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Hard FM Hard'n Heavy

Lordi : unlimited game

La voix est toujours savoureusement rauque, les guitares affûtées, les claviers ravageurs et le propos emprunt d’une terreur toute amicale. LORDI est un combo de grands enfants, qui n’essaie même plus d’effrayer, mais plutôt de rallier à sa cause, celle d’un Hard’n Heavy mélodique, un brin moqueur, nostalgique et terriblement efficace. « Limited Deadition » fait une fois encore une place de choix à des refrains entêtants et fédérateurs, le tout sur une belle et solide dynamique. Toujours aussi espiègles dans le propos, les Scandinaves n’ont pas leur pareil pour asséner avec vigueur un registre hyper-maîtrisé.

LORDI

« Limited Deadition »

(Reigning Phoenix Music)

Il faut remonter à 1992 pour entendre LORDI faire parler de lui pour la première fois. Trois décennies donc au service du Hard Rock, du Heavy Metal et du Metal en général, et rien ne lui résiste. Pour preuve, « Lordiversity », un coffret de sept albums sorti en 2021 et qui souligne à quel point sa tête pensante, Mr Lordi, aka Tomi Petteri Putaansuu, est une encyclopédie débordante de références forcément, mais aussi et surtout d’une créativité assez unique. Alors pour ce 19ème album, la première attente était de savoir dans quel style il allait cette fois évoluer sur ce « Limited Deadition », son univers étant si vaste et sans limite.    

Et comme il y a toujours un thème sur chaque production de LORDI, un sorte de concept à lui tout seul, c’est dans le monde des jouets des 80’s qu’on le retrouve cette fois. Dans une espèce de magasin, dont on aurait sciemment fermé les portes pour laisser place au jeu… façon horrifique, bien entendu ! Et la bande-son de ce nouveau divertissement nous propulse il y a quarante ans, entre Hard Rock, Heavy Metal et Hard FM avec des refrains addictifs. Finalement, ne serait-ce pas là le véritable terrain de jeu des Finlandais ? D’une manière ou d’une autre, ils y reviennent toujours et s’y sentent tellement à leur aise.

Toujours très cinématographique, LORDI ne déroge pas à sa propre règle en parsemant ce nouvel opus de quelques interludes, qui viennent narrer ponctuellement ce nouveau scénario. Musicalement, on le retrouve dans un registre qu’il affectionne tellement et qui est même devenu sa marque de fabrique. L’ombre d’Alice Cooper plane toujours, même si petit à petit elle s’estompe un peu. De « Legends Are Made Of Clichés » à « Skelephant In The Room » en passant par « Killharmonic Orchestra », « Fangoria », « Retropolis » et le morceau-titre, les mélodies dominent entre riffs tranchants et solos voltigeurs.  

Retrouvez l’interview de LORDI à l’occasion de la sortie du coffret « Lordiversity » :

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AOR Hard FM Melodic Rock

Heart Line : masterclass

C’est la passe de trois pour le combo le plus en vue de notre beau pays en termes de Hard FM et d’AOR avec une nouvelle et époustouflante réalisation, qui prend enfin la pleine mesure des grandes prédispositions de ses membres. Sur des lignes de chant entêtantes avec des refrains dévastateurs, des parties de guitares de haut vol et une vélocité globale intense, HEART LINE pousse le plaisir à son paroxysme avec une déconcertante facilité. « Falling Heaven » vient réveiller une scène qui renaît grâce à des formations de son calibre.

HEART LINE

« Falling Heaven »

(Pride & Joy Music)

Avec déjà deux albums à son actif et un EP de reprises en guise de gourmandise, HEART LINE surfe sur une belle dynamique et ce n’est certainement pas la sortie de ce troisième et vivifiant opus qui risque d’y mettre un frein. Bien au contraire, « Falling Heaven » vient solidifier l’assiste prise par les Bretons depuis leurs débuts. En quatre années seulement, ils ont laissé exploser leur talent, leur complémentarité, leur expérience et leur créativité dans un style auquel ils sont totalement dévoués, un Hard FM très fédérateur.

