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Stoner/Desert

Acid Mammoth : c’est là que les Athéniens anéantirent !

Révélation du Doom grec avec « Under Acid Hoof », ACID MAMMOTH continue de creuser son épais sillon. Le quatuor a profité de l’atmosphère sombre et étrange du confinement pour s’enfoncer dans des profondeurs métalliques pour concevoir « Caravan », un nouveau périple où les rythmiques pachydermiques côtoient des solos étourdissants.

ACID MAMMOTH

« Caravan »

(Heavy Psych Sounds Records)

Depuis 2015, ACID MAMMOTH a entamé sa lourde marche à travers un Stoner Doom massif et assommant. Troisième étape pour le quatuor grec qui a conservé l’esprit et les codes de son précédent album dans le design de la pochette de « Caravan ». Et cette descente en rouge et noir dans les abysses musicaux semble vraiment inscrite dans les gènes du combo, qui présente son album le plus complet et abouti à ce jour. 

L’an dernier, « Under Acid Hoof » avait déjà révélé les qualités des Hellènes, confirmées sur le volume 2 des « Doom Sessions » de leur label aux côtés de 1782 un peu plus tard. Avec ce nouvel opus, les Babalis père et fils (guitares et chant), Dimosthenis Varikos (basse) et Marios Louvaris (batterie) imposent leur style avec force et conviction. ACID MAMMOTH fait rimer Metal hypnotique et Fuzz frénétique.

Si l’album démarre par un petit rire démoniaque et un morceau clairement Stoner Rock et mélodique (« Berserker »), le groupe retournent très vite dans un Doom caverneux sur des morceaux aussi massifs qu’épais (« Psychedelic Wasteland », « Ivory Towers »). Et ACID MAMMOTH continue son imposante mainmise sur le morceau-titre long de 11 minutes avant de porter le coup de grâce sur le diabolique « Black Dust ». On en redemande !

Bandcamp : http://acidmammoth.bandcamp.com/

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Rock Stoner/Desert

Fellowcraft : l’empreinte du Rock américain

Coincé comme tout le monde par la pandémie et après avoir sorti trois singles, FELLOWCRAFT présente enfin son troisième album. Sans détour, le Rock Alternatif aux aspects Metal et progressifs du quatuor est une belle bouffée d’oxygène, pleine d’émotion et de force.

FELLOWCRAFT

« This is Where You’ll Find Me »

(Independant)

Fondé en 2014 et après avoir évolué dans un Indie Rock un peu conventionnel, FELLOWCRAFT a réellement pris un tournant musical en 2019 avec les arrivées de Pablo Anton-Diaz (lead guitare) et de Zach Martin (batterie). Dès lors, le quatuor de Washington a changé de cap pour prendre une envergure plus imposante, compacte et dense, sans oublier de belles envolées progressives.

Toujours guidés par leur fondateur Jon Ryan MacDonald (guitare, chant), les Américains sortent en autoproduction un troisième album riche et homogène. D’ailleurs, la production puissante et colorée, signée par Tonio Ruiz (sa seconde) à qui l’on doit de très bons et majeurs albums de Rock mexicain, n’est pas étrangère à ce nouvel élan pris par FELLOWCRAFT. Et ça ne manque ni d’ambition, ni de percussion.

Très brut, « This is Where You’ll Find Me » reflète à la fois un Rock Alternatif américain rappelant Pearl jam ou Audioslave, mais la dimension progressive de l’album le rend plus original encore. Du très bon « Coyote and the Desert Rose » ou « Last Great Scotsman II » (essayez donc de vous enlever le refrain de la tête !), FELLOWCRAFT livre aussi des prises studio live très prenantes et authentiques. Une gourmandise.

Bandcamp : https://fellowcraft.bandcamp.com

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Extrême

Philm : avant-gardiste et instinctif

Psychédélique et vertigineuse, la musique de PHILM se balade entre plusieurs styles dans lesquels les Californiens excellent et affichent une grande maîtrise. Avant-gardiste et expérimental, son leader Gerry Nestler a su créer un univers étonnant où règne une liberté absolue. « Time Burner » est aussi inclassable que subtil.

PHILM

« Time Burner »

(Metalville Records)

C’est d’abord avec son groupe Civil Defiance que le génial multi-instrumentiste Gerry Nestler a fait son apparition sur la scène Metal américaine du côté de Los Angeles. Ce n’est qu’en 2010 qu’il fonde PHILM avec un certain Dave Lombardo derrière les fûts, qui partira assez vite chez Slayer. Devenu une référence de l’expérimental underground, c’est en trio que le musicien fait son retour.

