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When Rivers Meet : successful confluence [Interview]

En moins de dix ans, WHEN RIVERS MEET a connu une ascension assez incroyable avec une reconnaissance de ses pairs dès son premier album, « We Fly Free ». Depuis, Grace et Aaron Bond enchaînent albums et tournées avec une idée de plus en plus précise de leur musique. Produit sur son propre label, le duo affiche une liberté artistique étonnante et parvient à surprendre à chaque réalisation, preuve d’une créativité constante. Avec « Addicted To You », les Britanniques franchissent encore un palier avec ce style inimitable fait de Rock, de Blues et de notes d’Americana. Le moment idéal pour faire le point avec ce couple si complémentaire, qui livre un nouvel album d’une folle diversité et d’une maîtrise totale.   

– Je me souviens de notre première interview, lors de la sortie de « We Fly Free », votre premier album. Et vous étiez nerveux tous les deux à l’idée de la réception qu’il recevrait. Et nous voici quatre ans plus tard et avec un quatrième album, ainsi que plusieurs Live. Le rythme est très soutenu et pourtant vos disques sont assez différents. Le plus important est que votre personnalité artistique est devenue très claire. Est-ce aussi votre sentiment ?

Absolument, elle est désormais très claire, tout comme la direction que nous prenons. Chaque album nous a semblé très différent, reflétant toujours notre état d’esprit du moment, tant sur le plan personnel que créatif. Cela inclut notre façon d’enregistrer, les instruments utilisés et ceux que nous utilisons aussi pour la composition. Sur « Addicted To You », par exemple, nous souhaitions intégrer des touches très changeantes, ce qui est devenu un fil conducteur tout au long de l’album. Nous souhaitions également privilégier les guitares, en y ajoutant une deuxième, ce qui donne à de nombreux morceaux une sonorité plus ample. Et comme nous savions que nous jouerions cet album en live à six, nous avons intégré des harmonies à six voix pour refléter cette énergie qu’on retrouvera sur scène. Cet album est également plus acoustique qu’auparavant, ce qui lui confère une toute nouvelle dimension. Donc oui, même si chaque album est différent, nous avons une idée précise de qui nous sommes et de ce que nous voulons transmettre, et cela façonne vraiment tout ce que nous faisons.

– Restons un peu 2021, où vous recevez pas moins de quatre Blues UK Awards, une pluie de distinctions incroyable dès votre premier album. Cela a aussi dû apporter beaucoup de confiance pour la suite ? Car « Saving Grace » avait quelque chose de resplendissant…

Absolument et le fait que « Saving Grace » soit notre deuxième album impliquait forcément cette pression, cette notion de ‘deuxième album difficile’. On s’inquiétait de savoir s’il serait à la hauteur de « We Fly Free », surtout après l’accueil favorable de ce premier album. Mais avec « Saving Grace », on a volontairement opté pour un son plus Heavy et Rock. « We Fly Free » était un mélange de Blues, de Rock, d’Americana, de Folk et même de touches de Country, tandis que « Saving Grace » avait un côté plus direct et plus percutant. On ne savait donc pas comment le public réagirait à ce changement. Au final, on a été bluffés par l’accueil. Remporter quatre UK Blues Awards était surréaliste et un immense honneur. L’adhésion de la communauté Blues nous a vraiment beaucoup apporté, et ça nous a donné un énorme regain de confiance pour l’album suivant. Et maintenant, après « Addicted To You », on est plus enthousiastes que jamais pour ce qui nous attend : on a de grands projets, et cela ne fait que commencer.

– Dans la foulée, vous sortiez « We Fly Free Tour Live », un album enregistré en public, ce qui ne manque pas d’audace après seulement deux albums studio. Cela vous a-t-il paru comme une évidence à l’époque ?

Oui, on a sorti « We Fly Free Tour Live » dès notre toute première tournée, mais ce n’était pas du tout prévu comme un album live. Au départ, on l’avait filmé et enregistré juste pour nous, pour pouvoir le revoir, voir ce qui marchait, ce qui ne marchait pas et en tirer des leçons. Mais on n’arrêtait pas de nous demander si on allait le sortir, et après l’avoir regardé attentivement, on s’est dit : « Ouais, pourquoi pas ? » C’était honnête et brut, avec tous ses défauts, et c’est ce qui le rendait si spécial. Il reflétait exactement où on en était à ce moment-là. Depuis, c’est devenu une partie intégrante de notre travail. On aime immortaliser chaque tournée avec un album live, comme pour les albums studio, c’est un instantané. Et pour nous, l’aspect visuel et la performance sont tout aussi importants que la musique elle-même. Offrir un concert puissant fait partie intégrante de l’expérience, donc tout est cohérent.

