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Musique celtique

Alan Stivell : céleste

Enregistré le 7 avril 2022 à la salle ‘Le Liberté’ de Rennes, ce double-album était aussi attendu par son interprète que par son fidèle public. Accompagné par l’ONB, le célèbre harpiste breton revient en quelque sorte à sa formation première, la musique classique, et c’est lui-même qui a orchestré ce rapprochement. Preuve en est que la musique celtique est universelle, originale et profonde et sait s’adapter à tous les environnements. Le défi que s’était lancé ALAN STIVELL est très largement relevé et le relief que prennent ses compositions est saisissant.

ALAN STIVELL

« RoazhonLiberté  »

(Verycords)

La Musique bretonne telle qu’on la connait aujourd’hui lui doit presque tout. Et pourtant, si le chanteur et multi-instrumentiste donne l’impression d’avoir fait le tour de la question, il n’en est rien. A l’occasion Rock, Folk, World, électrique ou acoustique, ALAN STIVELL a fait vibrer la Bretagne de toutes les façons. Et cette fois, c’est avec l’Orchestre National justement, l’ONB, qu’il offre une partition symphonique d’emblématiques morceaux de son répertoire, ainsi que d’autres moins connus. Et la magie opère encore et toujours.

Malgré une carrière qui s’étend sur des décennies et qui a bercé plusieurs générations, ALAN STIVELL ne manque ni d’envie, ni de fraîcheur. « Roazhon – Liberté », titre où l’on peut d’ailleurs imaginer un double-sens qui rappelle son combat originel, parcourt en l’espace de 20 temps forts savamment choisis ce qui résonne comme un héritage plus vivant que jamais. La fusion entre la musique traditionnelle et classique est assez naturelle et l’ensemble offre presqu’un aspect ‘moderne’ à un registre intemporel.

On peut voir ici certaines similitudes avec le « Fest-Noz Symphonique », initialisé en 2017 par l’Orchestre Symphonique de Bretagne avec le duo Hamon-Martin et Annie Ebrel, qui donnait déjà ce type de lecture à notre musique traditionnelle. Sauf qu’ici, ALAN STIVELL revisite sa célèbre « Symphonie Celtique » parue en 1979 en la pâmant de nouvelles couleurs, tout comme sur « Ys », « Brian Boru », « Pop-Plinn », « Tri Martolod » bien sûr et le « Bro Gozh », doté d’un esthétisme nouveau et même d’un couplet supplémentaire. Sublime !

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Electro Ethnic Musique celtique Neo-Folk

Widilma : des terres et des îles

Après des débuts en solo et plusieurs albums, puis une escapade avec Skilda, c’est dorénavant au sein de WIDILMA que le chant de Kohann se pose et continue de s’aventurer avec son partenaire Konan Morel, chef d’orchestre de ces balades celtiques intemporelles. C’est une nouvelle plongée depuis le néolithique jusqu’à l’âge de bronze que nous offre « Silina » sur fond d’Electro et de néo-Folk, où les instruments traditionnels guident et donnent la voie. Le monde de la formation bretonne paraît très proche dans sa modernité, tout en restant une transmission véritable et toujours très captivante.

WIDILMA

« Silina »

(Independant)

Deux ans après un premier album, « Brixtia », et un passage très remarqué à la dernière édition du festival Motocultor sur ses terres bretonnes, WIDILMA réapparaît avec une deuxième réalisation un peu spéciale. Le duo a en effet décidé de revisiter une partie de son répertoire avec une approche plus électronique, mais toujours aussi envoûtante. L’effet de transe est même augmenté sur certains morceaux et le voyage dans ces îles mystérieuses, sur les Hautes Terres de Kembre avec les créatures qui les habitent est encore saisissant.

Entourées par l’océan, à Uxsama, Silina et Siata, WIDILMA prolonge le plaisir de cette exploration tribale, où s’entremêlent les chants et les mots secrets distillés en gallois, breton et en gaulois. Très imagé, le langage emprunté évoque des temps anciens, même si la couleur musicale est résolument moderne. La chanteuse Kohann et le multi-instrumentiste et producteur Konan Mevel ont créé un univers personnel, pourtant universel, qui vient témoigner d’une culture civilisationnelle qui perdure et se réinvente au fil des morceaux.

