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Brave Rival : une incroyable communion

Une rythmique infaillible et tout en souplesse, un guitariste inspiré et virtuose et deux chanteuses qui se complètent autant qu’elles se distinguent, voici les délicieux ingrédients à l’œuvre lors des prestations scéniques de BRAVE RIVAL. En l’espace de quelques années seulement, l’Angleterre a été prise d’assaut par son Blues Rock aussi fougueux que sensuel et si l’on en croit ce somptueux « Live At The Half Moon », ça ne va pas en rester là.    

BRAVE RIVAL

« Live At The Half Moon »

(Independant)

S’il y a des groupes qui excellent en studio, la scène a très souvent le pouvoir de les transcender et dans le domaine du Blues, c’est même régulièrement une évidence. Ce n’est  donc sans doute pas une coïncidence si BRAVE RIVAL a commencé avec « Live At The Echo Hotel Music Club », un premier album enregistré en 2019 et en live. Pour autant, l’an dernier, les Britanniques ont livré « Life’s Machine », un effort studio salué, qui a permis à leur Blues Rock de mettre en évidence le talent de ses membres.

Nominé entretemps aux UK Blues Awards, BRAVE RIVAL a repris la route et c’est lors d’un passage en juin dernier à Putney dans la banlieue sud de Londres qu’il a immortalisé ce « Live At The Half Moon », éclatant de bout en bout. Le son et la personnalité du quintet s’affirment et se peaufinent et ce concert montre toute la confiance acquise et engrangée depuis ses débuts. D’ailleurs, le public présent ne s’y trompe pas et est littéralement sous le charme de cette énergie très communicative.

D’entrée de jeu, le survolté « Run And Hide » montre que BRAVE RIVAL sait déployer un Rock vigoureux sur des riffs appuyés que l’on retrouve ensuite sur « Magnetic », « Thin Ice » ou le truculent « What’s Your Name », qui clôt le disque. Avec son irrésistible duo de chanteuses, Chloe Josephine et Lindsey Bonnick, les Anglais présentent aussi des instants Soul d’une grâce incroyable (« Come Down », « Fool Of You », « Insane »). Le Blues Rock du combo ne connait ni frontière, ni limite et on se régale.

L’album est disponible sur le site du groupe : https://braverival.com/

Retrouvez l’interview accordée à Rock’n Force l’an dernier :

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Brave Rival : une touche féminine irrésistible [Interview]

Avec un tel premier album, « Life’s Machine », les Anglais de BRAVE RIVAL n’ont mis longtemps à se faire remarquer. Pour preuve, une première nomination aux UK Blues Awards et un avenir qui s’annonce radieux. Avec ses deux chanteuses et sa batteuse, le quintet affiche une forte empreinte féminine, qui apporte un souffle d’une grande fraîcheur et une belle inspiration entre Blues, Soul et Rock. Chloe Josephine revient pour nous sur les débuts du groupe et l’élaboration de ce premier opus, particulièrement réussi.

Photo : Rob Blackham

– « Life’s Machine » est votre premier album et il a déjà une belle histoire. Alors que vous deviez entrer en studio, la pandémie a tout stoppé et à peine sorti,  vous êtes nominés aux UK Blues Awards. Même si vous n’avez pas gagné, BRAVE RIVAL commence de la meilleure des manières, non ?

Ces derniers mois ont été fous. Nous sommes extrêmement reconnaissants d’avoir été nominés pour un Blues Award, d’autant plus que nous n’avions sorti qu’un album live à ce moment-là ! Les choses vont de mieux en mieux pour nous et nous avons hâte de voir où cela va nous mener.

– Vous êtes basés à Portsmouth et le quintet se présente avec deux chanteuses et une batteuse. On dirait que les femmes ont pris le pouvoir chez BRAVE RIVAL. Comment s’est monté le groupe ?

Au départ, le groupe a commencé avec trois femmes dans un registre plus folk. Donna (Peters – NDR) jouait de la guitare, mais son truc était plutôt d’être derrière sa batterie. Nous sentions que les chansons appelaient un groupe complet, et c’est ce que nous avons fait ! Nous espérons vraiment que nous pourrons être une source d’inspiration pour les hommes et les femmes. Beaucoup considèrent sans doute cette industrie comme étant masculine, vu qu’elle est tellement dominée par les hommes. Mais un jour, nous aimerions voir un équilibre se créer.