– Ensuite, c’est « Aces Are High », encore accompagné d’autres récompenses, qui vient poser un nouveau statut pour WHEN RIVERS MEET. Est-ce que vous l’avez pris comme ça, à savoir être un groupe dont la réputation est établie et qui compte dorénavant beaucoup sur la scène Blues britannique ?

Quand on a enregistré « Aces Are High », on était vraiment à fond sur la guitare fuzz, ce qui a marqué le tournant entre « Saving Grace » et « Aces Are High ». C’est clairement un album plus Heavy et Rock. Même s’il y avait encore beaucoup d’influence Blues, notamment avec la guitare slide et le phrasé bluesy, on ne s’est pas demandé si c’était assez Blues, ou pas. On a toujours eu du succès sur la scène Blues avec « We Fly Free » et « Saving Grace », mais quand on écrit et qu’on enregistre, on n’essaie pas de rentrer dans une case particulière. C’est juste une question de savoir où on en est créativement à ce moment-là. On fait la musique qu’on aime et on espère que d’autres s’y intéresseront aussi, mais si certains préfèrent un album plutôt qu’un autre, c’est très bien aussi. C’est la beauté de la musique : chacun s’y retrouve différemment selon ses goûts, que ce soit pour les sons de guitare, le chant ou l’ambiance générale. On se considère toujours comme étant en pleine évolution, pas comme ’établis’ sur une scène en particulier. Nous suivons simplement notre instinct, et si les gens apprécient, tant mieux, car nous aimons vraiment ce que nous créons. Sinon, nous espérons qu’il y aura quelque chose d’autre dans notre catalogue qui leur plaira.

– Avant de parler de ce très bon « Addicted To You », j’aimerais qu’on évoque ce groupe qui vous suit depuis le départ, avec notamment Adam Bowers, qui est votre claviériste, bassiste, batteur, choriste et surtout producteur. Et tout est réalisé sur votre label One Road Records. C’est important aussi pour vous d’évoluer dans un environnement stable comme celui-ci ?

Ce qui compte vraiment pour nous, c’est que tous les membres de l’équipe travaillent dans la même direction, partagent notre vision et Adam y parvient avec brio. C’est non seulement un producteur incroyable, mais aussi un gars vraiment formidable. Dès notre rencontre en 2019, le courant est tout de suite passé. Il a immédiatement compris ce que nous voulions faire et où nous voulions aller, et il a su le faire pour chaque projet depuis. Aujourd’hui, on a presque plus besoin de s’expliquer, on partage une idée et il s’y met aussitôt, lui donnant vie d’une manière qui nous époustoufle toujours. Son talent est incroyable et il sublime tout ce que nous faisons. Ce genre de relation créative est rare, et nous avons vraiment de la chance de l’avoir. Pour nous, c’est ce qu’un producteur devrait faire : voir la vision, y croire et l’améliorer encore. Et Adam y parvient à chaque fois.

– La première chose qui surprend sur « Addicted To You », c’est cet équilibre parfait entre les voix, que ce soit les vôtres comme celles des choristes qui vous accompagnent. De quelle manière vous répartissez-vous les rôles tous les deux ? Chacun chante ses compositions ?

Avec « Addicted To You », l’un de nos objectifs était de mettre davantage en avant la voix d’Aaron. Nous n’avons pas opté pour un plan strict du genre ‘tu chantes celle-ci, je chante celle-là’. Il s’agit toujours de savoir ce qui correspond à l’émotion de la chanson et quelle voix la raconte le mieux. Nous voulions aussi explorer davantage de duos sur cet album. Nous avons toujours été inspirés par The Civil Wars (un duo américain composé des chanteurs-compositeurs Joy Williams et John Paul White – NDR). C’était l’un des meilleurs duos du moment, et leur influence est profondément ancrée dans notre musique. Ce mélange de voix, cette connexion émotionnelle, c’est ce que nous avons toujours recherché. Pour ce qui est des chœurs, nous sommes tous les deux passionnés. Sur cet album, nous voulions qu’ils créent un mur sonore plus imposant, quelque chose qui puisse se suffire à lui-même tout en soutenant le chant principal sans le surcharger. Nous avons beaucoup réfléchi et travaillé pour trouver cet équilibre, et nous sommes ravis qu’il soit à la hauteur de nos espérances.

