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Kalamity Kills : an explosive momentum [Interview]

Après avoir laissé une belle empreinte sur la scène Hard Rock américaine dans les années 90 avec son groupe Guardian, affilié à la scène chrétienne du genre, Jamie Rowe a disparu des radars un moment, avant de revenir avec un disque Country-Rock il y a quelques années. Mais sa passion pour le Hard Rock ne l’a jamais quitté et c’est en compagnie de Jamey Perrenot et d’un groupe complet qu’il fait aujourd’hui un retour explosif avec le premier album éponyme de KALAMITY KILLS. Cette fois, le frontman porte sa foi dans un Alternative Metal/Rock décapant entouré d’un groupe chevronné et de guests de renom. Entretien avec un artiste au regard lucide et déterminé.

– En préparant l’interview, je me suis replongé dans la discographie de Guardian et l’une des choses qui m’a étonné est que ta voix n’a pas bougé, s’est même consolidé et à gagner aussi en variations. Comment l’expliques-tu et cela te demande-t-il aussi un entretien particulier ?

Merci beaucoup ! Je ne peux vraiment pas expliquer pourquoi, mais j’ai fait de mon mieux pour préserver ce don que Dieu m’a fait. Je suis un peu plus âgé maintenant, donc ça peut être difficile de chanter les morceaux les plus aigus que j’ai enregistrés à 20 ans, mais j’y arrive bien. J’ai aussi récemment découvert l’impact de l’alimentation sur ma voix. Quand j’enregistre ou que je joue, j’essaie de jeûner avant, car ça semble réduire l’inflammation de mes cordes vocales.

– Pour rester un instant sur Guardian qui n’aura duré que le temps d’une belle décennie, ne nourris-tu pas quelques regrets, car c’est un groupe qui avait un potentiel énorme à l’époque ?

Non, je n’ai vraiment aucun regret. On a eu une belle carrière et on a encore aujourd’hui une base de fans fidèles. On était un groupe chrétien, mais on a toujours voulu être un groupe de Rock’n’Roll authentique. La musique était importante pour nous, tout comme le message. J’aurais parfois aimé qu’on ait plus de succès auprès du grand public, notamment avec les deux sorties chez  Sony, « Fire and Love » et « Miracle Mile », mais je ne peux pas me plaindre. On a parlé de se reformer pour enregistrer quelques nouveaux morceaux pour nos fans. Juste pour leur rendre la pareille. Mais je suis satisfait aujourd’hui créativement de KALAMITY KILLS.

– Ensuite, tu as participé à plusieurs projets jusqu’à sortir « This Is Home » en solo en 2019. Et il s’agit d’un album de Country Music. Certains ont du être surpris, non ? Pourquoi avoir pris ce virage surprenant par rapport à ton passé musical ?

Ah ! (Sourires) Oui, je me suis penché sur la Country pendant environ quatre ans. La Country moderne reprend beaucoup d’éléments du Hard Rock des années 80 que j’aimais. J’ai décidé de les intégrer aux chansons que j’écrivais et j’ai fait un album de Rock influencé par la Country. Je tiens également à préciser que j’avais pratiquement arrêté de faire de la musique, hormis l’écriture de quelques chansons à la maison, avant d’avoir l’occasion de faire cet album. C’était un bon départ pour moi, mais ma passion ultime, c’est le Hard Rock. Alors je suis revenu dans cette direction. Je dois aussi dire que c’est le fait d’avoir vu un clip de Rammstein au festival ‘Wacken Open Air’, qui m’a remis sur la voie. Je trouve que ce groupe fait une musique incroyable. Cela dit, je suis fier de « This Is Home », mais il est sorti en pleine pandémie mondiale, donc il n’a jamais vraiment eu l’occasion d’être entendu. Les gens avaient des préoccupations bien plus importantes.

– KALAMITY KILLS est aussi un nouveau virage, mais dans le sens inverse, puisqu’on te retrouve dans un registre plus familier. Tu avais besoin de renouer avec le Hard Rock et un Alternative Metal plus actuel ?

