Très mélodique et accrocheur, ce premier album de RUMOUR montre un très bel équilibre entre des morceaux au songwriting efficace et à la production limpide et sans fioriture. « The Journey » a de quoi séduire à bien des niveaux, grâce à un style Americana assez Pop, où le Rock, la Folk et le Blues et quelques sonorités Country vont à l’essentiel.
RUMOUR
« The Journey »
(Independant)
Originaire d’Angleterre, RUMOUR sort son premier album autoproduit « The Journey » et on sent que le groupe s’est vraiment fait plaisir. Loin d’être des débutants, les cinq membres de la formation sont des musiciens aguerris, qui ont ensemble voulu conjuguer leur talent et leur expérience sur des morceaux aboutis et remarquablement bien interprétés. Très bien produit, « The Journey » est une belle surprise.
Ayant pour la plupart fait leurs armes aux côtés de pointures internationales et anglaises, Liz Nicholls (chant), Peter Brookes (guitare), Rob Craner (batterie), Paul Brambarni (claviers) et Owen Davidson (basse) présentent un registre sur une base Americana teinté de Pop. Quelque part entre Fleetwood Mac, Tom Petty et Texas, RUMOUR a trouvé sa voie dans une ligne positive et entraînante.
Tout en finesse et sur un groove remarquable, les Anglais font preuve de beaucoup de feeling, portés par la voix chaude et délicate de Liz Nicholls. A la guitare, Peter Brookes, qui signent les morceaux avec le poète et écrivain Phil Thomson, fait des merveilles grâce à un jeu oscillant entre Rock, Folk, Blues et des solos aérés et efficaces. En ballades et titres plus pêchus, RUMOUR impose une touche très personnelle.
Bercé par le Blues et le Rock, les Anglais de WHEN RIVERS MEET font partie de cette nouvelle génération au son authentique et à la démarche artistique sincère. Le couple, à la ville comme à la scène, est parvenu sur son premier album, « We Fly Free », à parfaitement retranscrire cette énergie Blues Rock directe et sensible. Grace (chant, mandoline et violon) et Aaron Bond (chant et guitares) reviennent ensemble sur leur duo, leurs inspirations et cette récente mise en lumière du groupe. Entretien.
– Avant ce premier album, vous avez sorti deux EP, « The Uprising » et « Innocent Of Youth ». Ils vous ont permis de vous aguerrir, de peaufiner ou de personnaliser votre jeu ?
Aaron – Nous avons tâtonné pendant un moment avant de trouver notre style. On a fait de l’Americana pendant un certain temps, mais cela ne correspondait pas tout à fait. Le tournant s’est produit lors d’un concert de Guns N’ Roses à Londres et ça a vraiment été le déclic. La réponse était évidente : mélanger le Rock et le Blues car, après tout, c’est ce que nous aimons. Le faire en duo était la grande question. Comment développer quelque chose de nouveau, de distinctif et d’unique. Nous aimons le Classic Rock et le Blues à l’ancienne et des artistes comme Bad Company et John Lee Hooker. Lorsque nous avons découvert notre son, nous en sommes immédiatement tombés amoureux et on avait vraiment hâte d’aller en studio.
La chose la plus importante était de trouver le bon producteur, qui pourrait partager notre vision et nous avons eu la chance de trouver Adam Bowers. Quand nous avons commencé à travailler sur l’EP « Uprising », c’était tout simplement magique. Adam a fini par jouer de la basse et de la batterie sur tous nos morceaux. Il s’est vraiment mis des deux côtés de la barrière. Nous avons appliqué cette formule au deuxième EP « The Innocence of Youth », que nous avons enregistré pendant l’hiver dernier. Nous avons décidé de le faire dans le même style que le précédent. Et ça nous a conduit naturellement à enregistrer l’album « We Fly Free ».
Nous voulions quelque chose d’un peu plus expérimental avec cet album tout en racontant une histoire à chaque morceau. On voulait une ambiance organique, et nous avons donc utilisé une technique d’enregistrement en espace ouvert avec des micros partout. Tout a été enregistré sur du vieux matériel à bande avec des anciens amplis Marshall et Fender qui développe une belle réverbération. Nous voulions enregistrer quelque chose d’authentique, une vraie représentation de ce que nous sommes, et c’est ce que nous espérons avoir accompli.
