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Stoner Metal Stoner Punk

Bokassa : une joyeuse apocalypse

Déjà remis de « Molotov Rocktail » (2021), BOKASSA revient à la charge avec son cocktail de Metal HxC, de Stoner et de Punk. Entièrement confectionné par Tue Madsen, dont on connait le travail pour Meshuggah, The Haunted ou Halford, « All Out Of Dreams » dresse avec véhémence et pas mal de légèreté malgré tout, une sorte de possibilité très réelle du paysage sociopolitique actuel. Eprouvante et lourde, mais aussi dynamique et percutante, cette nouvelle réalisation montre un engagement poing levé très déterminé.

BOKASSA

« All Out Of Dreams »

(Indie Recordings)

Quatrième album en huit ans pour le power trio norvégien, qui avait tapé dans l’œil de Metallica il y a quelques années avant les suivre en tournée à l’invitation des Four Horsemen. Nous étions alors en 2019 et BOKASSA en avait bien sûr profité pour accroitre sa notoriété et faire connaître son Heavy Stoner Metal aux multiples facettes au monde entier et avait même signé chez Napalm dans la foulée. 2024 : retour aux fondamentaux et sur un label qui semble mieux respecter la nature et la démarche de nos furieux Scandinaves, difficiles à faire entrer dans le moule d’un système qu’ils ne cautionnent pas forcément.

Car il y a un côté Punk qui prend de la place chez BOKASSA et peut-être même encore un peu plus sur « All Out Of Dreams », qui est assez pessimiste dans le fond, malgré un humour noir constant. S’il se veut dystopique (c’est très en vogue actuellement), ce nouvel opus semble pourtant dépeindre une société dans laquelle nous vivons déjà. Fataliste mais vigoureux et la tête haute, le combo sort la sulfateuse à grand coup de riffs épais, avec un batteur au jeu musclé et un bassiste aux lignes véloces (« The Ending Starts Today », « Everyone Fails in The End », « Let’s Storm The Capitol »).

Jouant sur des ambiances très Metal ou carrément Hard-Core, des passages clairement Stoner et des aspects Punk californien estampillé 90’s, et un brin pénible, au niveau du chant et des chœurs, « All Out Of Dreams » a de quoi perturber par ses grands écarts. Mais peu importe finalement, car BOKASSA est avant tout une débauche d’énergie brute, une sorte de défouloir, mais bien joué ! A noter le chant de Lou Koller des légendaires Sick Of It All sur « Garden Of Heathen » et le soutien d’Aaron Beam de Red Fang sur « Bradford Death Squad ». Un disque qui va en faire transpirer plus d’un(e), à n’en pas douter !

Photo : Troll Toftenes
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Heavy Stoner Stoner Metal Stoner Punk

The Clamps : pleine balle

Speed Stoner’n’Roll est en effet le terme qui caractérise le mieux le registre des transalpins de Bergame. Sans concession et imbibé d’un Fuzz constant, ils livrent une sorte de brûlot post-pandémique, où l’on a vraiment le sentiment que chacun d’entre-eux a dû être malade en même temps et un paquet de fois ! Une chose est sûre, ils l’ont très mal pris et « Megamouth » semble agir comme un shot d’adrénaline, un vaccin à retardement finalement… THE CLAMPS n’est pas content, et cela s’entend.

THE CLAMPS

« Megamouth »

(Heavy Psych Sounds)

Depuis ses débuts en 2012, le trio n’a pas pris l’habitude de s’encombrer de trop de fioritures. Et ce n’est sûrement pas avec « Megamouth » que les choses vont soudainement changer. Bien au contraire, puisque THE CLAMPS n’a toujours pas digéré l’épisode pandémique de 2020/21 et c’est avec une rage non-contenue qu’il nous balance en pleine tête un troisième opus brut de décoffrage. Ici, le Stoner se pare de Rock’n’Roll, de Punk et de Metal dans un réjouissant maelstrom.   

THE CLAMPS ouvre les hostilités avec le morceau-titre, d’ailleurs entièrement instrumental, et qui s’avère même être l’une des pépites de l’album. Ben (guitare, chant), Bely (basse) et Marcy (batterie) sont là pour en découdre et ne lèvent pas une seule fois le pied tout au long de « Megamouth ». Si l’énergie, intense, va puiser dans divers genres, c’est bel et bien le Stoner très Metal qui domine les débats. Et bien sûr, c’est le nom de Motörhead qui vient immédiatement à l’esprit et l’influence de l’autre trio est omniprésente. Et c’est tant mieux !

