants, les morceaux se fondent sur une diversité étonnante mêlant machines, synthés, violon et trombone aux instruments traditionnels que sont la guitare, la basse et la batterie. ÂGE ⱡ TOTAL a même doublé les postes sur les rythmiques qui gagnent en profondeur (« Armés », « Metal ») et se retrouve même à quatre au chant, laissant paraître une multitude de possibilités particulièrement originales (« The Songbird »).