Ce qu’il y a de plus frappant sur « Falling Heaven », c’est cette touche et ce son qui sont aujourd’hui immédiatement identifiables. HEART LINE s’était jusqu’ici contenté de laisser quelques indices sur ses morceaux, et voilà que son identité musicale jaillit comme une évidence. La guitare, bien sûr, en parfait équilibre avec les claviers, le groove d’une paire basse/batterie au diapason et une voix qui porte avec autant de puissance que de mélodie, la recette paraît simple et le résultat est éclatant de vérité.

Et cette fois, l’ensemble est aussi plus musclé et plus compact. HEART LINE joue sur une spontanéité avec un côté rentre-dedans qui lui va si bien. Les riffs accrocheurs s’enchaînent avec un enthousiasme palpable, tout comme les solos qui rivalisent d’ingéniosité sans être trop démonstratifs. Caractérisé par une belle audace, « Falling Heaven » exalte et exulte. Alors, même si le genre reste toujours confidentiel dans l’hexagone, une chose est sûre : si nul n’est prophète en son pays, HEART LINE pourrait bien être notre nouveau messie.

Retrouvez les interviews du groupe…

… Et les chroniques :

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AOR Hard FM Hard Rock

Ray Of Light : lumineux

Ancien chanteur de Frontline, Evidence One, State Of Rock, Sanction X et quelques autres, Robby Boebel avait entrepris l’écriture de titres originaux pour un nouveau projet avant qu’un cancer des poumons ne l’emporte en juillet 2022 à l’âge de 60 ans. Après un temps de réflexion, ses partenaires et amis ont relancé l’aventure et RAY OF LIGHT brille aujourd’hui sur un premier effort, « Salute », qui porte aussi un peu de son empreinte. Nerveux et solaire, le style de la formation germanique déploie un Hard Rock accrocheur et enthousiaste.

RAY OF LIGHT

« Salute »

(Baysis Media)

Après huit albums sous la bannière de Frontline, le bassiste Thomas Bauer, le batteur Stephan Bayerlein et le guitariste Robby Boebel ont fondé RAY OF LIGHT et avaient même commencé à travailler sur un premier opus. Seulement, le décès soudain du six-cordiste et compositeur en 2022 a naturellement mis un coup d’arrêt au projet. C’est l’année suivante que Jörg ‘Warthy’ Wartmann a pris la relève tout d’abord comme producteur, avant de remplacer son ami disparu et d’intégrer définitivement le quatuor.

Avec l’arrivée du talentueux Gregg Cromack au chant, RAY OF LIGHT s’est retrouvé au complet et plus motivé que jamais à l’idée de terminer des morceaux, qui sont autant d’hommages au regretté Robby Boebel. « Salute » représente à la fois un ultime adieu, mais aussi la promesse d’un bel avenir, car les Allemands et leur frontman anglais se présentent avec le line-up parfait, mêlant expérience et créativité, bien soutenu par une technique exemplaire dédiée à un Hard Rock intemporel.

Très mélodiques, oscillant entre Hard FM et AOR, les compositions de RAY OF LIGHT sont d’une incroyable fraîcheur, d’un mordant implacable et surtout animées d’un incroyable esprit positif. Le Britannique se montre impérial au chant, les riffs comme les solos sont percutants et racés, tandis que le duo basse/batterie propulse l’ensemble avec vigueur (« Falling In Pieces », « Ray Of Light », « Alive », « Best Of Me », « Frontline »). Lumineux et entraînant, « Salute » célèbre la mémoire de Boebel avec classe.

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Hard FM Hard Rock

Mystery Moon : lumineux

Des refrains entêtants, un frontman étincelant, des riffs et des solos tranchants et millimétrés et un groupe au diapason, il n’en fallait pas plus pour mettre MYSTERY MOON sur de bons rails. Chevronné et expert en la matière, le binôme Pfeffer/Lundgren fonctionne à merveille et fait de ce premier effort un modèle du genre. Solide et percutant, le Hard FM a l’œuvre sur « Shine » s’inscrit dans une belle tradition et vient démontrer que le style a encore quelques beaux jours devant lui grâce à son côté attachant et si intemporel.