– Durant ces derniers mois, vous avez également été très présents sur les réseaux sociaux en diffusant en direct vos prestations dans « Rockin’ The Lockdown ». Qu’avez-vous gardé de cette expérience, outre le fait de conserver un lien fort avec votre public ? Perfectionner vos morceaux ?
Grace – Lorsque le confinement a commencé, comme tout le monde, tous nos concerts ont été annulé. Nous ne savions pas combien de temps cela allait durer à l’époque et il était fort possible que ce soit long. Nous avons donc décidé en mars de l’an dernier de diffuser nos prestations en direct. Nous avons vu quelques groupes le faire, alors pourquoi pas nous ! C’était un peu bizarre les premières fois, mais c’est maintenant devenu normal. Nous avons eu la chance d’avoir été très soutenus chaque semaine, et nous avons atteint plus de 100.000 streams dans le monde entier. De plus, cela nous offre un concert chaque semaine, ce qui est plutôt cool.
– Parlons maintenant du très bon « We Fly Free », un premier album qui semble bien porter son nom. Il sort après deux singles qui vous ont valu de belles louanges. J’imagine que cette confiance acquise doit vous porter aujourd’hui ?
Grace – Ouais, nous étions très nerveux quand nous avons sorti l’album, parce que c’était la première fois. Nous ne savions pas à quoi nous attendre par rapport aux critiques, mais nous espérions vraiment que les gens l’aimeraient. Nous avons été extrêmement chanceux que Planet Rock et BBC Radio 2 aient joué quelques-unes de nos chansons, ainsi que de nombreuses émissions de radio sur Internet.
– WHEN RIVERS MEET distille un Blues Rock aussi énergique que sensible. Lorsque vous composez vos morceaux, comment est-ce que vous vous répartissez les rôles, notamment vocalement ? Vous composez ensemble ?
Aaron – Les idées viennent vraiment de partout. Cela peut être d’un riff de guitare, une voix ou des paroles et ensuite on commence à travailler dessus. Puis, nous nous séparons dans différentes pièces. Grace continue à travailler sur la musique et je travaille sur les paroles. Et nous nous remettons ensemble pour travailler sur la chanson. Si nous l’aimons, on continue à travailler dessus, mais si on ne l’aime pas, on la jette et on passe à la suivante. Nous sommes impitoyables là-dessus, c’est notre façon de faire. Et il a fallu beaucoup de temps pour arriver à cette approche, mais c’est la formule qui fonctionne le mieux pour nous.
– Il y a beaucoup de slide, de la mandoline et même du violon sur l’album, ce qui offre une grande diversité à l’album. Etonnamment, on retrouve presqu’autant d’influences anglaises que du Blues de Chicago et même quelques sonorités Southern Rock. C’est un mélange plutôt détonnant !
Grace – Oui, nous avons beaucoup d’influences musicales que nous voulons exploiter quand nous écrivons. Aaron a grandi avec le Rock’n’Roll de son père et la musique des années 70 de sa mère. D’une manière ou d’une autre, il a trouvé lui-même le Blues et le Classic Rock quand il était jeune. Ses premiers CD étaient « Boom Boom » de John Lee Hooker et « A Real Live One » d’Iron Maiden. C’est cette ouverture au monde de la musique qui nous a massivement impacté en tant que couple. J’écoutais plus Dusty Springfield et les autres grands chanteurs de Soul avant de rencontrer Aaron. Ce doit être le destin que nous nous soyons rencontrés dans le pub rock préféré d’Aaron et que la première conversation que nous ayons eue porte sur la musique. Et Elvis passait dans le Juke Box…
– A travers toute cette incandescence qui traverse « We Fly Free », on note également un son très vintage présent sur tout l’album. C’est une façon de rendre votre Blues intemporel ?
Aaron – Nous étions très conscients du son que nous voulions. L’ambiance vintage très live du Classic Rock et du Blues était quelque chose que nous recherchions. Nous sommes de grands fans de Led Zeppelin, Bad Company, Free, Guns N’Roses, Nirvana etc., et aussi des grands maîtres du blues comme John Lee Hooker, Muddy Waters, Robert Johnson, Bonnie Raitt et beaucoup d’autres. Le processus d’enregistrement qui était présent à l’époque de ces grands musiciens était quelque chose que nous voulions. Cela donne une telle ambiance live, sans fioriture et qui dégage une énergie pure, ce qui était très important pour nous.
– Enfin, vous évoluez en duo et ça vous va très bien. Est-ce que l’idée d’étoffer votre line-up vous a déjà effleuré ?