Photo : Rob Blackham

– Vous avez enregistré « Life’s Machine » grâce à une campagne de crowdfunding. C’est par une volonté d’indépendance, ou est-ce qu’il est devenu de plus en plus difficile de signer un premier album sur un label ?

Nous ne sommes pas contre l’idée d’un label, mais cela ne nous a pas semblé nécessaire pour ce disque. Nous avons une base de fans fantastique, qui voulait nous aider à faire l’album. Et le faire de cette façon nous a offert une totale liberté pour explorer nos idées et la vision de notre musique. Cet album a été financé par nos fans et en fin de compte, il est fait pour eux. Les commentaires que nous avons reçus jusqu’à présent ont été extrêmement positifs et nous ne les remercierons jamais assez, non seulement pour leur soutien, mais aussi surtout pour nous avoir permis de faire le disque.

– Pour ce premier album, vous aviez 50 morceaux et vous en avez gardé 12. Même si « Life’s Machine » dure près d’une heure, vous êtes très prolifiques. D’où vous vient cette créativité débordante ?

Nous nous retrouvons tous constamment à proposer des parties de chansons. Nous avons un lecteur en ligne, où nous mettons toutes nos idées et certaines inspirent d’autres membres du groupe à les développer davantage. Nous les développons ensuite en répétition, lors de jams. Au final, on en a tellement qu’on ne sait plus quoi en faire ! Le défi était de réduire l’ensemble à seulement douze, même si au départ, nous étions censés proposer juste dix morceaux.

– Avec autant de chansons, cela a du être très compliqué de faire des choix, non ?

Absolument. Nous avons beaucoup écrit pendant les confinements et on avait encore plus de choix au moment de l’enregistrement. Il a fallu essayer d’être impartial et de choisir les chansons qui étaient les meilleures pour l’album, plutôt que sur les compositions de chacun.

Chloe Josephine et Lindsey Bonnick – Photo Rob Blackham

– J’aimerais que l’on parle du duo que vous formez toutes les deux au chant avec Lindsey. Au-delà d’une grande et évidente complicité qui est l’une des forces du groupe, comment vous répartissez-vous les rôles et de quelle manière écrivez-vous les textes ?

Généralement, l’une de nous propose une partie, généralement avec les paroles et la mélodie. Il y a souvent des trous dans les paroles que l’autre comble. Avoir une deuxième chanteuse pour faire rebondir les idées évite beaucoup de blocages. Quand l’une de nous est coincée, l’autre a généralement quelque chose. Ensuite, on voit là où l’une est meilleure que l’autre. Nous avons des voix très différentes, mais après avoir chanté ensemble pendant si longtemps, nous nous trouvons naturellement.

– Et il y a aussi cette chorale que vous avez créée et enregistrée dans l’église St Mary de Portsmouth. La prestation est superbe. Comment est née cette idée ?

Nous avons toujours imaginé une chorale sur « Long Time Coming », qui est l’une des plus anciennes chansons de l’album. Nous voulions que la chorale soit le point culminant du morceau. Comme nous avions réservé la chorale pour une soirée complète à l’église, il était logique de les faire également jouer sur quelques autres chansons. D’ailleurs, « Break Me » a été complètement métamorphosé grâce à elle.

– Par ailleurs, cette production très organique est incroyable pour un premier album et le mastering signé Katie Tavini est excellent. BRAVE RIVAL est décidemment une histoire de femmes. Cette collaboration était importante pour vous au-delà de l’artistique, dont la qualité est incontestable ?

Absolument ! Notre producteur, Tarrant (Shepherd – NDR), avait travaillé avec elle auparavant, et nous avons été tellement impressionnés par son travail que nous lui avons demandé si elle serait intéressée. Elle nous a vraiment plu, parce que non seulement elle est géniale dans ce qu’elle fait, mais nous avons pensé qu’il était important de travailler avec d’autres femmes dans cette industrie autant dominée par les hommes, en particulier dans le secteur de la production.

