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Heavy Psych Rock Heavy Stoner Psych Stoner Prog

Kalabrian Syndrome : inner trip

Toujours aussi bien structurée, la musique de KALABRIAN SYNDROME prend une nouvelle ampleur sur ce très attendu premier album. Avec « II », la formation grecque peut enfin s’exprimer plus longuement et l’éclectisme dont elle fait preuve ici montre toute l’étendue d’un répertoire très vaste, qui se joue avec brio des étiquettes pour imposer un registre original. Sur un Stoner Rock/Metal très Psych aux saveurs Doom, ces nouveaux morceaux naviguent dans des ambiances captivantes.

KALABRIAN SYNDROME

« II »

(Independant)

Il y a quatre ans déjà, le power trio de Thessalonique avait livré un très bon premier EP éponyme, qui laissait entrevoir de bien belles choses. Solide et créatif, il l’est encore après cette importante absence et cette fois, c’est sur la longueur qu’on se délecte de son Stoner Psych Rock, toujours instrumental. C’est vrai que le format court nous avait un peu laissé sur notre faim, mais « II » nous rassasie d’autant plus que KALABRIAN SYNDROME présente également quelques surprises, notamment à travers une inspiration grandissante.

Côté line-up, le combo constitué de Kleanthis Semlikos (guitare), George Harizanis (basse) et Danny Cola (batterie) nous embarque dans un voyage qui nous fait passer au travers d’atmosphères très variées, qui évoluent pourtant dans une direction musicale claire et étonnamment narrative. KALABRIAN SYNDROME avance sur un groove hypnotique se détachant de toute emprise stylistique. Dans cet univers psychédélique, le Doom côtoie ainsi des instants bluesy, parfois très Prog, entre Rock et Metal avec beaucoup de fluidité.

En ouvrant « II » avec un sample vocal sur « Alice (Got A Secret) », les Grecs nous mettent déjà un peu la puce à l’oreille. Ponctuant ce nouvel opus de titres plus courts assez mystérieux (« Vakhou » et « Flickering Light »), KALABRIAN SYNDROME s’offre quelques respirations pour mieux nous emporter dans les morceaux « Hispanolagnia », « The Attic » et le génial « Rave Party », avant d’accueillir Panos Lambropoulos au chant sur le génial « The Wisp », où le frontman issu de la scène Metal extrême locale fait des prouesses.

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Metal Progressif

Ray Alder : la passe de deux

RAY ALDER n’est pas du genre à rester les deux pieds dans le même sabot. Pour preuve, le leader de Fates Warning multiplie les projets artistiques, tout en restant dans un Metal Progressif qu’il maîtrise parfaitement. Avec cette deuxième réalisation sous son nom, « II », il fait encore la démonstration de sa polyvalence et de sa faculté à s’approprier les mélodies avec talent. 

RAY ALDER

« II »

(InsideOut Music)

Figure emblématique du monde du Metal Progressif depuis 1988 avec Fates Warning avec qui il a sorti une dizaine d’albums, ainsi qu’avec Engine, With Redemption et A-Z depuis l’an dernier, RAY ALDER se balade en solo. Son nouvel opus, « II », fait suite à « What The Water Wants » (2019) et offre également d’autres perspectives au chanteur américain, qui est une fois encore très bien accompagné.

Ainsi, Mike Abdow qui tourne aussi avec Fates Warning et Tony Hernando (Lords Of Black) qui jouent tous les deux les basses et le batteur Craig Anderson (Ignite, Crescend Shield) font partie de l’aventure. Et tout ce petit monde s’entend à merveille et libère une grande vélocité sur « II ». RAY ALDER livre comme toujours une très belle prestation et s’affirme comme la pièce centrale du groupe.

Très bien produit et avec un mix particulièrement bien équilibré, ce nouvel opus va encore plus loin dans l’exploration musicale proposée habituellement par le frontman. Sur des refrains accrocheurs et des riffs intenses, RAY ALDER se montre audacieux, percutant et tout en puissance (« The Hollow Shell », « My Oblivion », « Waiting For Some Sun », « Changes »). Et grâce à des solos tout en finesse, « II » s’impose brillamment.

Photo : Jorge Cueto
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Crossover Hard-Core Thrash Metal

Dead Cross : le monde d’après

On connait la dinguerie et le génie de Mike Patton, ainsi que la puissance de frappe hors-norme de Dave Lombardo. Et lorsqu’ils embarquent Justin Pearson et Michael Crain dans leur chevauchée Thrash/HardCore ultra-débridée, cela donne un deuxième album de DEAD CROSS, « II », entre fureur et expérimentations et techniquement d’une autre dimension.

DEAD CROSS

« II »

(Ipecac Recordings)

Autant mettre tout de suite les pieds dans le plat et se faire de nouveaux amis. Je lis un peu partout que DEAD CROSS est le projet Punk de Dave Lombardo et de Mike Patton, accompagnés aussi de belle manière par Justin Pearson (basse) et Michael Crain (batterie). Or, c’est faux. Il suffit de regarder le line-up et le niveau affiché. Un groupe Punk pourrait-il jouer ça ? Bien sûr que non, beaucoup trop technique !

Donc et malgré de nombreux obstacles comme la santé mentale de Patton et le cancer aujourd’hui en rémission de Crain, DEAD CROSS a trouvé les ressources pour écrire et composer ce deuxième opus en forme de brûlot contre une société et une époque qui semblent avoir beaucoup affecté le génial frontman du quatuor (« Christian Missile Crisis », « Reign Of Error »). Et l’énergie et la rage distillées sont colossales.

Enregistré sur bandes et produit par Ross Robinson (Korn, Sepultura, Deftones), « II » affiche pourtant un son très Garage, d’où vient sans doute ce côté Punk dont certains se sentent proches. Frontal, direct et sans limite, DEAD CROSS reste inclassable, surprenant et d’une férocité incontrôlable (« Love Without Love », « Heart Reformers », « Imposter Syndrome »). Les Américains fracassent tout et s’en amusent !

Photo : Becky DiGiglio