– Toujours à propos du chant, certes il y a encore et toujours des duos, mais j’ai l’impression que vous chantez également plus ensemble, sans systématiquement vous répondre. L’idée était-elle de communier le plus possible vocalement en étant très présents tous les deux en même temps ?

Oui, l’une des choses que nous aimons le plus, c’est raconter des histoires ensemble. Que nous chantions à l’unisson, que nous échangions nos répliques ou que nous nous répondions, tout se résume à ce qui sert le mieux la chanson et l’histoire. Pour « Addicted To You », il s’agissait en grande partie de capturer les points de vue masculin et féminin, deux voix partageant la même expérience, mais l’exprimant différemment. Parfois, c’est plutôt : ’voici ce que pense Grace, voici ce que pense Aaron’, et d’autres fois, nous chantons ensemble pour refléter cette unité émotionnelle. Il y a même une section où les chœurs tourbillonnent pour refléter des pensées changeantes, comme un dialogue intérieur qui prend vie. Nous ne voulons jamais jouer la sécurité vocalement. Nous cherchons toujours à créer quelque chose de mémorable, quelque chose qui reste gravé dans la mémoire. « Addicted To You » nous a donné l’occasion de nous plonger pleinement dans ces couches, musicalement et vocalement, et nous sommes fiers de la façon dont tout cela s’est déroulé. Il s’agit toujours de servir la chanson et de donner vie à l’histoire de la manière la plus puissante possible.

– A l’écoute d’« Addicted To You », l’impression qui domine est qu’il est probablement le plus complet de votre discographie. Que ce soit au niveau des compositions, qui sont très variées, il y a beaucoup de soins apportés aux arrangements, et pas seulement vocaux. Est-ce un aspect du disque sur lequel vous teniez vraiment à être le plus pointilleux possible ?

Oui, avec cet album, nous voulions vraiment créer quelque chose de frais et de différent, mais qui reste indéniablement nous-mêmes. Nous avons apporté de nouveaux éléments, des touches virevoltantes, des couches de guitare supplémentaires, davantage de textures acoustiques, des harmonies à six voix, et même joué avec les signatures rythmiques, tout cela pour repousser nos limites créatives et créer quelque chose qui se démarque vraiment des autres albums. Mais comme toujours, il reflétait notre état d’esprit du moment. C’est ainsi que nous abordons chaque album, capturant un instantané de notre créativité à un moment précis. Le prochain nous emmènera probablement vers de nouveaux horizons, mais c’est ce que nous aimons : avoir la liberté d’évoluer et de continuer à faire ce qui nous passionne.

– D’ailleurs, si la production reste toujours très organique, elle semble aussi plus aérée et légèrement épurée. L’idée était-elle de diffuser cette sensation de liberté qui semble ne jamais vous quitter jamais sur les onze chansons ?  

Oui, absolument, ce sentiment de liberté est quelque chose que nous voulions vraiment capturer sur cet album. Même si la production reste très organique et ancrée dans de vrais instruments, nous avons voulu donner aux chansons plus d’espace pour respirer. Nous ne voulions pas surcharger les arrangements, mais plutôt laisser chaque élément briller et laisser l’émotion des chansons transparaître sans trop de superflu. Cette ‘légèreté’ que tu évoques est exactement ce que nous recherchions. Cela rejoint l’atmosphère générale d’« Addicted To You » : il y a de l’intensité, mais aussi de la légèreté, de l’espace et du mouvement. Nous voulions que l’album tout entier soit fluide, comme s’il vous transportait sans jamais être forcé ou alourdi.

– Enfin, vous interprétez une incroyable chanson en fin d’album, dont le titre est tout simplement « When Rivers Meet ». Comment est venue l’idée, car ce n’est jamais anodin de composer un morceau qui porte le nom de son groupe ? Il y a beaucoup de symbolique… 

Oui, celle-là est vraiment spéciale pour nous. Ecrire une chanson intitulée « When Rivers Meet » a été un moment important, on ne voulait pas forcer les choses, alors on a attendu que ça vienne naturellement. Et quand c’est arrivé, ça nous a semblé juste. L’idée est venue de tout ce qu’on a vécu avec nos fans, surtout ces dernières années. Il ne s’agit pas seulement de nous en tant que groupe, mais de la communauté qui s’est formée autour de la musique. Il y a un vrai sentiment de connexion, de rassemblement et « When Rivers Meet » capture cet esprit. Il y a vraiment beaucoup de symbolisme dans le titre : des rivières qui se rencontrent, des chemins qui se croisent, des histoires qui s’entremêlent. C’était la façon idéale de conclure l’album : un hommage à notre parcours, à ceux qui nous ont soutenus et à l’idée que la musique rassemble vraiment les gens.

