Catégories
Power metal Thrash Metal

Syryn : sans concession

Avec son deuxième album, SYRYN lâche une petite bombe. Combinant Thrash, Heavy et Power Metal, les Canadiens n’y vont pas par quatre chemins et présentent des titres efficaces et musclés avec un sens de la mélodie très aiguisé. Porté par une frontwoman capable de toutes les émotions, « Heads Or Tails » est un album complet et affûté.

SYRYN

« Heads Or Tails »

(Independant)

Deux ans après son premier album, « Beyond The Depths », le groupe de Calgary a consolidé son style et se présente avec le solide « Heads Of Tails ». Entre Thrash, Power Metal et avec un léger soupçon symphonique, SYRYN navigue dans des eaux troubles d’où émane une puissance ravageuse. Le quintet y développe une thématique basée sur le voyage d’une sirène (forcément !) pour y dépeindre avec force les émotions de notre quotidien.

Menés par leur frontwoman Sloan Voxx, dont la performance est féroce et mélodique, les Canadiens maîtrisent de main de maître ce « Heads Or Tails » aux multiples ambiances, aux fulgurances parfois extrêmes et aux refrains accrocheurs. Les riffs et les solos des deux guitaristes de SYRYN multiplient les atmosphères avec autant de lumière que d’aspects sombres et ténébreux. Une dualité imparable.  

Intense et racé, le quintet accueille également la chanteuse Amanda Kiernan (ex-The Order Of Chaos, ex-into Eternity) sur « Succulus Queen » et Craig Carswell (Dorians Mirror, Court Of Cardinals) sur « Fistfull Of Daggers ». D’ailleurs sur ce dernier titre, la bassiste Lyxx Rose et le batteur Bryan Campbell sont d’une explosivité sans concession. SYRYN livre un deuxième opus en forme de tempête décibélique. 

Catégories
Viking Metal

Amon Amarth : the way to Valhalla

AMON AMARTH continue de parcourir les mythes et légendes nordiques avec le poing levé, le glaive tranchant et surtout un Viking Metal qui se réinvente quelque peu. « The Great Heathen Army » regorge de mélodies entêtantes, d’une énergie sauvage et d’une volonté guerrière. Les Suédois donnent l’assaut avec brutalité.

AMON AMARTH

« The Great Heathen Army »

(Metal Blade Records)

L’armée viking menée par le frontman Johan Hegg est en ordre de marche et ce douzième album d’AMON AMARTH s’inscrit dans la droite lignée de la discographie des Suédois. Avec un Death Metal mélodique qui penche clairement vers un Thrash souvent très Heavy, le quintet ne s’est pas pour autant endormi et « The Great Heathen Army » reste dans la configuration  ‘rouleau compresseur’ de ses prédécesseurs.

Massifs et racés, les riffs de Johan Söderberg et Olavi Mikkonen mènent la charge sur des morceaux sombres et épiques. Avec un style qui n’appartient qu’à lui, AMON AMARTH ne dévie pas de ses intentions premières et reste toujours aussi fédérateur porté par le chant profond et guttural de son leader (« Get In The Ring », « Dawn Of Norsemen »). Le groupe avance sur un rythme effréné avec une précision d’horloger.

Et « The Great Heathen Army » réserve encore quelques bonnes surprises, ce qui montre la faculté des Scandinaves à infuser du sang neuf dans son jeu, sans pour autant perdre de son identité. Atmosphérique sur « Skagul Rides With Me », quasi-orchestral sur « The Serpent’s Trail », AMON AMARTH s’aventure même dans des contrées Heavy Metal sur « Saxons And Vikings », hit imparable chanté en duo avec le grand Byff Byford de… Saxon ! Imposant !