Grace – Nous serons toujours un duo dans l’âme. Mais nous sommes actuellement en train de former un groupe pour la suite avec une basse, une batterie et un orgue Hammond. Cela ne veut pas dire que nous ne sortirons pas encore en duo de temps en temps si l’occasion se présente, mais notre objectif est de vraiment faire un bon spectacle et avoir un groupe derrière nous va nous permettre vraiment de le faire, afin aussi de recréer le son de l’album.
Le très bon premier album éponyme de WHEN RIVERS MEET est disponible sur le site du groupe : www.whenriversmeet.co.uk
Malgré la pandémie et la distance, le projet mené par le duo Celia Woodsmith et Chris Hersch, SAY DARLING, a vu le jour grâce à une ténacité de chaque instant. Le quintet américain sort son premier album, « Before & After », qui se déguste comme une gourmandise Rock un brin vintage, Blues et Americana.
SAY DARLING
« Before & After »
(Independant)
C’est une belle bouffée d’oxygène et un album apaisant et entraînant que propose SAY DARLING. Et ce savoureux mélange de Blues, d’Americana et de Rock vintage est le fruit de la rencontre entre Celia Woodsmith (Della Mae) et Chris Hersch (ex-Girls Guns & Glory). Né après un concert intimiste en 2016, le duo s’est depuis étoffé et s’est constitué un beau répertoire avec « Before & After ».
Entouré de Scott Coulter (orgue), Paul Chase (basse) et Jared Seabrook (batterie), les guitaristes guident le groupe sur des textes de l’excellente songwriter qu’est Celia Woodsmith. Avec quelques réminiscences Bluegrass et Country, SAY DARLING a su s’inventer un registre alternatif, sorte d’intermédiaire lumineux à la croisée des chemins.
« Before & After » est aussi la conséquence artistique des effets de la pandémie. Avec une première partie positive et légère enregistrée avant la crise (« Turn It On », « Cat Call »), c’est Celia Woodsmith qui a composé les quatre derniers morceaux en raison de la distance séparant les musiciens. Et le résultat est très concluant (« Harvey Blaine », « These Songs », « Isolation »). SAY DARLING a affronté les événements et il en ressort de vrais petits bijoux.
Producteur reconnu dans le milieu du Stoner Rock et au-delà, le multi-instrumentiste TONY REED a mis entre parenthèse ses groupes Mos Generator et Big Scenic Nowhere pour sortir il ya quelques mois son premier album solo. Acoustique, très épuré et touchant, le compositeur américain a livré un « Funeral Suit » étonnant, sincère et très personnel. Rencontre avec ce monument de Seattle.
– Il y a quelques mois, tu as sorti « Funeral Suit » dans un registre où on ne t’attendait pas forcément. Quel regard portes-tu sur ce premier album solo avec un peu de recul ?
Au cours des dernières années, on m’a demandé de faire un album acoustique à plusieurs reprises. Certaines des chansons de « Funeral Suit » ont été écrites il y a plus de cinq ans. C’est un style dans lequel je suis aussi à l’aise que dans du Rock lourd et, au niveau des paroles, il ne s’éloigne pas trop du contenu des trois derniers albums de Mos Generator. La grande différence ici, c’est que les voix et les paroles sont présentées dans un cadre sans grosses guitares, ni de section rythmique agressive.
– Malgré de multiples productions, on te connait surtout en tant que leader de Mos Generator et plus récemment avec Big Scenic Nowhere. Qu’est-ce qui t’a poussé à réaliser un album Folk et presqu’Americana ? C’est un projet que tu mûris depuis longtemps ?
En fait, chaque chanson a été enregistrée telle qu’elle à l’exception de deux chansons initialement interprétées par Mos Generator. Ce sont presque toutes des démos. Je trouve que dans certains styles de musique, si tu passes trop de temps à améliorer la performance ou les arrangements, tu perds l’énergie et le sentiment de départ. Sur la plupart de ces chansons, j’ai enregistré la guitare très rapidement, puis j’ai enregistré les voix au moment où je les écrivais. Il y a beaucoup d’erreurs sur l’album, mais je ne pense pas que je changerai quoi que ce soit. Cela donne vraiment aux chansons une sensation différente.