Le leader et fondateur de PHILM n’aime pas être coincé dans un registre et c’est ce que l’on comprend vite à l’écoute de « Time Burner ». Metal, Stoner, Blues et même Jazz, ce nouvel album se veut avant-gardiste. Particulièrement libres dans l’interprétation, les Américains donneraient presque l’impression de faire une grosse jam, si l’ensemble n’était pas aussi bien ficelé et précis.

Après « Harmonic » et « Fire From The Evening Sun », PHILM livre un troisième album dans une atmosphère sombre et mélancolique d’où émane aussi une grande colère. L’incroyable complicité entre les trois musiciens est évidente, et Gerry Nestler a composé des morceaux d’une rare profondeur (« Cries Of The Century », « 1942 », « Spanish Flowers » et le morceau-titre long de 14 minutes). Un gouffre sans fond !

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Stoner/Desert

Jakethehawk : profond et organique

A l’instar de sa pochette, ce deuxième album de JAKETHEHAWK est aussi rafraîchissant que vivifiant et enthousiasmant. Avec « Hinterlands » le quatuor de Pennsylvanie nous invite dans sa maison au cœur d’une déferlante de riffs profonds et volcaniques. Sur des mélodies Psych et Prog, le combo emporte tout sur son passage. 

JAKETHEHAWK

« Hinterlands »

(Ripple Music)

Formé depuis seulement 2016, le quatuor de Pittsburgh, Pennsylvanie, distille pourtant un style parfaitement rodé, imaginatif et captivant. JAKETHEHAWK a judicieusement nommé son registre ‘Appalachian Rock’ coupant ainsi l’herbe sous le pied à de quelconques spéculations. Le son des Américains est tellement organique que pour un peu, en mettant toute cette électricité de côté, on se croirait en pleine nature, au cœur de la forêt.

Nourri au côté solide et technique du proto-Metal et des productions des années 80 et 90, JAKETHEHAWK a su enrichir son jeu d’atmosphères psychédéliques, de structures progressives tout en gardant à l’esprit l’héritage Folk de l’est américain. Et ce savant mix donne un style transcendant fait de riffs gigantesques, de solos perchés, d’une basse hyper-groovy et d’un batteur inspiré et métronomique. Un terrain  de jeu idéal !

Et les quatre J (John, Jordan, Justin et Josh) savent où ils vont. De « Counting » à « June » en passant par « Still Life », JAKETHEHAWK multiplie les breaks, les ambiances et les textures sonores pour rendre son Stoner Heavy Psych irrésistible et mélodique. En seulement un EP et deux albums, le quatuor américain s’est créé une identité musicale hors-norme et surtout d’un impact et d’une précision à couper le souffle (« Uncanny Valley »).

Bandcamp : https://ripplemusic.bandcamp.com/album/hinterlands

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Folk/Americana International Stoner/Desert

Tony Reed : une vision positive de l’avenir [Interview]

Producteur reconnu dans le milieu du Stoner Rock et au-delà, le multi-instrumentiste TONY REED a mis entre parenthèse ses groupes Mos Generator et Big Scenic Nowhere pour sortir il ya quelques mois son premier album solo. Acoustique, très épuré et touchant, le compositeur américain a livré un « Funeral Suit » étonnant, sincère et très personnel. Rencontre avec ce monument de Seattle.

– Il y a quelques mois, tu as sorti « Funeral Suit » dans un registre où on ne t’attendait pas forcément. Quel regard portes-tu sur ce premier album solo avec un peu de recul ?

Au cours des dernières années, on m’a demandé de faire un album acoustique à plusieurs reprises. Certaines des chansons de « Funeral Suit » ont été écrites il y a plus de cinq ans. C’est un style dans lequel je suis aussi à l’aise que dans du Rock lourd et, au niveau des paroles, il ne s’éloigne pas trop du contenu des trois derniers albums de Mos Generator. La grande différence ici, c’est que les voix et les paroles sont présentées dans un cadre sans grosses guitares, ni de section rythmique agressive.

– Malgré de multiples productions, on te connait surtout en tant que leader de Mos Generator et plus récemment avec Big Scenic Nowhere. Qu’est-ce qui t’a poussé à réaliser un album Folk et presqu’Americana ? C’est un projet que tu mûris depuis longtemps ?