Catégories
Thrash Metal

Toxik : retour en grâce

Alors que TOXIK avait fait très forte impression en émergeant sur la scène Thrash Metal américaine, côte Est, à la fin des années 80, le groupe avait splitté une première fois en 1992 avant de rater son come-back en 2007. Mais depuis 2013, on retrouve toute sa dynamique et sa force sur « Dis Morta », un troisième album racé et compact, en forme de renaissance.

TOXIK

« Dis Morta »

(Massacre Records)

Apparu en 1987 avec l’album « World Circus », puis « Think This » deux ans plus tard, TOXIK a ensuite disparu des radars pour refaire surface trois décennies après avec un simple EP, « Breaking Class ». Cependant, ces dernières années laissent penser que le quintet américain est bel et bien de retour et à en juger par l’écoute de « Dis Morta », il semble aussi inspiré qu’à ses débuts.

Basé dans l’état de New-York, il ne reste aujourd’hui que le guitariste et compositeur Josh Christian de la formation originelle. Il a pourtant réussi à garder intacts l’énergie et le son de TOXIK. Pour les textes, ils sont cette fois-ci écrits en collaboration avec Ron Iglesias, le frontman du combo qui lui doit d’ailleurs beaucoup vu l’incroyable diversité vocale proposée sur « Dis Morta ».

Très technique, percutant et avec un sens de la mélodie bien à lui, TOXIK est resté ce groupe original diffusant un Thrash Metal efficace et incisif (« Dis Morta », « The Radical », « Creating The Abyss », « Straight Razor », « Devil In The Mirror »). On ne peut regretter qu’une chose chez les Américains, c’est qu’ils n’aient pu livrer plus d’albums, car une telle créativité est assez rare dans le style.

Photo : Henk Brouwer
Catégories
Thrash Metal

Soulfly : tropical Metal

Comme à son habitude, Max Cavalera fait parler la poudre en invoquant les âmes ancestrales à grand renfort de riffs puissants et appuyés, tout en misant sur une efficacité sans faille et une maîtrise totale de son jeu. Avec « Totem », son douzième album, SOULFLY frappe toujours aussi fort en préservant un héritage musical inégalé.

SOULFLY

« Totem »

(Nuclear Blast)

Construit sur les bases des premiers Sepultura (du temps de leur vivant) et dans l’esprit de « Roots », ce douzième album de SOULFLY est une immersion dans une forêt ou une jungle profonde, épaisse et hostile. Toujours guidé par le grand Max Cavalera (guitare, chant), Mike Leon (basse) et du fiston Zyon à la batterie, le trio se passe une nouvelle fois du six-cordiste Marc Rizzo, mais a convié un musicien de session.

Avec « Totem », le Brésilien revient aux fondamentaux, à ce qui fait la force et l’originalité de SOULFLY depuis ses débuts en 1997. Le guitariste et frontman du trio s’inspire plus que jamais des pratiques spirituelles indigènes qui viennent planer dans un Metal d’une lourdeur incroyable entre Thrash et Heavy et dans cette démarche Old School qui a toujours animé le groupe.

Magistralement produit par Max et Arthur Rizk, « Totem » est un album frontal, d’une férocité et d’une rage puisée dans l’underground comme dans le Metal le plus moderne. Par ailleurs, les arrangements, notamment au niveau des guitares et de la voix, rendent ce nouvel opus très fouillé et nécessitant même plusieurs écoutes (« Spirit Animal », « Superstition », « Filth Upon Filth », « Ancestors », « Ecstasy Of Gold »). Immersif !

Catégories
Thrash Metal

Municipal Waste : crossover party

Cinq ans après le décapant « Slime And Punishment », les Américains de MUNICIPAL WASTE refont surface avec « Electrified Brain » qui, comme son nom l’indique, possède tous les ingrédients pour un bon retournement de cerveau dans les règles. Et malgré le temps qui passe, c’est toujours agréable de constater que le Thrash Crossover du quintet n’a pas pris une ride, ni bougé d’un iota.