MYSTERY MOON

« Shine »

(Pride & Joy Music)

Il y a des rencontres qui font des étincelles et qui débouchent sur de bien belles choses. Sur « Shine », la connexion entre le guitariste et compositeur Markus Pfeffer (Lazarus Dream, Barnabas Sky, Atlantis Drive) et le chanteur Rob Lundgren (Mentalist) n’a pas été longue à se s’installer. Alors que le frontman suédois avait convié le musicien allemand à enregistrer une chanson pour son groupe Barnabas Sky, l’entente a été telle que le duo s’est lancé dans l’élaboration et la composition d’un album complet, donnant naissance à MYSTERY MOON.

Et pour mieux sceller cette union artistique, le duo a fait appel à quelques pointures pour l’accompagner sur ce « Shine » inspiré et vivifiant. Derrière les fûts, Thomas Rieder (Lazarus Dream), aux claviers Thomas Nitsche sur trois titres et notre Jorris Guilbaud national (Heart Line), sur la version piano de « Moment Of Life », forment MYSTERY MOON, tout comme Stephan Hugo, Jürgen Walzer et Sabrina Roth qui font les chœurs, ainsi que la flûte pour cette dernière. La formation internationale a fière allure et se montre plutôt bien huilée.

Signe d’une grande maturité, ce premier opus s’ouvre sur « Now’s The Time » et ses sept minutes mélodiquement imparables. Basé sur un Hard Rock très 90’s dont la ressemblance avec Bon Jovi n’échappera à personne, MYSTERY MOON fait preuve de beaucoup de fraîcheur et de dynamisme. Mixé par Pfeffer, « Shine » est très accrocheur et c’est bel et bien le Hard Rock qui domine. Parmi les morceaux, on retiendra notamment « The Hidden Magic », « The Mystery », « Mindset », « Sudden Rupture » et « Stars A Million Miles Away ».

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Hard FM Hard'n Heavy

Eclipse : un air de conquête

Depuis quelques albums déjà, les Suédois resserrent leur jeu, gagnant ainsi en efficacité, et misent aussi sur des riffs racés et des refrains accrocheurs. Fortement marqué par les années 80/90 et avec un son typiquement, et forcément, nordique, ECLIPSE lorgne sur le Hard FM sans complexe, tout en distillant des titres puissants et fédérateurs. Dans la continuité du premier volume, « Megalomanium II » est Heavy, Rock et entraînant. Un opus costaud et dynamique, qui devait faire son effet en concert.

ECLIPSE

« Megalomanium II »

(Frontiers Music)

Un  an tout juste après « Megalomanium », le quatuor de Stockhölm livre le second volet et celui-ci confirme avec brio sa bonne marche à travers un style pleinement affiché et assumé. Car si ECLIPSE œuvre sur des fondations Hard Rock et Heavy Metal, il tend de plus en plus vers un registre plus mélodique qui s’adresse à un très large public. Très moderne dans l’approche comme dans  la production assurée de bout en bout par le frontman, guitariste et claviériste Erik Mårtensson, ce onzième album garde un côté musclé.

Du côté du line-up, c’est aussi du solide avec les mêmes musiciens que sur le très bon « Wired » (2021). Magnus Henricksson fait des prouesses à la guitare, tandis que la fratrie Crusner (Victor à la basse et Philip à la batterie) guide sans trembler une rythmique implacable. ECLIPSE montre beaucoup d’assurance et l’ambition à peine voilée du titre se retrouve sur les morceaux. Le son massif et très actuel donne aussi un sérieux coup de boost au Hard’n Heavy proposé sur leurs premières réalisations.

Renforcé par quelques claviers, « Megalomanium II » met surtout en lumière le travail des deux six-cordistes, qui rivalisent de riffs acérés et de solos millimétrés. Taillées pour la scène, ces nouvelles compos n’évitent pas certaines références évidentes, mais ECLIPSE impose, par son chanteur aussi, sans mal sa patte (« Apocalypse Blues », « The Spark », « Falling To My Knees », « Still My Hero », « Until The War is Over », « One In A Million »). Les Scandinaves rendent une belle copie et ces deux récents albums consécutifs sont plus que convaincants.