Le nouvel album de WHEN RIVERS MEET est disponible sur son label One Road Records et sur le site du groupe : https://whenriversmeet.co.uk/

Photos : Rob Blackham

Retrouvez les interviews accordées au site, ainsi que les chroniques dédiées :

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Ambient Ethnic Neo-Folk

Nytt Land : The beating heart of the steppes

Bien avant l’éclosion du néo-Folk teinté d’Ambient qui déferle depuis quelques temps maintenant, NYTT LAND avait entrepris de restituer musicalement la riche Histoire de ses ancêtres. A l’instar de la démarche de Wardruna en Scandinavie, ce sont leurs terres natales de Sibérie que les Russes mettent en avant avec l’objectif de protéger et de partager un patrimoine culturel, qui mêle incantations, ésotérisme, animisme et où les esprits habitent littéralement ce « Songs Of Th Shaman » créatif, saisissant et authentique.

NYTT LAND

« Songs Of The Shaman »

(Prophecy Productions)

Depuis sa création en 2013, NYTT LAND a sorti une petite dizaine d’albums et chacun d’entre-eux est une plongée dans la culture sibérienne, et plus particulièrement dans ses rituels, ses textes et ses chants. Avec « Songs Of The Shaman », il nous emporte hors du temps, dans un espace où règnent les esprits et où même les dieux ne s’aventurent pas. Natalia Pakhalenko (chant, tambours) et son mari Anatoly (chant, talharpa, flûtes, percussions, guimbarde) se mettent au service de leur terre et de ses traditions.

En plus d’être des musiciens expérimentés et très investis, le duo mène aussi des recherches poussées et son travail d’historien est basé sur ses activités scientifiques, à savoir l’étude et la préservation de son ancestral passé. NYTT LAND s’en tient rigoureusement à un matériel directement issus des peuples autochtones. Son implication est complète et la musique qui vient enrober l’ensemble est le fruit de ses propres compositions. Autant dire que l’héritage s’entretient et se perpétue minutieusement et très consciencieusement.

Qualifier le répertoire de NYTT LAND d’immersif est un doux euphémisme. C’est une plongée hypnotique dans un monde chamanique, où la nature et ses sonorités tiennent une place aussi importante que les écrits spirituels de ces communautés reculées. Il y est question de sorts, de mystères et de légendes reproduits avec des techniques comme le chant de gorge sur des rythmes proches de la transe. « Songs Of The Shaman » traverse des paysages sonores aux reliefs parfois hallucinatoires et avec une fluidité envoûtante, presque magique.

Photo : Olga Gellert

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Blues Rock

When Rivers Meet : foudroyant

En pleine ébullition depuis quelques années, le Royaume-Uni a vu émerger beaucoup de talents et se trouve aujourd’hui avec une génération d’artistes aguerris et très créatifs. WHEN RIVERS MEET fait maintenant partie des incontournables, tant son ascension a été fulgurante. Toujours sur son propre label, le couple se présente avec un nouvel opus encore très convaincant, frais, différent et musclé, « Aces Are High ».

WHEN RIVERS MEET

« Aces Are High »

(One Road Records)

Lorsque que Grace et Aaron Bond sont apparus avec leur premier album « We Fly Free » fin 2020 ici même, la suite de l’aventure a été limpide et sans embuche. Le couple proposait un Blues Rock original en mettant un sacré coup de jeune à la scène anglaise. Ensuite, le groupe a accumulé les récompenses en remportant sept Awards en deux ans. WHEN RIVERS MEET a confirmé son potentiel sur « Saving Grace » quelques mois plus tard et l’an dernier, on a pu savourer leurs prestations scéniques sur l’excellent « The Flying Free Tour Live ».

C’est donc un grand plaisir de parler de « Aces Are High », troisième réalisation studio des Britanniques. Et cette fois encore, ils surprennent en se dévoilant sous un jour nouveau. Bien sûr, on reste dans le domaine du Blues Rock, plus que jamais même, mais il est bien différent de ce qu’ils nous ont proposé jusqu’à présent. Toujours indépendant, WHEN RIVERS MEET décide de son évolution, expérimente et n’a de compte à rendre à personne, si ce n’est bien sûr à des fans de plus en plus nombreux.