Véritable tabassage en règle, « Megamouth » fait presque figure d’exutoire pour des Italiens survoltés et assez peu portés sur le détail, mais plutôt sur les déflagrations à l’œuvre sur ce nouvel opus rageur. Pour autant, si la sauvagerie et la colère sont manifestes, THE CLAMPS ne livre pas un Stoner aussi rudimentaire qu’il n’y parait et montre même une étonnante diversité (« Forty-Nine », « Bill Jenkins’ », « CuboMedusa », « Bombs »). Efficace, véloce et incandescent, le combo assomme autant qu’il réveille les morts.

Photo : Senza Titolo
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Punk Rock Stoner/Desert

The VillainZ : une ode aux plaisirs !

Âmes sensibles, prenez un peu de recul et éloignez les enfants. THE VILLAINZ ne fait pas dans la dentelle et s’en moque. Diabolique ? Provocateur ? Déluré ? Le quatuor phocéen est tout cela à la fois, et même plus encore. Entre Power Rock et Stoner Punk, le combo livre un premier album mature et sans concession, avec un titre qui parle de lui-même. Du plaisir en somme…

THE VILLAINZ

« Sexy & Arrogant »

(Wormholedeath Records)

Avec THE VILLAINZ, ça ne rigole pas. Ou plutôt si, mais dans un univers assez subversif et souvent hors-cadre. Mené par le sulfureux duo composé de Jess (chant) et Nic K. (guitare, chant), les Marseillais expriment en musique leur passion, et sans doute aussi une certaine addiction, pour le sexe, l’alcool et l’horreur. Accompagnés par les turbulents Tom C. (basse) et Kris C. (batterie), la machine est déjà bien huilée et rugit de plaisir.  

Depuis sa création en 2016 et un premier EP éponyme l’année suivante, THE VILLAINZ n’a pas dévié d’un iota de son identité première à la fois énigmatique et exubérante. Leurs prestations scéniques sont chaudes comme la braise, grâce aussi à la présence incendiaire d’une frontwoman qui n’a pas froid aux yeux et qui ensorcèle pour mieux séduire. Et sur « Sexy & Arrogant », un sommet est atteint par le groupe.

Si certains y verront une sorte de foutoir punkisé, mais les nouvelles compos et surtout la production de ce premier album confirment plutôt la qualité instrumentale, dotée de paroles un peu limites dans un ensemble qui est un coup de fouet percutant et procure bien des récréations (« Bloody Milk », « No Apologies », « You make Me Hot », « I’m Such A Bitch »). THE VILLAINZ exulte et exalte avec fougue et sensualité dans un Stoner Punk décapant.  

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Stoner/Desert

Stone Deaf : tempête du desert

C’est à croire que naître dans le désert donnerait des prédispositions à jouer du Stoner et surtout du Desert Rock. Les exemples sont nombreux et STONE DEAF vient se joindre à cette belle et longue liste. Mais le cagnard semble plutôt donner de la vigueur au quatuor américain, qui livre ce « Killers » furieux et loin des conventions.

STONE DEAF

« Killers »

(Coffin & Bolt Records)

Formé en 2014 dans une petite ville désertique du Colorado par son leader Dust Chapin, STONE DEAF sort un troisième album très abouti sur son propre label. « Killers » libère à la fois un Stoner Rock puissant, mais aussi des moments plus calmes et presque contemplatifs. A la fois pêchu et éthéré, le style du quatuor oscille entre feintes et uppercuts.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que sur « Killers », STONE DEAF nous balade du Stoner au Desert Rock, tout en s’autorisant quelques passages Doom pertinents et avec une sensibilité Punk, façon Mondo Generator. Pour le reste, et malgré les influences notoires de QOTSA et Kyuss, les Américains font preuve d’engagement et d’impact.

Très fuzz dans les guitares et écrasant dans sa rythmique, le quatuor n’y va pas par quatre chemins et assomme à tour de bras (« Cloven Hoof », « The Velvet Hammer », « Polaroid »). Les fulgurances très Punk du chanteur sonnent aussi la révolte sur l’ensemble de « Killers », qui portent bien son nom. Aride et dense, ce nouvel album de STONE DEAF frappe fort.