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Metal Progressif Rock Progressif

Shumaun : songes et paysages

Très habillement mené et protéiforme dans son évolution, « Memories & Intuition » passe avec fluidité d’un Rock Progressif traditionnel à un aspect plus Metal avec une énergie qui ne faiblit pas. Sur ce troisième opus, SHUMAUN livre une prestation étonnante et créative en tous points. Finalisé en France, l’album des Américains parcourt des contrées sonores diverses et contrastées avec finesse.

SHUMAUN

« Memories & Intuition »

(Independant)

Depuis 2015, Farhad Hossain (guitare, chant, claviers) guide SHUMAUN de main de maître en laissant exploser sa créativité sur chaque album de la formation américaine. Originaire de Virginie, le groupe sort aujourd’hui son troisième opus, « Memories & Intuition », que son leader qualifie de thématique plutôt que conceptuel. Chaque morceau est automne et pourtant l’unité est évidente. Massif et brut, le combo avance malgré tout avec légèreté.

L’une des particularités du musicien américain est de faire appel à Brett Caldas-Lima pour mixer et masteriser ses albums au Tower Studio en France. Une bonne habitude qui offre une continuité sonore au Rock progressif de SHUMAUN, qui flirte aussi assez largement avec le Metal. Accompagné de belle manière par Tyler Kim (guitare) et José Mora (basse), l’ancien leader d’Iris Divin a également monté un line-up All Stars de… batteurs ! 

C’est ainsi que l’on retrouve au fil de « Memories & Intuition » Thomas Lang (Peter Gabriel, Paul Gilbert), Atma Anur (Jason Becker, Tony Macalpine), Mark Zonder (Fates Warning, Warlord), Leo Margarit (Pain Of Salvation) et Chris DeChiara. Autant dire que tout ce beau monde donne une couleur très particulière à l’ensemble. Explorant les nombreux courants du Rock et du Metal Progressif, SHUMAUN livre une prestation solide et inspirée. Une belle découverte.

Bandcamp : https://shumaun.bandcamp.com/

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International Rock Progressif

Pure Reason Revolution : un processus créatif sans limite [Interview]

Pour ce quatrième album de PURE REASON REVOLUTION, Jon Courtney (chant, guitare, claviers) et Chloë Alper (chant, basse, claviers) reviennent à un Rock Progressif épuré aux frontières du Metal. « Eupnea » est d’une richesse musicale incroyable, et le duo signe là probablement l’un des ses meilleurs albums. Après huit ans d’absence, c’était l’occasion de faire le point avec Jon Courtney sur le retour de PRR, le processus de composition de ce nouvel album et parler aussi un peu de l’avenir du groupe qui est plus motivé que jamais… mais pour le moment à l’arrêt.

– PURE REASON REVOLUTION est de retour après huit ans de silence, et « Hammer And Anvil » il y a dix ans. Pourquoi une si longue absence ?

Revenons un peu en arrière. En 2011, nous pensions que le groupe allait continuer sur sa lancée. Et nous avions aussi tous envie de nous investir dans différents projets, et c’est ce que nous avons fait. J’ai alors déménagé à Berlin, et j’ai commencé à travailler sur Bullet Height. Une fois ce cycle achevé, j’ai d’abord fait une pause et je suis retourné en studio. Ce qui s’est passé, c’est que ce qui ressorti des démos ne ressemblait pas à Bullet Height. C’était beaucoup plus Progressif et très proche de PRR. Et au fur et à mesure que j’avançais sur le matériel et que je le développais, je me suis rendu compte que cela ressemblait vraiment à PRR. J’ai donc contacté Chloë en lui demandant ce qu’elle pensait de l’idée de reformer le groupe. Elle avait aussi travaillé avec Tiny Giant et fait des concerts entre temps. Elle a trouvé l’idée excellente, et nous revoilà… entre autre !

– « Eupnea » vient de sortir et vous effectuez un brillant come-back. Depuis combien de temps est-ce que vous travailliez sur cet album ?

Je dirai que ça nous a pris environ un an, depuis les premières démos jusqu’au mix final. Et nous sommes désormais décidés à prendre un bon rythme et faire des dates dès que possible. Et cette fois, nous n’attendrons pas dix ans !

– Est-ce que vous étiez dans un état d’esprit différent pour ce nouvel album, car beaucoup de monde, notamment les fans, attendaient votre retour ?

Pas vraiment, car nous savons que nous avons une superbe et fidèle fan-base, qui était très impatiente d’écouter de nouveaux morceaux. Je pense que la direction très naturelle prise sur « Eupnea » a été une belle surprise pour les fans, et nous sommes très touchés par l’accueil reçu.

– Sur ce nouvel album, on a le sentiment que vous avez épuré votre registre en le rendant aussi plus tranchant, plus incisif et même assez Metal dans les guitares. Vous avez cette impression d’avoir durci le ton ? 

Nous avons toujours eu des influences allant de NIN à Tool ou Bring Me The Horizon. J’ai d’ailleurs travaillé sur quelques remixes pour eux. Pour « Eupnea », on voulait quelque chose de plus massif, de plus heavy, de plus extrême… et on espère que vous aimez ! 