En fait, chaque chanson a été enregistrée telle qu’elle à l’exception de deux chansons initialement interprétées par Mos Generator. Ce sont presque toutes des démos. Je trouve que dans certains styles de musique, si tu passes trop de temps à améliorer la performance ou les arrangements, tu perds l’énergie et le sentiment de départ. Sur la plupart de ces chansons, j’ai enregistré la guitare très rapidement, puis j’ai enregistré les voix au moment où je les écrivais. Il y a beaucoup d’erreurs sur l’album, mais je ne pense pas que je changerai quoi que ce soit. Cela donne vraiment aux chansons une sensation différente.

– « Funeral Suit » est un album assez sombre et intimiste, presqu’introspectif. C’est la situation due à la pandémie qui a guidé ce choix, ou c’est quelque chose de plus profond ? Et il y aussi ce changement radical de style…

Toutes ces chansons ont été achevées avant la pandémie. Si je me souviens bien, les derniers enregistrements de l’album ont été faits en novembre 2019. Tu as raison de dire que c’est un album intime et introspectif. Je n’ai jamais été aussi transparent dans mon écriture. Au cours des dernières années, j’ai jeté un coup d’œil sur les choses que je n’aime pas chez moi et les choses que j’ai faites et qui ont blessé les personnes que j’aime. De nombreux textes de Mos Generator reflètent également ce type d’auto-analyse. Entre « Funeral Suit » et l’album de Mos Generator « Shadowlands », je pense avoir exorcisé ces sentiments et les avoir remplacé par une vision positive de l’avenir.

La mort de mon père en 2019 a également joué un grand rôle dans la création de cet album.  « Funeral Suit », la chanson, parle de son décès et de la façon dont cela affectera le reste de ma vie. Il s’agit aussi des êtres chers qui sont toujours là et qu’ils peuvent partir à tout moment. Alors, chérissez cette vie que vous avez avec eux. J’ai l’impression que mon père comprendrait tous ces sujets sombres sur lesquels je chante, s’il pouvait écouter l’album. Je l’aime beaucoup et je peux honnêtement dire que bon nombre de mes propres défauts de caractère sont ceux que je pouvais voir en lui. Il aurait compris cet album. Il était un grand fan de mon travail et m’appelait régulièrement pour me le dire. Je porte ces mots partout avec moi.

En ce qui concerne le style de musique, j’écris et j’enregistre de la musique acoustique depuis plus de 30 ans. Dans mes archives personnelles, il y a des centaines de chansons que j’ai enregistrées dans de nombreux styles. Certaines ont été publiées ou rééditées au fil des ans, et il pourrait y en avoir d’autres dans un proche avenir. En ce moment, j’ai cinq projets et groupes actifs qui écrivent et enregistrent. Le seul avec des horaires de répétition réguliers est Hot Spring Water. Cela ressemble beaucoup au Rock Country du début des années 70 en Californie du Sud. C’est une sorte de mix Country alternative et sombre. C’est un groupe formidable et c’est très sympa à jouer sur scène.

– Sur cet album, tu es seul aux commandes. « Funeral Suit » est un disque que tu tenais toi-même à mener de bout en bout ?

Je suis un maniaque du contrôle donc, pour moi, ce n’est pas si différent que pour d’autres disques. Je gagne ma vie en tant qu’ingénieur du son et producteur depuis mes vingt ans environ, ce qui me permet également d’avoir le contrôle sur mes chansons. Au fil des ans, j’ai sorti pas mal de disques où je joue de tous les instruments. Cela vient vraiment du fait que je ne suis pas une personne très sociale et que je passe la plupart de mon temps à côté d’un enregistreur avec toute sorte d’instrument de musique à la main. Et j’ai eu la chance de pouvoir en faire l’œuvre de ma vie.

– En plus de cet album très touchant, Il y a également eu « Lavender Blues » avec Big Scenic Nowhere cette année. Finalement, elle aura été assez riche pour toi. Doit-on s’attendre maintenant à un nouvel album de Mos Generator en 2021 ?

Bob (Balch, également guitariste de Fu Manchu) et moi avons une excellente relation musicale. Nous sommes tous les deux mélomanes et essayons de jouer et d’apprendre sans cesse. Big Scenic Nowhere est génial, parce que j’arrive à saisir de longues jams et à les rendre très structurées en studio. C’est un processus que je connais, mais que je n’ai jamais fait avec autant d’intensité. C’est vraiment un défi amusant. En ce qui concerne Mos Generator, j’ai passé l’année dernière à essayer de trouver des morceaux pour maintenir la présence du groupe auprès du public. Actuellement, je suis très heureux de travailler sur de nouveaux morceaux. Le problème est que nous ne vivons pas les uns à côté des autres. Jono (batterie) habite à 3.500 kilomètres de Sean et moi. Et en ce moment, il est très difficile de se réunir et de travailler sur de nouvelles compos. Mais nous prévoyons au moins d’écrire et d’enregistrer un nouvel album (peut-être un double) d’ici la fin de l’année. C’est notre objectif.

