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Heavy Rock Rock Rock Hard

Sons Of Silver : classy Rock

Il y a assez peu de groupes qui dégagent autant de classe, de facilité et de maîtrise du songwriting sur un premier long format comme c’est le cas sur « Runaway Emotions ». Porté par la voix chaleureuse et touchante de son leader, SONS OF SILVER laisse pourtant la place à chacun, que ce soit sur des parties de guitares sauvages, une rythmique soutenue et tellement raffinée que sur des claviers aussi discrets qu’indispensables. L’union au sein du combo est incroyable de fluidité et la qualité d’écriture est renversante. Quand expérience et intelligence entrent en symbiose ! 

SONS OF SILVER

« Runaway Emotions »

(4L Entertainment)

Au moment de sa création en 2019, Peter Argyropoulos, leader de Pete RG, n’a pas manqué de s’entourer de pointures, faisant de SONS OF SILVER un groupe hors-norme dont le nom d’ailleurs reflète parfaitement son ambition : solide, délicate et créative. Il est accompagné de Marc Slutsky, batteur emblématique qui a tourné avec les Goo Goo Dolls et Peter Murphy notamment, Adam Kury (bassiste de Candlebox) l’ancien guitariste de Skillet, Kevin Haaland, et, enfin, la claviériste et ingénieure de renom Brina Kabler. Et suite à deux EPs assez expérimentaux, voici enfin le premier album, « Runaway Emotions », où la direction musicale est beaucoup plus nette.

Basé à Los Angeles, SONS OF SILVER rassemble un beau patchwork de ce que la Cité des Anges offre depuis des décennies. Très Rock et tirant sans complexe sur le Hard Rock, voire le Glam, avec une base très américaine dans le son et un côté Indie qui donne justement beaucoup de finesse à l’ensemble, le collectif peut se montrer de prime abord un peu insaisissable. Assez classique tout en étant avant-gardiste, notamment dans les arrangements, « Runaway Emotions » accroche avec une simplicité apparente, qui laisse l’espace aux musiciens pour s’exprimer pleinement à travers des compositions très libres et entraînantes.

Puissantes de bout en bout, les chansons de ce premier opus affichent la technicité, le groove et le sens de la mélodie de ses membres. C’est à un véritable travail d’orfèvre auquel s’est livré SONS OF SILVER grâce aussi à un sens du détail très poussé. Bien sûr, les Californiens font écho à The Cult et même à Bowie, au Juju Hounds d’Izzy Stradlin et parfois bien sûr aux combos dont ils sont issus. Mais le style est personnel et assez unique en son genre. Rien n’est surjoué, exagéré, ni convenu, le quintet présente un univers bien à lui, magnifié par une production irréprochable et brillante. Un disque complet qui s’écoute et se réécoute à l’envie…! 

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Blues folk Roots Rock

Melissa Etheridge : un moment d’évasion

Au fil des années et malgré de nombreuses souffrances, l’engagement et la lutte menée avec ténacité par MELISSA ETHERIDGE ne faiblit pas, bien au contraire. Et le bien-nommé « I’m Not Broken » est une nouvelle pierre à l’édifice bâti par la songwriter à la voix éraillée et tellement chaude. A l’instar de Johnny Cash en son temps, c’est dans une prison pour femmes de la cité qui l’a vu naître qu’elle a capté l’une de ses plus enthousiastes et bouleversantes performances. Saisissant de vérité !

MELISSA ETHERIDGE

« I’m Not Broken (Live From Topeka Correctional Facility) »

(Sun Records)

Alors que Paramount + diffuse une docu-série sur sa vie, MELISSA ETHERIDGE sort un double-album live, qui est probablement l’un de ses disques les plus poignant et émouvants,  mais aussi plein d’espoir, de sa longue carrière. L’activiste, lauréate de deux Grammy Awards, ayant vaincu un cancer du sein il y a 20 ans et accusé la mort de son fils de 21 ans due à une overdose d’opioïdes en 2020, est un modèle de résilience et c’est en musique comme toujours et dans un endroit assez spécial qu’elle se livre avec force.

Dans sa ville de natale de Leavenworth, Kansas, et devant 2.500 femmes de la prison de Topeka, MELISSA ETHERIDGE a offert un concert unique, tout en émotion et avec conviction, et qui a littéralement enflammé son auditoire. La chanteuse, guitariste et compositrice avait même un petit cadeau pour l’occasion. Inspirée par les lettres de cinq résidentes du centre correctionnel, elle a composé la chanson « A Burning Woman », qui est bien évidemment l’un des moments forts de la prestation de l’Américaine.