Comme je te le disais, c’est le fait de redécouvrir des groupes comme Rammstein, Rob Zombie, Disturbed et d’autres qui m’a redonné envie de faire du Hard Rock. J’ai tendance à écrire ce que je ressens et les chansons sont venues plus naturellement dans cette direction. Je pense que je maîtrise bien ce style et c’est aussi ce que j’aime écouter. J’ai une voix rauque qui ne demande qu’à se diffuser dans des chansons Rock.

– Depuis East Nashville, tu as donc fondé KALAMITY KILLS avec le guitariste et producteur Jamey Perrenot, qui a travaillé avec de grands noms de la Country Music surtout. Le groupe a beaucoup de caractère et montre beaucoup de force et d’authenticité. Quel était le projet initial entre vous deux ?

Jamey et moi nous sommes rencontrés lors d’un concert de Guardian en Argentine en 2007. On s’est bien entendus et on est devenu de bons amis. Il a même rejoint le groupe pour notre dernier album, « Almost Home ». On a également une belle alchimie musicale. Nous avions lancé un projet intitulé « The Lost Days Of Summer », mais on l’a laissé tomber, car je venais de me marier et ma vie était belle sans musique. J’étais aussi un peu découragé par le monde de la musique à l’époque. Mais comme tu peux le constater, je n’arrive pas à m’en défaire. Jamey a joué avec des pointures de la Country, mais c’est un disciple de Van Halen dans l’âme. L’authenticité est importante pour nous. Faire autre chose que ce qu’on a envie de faire à ce stade de notre vie n’a vraiment aucun sens. Qu’on nous aime ou qu’on nous déteste, c’est toujours ‘nous’.

– D’ailleurs c’est très surprenant, compte tenu de ta carrière, que tu aies effectué une campagne de financement participatif, via Kickstarter. Est-ce une question de méfiance vis-à-vis de l’industrie musicale actuelle à laquelle tu n’accordes peut-être plus ta confiance ? Et peut-être aussi un désir de totale liberté sur ta musique…

Je déteste l’industrie musicale à bien des égards, notamment ces derniers temps. Tant de supercheries, des faux streams aux faux abonnés… Au lieu de chercher et de développer des talents, elle a tendance à dénicher ceux qui font déjà un gros chiffre d’affaires sur TikTok et à les soutenir. C’est pourquoi on voit peu d’artistes plus anciens être signés. Kickstarter a été formidable : les gens disaient en gros : « On n’a pas entendu votre musique, mais on croit suffisamment en vous pour tenter notre chance ». Ces gens étaient notre maison de disques ! Jamey et moi avons créé PERO Recordings, notre propre label. Notre objectif est de trouver un bon partenaire de distribution et de marketing. Mais nous avons réussi à aller directement vers les gens… comme en témoigne d’ailleurs notre conversation ! (Sourires)

– Avant d’établir le line-up actuel, des musiciens de renom issus de Korn, 3 Doors Down, LA Guns, Conquer Divine et Underoath t’ont prêté main forte pour l’enregistrement. C’est un beau casting et un soutien incroyable. C’est aussi ce qui a permis à l’album de voir le jour plus facilement ?

C’était génial d’avoir des amis, nouveaux et anciens, qui participent à l’album et apportent leur talent. C’était aussi une façon de se démarquer dans un monde musical saturé. Nous avons fait appel à Ray Luzier sur de nombreux morceaux et il est devenu un proche du groupe. J’adore voir ses stories sur Instagram, où il voyage à travers le monde avec Korn en portant d’ailleurs souvent des t-shirts de KALAMITY KILLS sur ses photos. Aaron d’Underoath est quelqu’un que j’ai toujours admiré et le faire participer à une chanson touchante comme « Starry Skies (988) » était spécial, car son implication a permis à davantage de gens de comprendre le message de prévention du suicide. C’est quelque chose d’important pour nous tous. La musique de KALAMITY KILLS sera toujours celle de Perrenot et moi, mais si nous pouvons faire appel à des talents extérieurs au groupe pour la renforcer, nous sommes tous partants !