Entre mythe et ésotérisme, des saveurs chamaniques pénètrent « Silina » et ce n’est pas un hasard si la chouette vient survoler le morceau « Hi Blaidd » ou l’aigle « Eryr », tandis que le pibgorn se fait aussi entendre sur « Runa Inis ». L’aspect parfois technoïde de certains passages rend l’atmosphère de certains titres moins contemplative, mais toujours très hypnotique. Celte et pagan, WIDILMA travaille son identité avec beaucoup d’originalité et la voix de Kohann nous berce et nous emmène dans une ambiance énigmatique réconfortante.

Retrouvez la chronique du premier album :

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folk Musique celtique

Loreena McKennitt : une élégante simplicité

Harpiste, accordéoniste, pianiste et bien sûr chanteuse, LOREENA McKENNITT renoue avec ses premières amours, celles de la communauté Folk dans laquelle elle a commencé à se produire avant de diffuser sa musique aux quatre coins du monde. Entouré d’un groupe de chez elle, ainsi que de son amie de longue date, la violoncelliste Caroline Lavelle, la musicienne apparaît dans un registre très personnel, toujours celtique évidemment, et joue avec une proximité très acoustique et captivante.

LOREENA McKENNITT

« The Road Back Home »

(Quinlan Road/Outhere Music)

La plus irlandaise (et écossaise !) des Canadiennes fait son retour avec un album enregistré en public. Une chose pas complètement anodine pour la grande LOREENA McKENNITT, dont la discographie compte presqu’autant d’albums live que de studio. Il faut aussi reconnaître que sa musique prend réellement toute sa dimension en concert et chacun est d’ailleurs un voyage inoubliable, une expérience à vivre. Et du haut de 14 millions de disques vendus, c’est bel et bien sur scène qu’elle rayonne. Les dix morceaux de « The Road Back Home » ont été captés lors de quatre festivals Folk en Ontario, autour de Stratford où elle est installée.

LOREENA McKENNITT est ici accompagnée d’un groupe de musiciens celtiques, ‘The Bookends’, rencontré dans sa ville et qui la suivit l’été dernier dans ces quelques rassemblements. L’occasion aussi pour la chanteuse de jouer quelques titres encore jamais gravés sur aucune de ses nombreuses réalisations. Tout en simplicité, « The Road Back Home » se veut comme un hommage à ses premiers pas dans la musique, et on la retrouve dans une forme d’intimité où elle interprète d’anciennes chansons de ses débuts. Epurées et très Folk, elles sont d’autant plus touchantes qu’elles sont peu arrangées.

Avec ce huitième album live, l’auteure, compositrice et interprète remonte aux sources de sa brillante carrière dans une ambiance pleine d’énergie et de chaleur, ce qui peut d’ailleurs trancher avec les atmosphères pleines de mystère, dont elle s’entoure souvent. LOREENA McKENNITT a souhaité donner et partager sa version musicale du ‘chez-soi’, un lieu chaleureux et familier. Toujours aussi spontanée, on se laisse porter par sa voix étincelante, qui semble figée dans le temps, tant elle est cristalline. Alors qu’elle célèbre les 30 ans de son mythique « The Visit », toujours sur les planches, sa douceur reste toujours palpable.    

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Musique celtique

The Celtic Social Club : hypersocial

Jouer à domicile, tous les sportifs vous le diront, donne des ailes. C’est donc porté par un public enthousiaste que le CELTIC SOCIAL CLUB a fait son retour l’an dernier, là où tout avait commencé. Lors de cette 31ème édition du festival carhaisien, la formation a fait fi d’une pluie battante pour emmener avec elle dans une grande fête musicale les irréductibles festivaliers. Avec déjà quatre albums à son actif, la tracklist penche surtout sur le dernier, même si certains morceaux demeurent dorénavant incontournables. Ce « Live Aux Vieilles Charrues 2023 » est tellement immersif qu’il donne l’impression d’y être.

