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Hard Rock Heavy metal

Tokyo Blade : le feeling intact d’un groupe culte

Jamais rassasié, TOKYO BLADE effectue depuis quelques années un retour remarquable, malgré une certaine discrétion. Parfaitement ancré dans son temps, le groupe livre « Fury », un nouvel album rondement mené par des musiciens d’expérience et toujours très créatifs. Des guitares impériales et un chanteur hors-norme maintiennent les Anglais à leur meilleur.

TOKYO BLADE

« Fury »

(Cherry Red Records)

Comme une petite partie des groupes de la NWOBHM, TOKYO BLADE est une entité immuable, une sorte de denrée rare de celles sur lesquelles le temps ne semble pas avoir de prise. En l’espace de douze albums depuis 1982, les Britanniques ont connu de fastes années, ainsi que des traversées du désert, dont d’autres ne se sont pas toujours relevées. Mais le combo entretient le mythe avec classe et vigueur.

Deux ans après l’excellent « Dark Revolution », « Fury » vient confirmer la grande forme et l’inspiration du quintet anglais. Toujours guidé par son guitariste et fondateur Andy Boulton, TOKYO BLADE a réuni son line-up originel et le pari est gagnant. Loin de s’assoir sur une gloire passée, c’est un Alan Marsh véritablement ressuscité qui mène ce nouvel album, grâce à un chant imparable.

Constitué de 15 morceaux purement Hard Rock et Heavy Metal et 80 minutes à la fois classiques et modernes, TOKYO BLADE se montre toujours aussi percutant et incisif (« Man In A Box », « Blood Red Night », « Eyes Wired Shut »). Enchainant les riffs accrocheurs, les twin-guitares et les solos de hauts vols, les Britanniques régalent encore et toujours (« Nailbomb », « Life Leaves A Scar », « Static »). Solides comme toujours.

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Heavy metal

Existance : jeunes loups aux dents longues

Efficace, direct et terriblement Heavy, « Wolf Attack » est sans nul doute l’album le plus abouti d’EXISTANCE. Très bien produit et masterisé par Jacob Hansen, ce nouvel opus du quatuor français fait preuve d’une énergie et d’une précision chirurgicales. La nouvelle génération du Heavy Metal hexagonal compte plus que jamais un atout majeur.

EXISTANCE

« Wolf Attack »

(Independant/BloodBlast)

C’est toujours en toute indépendance qu’EXISTANCE sort son troisième et très réussi nouvel album. Produit par François Merle, guitariste de Malignance, « Wolf Attack » bénéficie d’un gros son, massif et cristallin, qui met parfaitement en relief la qualité des compos, à travers un Heavy Metal toujours aussi musclé et terriblement moderne. Percutant et mélodique, la synthèse est très réussie.

Dans une tonalité très NWOBHM qui aurait été revisitée et rafraîchie de fond en comble, EXISTANCE remet brillamment à jour le logiciel impérissable d’un Heavy Metal teinté de Hard Rock, qui fait ses preuves depuis des décennies. Julian Izard, chanteur, guitariste et fondateur du combo, offre une incroyable prestation et il n’est pas le seul. Le quatuor dans son entier livre une copie magistrale.

En effet, il livre des morceaux solides et pour certains véritablement taillés pour la scène (« Highgate Vampire », « Rock’n Roll », « You Gotta Rock It »). Véloce et virevoltant, EXISTANCE a trouvé son allure de croisière et si la mer est agitée, les Français gardent le cap avec maestria. Le talent et la dextérité de la formation dont mouche sur onze morceaux très convaincants.

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Heavy metal

Guadaña : la vérité d’un Heavy authentique

Fer de lance de la scène Heavy Metal espagnole depuis une dizaine d’années, GUADAÑA nous revient avec un quatrième album (le groupe compte aussi deux EP) bien rentre-dedans et épicé à souhait. Chanté dans sa langue maternelle, le registre du quintet prend de l’ampleur et de l’énergie sans négliger des mélodies toujours plus accrocheuses. Avec « Erytheia », les Hispaniques s’affirment de belle manière.

