La vie de CAVE IN n’est pas un long fleuve tranquille, mais malgré tout le combo américain continue sa route, guidé par une créativité qui ne faiblit pas. Mieux, avec « Heavy Pendulum » son septième opus, le groupe livre très probablement son meilleur album, passant d’un post-HardCore à un Alternative Rock avec une classe immense.
CAVE IN
« Heavy Pendulum »
(Relapse Records)
Suite au décès accidentel de son bassiste Caleb Scofield en 2018, également membre d’Old Man Gloom, nombre de questions s’est posé quant à la suite que donnerait CAVE IN à ses aventures musicales. En l’espace de six albums, « Heavy Pendulum » étant le septième et le second sans son bassiste originel, le quatuor du Massachusetts est parvenu à apporter beaucoup de s ang neuf à son style et une suite s’imposait donc.
Finalement, c’est le bassiste Nate Newton qui assure maintenant la succession et il s’en sort franchement bien. Produit par leur ami et guitariste de Converge, Kurt Ballou, « Heavy Pendulum » tient toutes ses promesses en termes de créativité et CAVE IN se plait toujours autant à explorer, avec le talent qu’on lui connait, un large spectre Rock qui va du post-HardCore au Stoner jusqu’à l’Alternative.
De là à considérer ce nouvel album comme un exutoire, ce n’est pas vraiment le cas. Ici, tout est à sa place, parfaitement interprété et surtout très inspiré. Le quatuor se montre à la fois puissant, planant et bien sûr émouvant à de multiples reprises. Sans être trop sombre ou désespéré, CAVE IN poursuit sur sa dynamique dans un post-Rock fulgurant, mélodique et accrocheur.
Clair, pertinent, audacieux et ascensionnel sont quelques adjectifs que l’on peut facilement attribuer à ce premier album de POINT MORT, « Pointless… ». Les Parisiens se livrent sur près d’une heure dans un post-HardCore percutent et aux reliefs étonnants, passant d’’ambiances progressives à des fulgurances Metal sans concession. Entretien avec Sam, chanteuse polymorphe s’il en est, et Simon, batteur métronomique et virevoltant du quintet.
– Le groupe existe depuis déjà sept ans et vous avez deux EP à votre actif. Et trois ans après le dernier, « R(h)ope », vous sortez votre premier album « Pointless… ». Il vous fallait être fin prêts afin de proposer un long format qui a dû demander beaucoup de travail, vu le résultat ?
Sam : Je pense que c’était le moment, que les planètes étaient alignées. (Sourires) « Pointless… » nous a demandé du temps, en effet. Comme beaucoup de musiciens, on a bénéficié du confinement, de l’arrêt des concerts pour travailler dessus. Le groupe est plus solide aussi, humainement et musicalement. Un contexte plus favorable en tous points.
– Justement « Pointless… » est parfaitement réalisé, tant au niveau des compositions que de sa production. Vous aviez le sentiment que votre jeu n’était peut-être pas suffisamment mature jusqu’ici et qu’il vous fallait être encore patients pour pouvoir vous exprimer pleinement, surtout dans un registre aussi travaillé ?
Sam : Pas vraiment. Nous n’avons jamais vraiment réfléchi au format. Nous avons enregistré nos deux premiers EP en fonction du temps qui nous était disponible à ce moment-là. Pour « Pointless… », on avait plus de temps et on a décidé de s’en donner plus en studio aussi. C’est ce qui a permis d’enregistrer ces huit morceaux qui, pour nous, fonctionnaient comme un ensemble.
– Le Post-HardCore de POINT MORT se démarque également de la scène nationale de par, notamment, la complexité de vos morceaux. De quelle manière procédez-vous pour les composer, compte tenu de leurs structures et des innombrables détails, qui sortent franchement de l’ordinaire ?
Simon : J’espère ne pas avoir l’air trop prétentieux, mais je crois que c’est quelque chose qui nous vient assez naturellement, en fait. En tout cas, ce n’est pas prémédité, on ne recherche pas la complexité pour la complexité. C’est surtout un aspect très présent dans la musique qui nous influence, donc ça nous paraît évident de ne pas aller vers des structures trop linéaires quand on écrit.