THE CELTIC SOCIAL CLUB

« Live Aux Vieilles Charrues 2023 »

(125 Harlem)

Né en 2013 sous l’impulsion de son batteur et leader Manu Masko avec l’objectif de présenter une création originale lors du Festival des Vieilles Charrues l’année suivante, THE CELTIC SOCIAL CLUB a finalement continué son bonhomme de chemin. Au gré des allers et venues, ce qui est inhérent à son concept-même, elle parvient grâce à un bouillonnant noyau dur à préserver et enrichir une identité celtique à laquelle des sonorités Folk, Rock et Pop viennent se greffer très naturellement et apportent beaucoup de volume à l’ensemble. Taillé pour le live, la magie a rapidement opéré.   

Cette prestation endiablée au festival breton paraissait donc évidente une décennie après sa création, comme un hommage, un remerciement et un retour aux sources. Et c’est sur la scène principale que le CELTIC SOCIAL CLUB a enflammé pas moins de 50.000 personnes que la météo, capricieuse en ce 14 juillet, n’aura pas un seul instant réussi à freiner la ferveur. Bien au contraire, c’est avec une énergie incroyable que le groupe a offert un set chaleureux et festif. Un instant magique immortalisé avec soin, grâce à une captation irréprochable pour ce « Live Aux Vieilles Charrues 2023 ».

Mené par son chanteur dublinois Taylor Byrne en grande forme, le collectif n’a eu aucun mal à électriser la foule en ouvrant avec le dynamique et très traditionnel « It’s Morning John », qui a fait presque office d’hymne d’ouverture d’un pub géant en Centre-Finistère. Avec entrain, THE CELTIC SOCIAL CLUB enchaine ses désormais classiques en insistant un peu plus sur son dernier opus « Dancing Or Dying ? » avec « For Real », « City Lights », « El Dorado » et « The Edge Of The World », entourés de « Sunshine », « Loudéac » ou encore de « Remembrer Joe Strummer ». Une belle communion !

Photo : Hervé Le Gall

L’album est disponible dans toute la Bretagne et sur le site du groupe :

https://www.celticsocialclub.com/product-page/live-aux-vieilles-charrues-2023

Retrouvez la chronique du dernier album studio :

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Musique celtique Musique traditionnelle

Denez : l’art de la Gwerz

Nul besoin de comprendre la langue bretonne pour être submergé par la beauté et la profondeur de la voix de DENEZ. Après s’être produit a cappella, dans des formules traditionnelles plus classiques et aussi après avoir habillé son chant de musique Electro, c’est dans une orchestration très acoustique que le maître de la Gwerz arrête le temps sur « Ur Mor A Zaeloù », un nouvel album vibrant, à la fois vif et délicat, dont il est difficile d’échapper à la résonance libératrice.   

DENEZ

« Ur Mor A Zaeloù »

(Arsenal Productions/Coop Breizh)

Impalpable, sinueuse et intemporelle, la Gwerz est cette plainte éternelle faite d’une humanité et d’un humanisme absolus, dont DENEZ s’est fait le chantre au fil de ses albums. « Ur Mor A Zaeloù » est le douzième opus du chanteur de Santec, dans le Finistère. Et cette fois encore, il transporte, fait frissonner et même trembler, tout en offrant une chaleur libre et fluide perceptible sur ces dix nouveaux morceaux où la modernité s’entremêle dans une tradition forte et fière. S’il est toujours question de douleur, c’est aussi parce que l’espoir se fait l’étendard de cette poésie.

Enregistré dans l’église de Lanvellec en Trégor, « Ur Mor A Zaeloù » célèbre le chant sacré de DENEZ, dont il émane une spiritualité, au-delà de toute religiosité, à même de toucher toutes les cultures, toutes les époques et tout à chacun. Messagère d’évènements tragiques, tourmentés et finalement immuables, le Gwerz magnifie le chant sacré, incantatoire et d’une incroyable puissance de DENEZ. Fortement ancré dans son héritage breton et plus largement celtique, ce nouveau chapitre de son répertoire est tout en symboles.