MUNICIPAL WASTE

« Electrified Brain »

(Nuclear Blast)

Cela fait plus de 20 ans maintenant que le gang de Richmond, Virginie, propage son Thrash Crossover et avec « Electrified Brain », on ne peut pas dire qu’il ait levé le pied. Ce septième album des Américains est un concentré de Metal de 14 titres rassemblés sur 34 petites minutes. Autant dire que ce nouvel opus est féroce et intense. MUNICIPAL WASTE n’est pas là pour faire le pied de grue.

Le quintet se livre sur un rythme effréné à travers des morceaux racés et frontaux, et ce qui surprend avec « Electrified Brain », c’est que l’esprit ‘déconne’ qui caractérisait le combo semble avoir presque disparu. La Thrash party habituelle a perdu de son entrain et se fait désormais beaucoup plus sérieuse. Par ailleurs, c’est aussi l’occasion de découvrir MUNICIPAL WASTE sous un angle que l’on ne voyait que trop peu.

L’esprit Old School chevillé au corps, le groupe continue d’appliquer une recette gagnante, mêlant des passages très NWOBHM à des composantes carrément Hard-Core (« Ten Cent Beer Night », « Barreled Rage »). A travers un Crossover très efficace, MUNICIPAL WASTE avance façon rouleur-compresseur et en profite pour balancer quelques bonnes claques (« Last Crawl », « The Bite », « Crank The Heat »).

Catégories
France Groove Metal Thrash Metal

Heart Attack : tsunami groove [Interview]

Avec leur troisième album, les Français de HEART ATTACK viennent jeter un énorme pavé dans le monde du Thrash Metal hexagonal. D’une part, parce que « Negative Sun » se démarque du registre tel qu’on peut le concevoir, et d’autre part parce qu’il apporte un nouvel élan créatif au genre. Grâce à une production irréprochable, un groove constant et des accroches percutantes, le quatuor se retrouve en fer de lance d’une nouvelle vague, qui ose intégrer de nombreux éléments dans un style souvent figé. Son lead guitariste, Kris, nous parle de ce nouvel opus et de l’approche musicale globale du groupe.

Photo : Manuel Acqualeni

– Pour commencer, rappelons que HEART ATTACK sort son troisième album en un peu plus de 15 ans d’existence. Et « Negative Sun » sort chez Atomic Fire Records, ce qui n’est pas rien lorsque l’on voit le catalogue du label. Quelle a été votre première réaction lorsqu’il vous a approché ?

Au départ, on n’y a pas cru ! (Rires) En fait, on avait démarché plusieurs labels, car le nôtre cessait ses activités. Et on cherchait aussi à grossir. Et nous avons reçu un mail nous disant que Markus Staiger, le patron d’Atomic Fire Records, adorait le groupe et il voulait à tout prix nous signer ! On a commencé à discuter avec eux et on est tombé sur une équipe très sympa, très pro et avec beaucoup d’expérience. C’est vraiment un plaisir de bosser avec eux. C’est une bonne expérience et qualitativement, c’est un bond énorme pour nous. 

– Alors qu’aujourd’hui, on va vers de plus en plus d’autoproductions et que même certains groupes bien installés vont dans ce sens, vous intégrez un label reconnu et établi. Qu’est-ce que vous attendez concrètement d’une telle signature ?

Qu’il nous aide à faire grandir le groupe en termes de renommée, ainsi qu’au niveau de la reconnaissance et du crédit sur la scène Metal. Que cette signature nous permette aussi de tourner beaucoup plus, car c’est l’objectif premier. On veut rester sur cette pente ascendante avec HEART ATTACK, sur le plan national depuis une dizaine d’années déjà, et évoluer encore d’avantage.