– Si l’album est brut et puissant, il contient aussi de nombreux éléments électroniques. Ils prennent d’ailleurs parfois beaucoup de place, mais les guitares viennent toujours empêcher la bascule. Ces arrangements assez synthétiques font-ils aussi partie intégrante de KALAMITY KILLS, même si le Rock reste la dominante ?

Personnellement, j’adore la programmation dans le Hard Rock… Les accents électroniques et indus seront toujours présents dans notre musique. Nous sommes avant tout un groupe de guitare, mais nous apprécions la dynamique que ces éléments apportent à nos chansons.

– Ce nouvel album est massif, incisif et surtout il s’inscrit dans un registre résolument moderne dans sa production comme dans l’écriture. Et au regard de tes dernières années musicales, on peut même le percevoir comme un nouveau départ. Est-ce aussi comme cela que tu le vois et l’envisages ?

Oui, c’est vraiment un nouveau départ. C’est un groupe vraiment libre et authentique, qui n’a pas beaucoup de règles à respecter, voire aucune. On veut juste sortir notre musique et trouver les gens qui l’apprécieront. C’est vraiment frais et très excitant. C’est pour cette raison que je n’ai pas utilisé Guardian comme élément d’accroche pour les médias, par exemple. J’ai laissé le groupe vivre sa propre vie. Et jusqu’ici, tout va bien ! (Sourires)

– Enfin, depuis Guardian, tu es affilié à la scène Metal/Rock chrétienne. As-tu toujours le sentiment d’en faire partie, car des chansons comme « Hellfire Honey » et « Sinners Welcome » pourraient être perçues avec un peu d’ambiguïté par certains ?

Je crois inconditionnellement en Christ. Mais d’autres personnes impliquées dans le groupe ont aussi leurs propres croyances. Même si j’ai passé une grande partie de ma vie dans ce milieu, je n’aime pas l’idée de ‘musique chrétienne’ de nos jours… Soyez juste honnête dans vos propos et appelez ça tout simplement de la musique. Comme j’ai la foi, cela se verra probablement d’une manière ou d’une autre, car cela fait partie de moi et de ma personnalité. Mais encore une fois, je veux juste faire de la musique et pas aller prêcher auprès de qui que ce soit.

L’album éponyme de KALAMITY KILLS est disponible sur le label du groupe, PERO Recordings, et toutes les plateformes.

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Hard US Hard'n Heavy Sleaze

L.A. Guns : wild cat

Indémodable et toujours aussi fringuant, L.A. GUNS reste ce combo attachant, parfois surprenant, et bondissant souvent là où on ne l’attend pas. En quatre décennies d’une carrière sinueuse et improbable à l’occasion, il reste cette formidable machine à riffs, aux mélodies intemporelles et avec cette manière toute personnelle de faire des disques avec une déconcertante facilité. Une fois encore, l’expérience et l’inspiration brillent sur ce « Leopard Skin », dont on n’est pas près de se lasser.      

L.A. GUNS

« Leopard Skin »

(Cleopatra Records)

Huit ans après l’heureux rabibochage entre le guitariste Tracii Guns et son frontman Phil Lewis, L.A. GUNS fait toujours vibrer son Sleaze Rock, qui respire le Sunset Strip à plein poumon, là où d’autres ont depuis longtemps déposé les armes. Et comme pour mieux célébrer cette incroyable longévité, notre infatigable quintet souffle cette année ses 40 bougies. D’ailleurs, à l’écoute de « Leopard Skin », on peine à croire que les Américains soient encore capables de livrer des albums d’une telle fraîcheur… le quinzième en l’occurrence et sûrement pas le dernier.

Bardé de riffs affûtés comme s’il en pleuvait, L.A. GUNS n’a rien perdu de son mordant et se fend même d’un opus parfaitement ancré dans son temps, à mille lieux de toute nostalgie, et qui aurait même pu faire rougir certaines formations du temps de la splendeur de la Cité des Anges. Increvables et créatifs, nos vétérans paraissent sortir tout droit d’une cure de jouvence et vont carrément jusqu’à redonner foi en un style qui s’effrite au point de devenir aujourd’hui presqu’invisible. « Leopard Sin » transpire le Rock’n’Roll par tous les pores et devient vite addictif.