GUADAÑA

« Erytheia »

(Maldito Records)

Quatrième opus pour le quintet espagnol GUADAÑA et on peut aisément considérer « Erytheia » comme l’album de la maturité, tant le groupe semble exprimer vraiment son jeu avec des compos très abouties, une production conséquente et un parti-pris qu’il faut aussi saluer. En effet, le combo de Cadix a la particularité de présenter un Heavy Metal entièrement interprété dans la langue de Cervantès, ce qui est toujours une force… lorsque c’est bien fait, ce qui est le cas.

Certes assez classique, le registre de GUADAÑA comporte aussi quelques touches symphoniques, qui n’assouplissent pas ce très bon « Erytheia », mais a contrario lui donne beaucoup de volume. Puissant et très bien arrangé, ce nouvel album présente un bel équilibre entre des riffs percutants et racés façon NWOBHM et des solos pleins de fougue signés du guitariste Juanna Patrón, très son aise et affichant une liberté de jeu efficace et solide.

L’autre particularité, et aussi tout le charme de GUADAÑA, est d’évoluer avec un duo vocal constitué de Gloria Romero et de Salvador Sanchez. Si la touche féminine apporte beaucoup au niveau des mélodies, le chant rugueux de son acolyte n’est pas en reste et vient très habillement compléter l’impact des morceaux. A noter que les Hispaniques ont fait appel à quelques compatriotes, qui viennent offrir une belle diversité à ce « Erytheia » qui ne manque pas de saveurs.

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Heavy metal

KK’s Priest : les fantômes du passé

Grand artisan du Heavy Metal et incontournable acteur de la NWOBHM, le guitariste et compositeur KK Downing remet le couvert avec un nouveau combo, dix ans après son départ de Judas Priest. Même si l’effort est louable, KK’S PRIEST et « Sermons Of The Sinner » ne rivalisent pas avec l’ancienne formation du Britannique, dont elle est une bien pâle copie. Il y a toujours des départs que l’on regrette…

KK’S PRIEST

« Sermons of the Sinner »

(Explorer1 Music Group)

Inutile de présenter KK Downing, fondateur et guitariste de Judas Priest pendant des décennies. Parti en 2011 avec pertes et fracas de son groupe, le voici de retour sous le nom de KK’S PRIEST entouré de musiciens qu’il connait bien. Au chant, Tim ‘Ripper’ Owens, qui a œuvré de 1996 à 2003 chez la légende anglaise en remplacement du grand Rob Halford, tient le micro entouré de A.J. Mills (Hostile) à la guitare, Tony Newton (Voodoo Six) à la basse et Sean Elg (Deathriders, Cage) à la batterie. Autrement dit, du beau monde.

Si les trois premiers singles (« Hellfire Thunderbolt », « Sermons Of The Sinner » et « Brothers Of The Road ») laissaient entrevoir un Heavy Metal, certes classiques mais vigoureux, l’album en lui-même peut laisser perplexe. En effet, la nouvelle formation du six-cordiste renoue surtout avec les débuts de NWOBHM, ce qui en soit n’est pas une mauvaise chose. Ainsi, deux lectures de KK’S PRIEST s’offrent à l’auditeur. Soit on y voit un témoignage nostalgique et la transmission d’une époque, soit un coup d’épée dans l’eau.

A commencer par «  The Return Of The Sentinel » qui n’est autre que la suite de « The Sentinel », sorti par Judas en 1984. Le sentiment qui prédomine sur « Sermons Of The Sinner » est cette impression de déjà-vu à travers des morceaux très consensuels et peu originaux. KK’S PRIEST aurait pu sortir cet album dans les 80’s, tant la production est également vintage. On croirait même écouter un vieux Maiden par moment, c’est dire ! Le disque en lui-même n’est pas mauvais, on peut juste s’interroger sur son apport artistique.

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Heavy metal

Doctor Smoke : heavy medicine

Solide et sans détour, ce deuxième album de DOCTOR SMOKE transpire le Heavy Metal comme on ne le voit malheureusement plus très souvent. Grâce à un chant parfaitement mis en valeur, des riffs inspirés et une rythmique épaisse, les Américains parviennent à nous plonger au cœur d’un genre qu’ils renouvellent et rafraîchissent sur ce très bon « Dreamers And The Dead ».