– Avant de parler du contenu de l’album, j’aimerais que vous me parliez de cette intro, « Rituals ». Tout d’abord, c’est vrai qu’on ne voit plus beaucoup d’intros sur les albums et la vôtre dure quand même près de 2’30 (2’22 pour être précis). Qu’est-ce qu’elle signifie pour vous, déjà par sa longueur et ensuite par le fait qu’elle soit peut-être un peu en décalage avec la suite ? Et ne me dites pas que c’est pour pouvoir vous installer tranquillement sur scène !

C’est clair que là, on a vraiment le temps ! (Rires) D’ailleurs, je ne sais même pas si on commencera avec cette intro sur scène, car on a d’autres idées qu’on va travailler en résidence. Pour revenir à ta question, c’est vrai qu’on en avait déjà fait une sur l’album précédent (« The Resilience » – 2017 – Apathia Records – NDR) et on y est assez attaché. Cela dit, ça ne veut pas dire que sur le prochain, il y en aura une. Pour celle-ci, c’est un sample qu’on a entendu. C’est un chant mongol mixé avec un bulgare. On a voulu travaillé dessus et ce court instrumental est né. Et on l’a trouvé parfait pour l’intro de l’album.

Kris

 – A la première écoute de « Negative Sun », ce qui saute aux oreilles, c’est cette variété et cette richesse qui se dégage de votre Thrash Metal. On peut à la fois y trouver des aspects liés à la Bay Area, mais aussi à la scène allemande notamment. HEART ATTACK a parfaitement assimilé toutes ces influences. C’est un processus nécessaire pour aller de l’avant et proposer un style plus personnel ?

Absolument, et ça me fait très plaisir que tu dises ça ! On a essayé de proposer un album qui soit le plus riche possible, parce qu’on ne voulait se poser aucune limite en tant que musiciens, mais aussi en tant que fans de musique. On ne voulait pas se limiter à une étiquette Thrash. On peut retrouver sur l’album des influences symphoniques, Death, Black, progressives voire presque Pop/Rock. En fait, tout ce que l’on écoute s’y retrouve un peu. On a vraiment fait ce qu’on a voulu, sans aucune contrainte. D’ailleurs sur « Negative Sun », on a vraiment trouvé l’identité d’HEART ATTACK avec ce mélange de riffs et de mélodies multiples. C’est ce qui nous représente le mieux.

– L’autre force de l’album réside dans la puissance des riffs et le côté très mélodique et groove des morceaux. Il y a un vrai liant au sein-même des titres, qui semblent presque être composés comme des chansons. C’est aussi comme ça que vous l’avez entrepris ?

Oui, parce qu’on n’écoute pas seulement du Metal. On est ouvert à beaucoup de choses et la qualité prime toujours sur le genre. On se nourrit de tout ça pour faire des chansons. Le label nous a dit qu’on était un peu imprévisible, et ça nous fait très plaisir, parce qu’on ne sait pas ce qu’il peut se passer dans une chanson. On essaie toujours de surprendre l’auditeur.

– Par ailleurs, ce qui m’a aussi surpris (et dans le bon sens !), c’est cette attaque très Heavy et même Rock’n’Roll sur les solos, avec un côté très fédérateur et presqu’épique. L’objectif était de transmettre cet esprit des pionniers du genre en y insufflant une touche et même une approche très moderne ?  

J’ai justement développé cette attaque sur les solos, parce que je n’écoute pas uniquement du Metal. Je suis d’ailleurs celui qui en écoute le moins dans le groupe. Donc, je n’ai pas forcément un touché Metal. Mes références sont plutôt Steve Lukather, Pete Townsend ou Jimmy Page. C’est vrai que c’est plutôt Rock. Je suis fan des guitaristes un peu architectes et arrangeurs. J’aime bien construire mes solos comme une pièce de la chanson, tout en la servant, et sans dérouler des plans juste parce qu’il faut un solo à ce moment-là. C’est vrai que c’est un peu bâti à l’ancienne.  