Toujours aussi Blues et Folk, le Roots Rock de MELISSA ETHERIDGE traverse le temps et les épreuves pour faire chavirer l’assemblée durant 90 minutes. En dialoguant avec son public entre chaque morceau, elle installe une proximité et une convivialité vraiment touchante et pleine de sens. L’esprit de communion entre la musicienne et les détenues donne d’ailleurs lieu à des instants d’une grande beauté et très positifs (« All American Girl », « Born Under A Bad Sign », « I’m The Only One », « Like The Way I Do »). Un disque qui fait du bien !

Retrouvez la chronique de son album précédent…

… Et une plus ancienne sur Facebook :

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Rock US Roots Rock

Grace Potter : magical road-trip

Au volant d’un opus somptueux, GRACE POTTER passe en revue une multitude d’émotions, de rythmes et de couleurs musicales, ce qui atteste encore et toujours de sa débordante créativité. « Mother Road » est le témoignage direct d’un voyage introspectif entrepris par la songwriter sur l’une des plus célèbres routes des Etats-Unis. Limpides et chaleureuses, les chansons du disque célèbrent l’envie folle d’une connexion à la vie. Magistral !  

GRACE POTTER

« Mother Road »

(Fantasy)

Malheureusement presqu’inconnue en France (ce qui est entièrement de notre faute !), GRACE POTTER est pourtant une grande Dame du Rock américain, version roots et authentique. Originaire du Vermont, la chanteuse, guitariste et experte de l’orgue Hammond B-3 a entamé sa carrière en 2002, a multiplié les collaborations de haut vol et nous livre aujourd’hui son cinquième album, produit par Eric Valentine (QOTSA), qui est également son mari à la ville. Et leur complicité est évidente jusque dans le son.

La voix délicieusement éraillée, GRACE POTTER nous invite à un road-trip intimiste avec « Mother Road », un terme emprunté à l’écrivain John Steinbeck qui qualifiait ainsi la légendaire ‘Route 66’. L’Américaine avale le bitume en dévoilant et délivrant ses pensées, ses états d’âme et aussi ceux de personnages imaginaires, qui viennent se fondre dans un Rock mâtiné de Soul, de R&B, de Country avec un voile légèrement bluesy qui vient délicatement se poser sur ces nouveaux morceaux.

Si elle nous plonge dans une certaine ‘Amérique profonde’, GRACE POTTER ne tombe pas dans le larmoyant, bien au contraire, elle se montre lumineuse, attachante et déterminée à laisser entrer le soleil (« Ready Set Go », « Good Time », « Lady Vagabond », « Futureland », « Masterpiece » et le génial morceau-titre). Affichant une incroyable liberté et portée par un groupe d’exception, la musicienne est clairement dans le partage d’une nostalgie sous-jacente et surtout d’un optimisme sans faille.

Photo : Grace Potter
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Blues Rock Rock

Melissa Etheridge : trésor caché

La chanteuse américaine livre un nouvel album étonnant. Deux ans après le très bon « The Medecine Show », elle vient présenter des morceaux inédits composés alors qu’elle avait une vingtaine d’années. Frais, spontané et très Rock, « One Way Out » montre une autre facette de MELISSA ETHERIDGE et ce répertoire dévoilé lui va comme un gant. 

MELISSA ETHERIDGE

« One Way Out »

(BMG)

Ce nouvel album de MELISSA ETHERIDGE a une drôle d’histoire, puisque les chansons présentées ont un peu plus de 30 ans. Et si la chanteuse, guitariste et activiste exhume aujourd’hui ces trésors jusqu’à présent cachés, ce n’est pas vraiment un hasard. « One Way Out » est composé de morceaux que l’Américaine a composé à la fin des 80’s et au début des 90’s.

Ecrits alors qu’elle n’avait pas la notoriété actuelle, ces titres dévoilent une MELISSA ETHERIDGE âgée d’une vingtaine et qui possède déjà un talent et une assurance incroyable. D’abord destiné à un coffret rétrospectif, le contenu de l’album a été mis de côté à de multiples reprises avant de se voir offrir une nouvelle vie en 2013, accompagné du groupe d’origine de la chanteuse. 

Ces enregistrements sont Rock, pêchus, assez bluesy et beaucoup plus fougueux que le répertoire récent de la frontwoman. La voix est là, façon Bruce Springsteen au féminin, et on baigne dans le Rock américain avec, en prime, deux titres enregistrés en live au Roxy de Los Angeles en 2002. La chasse au trésor en valait vraiment la peine… Et « One Way Out » est inestimable.