Il est également bien plus simple, à mon avis, de se repérer dans un morceau dans lequel tous les passages sont différents que dans une structure classique, où tous les couplets et refrains sont les mêmes ! Les cassures et les changements d’ambiance font que nous restons alertes et engagés dans le morceau en le jouant. On a tendance à s’ennuyer assez vite sinon !
– POINT MORT présente des arrangements très pointus, qui forment un édifice solide. Y pensez-vous dès le départ, ou c’est plutôt un travail de studio, qui se fait en aval ?
Simon : A l’échelle à laquelle nous travaillons, nous n’avons accès au studio qu’au moment d’enregistrer les morceaux. Tout le travail, de la composition, à l’arrangement puis à l’apprentissage des titres, doit avoir été fait avant d’arriver au studio, sans quoi, on est certain de perdre un temps précieux.
Pour autant, on ne peut pas dire que tout soit réfléchi ‘dès le départ’. Certaines idées d’arrangement n’arrivent qu’en fin de composition, mais il n’y a pas vraiment de règle préétablie…
– Pour revenir à votre album, il présente des atmosphères très variées qui pourtant débouchent sur un ensemble très cohérent. C’est difficile de vous suivre parfois, malgré un style très personnel qui devient d’ailleurs vite identifiable. Vous vous fixez un fil rouge, une ligne directrice ?
Simon : On cherche toujours à atteindre le fragile équilibre entre un morceau qui est intéressant à jouer pour nous les musiciens, mais qui reste cohérent pour les auditeurs. On écrit avant tout de la musique pour nous-mêmes, donc c’est important qu’on ne s’ennuie pas en jouant les morceaux. Mais si on ne suit que cette directive-là, on peut très vite se retrouver avec un morceau qui ne ressemble pas à grand chose. Parfois, il faut faire des compromis !
– Parlons de l’aspect vocal de POINT MORT avec ses passages clairs et d’autres growlés. J’imagine que ce sont les textes qui guident l’intensité et la puissance à employer à tel ou tel moment, non ?
Sam : Je compose de manière instinctive. C’est plutôt l’intensité qui dicte les mots en fait. Quand je commence à poser les lignes mélodiques, les morceaux sont généralement bien avancés. Je me jette un peu à l’eau et je lance les idées comme elles viennent. A partir de là, si les bases mélodiques nous plaisent, je commence à écrire. Les sonorités m’inspirent des mots, des thèmes. Je fonctionne plutôt dans ce sens-là. La mélodie est vraiment ce qui prime à mon sens.
– L’autre particularité du chant est de passer de l’anglais au français. Dans quels cas utilisez-vous l’un ou l’autre ? Pour faire passer certains messages ? Pour insister sur l’aspect poétique de certains textes ?
Sam : Ce sont les mélodies qui me dictent la langue. J’entends même parfois des langues que je ne maîtrise pas, à mon grand regret… D’ailleurs, on n’était tous pas très fan du français au départ. Mais c’est comme pour le reste : si on trouve tous que ça colle, on garde.
– Enfin, j’aimerais que l’on dise un mot sur le côté engagé et presque militant parfois de certains titres. L’inscrivez-vous pleinement dans votre démarche, au même titre que la musique en elle-même ?
Sam : Ah, je vois que tu as bien lu les textes. Parce qu’on nous en parle peu en fait. Pour la simple et bonne raison que j’aime utiliser une prose assez imagée quand j’écris. Mais oui, les thèmes sont engagés, car j’écris toujours sur des sujets qui me tiennent à cœur, me chamboulent, me révoltent… Mais comme ce n’est pas une écriture commune avec le reste des membres, et que je suis ‘la voix’ de ce groupe, on ne souhaite pas verser dans le militantisme, non. Le groupe n’a pas à porter mes convictions intimes. Même si on est d’accord, la plupart du temps… et heureusement d’ailleurs. Disons que nous contestons, mais que nous ne sommes pas là pour mobiliser l’opinion publique.
L’album de POINT MORT, « Pointless… », est disponible depuis le 29 avril chez Almost Famous.
Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !
YAROTZ – « Erinyes » – Independant/XL Tour
Baptisé The Third Eye à sa création, ce qui fut aussi le titre de sa première démo en 2019, le trio d’Aquitaine livre son premier album « Erinyes ». Fondé entre autres par deux membres de Junon, YAROTZ libère un Metal féroce et brutal dont les influences balaient un large spectre. Très impulsif dans son côté Hard-Core et plus mélodique dans ses aspects post-Metal, le groupe présente des compositions très convaincantes et aussi sombres que rageuses. Doté d’une excellente production, le premier effort de YAROTZ déploie une force à travers laquelle l’expérience du power trio peut s’exprimer pleinement (« Vergogna », « Deliverance », « Phoenix »). Et, cerise sur ce beau gâteau, le combo accueille Christian Andreu de Gojira sur l’incendiaire « Childish Anger ». Un disque sauvage et massif.
WNTRHLTR – « Deu.Ils » – Independant
D’une beauté sombre et dans une intensité de chaque instant, WNTRHLTR refait surface avec « Deu.Ils », un EP très dense qui fait suite à un premier single, « Sonar », sorti il y a trois ans. Avec ce format court, la consonance est toute particulière pour son guitariste et chanteur Thomas Winterhalter, souhaitant à travers ces titres se libérer d’un deuil. Les six morceaux ont donc un écho très personnel, qui saisit dès les premières notes de « Prologue » jusqu’à « Deuil », deux titres où la voix de Laure Le Prunenec (ex-Igorrr, Rïcïnn) apporte un peu de lumière. WNTRHLTR propose un post-HardCore en forme de complainte puissante, hypnotique et froide. Une superbe libération artistique ténébreuse, qui aurait même mérité de s’étendre un peu plus encore.
Basé dans l’Est de la France, MEMBRANE distille depuis plus de deux décennies un Noise frappé de post-HardCore robuste et captivant. Sombre et intense, le trio développe des atmosphères où règne une tension palpable. Avec « Beyond Your Beliefs », son sixième album, le combo s’affirme avec puissance.
MEMBRANE
« Beyond Your Beliefs »
(Source Atone Records)
Tout commence dans un chuchotement en français dont le texte donne le ton de ce qui nous attend sur ce très bon « Beyond Your Beliefs » délivré par le trio MEMBRANE. Particulièrement dense, ce sixième album est incroyablement obscur et laisse s’abattre une véritable chape de plomb, avec une énergie et une rage très contenues. Entre Noise et post-HardCore, le combo s’installe avec force.
Ecrasants et parfois même étouffants, les nouveaux titres du groupe traversent des atmosphères épaisses et sombres avec une souplesse étonnante compte tenu de leur teneur. Les riffs sont pesants, les rythmiques massives et la complexité des structures sont captivantes à plus d’un titre. MEMBRANE rebondit là où on ne l’attend pas et surprend par ses ambiances.
Pour prendre encore plus d’épaisseur dans son jeu, le trio avait intégré le guitariste Mathieu Roszak, malheureusement décédé depuis, mais présent sur le disque. Dédié au six-cordiste, l’album n’en est que plus émotionnel. Le Noise Post-HardCore de MEMBRANE brille par ses aspects envoûtants et quasi-obsédants (« In The Crowd », « Heart » ft. Marion Leclercq, « Lightning Skies » ft. Stéphane Azam de Crown, « The Height Of A Life »). Saisissant !
Album après album, CULT OF LUNA continue d’enrichir un style bien à lui dans un post-Metal aux multiples facettes, le tout grâce à un univers sombre où la violence et la douceur font bon ménage. Avec « The Long Road North », les Suédois se montrent féroces et toujours aussi techniques, et guidés par un chant hypnotique et rageur. Une nouvelle prouesse.
CULT OF LUNA
« The Long Road North »
(Metal Blade Records)
Les très prolifiques Suédois font déjà leur retour après « The Raging River », sorti il y a tout juste un an. Il faut croire que CULT OF LUNA avait encore des choses à dire, car « The Long Road North » dépasse l’heure sans être trop répétitif. Après plus de 20 ans passés à s’approprier le Sludge, le post-Rock et le post-HardCore, le sextet est désormais identifiable entre mille et caractérisé par un post-Metal très personnel.
Dans la lignée des deux dernières réalisations du sextet, ce neuvième album ne surprend pas vraiment, mais rassure sur les capacités du groupe à explorer encore plus son registre pourtant bien établi. Et dès « Cold Burn » et ses presque dix minutes, CULT OF LUNA envoûte et assomme grâce à un riff pénétrant et tellurique, malmené par un Johannes Persson impérial.