(Photo : Martin DarkSoul)

Retrouvez la chronique du premier volume, « Megalomanium » :

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AOR Hard FM Melodic Rock

FM : rockin’ birthday

Malgré une récente et bien triste série d’événements, les Anglais ont décidé de célébrer leurs 40 ans de carrière de belle manière. Et plutôt que de sortir un énième et banal Best Of, FM s’est attelé à la composition d’un tout nouvel opus, « Old Habits Die Hard ». Doté d’une énergie contagieuse et d’un sens aigu de la mélodie, cette quatorzième réalisation s’inscrit au sommet de la discographie des vétérans du Hard FM.  

FM

« Old Habits Die Hard »

(Frontiers Music)

Le temps semble n’avoir aucune emprise sur FM, si ce n’est qu’il le bonifie. Pourtant depuis la sortie de « Thirteen » en 2022, les choses n’ont pas été de tout repos. En effet, le claviériste Jem Davis a été diagnostiqué d’un cancer, dont il s’est heureusement remis, et le guitariste et fondateur Chris Overland, frère du chanteur Steve, est quant à lui décédé. Autant de coups durs qui n’ont pourtant pas ébranlé la foi des Britanniques, dont « Old Habits Die Hard » montre encore une fois toute la classe.

Et cette année est aussi spéciale pour le groupe, puisqu’elle marque ses 40 ans de carrière. Il fallait donc aussi fêter cet anniversaire et FM s’est lancé dans l’écriture et l’enregistrement d’un nouvel album. Et c’est durant leur longue tournée que les cinq musiciens ont investi leurs studios Dave View et Electric Pepperland. Le résultat est franchement bluffant. Leur objectif était de rassembler sur « Old Habits Die Hard » le meilleur de leur jeu, de leur style et de leur personnalité artistique, et c’est très réussi.

On retrouve en effet tous les ingrédients qui ont fait de FM une référence mondiale en matière d’AOR et de Hard Rock mélodique : des refrains entêtants, des riffs accrocheurs et des twin-guitares scintillantes, le tout posé sur la voix claire et puissante de son frontman. Classique sur « Whatever It takes » et « No Easy Way Out », plus fédérateur sur « California » et « Blue Sky Mind », puis percutant sur « Lost », « Another Day In My World » et « Leap Of Faith », le quintet se fait même bluesy sur « Black Water ». Une belle célébration !

Photo : Tony Ayiotou

Retrouvez la chronique du dernier album live :

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AOR Hard FM

Nightblaze : a great flashback

Fondé autour de musiciens ayant fait leurs preuves chez Plantens, Violent Sun, Perfect View, Steel Tyrant, Verdemela et Evil Eyes, NIGHTBLAZE fait son entrée en piste avec un premier opus bien ficelé, efficace et renouant avec la fibre 80’s du Hard FM et de l’AOR. Entre titres bien pêchus et belles ballades, les Italiens font parler l’expérience autant qu’ils semblent véritablement se faire plaisir. « Nightblaze » s’inscrit cependant dans les meilleures productions actuelles, grâce à une approche vivifiante et moderne.      

NIGHTBLAZE

« Nighblaze »

(Art Of Melody/Burning Minds Music Group)

C’est sous l’impulsion de Dario Grillo que NIGHTBLAZE a vu le jour en 2021. Compositeur, producteur et multi-instrumentiste, il n’a pas mis bien longtemps à réunir un line-up à la hauteur de ses attentes. Expérimenté et inspiré, le quatuor a fière allure et présente un solide Melodic Hard Rock, sur une base AOR, finement interprété et ancré dans une tradition forcément très 80’s. Sans y retrouver d’influences particulières, c’est surtout le style qui est mis à l’honneur ici, et de bien belle manière grâce à des musiciens très convaincants.