– Même si vous y allez souvent très frontalement, HEART ATTACK prend aussi le temps de poser des atmosphères plus aériennes (comme sur « Negative Sun », par exemple) pour imposer un certain volume aux morceaux. On a finalement l’impression que vous vous nourrissez de beaucoup de choses. Le registre Thrash à lui seul paraît presqu’étroit pour vous. C’est le cas, ou c’est simplement votre vision d’une évolution naturelle du style ?

Personnellement, si tu me poses la question, je ne nous considère pas comme un groupe de Thrash. Il y a des influences, c’est certain. Mais, on n’est pas un pur groupe de Thrash. En revanche, sur nos premiers albums, on était dans un registre très Thrash avec beaucoup de riffs et moins d’arrangements. C’est petit à petit que nous avons intégré d’autres influences et sur « Negative Sun », c’est vraiment ce que nous avons fait. On est un groupe de Metal, voilà ! (Sourires)

– HEART ATTACK a aussi la particularité d’intégrer quelques claviers assez discrets d’ailleurs sur l’album, ce qui est quelque chose de rarissime dans le Thrash. Même si l’avis des puristes importe toujours très peu, ce n’est pas une option banale, loin de là. Là encore, on revient au volume et au relief de vos morceaux. C’est une sorte de soutien à la puissance affichée ?

Oui, c’est ça. C’est aussi une manière de rendre plus épique et plus majestueux certains passages, ou carrément appuyer les harmonies. Parfois, la guitare n’est pas forcément suffisante. On l’avait fait un peu sur « The Resilience » et cette fois, on a surtout suivi nos envies. Et on s’est vraiment éclaté !

– A propos de puissance, j’aimerais qu’on dise un mot de la production. Comment cela s’est-il passé ? Avec qui avez-vous travaillé, car le résultat rivalise tranquillement avec n’importe quelle production internationale… 

Ca fait très plaisir à entendre, parce que ça veut dire qu’on a bien bossé. Pour le premier album, nous avions tout fait tous seuls et à la maison. Sur le deuxième, on a été plus exigeant, mais ce n’était pas encore parfait. Et là, on savait vraiment ce qu’on voulait. On voulait un album qui sonne agressif, qui soit massif et qui ait aussi de la personnalité. Aujourd’hui, c’est vrai que beaucoup de productions vont un peu toujours dans le même sens. On a voulu se démarquer. « Negative Sun » a été enregistré et mixé par Sebastien Camhi au Artmusic Studio, et ça a vraiment été un travail à cinq. On a testé beaucoup de choses au niveau des guitares notamment. On est entré en studio début juin (2021) et on a terminé le mixage début août. On a vraiment bossé pendant un bon moment dessus ! 

– Enfin, vous n’y couperez pas : un petit mot sur la reprise de « Jesus He Knows Me » de Genesis en fin d’album. Sans aller jusqu’à dire que vous l’avez maltraitée, même si elle prend une bonne claque, vous en avez fait un morceau presque personnel, tout en gardant étonnamment la structure du morceau. C’est une sorte de récréation pour vous, une manière de vous rappeler quelques bons souvenirs, ou c’est le texte très cynique qui vous a inspiré ?  

Il y a un peu de tout ça. En fait, on sortait de l’enregistrement de l’album, qui est assez sombre, après une période difficile avec la pandémie. L’époque ne prêtait pas vraiment à rigoler et on a eu envie de faire un morceau plus léger et se faire plaisir. Et comme je suis fan de Genesis, j’ai proposé ce titre aux autres. On l’écoutait d’ailleurs déjà souvent en voiture et pour faire la fête. Tout le monde l’a validé et on a bossé dessus. On s’est vraiment éclaté, comme on peut le voir sur la vidéo, qui a été filmé au portable et qui accompagne le morceau. Ca a été une vraie respiration pendant l’enregistrement, même si nous l’avons vraiment fait sérieusement. On l’a fait sans prétention, ni calcul marketing. C’était vraiment pour rigoler ! On l’a recréé en faisant en sorte qu’il devienne le nôtre. Ca a beaucoup au plu au label, qui nous a proposé de le mettre en bonus sur l’album. On ne s’y attendait pas, car on l’avait fait au départ pour la déconne ! Et au final, ça fait plaisir à tout le monde !