Dans cet univers très épuré, le chanteur est accompagné de violoncelle, violon, bandonéon, cornemuse, veuze et d’un chœur d’enfants pour un voyage musical très acoustique, marqué par une simplicité et une intense émotion de chaque instant. Faisant souvent écho aux drames actuels du monde, DENEZ s’approprie des textes traditionnels en breton, mais livre également ses propres compositions (« Kanañ A Ran », « Naonegezh Kiev »). Sans être prophétique, il reste un passeur incontournable de mélodies et de nos trésors.

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Musique celtique

Stone Age : nouveau cheminement

Toujours inspiré par le monde celtique avec une prédominance pour la Bretagne, STONE AGE se balade inlassablement à travers les légendes et les contes avec un style très identifiable élaboré sur des sonorités modernes, parfois vintage, Electro, Pop et progressives. « Bubry Road » reprend le chemin entamé sur les quatre premiers albums avec une belle créativité.

STONE AGE

« Bubry Road »

(Nevez Productions/Coop Breizh)

Figure incontournable de la scène celtique, STONE AGE réapparait cinq ans après « Totems d’Armorique » avec un nouvel album positif, dynamique, plongeant dans toutes sortes de rêveries. Toujours inspiré par les légendes, notamment bretonnes, le désormais duo constitué de Marc de Ponkallec (Marc Hazon) et de Kervador (Michel Valy) renouvelle quelque peu son registre en naviguant dans des sphères Electro-Pop où l’on se laisse volontiers porter.

Si le quatuor habituel a laissé place au binôme de multi-instrumentistes, STONE AGE accueille du beau monde, dont Robert Le Gall, Xavier Geromimi, Philippe Hervouet, Loïc Blejean, Konan Mevel, Kohann et d’autres. Très accessible, « Bubry Road » ne s’inscrit pas dans un registre traditionnel, mais invite plutôt à la découverte des ambiances et des musiques celtes.

Sur une production éclatante et légère, STONE AGE nous fait profiter de la richesse de ses morceaux qui, malgré des arrangements pointilleux, restent très fédérateurs (« Dansit For Tomorrow », « You Know », « Anti Age », « Pleg An Amzer », « Rozenn An Dro », « Armen Dañs », « Groës Coët »). Surprenant et à l’atmosphère voyageuse, ce cinquième opus pourra contrarier les puristes, mais ne manquera pas d’attirer les curieux.

Photo : Antoine Tilly
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Musique celtique Trip-Hop

Widilma : ancestral vibrations

Avec WIDILMA, la chanteuse Kohann et le compositeur Konan Mevel semblent toucher du doigt l’objectif amorcé il y a des années déjà : maintenir, exhorter et moderniser une tradition ancestrale, qui leur (et nous aussi) tient tellement à cœur et aux tripes. « Brixtia » baigne dans une atmosphère captivante, invitant autant à la communion qu’à la danse et au dépassement artistique pourtant chevillé à la musique traditionnelle.

WIDILMA

« Brixtia »

(Independant)

Partenaires de longue date, on retrouve cette fois la chanteuse Kohann et le multi-instrumentiste Konan Mevel pour une nouvelle collaboration et un nouveau projet : WIDILMA. Tous deux précurseurs d’un registre qu’ils ont déjà commencé à élaborer sur les albums solos de Kohann, puis au sein de Sklida, c’est avec une vision encore nouvelle que le duo breton se projette dans un univers toujours celtique bien sûr, et où des sonorités Electro et Trip-Hop viennent se fondre dans des airs traditionnels sur fond de Folk néolithique. Une plongée artistique très moderne, à la fois hors du temps et toujours novatrice.

Si l’espace sonore emprunté est aussi actuel que futuriste, c’est bel et bien au cœur de l’histoire bretonne et plus largement celte que WIDILMA va puiser son inspiration, qui vaut autant par l’expression purement artistique que dans son immersion dans un passé lointain  et pourtant si familier. L’approche énigmatique et intemporelle du chant de Kohann, qui oscille entre incantations et envolées chamaniques, vient nous conter nos racines avec une délicatesse incroyable, où l’envoûtement et la transe ne sont jamais loin, engageant une sensation de liberté totale.