Retrouvez la chronique de l’album :

https://rocknforce.com/tony-reed-la-surprise-folk-du-chef

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Folk/Americana

Tony Reed : la surprise folk du chef

Malgré une discographie impressionnante et une réputation qui le précède très largement, TONY REED, leader de Mos Generator entre autre, parvient encore à surprendre, comme avec ce premier album solo, « Funeral Suit », délicat et attachant.

TONY REED

« Funeral Suit »

(Ripple Music)

Multi-instrumentiste chevronné et consacré, en plus d’être un producteur génial, TONY REED est aussi reconnu à travers les très nombreux projets musicaux qu’il a conduit (encore très récemment avec Big Scenic Nowhere). Leader du trio Heavy Rock Mos Generator, c’est en solo qu’il se présente cette fois et sous son nom.

Faisant une petite entorse à son registre de prédilection, c’est seul aux commandes que le musicien de Seattle présente « Funeral Suit », son premier album solo. Et avec sa guitare et son piano (et quelques autres instruments plus discrets), TONY REED se livre comme rarement à travers huit morceaux introspectifs, très personnels et touchants.

Dans un registre Folk Rock très Americana, le songwriter dévoile une facette qu’on ne lui connaissait pas. Délicat, légèrement progressif et toujours aussi riche et assez complexe, « Funeral Suit » est aussi immersif que varié et même émouvant sur certains passages. Décidemment, TONY REED est un touche-à-tout de génie et vient encore de le démontrer.

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Stoner/Desert

Around The Fire : Ethnic Stoner Doom

Réduire AROUND THE FIRE à un simple groupe, certes original, de Stoner Doom serait plus que réducteur. Dans une transe omniprésente, les Grecs réalisent l’un des meilleurs albums du genre depuis très longtemps. Et il le restera ! Sur six titres, « Celestial Keepers » hypnotise autant qu’il captive avec une force et une puissance démoniaque. Un must !

AROUND THE FIRE

« Celestial Keepers »

(Independant)

Nichée au cœur de la Méditerranée, la Grèce tient une place géographique de choix, lui permettant de brasser un nombre important de cultures différentes plus ou moins voisines. C’est ce qu’a décidé de faire AROUND THE FIRE sur son deuxième album, « Celestial Keepers », qui fait preuve d’une grande créativité en puisant dans plusieurs héritages ancestraux. Et à travers six titres incroyables, le combo traverse les âges avec modernité.

Originaire de Thessalonique sur la mer Egée, c’est donc assez naturellement que le groupe a intégré des sonorités byzantines avec d’autres issues de Mongolie. Et l’ensemble fondu dans un puissant Stoner Rock souvent Doom offre des perspectives musicales singulières à AROUND THE FIRE. Les Grecs ont été jusqu’à adopter un instrument à trois cordes ancestral, le kemenje, qui rend cet album quasi-mystique et d’une authentique spiritualité.  

Dès « Kau Ano Meha », on plonge dans l’univers du combo, qui manie l’art du crescendo avec brio sur des rythmiques aux percussions tribales. Shamanique sur « Ubdi » ou « Echoes Of Oblivion », on se laisse guider par l’univers troublant d’AROUND THE FIRE. « Astral Edifer » et ses chœurs grégoriens combinés à des riffs lourds très Doom élève encore cet état de transe avant un somptueux « Awakening » envoûtant et transcendant. Exceptionnel.  

Bandcamp : https://aroundthefire.bandcamp.com/album/celestial-keepers  

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Stoner/Desert

Hvalross : la mélodie au service d’un puissant Stoner Hard

En finalement assez peu de temps, le groupe hollandais s’est forgé un son que l’on sent construit à grand renfort de concerts intensifs. Le Stoner Hard de HVALROSS rayonne de l’expérience de ses musiciens, dont la maîtrise est totale. « Cold Dark Rain » montre une grande maturité pour un premier album. Souhaitons que ce ne soit qu’un début.

HVALROSS

« Cold Dark Rain »

(Independant)

Les quatre membres de HVALROSS ont fait leurs preuves depuis des années dans diverses formations avant de se réunir en 2018 pour de conjuguer leurs talents. Et bien leur en a pris, puisque ce premier album est original tout en rassemblant des styles et des courants qui vont du Rock au Metal. L’ensemble, sous une bannière Stoner, offre un saisissant « Cold Dark Rain », plein de panache et furieusement addictif.