Racé sur « Taste It », plus classique sur « Hit And Run », presque champêtre sur « Runaway Train », fusionnel sur « Lucky Motherfucker », bluesy sur « The Grinder » ou grinçant sur « I’m Not Your Candyman », L.A. GUNS sort l’artillerie lourde et se montre largement à la hauteur de sa légende. Entre refrains entêtants et solos incandescents, les Californiens bénéficient de surcroît d’une production puissante et limpide, qui laisse exploser leur panache et une énergie toujours aussi présente. Direct et efficace, le groupe a un sens inné de ce Hard Rock débridé qui devient si rare.  

Retrouvez les chroniques des deux albums précédents :

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Mick Mars : one-man-crew

Histoire d’être raccord, MICK MARS aurait pu patienter quelques jours pour sortir son premier effort solo. Plus sérieusement, voici enfin le très attendu « The Other Side Of Mars », qui marque les débuts de l’aventure en solidaire de l’ex-Mötley Crüe. Enfin, pas si seul que ça, puisque notre emblématique faiseur de riffs s’est entouré d’une équipe assez restreinte, mais terriblement efficace. Très moderne dans le son, les morceaux oscillent entre Hard et Heavy et offrent une belle diversité.

MICK MARS

« The Other Side of Mars »

(1313, LLC/MRI)

A priori l’ambiance glaciale et la bataille judicaire en cours depuis deux ans, suite à son départ pas complètement volontaire de Mötley Crüe, n’ont pas eu raison des velléités artistiques du guitariste. A l’œuvre plus de quatre décennies au sein du gang de Los Angeles, c’est un aspect de lui assez méconnu que présente MICK MARS sur son premier album solo, loin du Glam qui l’a accompagné tant d’années. Sorti sur son propre label et avec son ami Michael Wagener aux manettes, « The Other Side Of Mars » est aussi étonnant que sombre. L’homme en noir est fidèle à lui-même.

Avant même l’écoute, les titres des morceaux parlent d’eux-mêmes : ça sent la revanche, voire la vengeance. Assez discret par rapport à ses anciens camarades, l’Américain annonce donc un opus plus personnel et forcément assez différent de ce que l’on connait de lui. Pour l’épauler, MICK MARS a co-écrit les morceaux avec Paul Taylor (claviers, ex-Winger), tandis que Ray Luzier (Korn) est derrière les fûts et Chris Collier à la basse, ainsi qu’au mix et son travail est d’ailleurs musclé et dynamique. Une production qui ne manque pas d’éclat.

Au chant, Jacob Bunton, frontman de L.A. Guns, interprète l’essentiel du disque à l’exception de « Undone » et « Killing Breed » par Brion Gamboa. Même si, fondamentalement, cela ne change pas grand-chose, cela n’aide pas non plus à l’unité et à la cohérence musicale de l’ensemble. Car, à vouloir tout explorer du Heavy, il n’en ressort rien de très identifiable. On découvre plusieurs facettes de MICK MARS, certes, mais rien de très probant malgré quelques moments forts (« Loyal To The Lie », « Ready To Roll », « Ain’t Going Back »). Loin d’être renversant.

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Hard Rock Hard US

Riley’s L.A. Guns : l’ultime ruade

C’est déjà le deuxième album posthume depuis le début de l’année et c’est tout sauf un exercice agréable, surtout lorsque l’on voit la qualité proposée. Véritable guerrier du Rock et grande figure du Hard US, le batteur Steve Riley nous a quitté cet automne, non sans nous laisser un superbe témoignage de son talent avec « The Dark Horse », un concentré explosif de ce que RILEY’S L.A. GUNS peut offrir de mieux. Voyons maintenant ce que nous réservera l’avenir du quatuor…

RILEY’S L.A. GUNS

« The Dark Horse »

(Golden Robot Records)

Décédé le 24 octobre dernier des suites d’une grave pneumonie, Steve Riley aurait eu 68 ans aujourd’hui même. L’ultime clin d’œil et preuve du grand respect de sa maison de disques, Golden Robot Records, est donc un bel hommage de sa part à ce grand musicien. Depuis septembre, RILEY’S L.A. GUNS avait sorti trois singles, le morceau-titre « The Dark Horse », « Rewind » et « Overdrive », laissant présager d’une très belle réalisation. Et ce deuxième opus coche toutes les cases. La formation de Los Angeles livre un Hard Rock classieux.