Enrobés de claviers et de samples utilisés à bon escient, les nouveaux morceaux des Scandinaves créent des sensations à la fois brutales (« The Silver Arc ») et apaisantes comme « Beyond I », chanté par Mariam Wallentin et sa voix cristalline. Sur de solides rythmiques et des changements d’atmosphères entre déflagrations et immersion totale, CULT OF LUNA tient son rang avec brio.
Magnifique et monstrueux, tel pourrait se résumer le nouvel album de ROLO TOMASSI. Aussi contrasté qu’intelligent, « Where Myth Becomes Memory » brise les codes et élève le jeu des Britanniques à un niveau exceptionnel. Entre un post-HardCore pesant et fulgurant et des parties plus douces et aériennes, le quintet évolue dans des sphères musicales où peu de groupes osent s’aventurer.
ROLO TOMASSI
« Where Myth Becomes Memory »
(MNRK Music Group)
Quatre ans après l’excellent « Time Will Die And Love Will Bury It », les Anglais récidivent avec un successeur largement aussi bon. Décidément chez ROLO TOMASSI, on ne fait jamais rien à moitié. Toujours aussi précis et pointu, le quintet œuvre dans un registre qui n’appartient qu’à lui, entre un Post-HardCore ravageur et des éléments plus Pop, Progressif et Electro.
Ici encore, les codes et l’intention sont les mêmes : un savant mélange de rage et de mélodies qui se distingue par une technique imparable et parfaitement dosée et des arrangements extrêmement travaillés. Et on a beau le savoir, ROLO TOMASSI parvient encore à surprendre sur ce « Where Myth Becomes Memory » aérien et massif à la fois. Un contraste maîtrisé de bout en bout.
Guidés par la superbe et ensorceleuse voix d’Eva Spence à laquelle un growl puisant vient régulièrement donner le change, les Britanniques servent une ambiance souvent lourde (« Cloaked », « Drip », « Prescience »), mais toujours en alternance avec des morceaux presqu’apaisants. ROLO TOMASSI brouille les pistes pour livrer un album indispensable. Classieux !
Hypnotique et massif, le savant mélange de post-Metal et de post-HardCore de 20 SECONDS FALLING MAN se dessine enfin sur « Void », premier album des Nantais, qui tient toutes ses promesses après deux précédents EP. Profond et puissant, le quintet présente un bel album, qui devrait l’installer durablement dans le paysage Metal hexagonal.
20 SECONDS FALLING MAN
“20 Second Falling Man”
(Independant)
A Nantes en 2008, 20 SECONDS FALLING MAN posait les bases de son post-Metal et post-HardCore le temps d’un EP avant de se mettre en sommeil trios ans après sa formation. Revenu dans la course en 2017, le combo a sorti « #2 », son deuxième format court avant de se concentrer sur la composition de son premier album, « Void », sorti il y a quelques jours.
En août dernier, 20 SECONDS FALLING MAN avait aussi enregistré une session live pour ‘La Télé du Ferrailleur’ dans le cadre du ‘Hellfest From Home’. Composé de quatre morceaux anciens et plus récents, ce nouvel EP avait permis d’entrevoir les intentions nouvelles du quintet et son imposante force de frappe. Fin prêt, il débarque aujourd’hui avec « Void ».
Après nous avoir fait découvrir « I See Land » et « A Way Out », le combo dévoile les quatre derniers morceaux de ce premier album et ceux-ci nous plongent en immersion dans un post-Metal et HardCore puissant et progressif, où 20 SECONDS FALLING MAN fait preuve d’autant d’énergie que de créativité. Les titres se fondent dans une belle unité, qui lui permet de voir l’avenir sereinement.
Et si l’épopée d’Ulysse, sorti de l’imaginaire d’Homère, se déroulait finalement dans un dédale de tours et d’immeubles aussi froids qu’impersonnels et insensibles ? C’est une hypothèse soulevée par SAAR, brillant quatuor parisien de post-Metal, sur son troisième album « Gods ». Subtil et massif.
SAAR
« Gods »
(Source Atone Records/Klonosphere)
Plus de deux millénaires après son écriture, « L’odyssée » d’Homère continue d’inspirer les artistes quelque soit leur domaine d’expression. Cette fois, c’est une vision post-Metal que nous propose le quatuor parisien SAAR, qui sort « Gods », un troisième album toujours instrumental et toujours très créatif.