Rappelant autant des ambiances chères à la NWOBHM qu’à Black Sabbath ou Mastodon, le quatuor hollandais libère une énergie globalement Hard Rock, tout en nuance et en finesse. Puissant et percutant, HVALROSS a profité d’une grosse année de concerts en 2019 pour peaufiner et façonner des compositions d’une grande maturité (« As I Am », « Death From Above », « Geryon », « Trenchfeet »).

Sur des riffs épais et massifs, les Néerlandais déploient un Stoner efficace que la voix de Gerben van Oosterhout rend encore plus saisissant et empreint d’une douce mélancolie et d’une force omniprésente (« Oblivion », « The Old Master »). HVALROSS livre un album complet, bien produit, très cohérent et entrainant, et nul doute qu’on entendra parler du quatuor au-delà d’un pays qui se fait de plus en plus Stoner.

Bandcamp : https://hvalross.bandcamp.com/

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Stoner/Desert

Hebi Katana : en quête d’identité

A travers un Stoner Doom varié, le trio japonais HEBI KATANA a articulé un premier album éponyme assez complet. Si l’intention est louable, le trio devra gommer encore un peu l’impact de ses influences sur ses morceaux et définir un style plus personnel. Mais les premiers pas sont encourageants.

HEBI KATANA

« Hebi Katana »

(Independant)

Si on connait surtout le Japon pour sa scène extrême et notamment Death Metal, de jeunes pousses s’essaient aussi au Stoner comme c’est le cas avec HEBI KATANA. Dans un registre plutôt Doom et Heavy, le trio basé à Tokyo sort son premier album en autoproduction, et il laisse entrevoir de bonnes dispositions.

Avec un esprit très sabbathien, HEBI KATANA livre huit titres et deux interludes instrumentales et acoustiques où le combo passe en revue ses nombreux et variées influences passant des 70’s aux 90’s l’espace d’un riff ou d’un break. Et si les Nippons ratissent si large, c’est aussi et sûrement pour faire état de leur éventail musical.

« Directions For Human Hearts », qui ouvre l’album, est probablement le morceau le plus expérimental de l’album. Ensuite, le proto-Doom laisse sa place à des titres qui vont jusqu’à puiser dans le Grunge et le Hard Rock (« Reptile Machine », « Struggle With A Lie »). HEBI KATANA doit encore affiner son style et se faire plus original, mais les bases sont bonnes.

Bandcamp : https://hebikatana.bandcamp.com/album/hebi-katana

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Stoner/Desert

Komatsu : une lumineuse asphyxie

Le moins que l’on puise dire, c’est que les neufs nouveaux morceaux qui composent « Rose Of Jericho », le quatrième album de KOMATSU va faire trembler quelques murs. Le Stoner teinté de Metal et d’ambiances bluesy est probablement le meilleur proposé par les Néerlandais depuis dix ans.  

KOMATSU

« Rose Of Jericho »

(Heavy Psych Sounds Records)

Avec les musiciens de KOMATSU, tout commence et se poursuit dans leur ville natale d’Eindhoven aux Pays-Bas. C’est là que tout démarre en 2010 avec un premier EP l’année suivante avant « Manu Armata » deux ans plus tard. Encensé par la presse, le nom du quatuor arrive aux oreilles du grand Nick Oliveri (ex-Kyuss, QOTSA) qui posera sa voix sur deux morceaux de leur deuxième album « Recipe For Murder One » en 2016.

Après « A New Horizon », son troisième opus, KOMATSU entre en studio à Eindhoven pour y concocter « Rose Of Jericho », enregistré et mixé dans sa ville. Est-ce la raison pour laquelle le quatuor est si inspiré ? Une chose est sûre, ce quatrième sonne et résonne de manière massive et profonde. Son Stoner Rock a pris une réelle envergure et le combo se présente aujourd’hui comme l’une des valeurs sûres européennes.

Depuis sa propre capitale du Rock néerlandais, le groupe s’est même auto-qualifié ‘supermassive mothersludgers’, c’est dire l’ambition de ses membres. Et force est de constater que ça leur va plutôt bien. Entre Stoner et Metal, KOMATSU alterne avec des  titres épais et costauds et d’autres plus bluesy et mid-tempos. « Rose Of Jericho » est un album qu’on saisit pour ne plus le lâcher. Une bombe !