Et si le genre recommence à faire parler de lui, y compris dans l’hexagone avec les excellents Heart Line, il faut bien avouer que NIGHTBLAZE a placé la barre très haut. Très bien produit par son guitariste, ce premier album éponyme brille par la qualité du son et aussi de ses arrangements, particulièrement soignés. Les Transalpins n’ont pas fait les choses à moitié et, pour une entrée en piste, elle est plus que réussie, d’autant que le combo fait corps et laisse parler sa déjà longue expérience dans une dynamique originale.

Aux côtés de Dario Grillo à la guitare et aux claviers, on retrouve son frère Alex derrière les fûts, la bassiste Federica Raschellà et le très en vue dans le Rock italien, Damiano Libianchi, au chant. Accrocheur, NIGHTBLAZE joue sur des mélodies entêtantes et des morceaux racés. Entre solos virtuoses et une performance vocale puissante, la musicalité des compositions est parfaitement mise en avant sur des refrains fédérateurs (« Sudden Blast », « Take On Me », « Tell Me », « Hold On To Me », « Carry On »). Très réussi !

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AOR Hard FM Hard Rock

Lionheart : pacification

Si l’esprit est ouvertement 80’s/90’s, les compos et l’interprétation ne dévoilent pas la moindre ride. Chevronnés et très inspirés, les musiciens de LIONHEART surfent toujours sur une belle vague de Hard Rock mélodique, entre Hard FM et AOR (oui, il y a une différence !). Solide et fédératrice, leur dernière production navigue entre des émotions dues au thème à l’œuvre ici et des envolées dignes des plus belles heures du genre. « The Grace Of A Dragonfly » allie puissance et intemporalité.  

LIONHEART

« The Grace Of A Dragonfly »

(Metalville)

Malgré une histoire qui a commence à la fin des années 80 et un line-up qui a tout du ‘All-Stars Band’, LIONHEART ne compte que quatre opus à son actif, en incluant « The Grace Of A Dragonfly ». Mais depuis « Second Nature » en 2017, les Anglais sont sur une belle dynamique et cette nouvelle réalisation vient confirmer les belles choses entrevues sur « The Reality Of Miracles » (2020). Avec une base Hard Rock, la cuvée 2024 nous embarque sur des refrains accrocheurs dans un Hard FM très soigné.

Forts une réputation qui les précède, Dennis Stratton (guitare, ex-Maiden), Steven Mann (guitare, MSG), Rocky Newton (basse, Wildfire, Schenker), Clive Edwards (batterie, Uli Jon Roth)v et Lee Small (chant, Shy) livrent leur premier concept-album. Centré sur la Seconde Guerre Mondiale, celui-ci se veut un hommage anti-guerre basé sur un travail mélodique exceptionnel. LIONHEART s’est focalisé sur les voix et tout le monde fait d’ailleurs les chœurs, mais c’est guitaristiquement que les Britanniques se montrent brillants.

Réaliser un disque aussi positif sur un thème guerrier n’était pas la chose la plus évidente et pourtant le quintet y est parvenu, grâce à des morceaux harmonieux et finement composés. Les chorus, les twin-guitares, les solos et les riffs du duo Stratton/Mann rayonnent enveloppé de claviers à la fois discrets et efficaces (« Declaration », « V Is For Victory », « The Longuest Night », « Just A Man », « UXB » et le morceau-titre). Tout en maîtrise, LIONHEART se montre sous son meilleur jour et fait parler l’expérience.

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Last In Time : des nuances fédératrices

Sur le modèle d’un ‘All-Star Band’, mais avec beaucoup plus d’humilité, LAST IN TIME se présente avec « Too Late », une première réalisation aussi variée que convaincante. Entièrement composée par Massimo Marchetti, elle révèle le talent de ses neuf participants et surtout une capacité à se fondre dans de multiples registres, en affichant beaucoup de cohérence et de maîtrise. Le groupe montre beaucoup d’intensité et de passion.

