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Stoner/Desert

Appalooza : cap à l’ouest… toujours

Parti à la conquête de l’Amérique il y a quelques années, APPALOOZA est parvenu à séduire un public Stoner et Rock outre-Atlantique, tombé sous le charme du registre brut et enivrant du trio breton. Le label californien Ripple Music ne s’y est pas trompé et ce deuxième album, « The Holy Of Holies », se pose tel un bloc de granit dans les grands espaces américains.

APPALOOZA

« The Holy Of Holies »

(Ripple Music)

Le Breton est voyageur et ce n’est sûrement pas APPALOOZA qui contredira ce bel adage. Formé en 2012, le trio commence par sortir deux démos avant de mettre les voiles pour les Etats-Unis. Après une première tournée, le groupe enregistre un premier album éponyme et tape dans l’œil du label californien Ripple Music où il signe pour « The Holy Of Holies ». L’histoire est en marche et la conquête commence.

Né dans la rudesse du climat breton, APPALOOZA puise pourtant sa force dans un Rock américain aussi rude que fiévreux. Dans un Stoner aux échos Grunge, le trio se nourrit de spiritualité et de mythes anciens et délivre un sentiment de liberté très palpable (« Storm », « Conquest »). Les grosses guitares et l’imposante rythmique font le reste (« Snake Charmer », « Reincarnation »).

Pourtant enregistré en Bretagne, ce nouvel album des Brestois sonne résolument américain. L’épaisseur des riffs, la lourde paire basse/batterie et la voix puissante et rocailleuse de son chanteur font de « The Holy Of Holies » un opus audacieux et explosif (« Nazareth », « Azazael », « Thousands Years After »). Ironique dans son propos sur la religion, APPALOOZA ne manquera pas de séduire par sa délicatesse très brute. 

https://appalooza.bandcamp.com/album/the-holy-of-holies

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edito

Bienvenue !

Après un peu plus de deux ans de chroniques et d’interviews sur Facebook, Rock’n Force prend son envol tout gardant son esprit très libre, qui lui permet de passer d’un style à l’autre et de ne subir aucune pression quant à son contenu éditorial. L’idée est juste de partager une même passion et de le faire le plus objectivement possible.

Des grosses productions aux plus modestes en passant le plus souvent possible par des autoproductions, tout le monde a sa place dans Rock’n Force… à la seule condition que cela me touche d’une manière ou d’une autre. Le spectre est donc large et c’est tant mieux ! Et comme indiqué plus haut, le tout « sans œillères, ni notes ».

Sans œillères, car on passera tranquillement du Heavy Metal au Blues en passant par le Stoner ou le Death. Et cet esprit d’indépendance aura toujours le dessus et aucun dictat n’aura sa place chez Rock’n Force. Et enfin, pas de notes sur les albums, car nous ne sommes pas au patinage artistique et un travail artistique ne doit pas non plus être un résultat de PMU.

Le site démarre donc aujourd’hui, et son contenu va rapidement s’étoffer au fur et à mesure. Mais vous pouvez d’ores et déjà retrouver quelques chroniques et interviews réalisées ces derniers mois en fouillant un peu… Je vous souhaite une bonne lecture et évidemment Rock’n Force ne s’améliorera que grâce à vous, alors n’hésitez pas m’envoyer un petit mot !  

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Blues France

Un appétissant et doux fumet

DOO THE DOO

Mené par les frères Jazz, Elmor et Jimmy, DOO THE DOO fait partie des groupes incontournables de la scène Blues hexagonale. Malgré une situation sanitaire incertaine, le quintet vient de sortir « Fishbone Juice », où l’on retrouve avec le même plaisir la fraîcheur et la bonne humeur des Bluesmen. Jimmy Jazz, chanteur et guitariste, nous en dit plus sur ce retour tant attendu.     

–  Vous revenez enfin avec ce nouvel album « Fishbone Juice », qu’on n’attendait presque plus. Vous en avez mis du temps, quel a été le déclic ?