L’album « Negative Sun » de HEART ATTACK est disponible depuis le 10 juin chez Atomic Fire Records, et on retrouvera le groupe sur la MainStage du Hellfest à Clisson le vendredi 17 juin en ouverture.

Catégories
Thrash Metal

Kreator : peace & love

Très attendu, et notamment en France puisqu’il s’agit du premier album de Frédéric Leclercq à la basse avec la légende allemande, « Hate Über Alles » montre toute l’étendue du savoir-faire des Thrashers germaniques. Le quatuor reste très acéré tout en proposant de belles lignes mélodiques portées par une technique sans faille et des ambiances Heavy Metal plus classiques bienvenues. Brillant, tout simplement.

KREATOR

« Hate Über Alles »

(Nuclear Blast Records)

Cinq ans après « Gods Of Violence », KREATOR vient remettre quelques pendules à l’heure, et c’est une très bonne chose. Toujours aussi affûté, le quatuor allemand, qui accueille dans ses rangs notre Frédéric Leclercq national à la basse, fait preuve d’une férocité incroyable et « Hate Über Alles » s’inscrit dans le haut de sa discographie. La légende du Thrash Metal européen n’est toujours pas à court d’arguments, très loin de là.

Produit par l’excellent Arthur Rizk, ce quinzième album studio déploie une force et une rage phénoménales. Mené par le monumental Mille Petrozza, dont le songwriting est d’une redoutable efficacité, KREATOR défie le temps et demeure l’incarnation incontestable du Thrash du vieux continent. Et les trois singles déjà présentés ne sont pas l’entame d’un grand disque (« Strongest Of The Strong », « Midnight Sun » et le morceau-titre).

Si les Allemands (et le Français !) savent où ils vont, ils n’en oublient pas pour autant d’où ils viennent. KREATOR fait une synthèse parfaite entre un Heavy Metal Old School et un Thrash racé et explosif (« Become Immortal », « Conquer And Destroy »). Les guitares sont cinglantes, la rythmique effrénée, le chant hargneux et les arrangements éclatants (« Killer Of Jesus », « Crush The Tyrants », « Dying Planet »). Magistral !

Catégories
Speed Metal Thrash Metal

The Damnnation : girl power

Pour leur premier album, les thrasheuses brésiliennes de THE DAMNNATION n’y sont pas allées de main morte. Arborant un Speed/Thrash légèrement Old School, « Way Of Perdition » est un belle surprise. Féroce et déterminé, le trio féminin s’en sort franchement bien dans un registre très maîtrisé.

THE DAMNNATION

« Way Of Perdition »

Soulseller Records

Originaire de São Paulo, le trio sort son premier album et il laisse plutôt une bonne impression. Composé de Renata Petrelli (guitare, chant), Aline Dutchi (basse, chant) et de Luana Diniz (batterie), THE DAMNNATION vient renforcer la scène Metal extrême féminine avec ce « Way Of Perdition » bien mené. Dans un registre au large spectre, les Brésiliennes livrent un opus convaincant.

Bercés par des influences Old School, les dix titres qui composent ce premier effort sont resserrés et compacts et s’étendent sur une grosse demi-heure. Bien produit, « Way Of Perdition » évolue dans un Speed/Thrash de la première époque et sur un chant essentiellement growlé et solide. Cependant, THE DAMNNATION propose une partition moderne et racée.

Depuis son premier EP, « Parasite » il y a deux ans, le combo a renforcé son répertoire et les musiciennes ont véritablement gagné en maturité. Accrocheurs et massifs, les nouveaux morceaux se basent sur une rythmique musclée et des riffs bien plus aiguisés (« Before The Drowling », « Into The Sun », « Slaves Of Society »). THE DAMNNATION offre un style percutant et enthousiaste.   