– « Funeral Suit » est un album assez sombre et intimiste, presqu’introspectif. C’est la situation due à la pandémie qui a guidé ce choix, ou c’est quelque chose de plus profond ? Et il y aussi ce changement radical de style…
Toutes ces chansons ont été achevées avant la pandémie. Si je me souviens bien, les derniers enregistrements de l’album ont été faits en novembre 2019. Tu as raison de dire que c’est un album intime et introspectif. Je n’ai jamais été aussi transparent dans mon écriture. Au cours des dernières années, j’ai jeté un coup d’œil sur les choses que je n’aime pas chez moi et les choses que j’ai faites et qui ont blessé les personnes que j’aime. De nombreux textes de Mos Generator reflètent également ce type d’auto-analyse. Entre « Funeral Suit » et l’album de Mos Generator « Shadowlands », je pense avoir exorcisé ces sentiments et les avoir remplacé par une vision positive de l’avenir.
La mort de mon père en 2019 a également joué un grand rôle dans la création de cet album. « Funeral Suit », la chanson, parle de son décès et de la façon dont cela affectera le reste de ma vie. Il s’agit aussi des êtres chers qui sont toujours là et qu’ils peuvent partir à tout moment. Alors, chérissez cette vie que vous avez avec eux. J’ai l’impression que mon père comprendrait tous ces sujets sombres sur lesquels je chante, s’il pouvait écouter l’album. Je l’aime beaucoup et je peux honnêtement dire que bon nombre de mes propres défauts de caractère sont ceux que je pouvais voir en lui. Il aurait compris cet album. Il était un grand fan de mon travail et m’appelait régulièrement pour me le dire. Je porte ces mots partout avec moi.
En ce qui concerne le style de musique, j’écris et j’enregistre de la musique acoustique depuis plus de 30 ans. Dans mes archives personnelles, il y a des centaines de chansons que j’ai enregistrées dans de nombreux styles. Certaines ont été publiées ou rééditées au fil des ans, et il pourrait y en avoir d’autres dans un proche avenir. En ce moment, j’ai cinq projets et groupes actifs qui écrivent et enregistrent. Le seul avec des horaires de répétition réguliers est Hot Spring Water. Cela ressemble beaucoup au Rock Country du début des années 70 en Californie du Sud. C’est une sorte de mix Country alternative et sombre. C’est un groupe formidable et c’est très sympa à jouer sur scène.
– Sur cet album, tu es seul aux commandes. « Funeral Suit » est un disque que tu tenais toi-même à mener de bout en bout ?
Je suis un maniaque du contrôle donc, pour moi, ce n’est pas si différent que pour d’autres disques. Je gagne ma vie en tant qu’ingénieur du son et producteur depuis mes vingt ans environ, ce qui me permet également d’avoir le contrôle sur mes chansons. Au fil des ans, j’ai sorti pas mal de disques où je joue de tous les instruments. Cela vient vraiment du fait que je ne suis pas une personne très sociale et que je passe la plupart de mon temps à côté d’un enregistreur avec toute sorte d’instrument de musique à la main. Et j’ai eu la chance de pouvoir en faire l’œuvre de ma vie.
– En plus de cet album très touchant, Il y a également eu « Lavender Blues » avec Big Scenic Nowhere cette année. Finalement, elle aura été assez riche pour toi. Doit-on s’attendre maintenant à un nouvel album de Mos Generator en 2021 ?
Bob (Balch, également guitariste de Fu Manchu) et moi avons une excellente relation musicale. Nous sommes tous les deux mélomanes et essayons de jouer et d’apprendre sans cesse. Big Scenic Nowhere est génial, parce que j’arrive à saisir de longues jams et à les rendre très structurées en studio. C’est un processus que je connais, mais que je n’ai jamais fait avec autant d’intensité. C’est vraiment un défi amusant. En ce qui concerne Mos Generator, j’ai passé l’année dernière à essayer de trouver des morceaux pour maintenir la présence du groupe auprès du public. Actuellement, je suis très heureux de travailler sur de nouveaux morceaux. Le problème est que nous ne vivons pas les uns à côté des autres. Jono (batterie) habite à 3.500 kilomètres de Sean et moi. Et en ce moment, il est très difficile de se réunir et de travailler sur de nouvelles compos. Mais nous prévoyons au moins d’écrire et d’enregistrer un nouvel album (peut-être un double) d’ici la fin de l’année. C’est notre objectif.
Pour son premier album éponyme, THÉO CHARAF sort des sentiers battus en livrant dix très bons morceaux entre Folk, Blues et Americana. Avec un art très personnel du storytelling, le songwriter s’accompagne à la guitare acoustique sur une production élégante et éthérée. Le musicien français peut aller se frotter à la scène américaine sans crainte.
