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Doom Heavy metal Old School

The Obsessed : le cinquième monument

Depuis sa création il y a près de cinq décennies, THE OBSESSED n’a jamais trahi la cause : elle sera Heavy et Doom, ou ne sera pas ! Et l’inflexible Wino, père fondateur de l’institution, veille au grain. « Gilded Sorrow » s’inscrit donc dans cette tradition, cette patte qui a fait des Américains l’un des précurseurs du genre, mais aussi l’un de ses plus fidèles représentants. Sur une production ténébreuse, on se laisse porter par ce chant si particulier, ses guitares imposantes et cette rythmique lourde et massive…. avec la même délectation.

THE OBSESSED

« Gilded Sorrow »

(Ripple Music)

C’est en 1976 à Potomac, Maryland, que Scott ‘Wino’ Weinrich a posé les fondations de THE OBSESSED, encore baptisé Warhorse. Quatre ans plus tard, le groupe fait sa mue et s’apprête à marquer les esprits, malgré un parcours pour le moins atypique. Un EP en 1983, « Sodden Jackal », puis un premier album éponyme, qui ne sortira finalement qu’en 1990, suffiront à façonner le mythe. Deux autres disques suivront en 1991 et en 1994 avant la séparation. Mais le trio était déjà entré dans la légende et il se pose alors dans l’inconscient Metal collectif.

Après avoir rejoint la Californie pour Saint Vitus, Wino fonde Spirit Caravan, puis Shine. C’est en 2017 que THE OBSESSED renaît de ses cendres et dans une formule en quatuor. « Sacred » remet le groupe sur de solides rails plus de 20 ans après « The Church Within » et s’impose sur la scène Metal underground américaine. Basé sur un Heavy Metal radical et des ambiances Doom écrasantes, ces réalisations sont devenues des classiques et c’est dans cette même veine que se déploie « Gilded Sorrow », le cinquième monument. Le morceau-titre est d’ailleurs un modèle du genre et presqu’une signature.

La recette est restée identique. Old School et hargneux, le Heavy Metal de THE OBSESSED évite le superflu pour aller à l’essentiel sur des riffs acérés et bruts dont l’objectif est une efficacité de chaque instant. Epais, groovy et sombre, « Gilded Sorrow » garde toujours cet esprit vintage, mais avec beaucoup de fraîcheur dans le jeu. Rugueux et massifs, les neuf titres nous propulsent sans ménage dans des atmosphères saisissantes et obscures (« Daughter Of An Echo », « The Obsessed », « Stone Back To The Bomb Age », «  Wellspring-Dark Sunshine », « Jailine »). Déjà essentiel !

Photo : Jessy Lotti
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Stoner/Desert

Yawning Sons : l’attraction solaire du désert

On y croyait plus et pourtant, malgré les emplois du temps chargés de ses membres (et de ses guests !), YAWNING SONS nous fait la joie et le bonheur d’un retour plus d’une décennie après son premier et unique opus. Avec « Sky Island », la légende du Desert Rock nous prend par la main : direction le désert de Joshua Tree pour un album renversant et radieux.

YAWNING SONS

« Sky Island »

(Ripple Music)

Quand en 2009 sort l’album « Ceremony To The Sunset », les fans de Desert Rock crient à juste titre au génie. Ce premier opus né de la collaboration entre les pionniers américains du genre, Yawning Man, et le combo post-Rock Sons Of Alpha Century devient vite une référence ultime en plus d’un disque culte. 12 ans plus tard, les visages s’illuminent de nouveau pour le retour de YAWNING SONS et son incroyable line-up. Les membres originels sont toujours là et la superbe brochette de guests aussi.

Placés entre les mains du magicien John McBain (Desert Sessions, Monster Magnet), les huit morceaux de « Sky Island » nous propulsent dans la chaleur et sous le soleil radieux du désert de Joshua Tree, où a été enregistrée cette nouvelle production de YAWNING SONS. Immergé dans une réverb qui fait écho à des riffs planants et des atmosphères envoûtantes, ce deuxième album regorge de diamants progressifs où post-Rock, Fuzz et Shoegaze s’entremêlent naturellement (« Adrenaline Rush », « Cigarette Footsteps »).

Submergé par la communion incroyable avec son environnement, la musique de YAWNING SONS éblouie autant par la chaleur qu’elle dégage que par l’éclat des compositions (« Low In The Valley », « Shadows And Echoes »). Bercé par les chants hypnotiques de Mario Lalli (Fatso Jetson), Scott Reeder (Kyuss, The Obsessed), Wendy Rae Fowler (Earthlings?) et Danny Brown (Hermano), « Sky Island » resplendie par son côté apaisant et les vibrations fusionnelles des musiciens (« Passport Beyond The Tides », « Gravity Underwater »). Un must !

Bandcamp : https://yawningsons.bandcamp.com