Catégories
Thrash Metal

[Going Faster] : Deceaded / Solitary

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti 

DECEADED – « The Sole Destroyer » – Wormholedeath Records

Ne vous fiez surtout pas à leur jeunesse : les quatre Polonais de DECEADED débordent littéralement d’énergie, mais aussi et surtout d’une étonnante maturité musicale. Si on leur donnerait le bon dieu sans confession, leur premier album est fougueux, même intrépide et définitivement sans complexe. Après s’être approprié le Thrash Metal de ses aînés, le combo a pris la liberté d’y insuffler un brin de nouveauté avec des éléments Groove, Nu et Alternative, histoire de rendre ce « The Sole Defender » très percutant et surtout vraiment convaincant. Dès son premier album, DECEADED se montre très créatif et la performance affichée ici laisse deviner qu’il va falloir compter sur cette jeunesse polonaise, maître de ses décibels et de ses riffs acérés. Une petite bombe !

SOLITARY – « XXV Live At Bloodstock » – Metalville Records

En montant sur scène le 11 août 2019 au festival Bloodstock Open Air en Angleterre, SOLITARY avait la ferme intention d’en découdre et de fêter le plus dignement et le plus férocement possible son 25ème anniversaire. Et comme en témoigne « XXV Live At Bloodstock », c’est très précisément ce qu’il s’est passé. Old School, le Thrash Metal des Britanniques n’a pourtant pas pris une ride et la puissance affichée continue d’alimenter l’adrénaline à l’œuvre depuis leurs débuts. Intense et explosif, le répertoire du quatuor ne manque pas de morceaux vigoureux que les fans semblent avoir beaucoup apprécié (« Trigger Point Atrocity », « Architects Of Shame », « Keep Your Enemies Closer », « Requiem »). SOLITARY se montre d’une efficacité redoutable et racé comme jamais.

Catégories
Thrash Metal

Crisix : Mosh en HD

Acéré, fulgurant et joyeux, CRISIX livre enfin un nouvel album, où il peut laisser exploser toute sa force et son envie de faire entrer ses fans dans un interminable mosh. Patron du Thrash Metal espagnol, le quintet de Barcelone se présente en « Full HD », façon déménageur. Une déflagration sonore et tout sourire !

CRISIX

« Full HD »

(Listenable Records)

Hyperactifs, les Catalans le sont à coup sûr. Depuis ses sessions « American Thrash » (2019) où le quintet rendait un hommage appuyé et très réussi à ses aînés, puis avec le très bon « EP Pizza » l’an dernier, CRISIX marque son territoire et il a tendance à très sérieusement s’agrandir. Et c’est une très bonne nouvelle tant le groupe apporte joie, fraîcheur et enthousiasme à la scène Thrash Metal européenne.

Avec le mosh élevé au rang de religion, le frontman Julián Baz et sa bande vont véritablement donner de la hauteur à leur carrière, basée jusqu’à présent sur d’incessants concerts donnés sans relâche. Inscrire sur disque l’incroyable énergie et la fougue qui se dégagent de CRISIX en live semblait être le dernier jalon à poser par les Espagnols pour asseoir définitivement leur belle réputation.

En révisant leurs classiques il y a trois ans, les thrashers sont défini et affiné leur style qui, s’il ne manque pas de folie, reste ancré dans un registre traditionnel, mais resserré pour plus d’efficacité (« Beast », « W.N.M. United » en version développée, « Extreme Fire Hazard », « Speak Your Truth »). Et enfin, CRISIX nous rappelle au bienveillant soleil de Barcelone avec « Macarena Mosh » et « Boc De Biterna ». Bouillonnant !

Retrouvez la chronique du dernier EP :