Photo : Rob Blackham

– Sur l’album, il y a aussi un aspect très Rock qui dépasse le Blues. Vous mariez la slide avec des riffs très costauds. Dès le départ, vous vouliez que BRAVE RIVAL puisse évoluer dans un spectre musical très large ?

Nous avons tous des goûts musicaux différents, qui vont du Rock à la Soul en passant par la Folk et le Blues. BRAVE RIVAL est l’aboutissement de toutes ces influences. Nous n’avons jamais pris de décision consciente, mais c’est arrivé comme ça. Le Rock est une caractéristique claire pour nous, donc je suppose qu’il est naturel que ce soit quelque chose de très présent. D’ailleurs, « What’s Your Name Again ? » est la chanson préférée de nos fans !

– Pour conclure, j’ai une question sur votre style et votre son. A l’écoute de « Life’s Machine », il est difficile de déceler l’origine de votre jeu. BRAVE RIVAL garde un pied dans le British Blues, tout en montrant de nombreuses influences américaines. C’est cette synthèse que vous souhaitiez faire dès le début ?

On en revient encore une fois à nos influences. Beaucoup de chansons ont été écrites en acoustique et cela apporte naturellement une influence Folk. D’autres commencent par un riff de guitare et est naturellement plus Rock. Cela ne ressemble à BRAVE RIVAL que lorsque nous jouons tous ensemble, car c’est là que ‘notre’ son ressort. Il est difficile de dire d’où il vient, mais je suppose que c’est ce qui rend chaque groupe unique.

L’excellent album de BRAVE RIVAL, « Life’s Machine », est disponible sur le site du groupe : www.braverival.com

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When Rivers Meet : un statut à assumer [Interview]

Unis à la ville, Grace (chant principal, mandoline, violon) et Aaron Bond (guitare, chant) forment aussi un redoutable duo de Blues Rock sur scène. L’an dernier, leur premier album, « We Fly Free », m’avait réellement conquis que c’est donc tout naturellement que je suis allé aux nouvelles pour savoir notamment comment WHEN RIVERS MEET avait vécu cette riche année, où le couple s’est vu remettre pas moins de quatre UK Blues Awards avant de revenir aujourd’hui avec un deuxième opus tout aussi créatif, « Saving Grace ».

Photo : Blackham

– Il y a un an, vous sortiez votre premier album, « We Fly Free », après deux premiers EP. Vous êtes déjà de retour avec « Saving Grace », qui vient confirmer votre créativité. C’est très rapide pour un deuxième album. J’imagine que beaucoup de morceaux devaient être déjà prêts, non ?

Aaron : Oui, nous avions pas mal d’idées en tête l’année dernière et nous avons commencé à écrire en hiver. C’était juste au cas où nous ne serions toujours pas en mesure de tourner. Nous avons pu écrire beaucoup plus de chansons, et ensuite nous avons eu l’opportunité d’enregistrer un autre album. Pouvoir le faire si vite était génial, alors il fallait tout simplement s’y mettre.

– « We Fly Free » a été récompensé par quatre UK Blues Awards. Cela doit être une grande fierté pour vous, notamment durant cette période où rien n’a été facile, et même si je n’ai pas été surpris… 

Grace : Nous avons été tellement époustouflés d’être nominés, sans parler de gagner ces quatre Awards. Cela signifie vraiment beaucoup pour nous, car les gens aiment la musique que nous écrivons. Donc, dire que nous sommes fiers d’avoir reçu ces prix est un doux euphémisme.

– Vous revenez donc avec « Saving Grace », un deuxième album où l’on retrouve ce son si particulier. Lors de notre dernière interview, vous me parliez d’un travail de groupe pour le suivant. Qu’en est-il ? WHEN RIVERS MEET compte-t-il de nouveaux membres permanents ?

Aaron : En attaquant ce deuxième album, nous voulions obtenir un son différent, tout en conservant notre identité. Quand nous sommes entrés en studio, nous avons fait un brief avec notre producteur Adam, puis nous nous sommes lancés. Même si nous sommes réunis tous les trois à nouveau, nous avons vu une réelle évolution d’une année à l’autre.