La grande différence avec « Aces Are High » tient dans cette production très brute et épurée. Loin de certains aspects feutrés décelés sur leurs premiers opus, le duo se montre beaucoup plus Rock, très rentre-dedans, libérant un Blues très urbain et parfois même assez froid (« Infected », « Play My Game », « Ace Are High », « Train To Avalon », « The Secret »). Pour autant, WHEN RIVERS MEET garde toute son intensité et l’on retrouve beaucoup de chaleur sur « Golden » et « By Your Side » notamment. Renversant !

Photo : Rob Blackham

Retrouvez les deux interviews du groupe :

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Southern Blues Southern Rock

Parker Barrow : outlaw groove

Enjoué, rugueux et tendre à la fois, PARKER BARROW livre un premier opus très abouti, malgré son aspect un peu débridé. Groovy et audacieux, « Jukebox Gypsies » est un voyage dans le sud des Etats-Unis avec ses élans Rock, Blues et Soul. Au-delà d’évidentes filiations, la formation Southern affiche un visage très personnel et des chansons fougueuses pleines de feeling. Très prometteur.  

PARKER BARROW

« Jukebox Gypsies »

(Independant)

Bien sûr, PARKER BARROW tire son nom du célèbre couple de gangsters. Et il s’agit aussi ici d’une histoire de couple, composé de l’incroyable chanteuse Megan Kane et de Dylan Turner, batteur et compositeur. Uni à la scène comme à la ville, le duo présente son premier album, « Jukebox Gypsies », et le résultat est bluffant. Accompagné des guitaristes Manning Feldner et Alex Bender, ainsi que du bassiste Michael Beckhart, le groupe évolue dans un Southern Rock mâtiné de Blues et de Soul convaincant.

Malgré la relative jeunesse de la formation basée à Nashville, c’est un registre assez Old School que propose PARKER BARROW. Axé sur les quatre dernières années du couple, « Jukebox Gypsies » raconte en dix morceaux les hauts et les bas des deux artistes dans un style très roots, Rock et d’une énergie brute. Authentique et direct, le quintet alterne le chaos et des émotions pures avec toute la grâce incarnée par son explosive et sensuelle frontwoman. Très live dans l’approche, la performance est belle.

C’est assez difficile de croire qu’il s’agit d’un premier album, tant le songwriting est précis et redoutable d’efficacité. PARKER BARROW ne s’encombre pas de fioritures et va à l’essentiel, tout en gardant un souci du détail qui fait toute la différence (« Peace, Love, Rock’n’Rollin’ », « Throwin’ Stones », « Count Your Dollars », « Partner In Crime », « Good Time Gone Away », « Desire »). Influencé par la scène sudiste et avec un petit côté Janis Joplin dans la voix, les Américains séduisent d’entrée de jeu.

Photo : Caylee Robillard
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Blues

When Rivers Meet : les petites rivières font les grands fleuves

Avec une évidente complicité, les Anglais de WHEN RIVERS MEET font se rencontrer un grand nombre de courants Blues, explorant ainsi une grande partie du registre. Avec ce « We Fly Free » très accompli et inspiré, le duo montre une énergie et une inspiration de chaque instant. Et l’avenir devrait largement sourire au couple.

WHEN RIVERS MEET

« We Fly Free »

(One Road Records)

Unis à la ville comme à la scène, Grace et Aaron Bond sortent un premier album aussi généreux qu’ambitieux. Dans un Blues Rock rugueux un brin vintage, « We Fly Free » présente des morceaux aux racines multiples allant du Pays de Galles à Chicago sans escale. WHEN RIVERS MEET fait justement la jonction entre les branches de la grande famille du Blues, et le voyage est pour le moins dépaysant.  

Si le duo a pu s’aguerrir sur deux EP, « The Uprising » et « Innocence Of Youth », c’est un véritable brûlot que nous livrent les Anglais avec cet album. Alternant une incandescence Rock (« Did I Break The Law », « Bound For Nowhere », « Walking On The Wire ») avec des titres plus sensibles (« I’d Have Fallen », « I Will Fight », « Friend Of Mine »), WHEN RIVERS MEET est renversant au fil des morceaux.

Avec Grace au chant, à la mandoline et au violon et Aaron au chant avec en main une guitare très Heavy Blues Slide, le duo offre un registre détonnant et au son très analogique. Le grain des six-cordes combiné aux harmonies vocales rend la touche de WHEN RIVERS MEET très personnelle et originale avec même quelques sonorités Southern (« Take Me To The River », « Bury My Body »). De la dynamite !