– Il y a un travail incroyable effectué au niveau vocal. Vous semblez avoir trouvé votre propre espace tous les deux et votre complicité est évidente. Tu as le même sentiment ?

Merci beaucoup ! Sur ce nouvel album, je me suis vraiment efforcé de faire ressortir nos particularités vocales respectives. C’est quelque chose qui manquait sur l’album précédent. Les voix sont plus « solos » par moment avec une piste centrale qui donne la direction. On obtient du coup plus d’harmonies tout en gardant un aspect très brut, ce qui est très important. Nous sommes très influencés par Fleetwood Mac, les Beach Boys et Crosby, Stills, Nash and Young pour ce qui est des harmonies vocales. Et personnellement, j’aime beaucoup les chanteurs Brian Wilson et Billy Corgan.

– PRR reste toujours aussi mélancolique et aérien, et c’est encore évident sur vos nouveaux titres. C’est définitivement la signature du groupe ?

Nous avons juste suivi notre processus créatif sans nous fixer de limites, ni de frontières et sans restriction. Dans notre musique, il y aura toujours des choses qui prévalent sur d’autres. Les harmonies vocales, la structure et les mélodies inhabituelles de nos chansons sont quelque chose que l’on retrouve sur tous nos albums. C’est peut-être notre signature, en effet. La mélancolie des textes se glisse aussi dans une certaine mesure, mais toujours en équilibre avec la positivité, la passion et l’espoir.

– « Eupnea » est sorti au début de la crise du Covid-19. Comment vivez-vous la situation et le fait que vous ne pourrez pas défendre votre album sur scène dans l’immédiat ?

Nous sommes heureux que l’album soit sorti juste à temps, et j’espère qu’il apporte un peu de réconfort durant ce confinement. Pour le moment, je vais au studio tous les jours mais j’ai beaucoup de mal à me concentrer. L’incertitude actuelle provoque un sentiment d’étrange décomposition. J’ai aussi du annuler des sessions d’enregistrement en avril, et je devais également m’envoler pour Portland, Oregon, quelques semaines. On se sent vide. Tous nos festivals de cet été ont été annulés et c’est une grande déception. Pour le moment, cela n’a pas encore d’impact sur nos dates d’octobre, mais attendons de voir…

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International Rock Progressif

Airbag : la preuve par trois [Interview]

Si AIRBAG revient quatre ans après « Disconnected », c’est sans deux de ses membres fondateurs. Le line-up a beau s’être resserré, la musique est loin de l’être et « A Day at the Beach » est peut-être même l’un des meilleurs albums des Norvégiens. Le très prolifique Bjørn Riis, guitariste et chanteur, revient sur la création de ce nouvel opus.

– Maintenant que vous jouez en trio, y a-t-il des choses que vous avez voulu expérimenter sur ce nouvel album que vous ne pouviez pas faire auparavant ?

Peut-être un peu, oui. Le fait d’être trois implique aussi moins de compromis, et nous sommes tous en phase avec ce que nous aimons et ce que nous voulions explorer. C’était aussi le cas avant, mais on perd toujours quelque chose quand un membre quitte le groupe. Cette fois, c’était peut-être plus facile. La voie à suivre était aussi plus claire. 

– Sur « A Day At The Beach », l’atmosphère est très inspirée par l’électronique, les musiques de films et même par la New Wave des années 80. Et pourtant AIRBAG sonne toujours Rock, très actuel et toujours intemporel…


C’est vrai qu’il y a peut-être plus d’éléments électroniques cette fois. On en a toujours fait usage, mais avec cet album on a réussi à trouver le bon équilibre entre le Rock et les sons électroniques. C’est l’un des albums les plus difficiles que nous ayons enregistré, mais il y a toujours beaucoup de références à nos premiers albums et à notre côté très atmosphérique.

– La production est également très organique malgré tout, avec ce son de guitare directement indentifiable. Pourtant ce cinquième album laisse apparaître une nouvelle façon de jouer, toujours aussi positive…


Oui, c’est vrai, merci. En un sens, c’est un nouveau départ. Tu sais, perdre deux membres originels t’oblige aussi à te poser et à tout recommencer. Nous conservons cet héritage et nous sommes toujours le batteur, le chanteur et le guitariste qui ont joué sur tous les albums. Mais je pense qu’on a tous senti qu’il s’agissait tout de même d’un nouveau départ pour le groupe.

– Un mot sur le morceau-titre, « A Day At The Beach », qui est scindé en deux parties et qui constitue un moment fort de l’album…


Les deux parties étaient censées être de courtes interruptions entre les autres chansons. En même temps, je pense qu’elles racontent toutes les deux des parties importantes de l’histoire, et créent en quelque sorte l’ambiance de tout l’album.

– Enfin, « A Day At The Beach » devait sortir le mois dernier et a du être repoussé en raison du Covid-19. Quelle est ta réaction face à ce choc planétaire ?


C’est un monde étrange dans lequel nous vivons en ce moment, mais nous allons le surmonter. Nous avons des fans aux quatre coins du monde et nous savons que beaucoup sont profondément affectés d’une manière ou d’une autre. Donc je pense que la seule chose à dire est de rester en sécurité et de prendre soin de nous tous.

Retrouvez le groupe :

https://www.facebook.com/airbagsound/

https://www.airbagsound.com/