C’est avec une délicatesse précise et un sens hors-norme de la composition et de l’écriture que le duo parvient à générer une sorte d’archéologie musicale, où la magie fait son œuvre et où Kohann apparaît en prêtresse-guide. WIDILMA dresse un paysage mélodique unique et d’une authenticité très tribale, à l’instar des dolmens, menhirs et autres cairns qui ont forgé notre identité. « Brixtia » s’affiche comme un témoignage d’une originalité rare et une respiration presque nécessaire aux Celtes.

Musicalement, la très belle production de « Brixtia » permet une traversée hypnotique à travers les âges, tout en restant étonnamment ancrée dans son temps. Mieux, ce premier album de WIDILMA est une invitation et une ouverture très naturelle pour tous les amoureux de musiques véritables. En présentant un tel album, Kohann et Konan Mevel ne s’y sont pas trompés : ils donnent l’accès à un monde lointain, fascinant, sincère et inépuisable. Et le charme opère encore… comme une évidence.

(Photo : Konan Mevel)

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Musique celtique

J-C Guichen : l’énergie de l’espoir

En Bretagne, et même au-delà, on ne présente plus J-C GUICHEN et sa myriade de guitares, tant elles font danser les foules depuis plusieurs générations maintenant. Musicien doté d’une inspiration et d’un feeling débordants et technicien hors-pair, il est l’un des rares à accorder de manière si naturelle la musique traditionnelle avec un esprit Rock, soulevant ainsi des émotions qui souvent submergent. Avec « Spi », son sixième album, la magie opère de nouveau avec une élégance et une force pure.    

J-C GUICHEN

« Spi »

(Nevez Productions)

Incontournable et emblématique guitariste de la scène bretonne, J-C GUICHEN met son pays en musique pour le faire danser depuis quelques décennies maintenant, et essentiellement de manière instrumentale. Identifiable dès les premiers accords, l’ancien d’Ar Re Yaouank mène désormais sa barque en solo, mais jamais en solitaire. Pour son sixième album, « Spi » (l’espoir en breton), nombre d’amis sont venus apporter leur pierre à ce bel édifice.

Comme à son habitude, le guitariste quimpérois s’appuie souvent sur la musique traditionnelle pour composer ses propres morceaux, ce qui les rend immédiatement intemporels et d’une authenticité intacte depuis ses débuts. La musique bretonne ne s’écoutant que très rarement assis, J-C GUICHEN met un point d’honneur à ce que les fourmis nous parcourent rapidement les jambes pour nous faire nous lever pour danser.

Dès le morceau-titre, on est saisi par cette énergie finalement très Rock et cette luminosité dans l’interprétation. Chez J-C GUICHEN, tout est d’une fluidité absolue ce qui rend chacun de ses morceaux aussi libre que positif (« Kosmos », « Stokañ », « Kann Loar »). Les couleurs et les sonorités s’entrechoquent dans une harmonie évidente et l’on y perçoit la large palette des lumières de la Bretagne au fil des titres (« Livioù », « Lok »).

Et parce que sa musique appelle à la communion, le guitariste accueille sur « Spi » une rythmique au groove celte saisissant, Olivier Carole (basse) et Thomas Kerbrat (batterie), la flûte traversière hypnotique de Malo Carvou, le violon endiablé de Claire Mocquard et les indispensables uilleann pipe, bombarde et biniou de Neven Sebille Kernaudour. Et c’est autour de ce socle inamovible que J-C GUICHEN étend ses mélodies.

Le partage étant aussi au cœur du répertoire du musicien, on a également plaisir à retrouver Dan Ar Braz sur « Spi », Alvan sur « Tann-Flamm » et le Bagad Sonerion Bro Dreger de Perros-Guirec sur quatre morceaux. Et la petite surprise vient peut-être aussi de la présence sur « Hollvedel », un morceau de danse en cercle, du guitariste de Trust, Norbert ‘Nono’ Krief, étonnamment dans son élément. J-C GUICHEN est si braz, encore et toujours !

Photo : Yannick Derennes