Ce premier album du Lyonnais THÉO CHARAF est la vraie belle surprise de ce début d’année en matière de Folk. Eponyme, l’opus est aussi épuré qu’il est abouti. Sans fioriture et soigneusement arrangé, il nous emmène en voyage dans les grands espaces américains avec un large et généreux détour par le delta du Mississippi. Et à la manière des mythiques folksingers, le musicien déroule des morceaux très bien ficelés.
Le Français s’est forgé un style très personnel assez rare dans l’hexagone. Sa Folk aux accents bluesy prend un relief saisissant grâce à une production très brute. Et la profondeur de la voix de THÉO CHARAF prend toute son ampleur à travers une belle diversité où il joue sur différentes intonations et brille complètement sur « Oh Sister », où il est doublé et accompagné par une voix féminine qui apporte beaucoup d’élégance au morceau.
Folk pour l’essentiel, le songwriter traverse évidemment des contrées Americana (« Forward », In Vain », » Waiting Around To Die ») avec un sens du storytelling que l’on retrouve aussi sur « Vampire » plus Folk. Avec beaucoup d’émotion, THÉO CHARAF se fait plus bluesy sur « Going Down » et « Devil Got My Woman ». Et ce n’est qu’en fin d’album qu’il branche sa guitare pour le très bon « Hard Time Killing Floor Blues ». Une vraie réussite.
Malgré une discographie impressionnante et une réputation qui le précède très largement, TONY REED, leader de Mos Generator entre autre, parvient encore à surprendre, comme avec ce premier album solo, « Funeral Suit », délicat et attachant.
TONY REED
« Funeral Suit »
(Ripple Music)
Multi-instrumentiste chevronné et consacré, en plus d’être un producteur génial, TONY REED est aussi reconnu à travers les très nombreux projets musicaux qu’il a conduit (encore très récemment avec Big Scenic Nowhere). Leader du trio Heavy Rock Mos Generator, c’est en solo qu’il se présente cette fois et sous son nom.
Faisant une petite entorse à son registre de prédilection, c’est seul aux commandes que le musicien de Seattle présente « Funeral Suit », son premier album solo. Et avec sa guitare et son piano (et quelques autres instruments plus discrets), TONY REED se livre comme rarement à travers huit morceaux introspectifs, très personnels et touchants.
Dans un registre Folk Rock très Americana, le songwriter dévoile une facette qu’on ne lui connaissait pas. Délicat, légèrement progressif et toujours aussi riche et assez complexe, « Funeral Suit » est aussi immersif que varié et même émouvant sur certains passages. Décidemment, TONY REED est un touche-à-tout de génie et vient encore de le démontrer.
La singularité du Blues de FOLSOM vient certainement de la cohésion et de la complicité à l’œuvre entre les musiciens. Très Southern dans l’esprit, « Bonzaï » fait autant de pousses dans le Rock que dans l’Americana avec une légèreté apparente, que le quatuor aime venir balayer à grands coups de riffs puissants et épais. Un Blues-Core à la française.
FOLSOM
« Bonzaï »
(Independant)
Une bonne odeur de souffre émane de ce nouvel EP de FOLSOM. Les Parisiens ont posé six titres très Southern, passant du Blues au Rock et du Funk à la Country avec la même envie. Un large panel qui fait du Heavy Blues du quatuor un savoureux et langoureux mélange très brut, impertinent, un brin déjanté voire irrévérencieux. Autant le dire tout de suite : un régal de bout en bout, et bien trop court.
Si le nom de FOLSOM renvoie inévitablement à Johnny Cash et son légendaire concert dans la prison de la ville, c’est aussi qu’on n’est si loin de l’esprit subversif de l’homme en noir. Très roots et soigné dans le son, le combo ouvre les festivités avec le fiévreux « Son Of A Gun » avant que le morceau-titre vienne tout bousculer d’un riff acéré et costaud. Le rythme s’accélère encore un peu plus tard avec le très bon « Free ».
Non sans humour, le quatuor livre un « Hot Dog » à température, très sudiste et épicé. Et alors qu’on s’attend à du musclé, FOLSDOM se fait funky sur « Get My Money »… enfin jusqu’au refrain qui vient dévaster la légèreté ambiante. Enfin, le bonus track, en quelque sorte, surgit avec le très Country et Americana « Covid 19 », joli pied de nez à cette époque trouble et triste. La classe !