En 2018, Patrick Lecacheur, le président du festival « Bain De Blues », nous avait soumis l’idée d’accompagner Paul Orta pour l’édition 2019 du festival. On avait déjà eu l’occasion de jouer avec Paul dans les années 90 et l’idée nous a tout de suite séduit. Paul était très enthousiaste de faire quelques dates avec nous en France. Tout était calé, sous le nom de « Paul Orta & The Rockin’ Guajillos ». Malheureusement Paul est tombé gravement malade quelques mois avant la tournée et nous avons du annuler sa venue. Nous avons donc assuré le concert sous notre propre nom. Ca a super bien fonctionné et le public était chaud bouillant. Mais malgré les nombreuses demandes, nous n’avions pas de disque à proposer à la fin de notre set ! Quelques jours plus tard, encore dans l’euphorie du concert, on s’est rappelé et on a rapidement pris la décision d’enregistrer un nouvel album.

– Justement, vous le prépariez de longue date ? Ce sont des titres que vous aviez déjà sous le coude ou que vous avez composé récemment ?

Non, on a commencé à travailler sur l’album au milieu du printemps 2019 et à part un titre qu’on avait en « stock », tous les morceaux ont été composés pour « Fishbone Juice ».

– Votre album le plus marquant est « Hex » sorti en 2000. Quelles sont les différences majeures d’avec « Fishbone Juice », selon vous ?

Il s’est passé 20 ans entre les deux enregistrements ! Mais on y retrouve un peu tous les éléments qui constituent l’ADN de DOO THE DOO : Texas Beat, Swamp pop, Rock & Roll, Early Chicago Blues… Mais sinon, on fonctionne toujours beaucoup à l’instinct lorsqu’on travaille un nouveau morceau, on le joue et on sait instantanément si ça va le faire ou pas. On a toujours aussi essayé aussi de privilégier les enregistrements dans des conditions « live ».  La configuration de la salle « Avel Dro » nous permettait de le faire, c’est ce qu’on voulait, pour garder la dynamique du groupe.

 – Malgré la situation actuelle, vous avez décidé de maintenir la sortie de « Fishbone Juice ». L’absence de concerts ne vient pas trop ternir le tableau ?

Initialement, nous devions sortir l’album fin Juin 2020. Suite aux annulations de tous les festivals et concerts de l’été, nous avions pris la décision de repousser la sortie du disque début décembre en espérant que la situation s’améliore. Alors que le gouvernement nous annonçait qu’il était hors de question d’envisager un nouveau confinement, celui-ci est quand même entré en vigueur. Le disque étant déjà parti en fabrication, il nous semblait impossible de repousser une nouvelle fois la parution de l’album.

– 2020 est presque derrière nous, encore un petit effort. Comment envisagez-vous l’an prochain et est-ce que vous parvenez à vous projeter un peu malgré tout, et à mettre des choses en place ?

Tous les corps de métiers liés à la culture vont être fortement impactés par la crise sanitaire. Les artistes, techniciens mais aussi toutes les branches qui vivent du secteur de la culture, les magasins d’instruments de musique, les luthiers, les brasseurs, les prestataires de sonorisation, hôtellerie, restauration, etc… Le réseau des cafés-concerts et des salles de spectacles vont avoir du mal à se remettre de cette crise sans précédent. L’impact négatif va être très difficile à surmonter. Ce n’est pas évident de sortir un disque quand on a si peu de visibilité sur l’année à venir ! On espère en 2021 qu’un retour à la normale puisse se faire rapidement et que les spectacles et les concerts reprennent, car ce sont ces moments de convivialité, de rencontre et de synergie, dont les artistes ont besoin afin de se sentir physiquement confrontés au public. C’est cette interactivité qui impulse l’énergie et engendre la créativité, qui est vitale pour l’avenir du spectacle vivant !

Photo : Thierry Catros.