Photo : Blackham

– « Saving Grace » dispose aussi d’une production plus lumineuse, mais toujours aussi brute et percutante. On retrouve cette énergie live présente sur votre premier album. Votre collaboration avec Adam Bowers au Boathouse Studio semble vraiment être la bonne formule, car vous évoluez toujours ?

Grace : Oui absolument, nous aimons ce son live et brut qui nous caractérise. Et c’est un plaisir de  travailler avec Adam, car il l’obtient tout de suite et il capte parfaitement la sensation de nos chansons. Il y a aussi une véritable énergie en enregistrant de cette manière un peu classique et on a vraiment l’impression que c’est véritablement notre son. Et puis, on ne veut pas le voir changer de sitôt.

– Ce nouvel album est également plus Rock et résolument optimiste. C’est cette belle année passée qui vous a rendu si joyeux ? On vous sent beaucoup plus libérés…

Aaron : Quand nous avons enregistré « We Fly Free », nous ne savions pas ce qui allait se passer dans le monde, donc nous ne pensions pas trop tourner. Mais quand il s’est agit de « Saving Grace », nous savions que nous allions bien rigoler à écrire ces chansons. Alors nous les avons écrites en sachant que nous allions les jouer sur scène. Nous en avons même eu des visions en les écrivant, c’était tellement génial.

– On retrouve aussi ce son très roots qui vous caractérise et vous donne cette authenticité et ce côté très organique. Vous évitez les artifices pour proposer des chansons très directes. Vous partez d’abord d’un riff ou c’est le texte qui donne le ton lors de la composition ?

Grace : Nous avons certainement un côté roots que nous ne perdrons jamais. Nous voulons juste être honnêtes dans notre musique, car nous savons d’où l’on vient. Nous avons des influences de différents genres que nous aimons explorer lorsque nous écrivons. Donc, ça peut venir de partout lorsqu’on démarre un titre. Une idée peut surgir d’un riff de guitare, des paroles d’une chanson ou une mélodie et nous travaillons et construisons les morceaux à partir de là. Nous sommes assez impitoyables. Si nous ne l’aimons pas dès le début, nous abandonnons l’idée et on passe à la suivante.

Photo : Blackham

– Sur ce nouvel album, on remarque aussi la présence d’un orgue Hammond sur plusieurs titres, ce qui apporte un petit côté plus ‘classique’ aux morceaux. Ca parait même plus confortable au regard du reste de l’album. C’était l’objectif ?

Grace : Nous aimons le Classic Rock et nous savons que l’orgue Hammond en est vraiment un élément central. Nous devions donc en avoir sur l’album, c’était assez logique finalement.

– D’ailleurs, « Saving Grace » est toujours aussi diversifié, grâce à des morceaux de Blues traditionnel, des sonorités très Southern et une approche très contemporaine. Vous explorez toutes ces ambiances avec toujours le même plaisir ?

Aaron : Définitivement ! Nous aimons explorer toutes les voies à travers la musique que nous aimons comme le Blues, le Rock, la Country et l’Americana. Pouvoir ajouter ces saveurs dans notre musique est génial.

– Enfin, « We Fly Free » vous a consacré dès votre premier album. Que peut-on vous souhaiter avec « Saving Grace » ? Peut-être de pouvoir aller le jouer dans le monde entier et accueillir un plus grand nombre de fans ?

Grace : Il n’y a rien que nous voulons plus que jouer notre musique partout où nous le pourrons. Alors si cela signifie voyager à travers dans le monde pour le faire, on est carrément partant ! (rires)

L’album de WHEN RIVERS MEET, « Saving Grace », est disponible sur le site du groupe : www.whenriversmeet.co.uk

Et si vous souhaitez aller les applaudir en concert en Angleterre à partir du 21 avril, les places sont déjà disponibles en ligne : www.thegigcartel.com

Retrouvez la première interview du groupe donnée à Rock’n Force :

Ainsi que la chronique du premier album, « We Fly Free » :