S’engouffrant dans de sombres abîmes musicaux et malgré la teneur de l’œuvre mythologique, le groupe offre une version globalement très urbaine dans le son et jusque sur la pochette. Très moderne dans son approche, SAAR semble avoir voulu actualiser le propos, et il faut reconnaître qu’il a vu juste.
Sans effet de manche, mais non sans nuances, « Gods » nous propulse dans un post-Metal où le Doom et le post-HardCore font bon ménage (« Ulysse », « Bridge Of Death », « Tirésias »). SAAR interprète ses sept nouvelles compositions avec force en disposant d’une excellente production. Souvent hypnotique, l’album est imposant.
Les Britanniques de SONS OF ALPHA CENTAURI changent leur fusil d’épaule en accueillant pour la première fois un chanteur, ainsi qu’un second batteur. Suite à des collaborations avec Karma et Yawning Sons notamment, le sextet met un terme à son aventure instrumentale pour se plonger dans un post-HardCore Alternatif et Progressif incandescent et percutant. Un régal de créativité et de maîtrise.
SONS OF ALPHA CENTAURI
« Push »
(Mainstream Records)
Depuis sa création il y a deux décennies, SONS OF ALPHA CENTAURI ne cesse de surprendre en multipliant les expériences musicales et les collaborations diverses, tout en faisant évoluer son style sans jamais s’en détourner. Après un premier album progressif et atmosphérique en 2007, les Britanniques amorcent un nouveau virage avec « Push », qui marque aussi la fin de leur période instrumentale.
Même si ce n’est que le troisième opus sous l’entité de SONS OF ALPHA CENTAURI, en marge des autres productions avec d’autres groupes, celui-ci accueille pour la première fois un chanteur. Et ce n’est ni plus, ni moins que Jonah Matranga, frontman des combos post-HardCore Far et Gratitude, qui vient se greffer sur « Push » accompagné également du batteur Mitch Wheeler (Will Haven, Ghostride …).
Malgré cette mutation dans le line-up, les Anglais gardent leur identité initiale tout en se dirigeant vers un post-HardCore teinté de Metal Alternatif et de cette touche progressive inimitable. Un peu moins aérien, « Push » insiste sur les riffs lourds et acérés, qui viennent mettre en lumière un chant écorché et puissant. SONS OF ALPHA CENTAURI ne cesse de ravir et d’enchanter à chacun de ses albums.
Issu des hauts-de-France, QUEEN (ARES) est le projet très abouti d’un quintet formé autour de musiciens chevronnés de la scène extrême locale. Et ce premier album, « From This Ground, From This Sea » est une immersion totale et captivante dans un post-Metal protéiforme et envoûtant. : sept titres dans lesquels le combo passe par toutes les émotions se jouant avec délectation des tessitures sonores.
QUEEN (ARES)
« From This Ground, From This Sea »
(Independent/Atypeek Music)
Cela fait maintenant deux ans que QUEEN (ARES) mûrit et peaufine son premier album. Et il faut reconnaître que ces cinq musiciens aguerris ont bien fait les choses, car « From This Ground, From This Sea » est un petit bijou de post-Metal. Composé de membres de Junon, The Lumberjack Feedback, Unswabbed, Sylvaine, Holispark et Big Bernie, le combo avance avec force et ambition.
Entièrement autoproduit, ce premier album s’étale sur sept morceaux pleins de relief à travers des sonorités post-Rock, Doom et post-HardCore sombres et captivantes et à la fois. Grâce à un son massif et limpide, QUEEN (ARES) s’échappe aussi sur des passages aériens très atmosphériques, où la puissance et le contraste du chant livrent une profondeur incroyable.
Les déchirures et les tempêtes se succèdent au fil des titres sur des riffs écrasants et une rythmique millimétrée dans un ensemble parfaitement maîtrisé par le quintet à la fois serein et brutal (« Swarm », « Burn », « Dive »). Loin de nous balader dans des montagnes russes, QUEEN (ARES) joue sur les ambiances avec beaucoup de cohérence et d’homogénéité (« The Fragile Shells », « Silent Changes »). Brillant !