DOCTOR SMOKE

« Dreamers And The Dead »

(Ripple Music)

Originaire de l’Ohio, le quatuor américain est du genre costaud et incisif. Sept ans séparent pourtant « Dreamers And The Dead » et « The Witching Hour », premier album de DOCTOR SMOKE. Et ces années auront aussi déclenché des changements, ou ajustements, musicaux. Ainsi, de morceaux dans une veine Stoner Doom, le combo affiche aujourd’hui un Heavy Metal plus tranchant et moins lourd.

Armé de deux très bons guitaristes d’une efficacité redoutable, DOCTOR SMOKE a éclairci son jeu, lequel est devenu moins épais et nettement plus virevoltant. Sans faire dans le démonstratif, le quatuor enchaine les riffs bien sentis et musclés. Et malgré quelques influences puisées dans la NWOBHM avec son petit côté Old School, le combo sonne toujours très américain.

Si les mélodies des guitares mènent le jeu, la force de frappe de sa rythmique donne un impact certain et un relief massif à « Dreamers And The Dead ». Grâce à une très bonne production, les morceaux de ce deuxième album sont accrocheurs à l’image des hymnes Metal d’antan (« This Hallowed Ground », « The Rope », « Out Of Time », « Reborn Into Darkness » et « Been Here Before »). Un carton pour le gang de l’Ohio !

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Heavy metal

Gengis Khan : en pleine conquête

Deuxième album de GENGIS KHAN avec « Colder Than Heaven » qui présente un Heavy Metal traditionnel, pur et dur, empruntant autant à la fougue italienne qu’à la rigueur du jeu germanique. Le quatuor transalpin allie puissance et mélodie, déjà fort d’une belle expérience.  

GENGIS KHAN

« Colder Than Heaven »

(Steel Shark Records)

Après la Colombie, c’est cette fois en Italie que nous emmène le jeune label français Steel Shark Records pour une nouvelle découverte toute aussi Heavy Metal que la première. GENGIS KHAN est originaire de la région de Bologne et arbore fièrement un style assez classique, mais plein de fougue et d’une énergie communicative invitant à un chaleureux headbanging.  

Fondé et toujours guidé par Frank Leone, chanteur et bassiste du groupe depuis ses débuts en 2011, GENGIS KHAN a déjà un album et une démo digipack à son actif. Et « Colder Than Heaven » fait aussi un peu figure de renaissance pour les Italiens, qui évoluent aujourd’hui sous une formule en quatuor percutante et bien équilibrée.

Dans un registre Heavy Metal pur et dur rappelant autant la NWOBHM que la scène allemande, les Transalpins proposent sept nouveaux morceaux relevés et solides (« Colder Than Heaven », « Reinventing The Fire », « Taken By Force »). Et comme la tradition n’exclue pas la modernité, loin de là, GENGIS KHAN ne manque pas de créativité (« Time To Kill », « He’s The King »).

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Heavy metal

Crystal Viper : Retour aux fondamentaux

CRYSTAL VIPER durcit le ton sur « The Cult », son huitième album, et revient à un Heavy Metal traditionnel. Les Polonais, menés par leur chanteuse et guitariste Marta Gabriel, évoluent dorénavant dans un style frontal et direct, loin des habituels effets de manches (à six-cordes !).

CRYSTAL VIPER

« The Cult »

(Listenable Records)

Il semble révolu le temps où CRYSTAL VIPER assénait un Metal mélodique convenu et un peu facile. Le quintet polonais fait un retour tonitruant à un Heavy Metal pur et dur. Franc et tendu, « The Cult » n’y va pas par quatre chemins et l’inspiration de H.P. Lovecraft pour les textes donne même un petit côté baroque à l’ensemble.

Chanteuse, guitariste et fondatrice de CRYSTAL VIPER, Marta Gabriel a pris les choses en main pour livrer avec son groupe un album très Heavy que les puristes apprécieront (« The Cult », « Down in the Crypt », « Asenath Waite »). Sur ce nouvel opus, le combo accueille d’ailleurs le batteur Cederick Forsberg, dont la frappe nerveuse apporte une belle dynamique.

Outre la six-cordiste leader du quintet, les deux autres guitaristes de CRYSTAL VIPER livrent des riffs tranchants dans la plus pure tradition Heavy Metal. Epique et accrocheur, « The Cult » fait la part belle aux solos millimétrés et racés. A noter la très bonne reprise de King Diamond, « Welcome Home », avec en guest l’inoxydable Andy LaRocque. Puissant et massif !