Pour mémoire, Steve Riley a été batteur de W.A.S.P. sur les monumentaux « The Last Command » (1985) et « Inside The Electric » (1986), avant de connaître le succès avec L.A. Guns dont il a contribué aux meilleurs albums. On connait la suite. C’est en 2020 que le RILEY’S L.A. GUNS sort « Renegades », un premier opus qui met tout le monde d’accord et siffle pour beaucoup, dont je suis, la fin de la récréation entre les deux combos californiens. Inventif et pêchu, Riley surnage dans cette petite guéguerre d’égo.

Entouré de Kurt Frohlich (guitare, chant), Scott Griffin (guitare) et Kelly Nickels (basse), le cogneur américain a dirigé la réalisation de « The Dark Horse » pour un résultat plus que convaincant. L’icône du Hard US de la côte ouest possédait un sens incroyable du Rock et du Hard, et c’est ce que l’on retrouve fidèlement ici (« Somebody Save Me », « The Truth », « Changing Lights », « Down Day Drag »). RILEY’S L.A. GUNS va laisser un manque terrible et un grand vide, alors qu’il était la nouvelle locomotive tant attendue à la Cité des Anges.

Photo : Mark Weiss
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Hard Rock Hard US

Russell/Guns : l’osmose

Tous deux témoins et acteurs d’une époque où Los Angeles était le phare mondial du Hard Rock, JACK RUSSELL, la voix de Great White, et TRACII GUNS, maître riffeur et grand soliste de LA Guns, se retrouvent dans ce ‘partenariat artistique’, comme annoncé par leur label qui en a d’ailleurs l’habitude, pour un premier très bon album. Forcément, l’entente entre deux musiciens de ce calibre évoluant sensiblement dans le même registre, ne pouvait que déboucher sur des titres accrocheurs, enlevés et aussi véloces que mélodiques. « Medusa » se présente comme un modèle du genre.

RUSSELL/GUNS

« Medusa »

(Frontiers Music)

Cela faisait déjà sept ans que JACK RUSSELL n’avait plus posé la voix sur un disque, précisément depuis « He Saw it Comin’ » avec son groupe Jack Russell’s Great White. Et il faut reconnaître que cette légende du Hard Rock californien manquait cruellement dans le paysage musical actuel. C’est avec un autre éminent représentant de la scène de Los Angeles qu’il fait son retour, et non des moindres : TRACII GUNS. Fort de 14 albums avec son groupe LA Guns, le guitariste compte aussi parmi les mythes du genre.

Alors oui, à la vue de la pochette de « Medusa », on fait tous un pas de recul, comme médusé, et c’est légitime car ce n’est pas très heureux. Cependant, il ne faut pas se fier aux apparences, car la rencontre entre le frontman et le six-cordiste donne lieu à un disque de Hard Rock inspiré, dynamique et interprété de main de maître. Vocalement, JACK RUSSELL offre une prestation digne de sa grande époque au sein de Great White. Quant à TRACII GUNS, son jeu est toujours aussi Rock’n Roll, basé des riffs implacables et des solos tout en feeling.

Pour autant, il ne faut pas s’attendre à une sorte d’album hybride qui serait un mix de Great White et de LA Guns. Certes, les deux hommes font ce qu’ils savent faire de mieux, c’est-à-dire un Hard Rock US qui prend ses racines dans les années 80 et 90, mais qu’ils ont intelligemment su mettre au goût du jour (« Next In Time », « Coming Down », « Where I Belong »). JACK RUSSELL et TRACII GUNS ont élaboré un style qui leur est propre dans une entité très personnelle (« Give Me The Night », « Medusa », « I Want You »). Rafraîchissant !