LAST IN TIME

« Too Late »

(Rockshots Records)

C’est une belle entreprise dans laquelle s’est lancé l’Italien Massimo Marchetti avec LAST IN TIME, il y a un peu moins de trois ans. Compositeur, guitariste, producteur et arrangeur, son objectif était de former un groupe hors-norme de musiciens chevronnés pour réaliser, avec « Too Late », un album où il pourrait combiner les mélodies de l’AOR, la puissance du Hard Rock et du Metal avec même quelques touches progressives et l’ensemble dans un esprit 90’s. Et le pari est réussi !

Entouré d’une rythmique composée de Luca Nicolasi (basse) et Giacomo Calabria (batterie) sur tous les morceaux, ainsi que d’autres invités aux claviers notamment, le leader transalpin fait confiance à plusieurs vocalistes principaux, à savoir Igor Piattesi sur l’essentiel de « Too Late », la très bonne chanteuse Caterina Minguzzi et Mirko Marchetti sur « Winter In May », qui clôt ce bel opus. LAST IN TIME fait plus que tenir la route et malgré sa grande diversité montre aussi une belle unité.

En ouvrant avec le brûlant « The Way To Rock », le ton est donné et il laisse envisager que la production va réserver quelques surprises. Le mélodique « How Long » et son superbe solo de guitare précède « Believer In Love », seul duo du disque, qui annonce « Moonlight Dreamers » que la frontwoman interprète seule avec brio. Puis, LAST IN TIME déroule avec des titres de choix (« The Animal », « Too Late », « Mr Fantastic »). Le projet de Massimo Marchetti tient donc toutes ses promesses et est enthousiasmant de bout en bout.

Massimo Marchetti et Igor Piattesi
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AOR Hard FM Melodic Rock

Heart Line : roots spicy roots

Loin des fadasses Tribute bands, « Original Seeds » est le nouvel EP de HEART LINE et il ne se présente pas dans une optique nostalgique, mais avec plutôt dans l’idée de reprendre avec respect, tout en se les appropriant clairement, des morceaux très représentatifs des glorieuses années de l’AOR. Exaltés et techniquement monstrueux, les solos retrouvent une seconde jeunesse, les claviers brillent comme jamais et le frontman montre toute l’étendue de son talent. Quelques covers en guise de récréation, finalement bien trop courte…

HEART LINE

« Original Seeds »

(Pride & Joy Music)

Non seulement en l’espace de seulement deux albums, « Back In The Game » et « Rock’n’Roll Queen », HEART LINE s’est imposé comme le représentant français du Hard FM/AOR/Melodic Rock qu’on attendait tant, mais au-delà de ça, il vient confirmer avec « Original Seeds » qu’il n’a plus rien à prouver aux piliers du genre. Un peu plus de deux ans après sa formation, le quintet incarne littéralement le renouveau d’un style propre aux années 80, certes, mais dont l’univers n’a pas fini d’être exploré.

Derrière la légendaire DeLorean de ‘Retour Vers Le Futur’, qui trône sur la pochette toujours réalisée par l’excellent Stan W. Decker, se cache une petite surprise que nous réservent les Bretons. Regroupant cinq morceaux qui ne sont pas issus de son répertoire, HEART LINE nous gratifie de reprises aussi piquantes que les originales et nous replongent forcément au cœur des 80’s. Et plutôt que de se contenter des hits, le groupe s’est penché sur des titres moins connus, ce qui vient ajouter une petite dose d’inconnu à l’ouvrage.

Du Royaume-Uni avec Tobruk, Aviator et Virginia Wolf, à la Suède avec Alien et aux Etats-Unis avec Dakota, HEART LINE a véritablement repris ces chansons à son compte. Sorties entre 1984 et 1988, le premier lifting tient bien sûr dans la dynamique et la production, mais pas uniquement. Au chant, Emmanuel Creis montre une superbe polyvalence, tandis qu’Yvan Guillevic et Jorris Guilbaud forment l’essentiel et explosif duo guitare/claviers tellement incontournable dans l’AOR. Une vraie gourmandise ! 

Photo : Mat Nina Studio

Retrouvez les interviews accordées à Rock’n Force par HEART LINE et la chronique du dernier album :