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Classic Hard Rock Hard 70's

Blackbird Angels : d’un battement d’aile

Accompagné d’amis ayant collaboré de près, de loin et même encore à son groupe LA Guns, Tracii Guns réalise enfin le disque de Rock, à forte teneur Hard Rock, qu’il semble avoir toujours souhaité. Avec un tel line-up, BLACKBIRD ANGELS se montre authentique, inspiré et très solide sur ce « Solsorte », qui fleure bon les 70’s dans sa démarche pourtant très actuelle et pêchue.

BLACKBIRD ANGELS

« Solsorte »

(Frontiers Music)

Cela fait une dizaine d’années que le guitariste Tracii Guns (LA Guns) et le chanteur et bassiste Todd Kerns (Slash, Heroes And Monsters) avaient dans un coin de la tête l’idée, et surtout l’envie, de faire un album ensemble. C’est chose faite avec la mise en orbite de BLACKBIRD ANGELS avec son très bon premier opus, « Solsorte ». Dans un Hard Rock très 70’s, les Américains se déploient dans des atmosphères légèrement vintage, où l’on retrouve aussi des ambiances Blues Rock et Rock US.

Et le duo a très bien su s’entourer avec Johnny Martin (LA Guns), Sam Bam Koltun (Dorothy, Faster Pussycat) et le multi-instrumentiste et producteur Adam Hamilton (George Lynch) à la batterie. Solidement armé, BLACKBIRD ANGELS s’est donc fait plaisir en composant un disque directement inspiré des premiers amours de ses membres à savoir Led Zeppelin, Bad Company ou Peter Frampton, le tout interprété et produit avec une touche véloce et très musclée. 

Le quintet ouvre les hostilités avec le très Rock’n’Roll « Shut Up (You Know I Love You) », qui vient tout de suite mettre les pendules à l’heure. Les riffs sont aiguisés, la rythmique puissante et le chant de Too Kerns est toujours aussi passionné. Tous aussi créatifs les uns que les autres, les membres de BLACKBIRD ANGELS font parler l’expérience et on peine même à trouver des défauts à « Solsorte », tant les Californiens déroulent (« Mine (All Mine) », « On And On, Over And Over », « Unbroken », « Worth The Wait », « Scream Bloody Murder »).

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Hard Rock Hard US Sleaze

L.A. Guns : un déluge de décibels

Depuis leur retour, Tracii Guns et Phil Lewis ne cessent de surprendre grâce à des albums où le duo, très bien soutenu par ailleurs, se réinvente en puisant dans un style qui paraît, à les écouter, tellement évident. « Black Diamonds » est autant le reflet de son époque que le témoignage de l’héritage laissé par la ville de Los Angeles à l’ensemble du Hard Rock, passé et à venir. Les fans de Rock très sleazy, de grosses guitares et de chant entêtant vont se régaler !  

L.A. GUNS

« Black Diamonds »

(Frontiers Music)

Depuis ses retrouvailles avec Phil Lewis en 2016, Tracii Guns est particulièrement prolifique. Après plusieurs démêlés judicaires, L.A. GUNS enchaine les albums et « Black Diamonds » est la quatrième réalisation du groupe depuis sa dernière reformation en date. Une chose est sûre, le guitariste et fondateur forme un duo explosif avec son frontman et s’offre une nouvelle jeunesse très créative et menée sur un rythme d’enfer.

Détenteur depuis la fin des années 80 d’un Hard US à la fois Glam et Heavy, L.A. GUNS poursuit son chaotique chemin sans se soucier du reste et en s’accrochant à un registre qui est un véritable style de vie. Sleazy et vigoureux, « Black Diamonds » s’inscrit dans la déjà longue discographie des Californiens avec, intact, l’éclat des premiers jours (« You Betray », « Babylon », « Shame », « Shattered Glass »).

Même s’il est un peu plus sombre que son prédécesseur, « Checkered Past », ce nouvel opus célèbre toujours ce fameux Rock’n’Roll ‘Champagne’ et irrévérencieux si caractéristique de la Cité des Anges. L.A. GUNS se nourrit intelligemment des formations majeures des dernières décennies et livre des morceaux très variés et enthousiasmants (« Diamonds », « Got It Wrong », « Like A Drug »). Fougueux et classieux !