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Heavy metal Old School

Mean Mistreater : compact et exaltant

Tirant son nom d’un morceau de 1975 de Grand Funk Railroad, MEAN MISTREATERannonce à sa manière la couleur concernant, si ce n’est l’époque, du moins ses inspirations concernant le Heavy Metal dans lequel il évolue. Pas complètement proto-Metal non plus, la formation du Sud des Etats-Unis livre un brûlant mix entre des dynamiques très 80’s venant d’Europe et d’autres directement de son pays, et avec la volonté d’afficher le respect d’une tradition toujours aussi passionné. Intense et électrisant, « Do Or Die » avance sur un train d’enfer.

MEAN MISTREATER

« Do Or Die »

(Dying Victims Productions)

Aussi bouillonnante soit-elle, la scène Heavy Metal mondiale ne produit pas forcément des groupes à même de renouveler, ou tout au moins d’apporter une touche originale à un genre né dans les années 80 et qui doit beaucoup à cette légendaire NWOBHM. Mais ils sont quelques uns et c’est de l’autre côté de l’Atlantique, du Texas, que vous vient MEAN MISTREATER. S’il remplit toutes les cases des incontournables atouts à posséder et des codes à respecter, le quintet va au-delà, grâce surtout à une rage et une vraie folie musicale baignant dans un ambiance vintage saillante.

Il y a moins de deux ans, le groupe était apparu avec « Razor Wire », sorte de prémisse à ce qui allait suivre aujourd’hui, « Do Or Die » se veut beaucoup plus abouti, tant dans les compositions à l’écriture chiadée qu’au niveau de la production. Certes, ce deuxième opus n’a rien à voir avec ce qui se fait à l’heure actuelle en termes de sonorités, mais cela ne l’empêche pas d’être parfaitement ancré dans son époque. Brut et incisif, c’est sur la puissance de son jeu que MEAN MISTREATER a misé et il est loin de manquer de ressources  et de (très bonnes) idées.

Resserré sur moins d’une demi-heure, le voyage que propose le combo d’Austin n’est pas de tout repos. Très américain dans son approche du Metal, il peut compter sur sa frontwoman, Janiece Gonzalez, qui n’est pas sans rappeler une certaine Leather Leone ou la Doro de Warlock avec cette hargne et ce côté hyper-Rock. La doublette guitaristique se fait aussi plaisir, redoublant d’efforts sur les échanges de solos et de riffs racés. La paire basse/batterie montre les muscles et MEAN MISTREATER laisse clairement apparaître une belle idée d’un collectif percutant.

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Heavy metal Old School

Sinner Rage : des valeurs assumées

Vintage ou Old School, le Heavy Metal des années 80 est, qu’on le veuille ou non, éternel et malgré les décennies qui passent, le style est tout sauf ridé. Au contraire, il retrouve un nouveau souffle depuis quelques temps déjà, près de 50 ans après son éclosion. Les Basques de SINNER RAGE s’inscrivent dans cette énergie-là et, surtout, ne présentent pas la moindre trace de nostalgie. C’est plutôt d’allant et fougue dont il est question sur « Powerstrike », qui vient ouvrir une discographie qu’on espère longue, tant elle est ardente.    

SINNER RAGE

« Powerstrike »

(Dying Victims Productions)

Au coeur du Pays Basque espagnol, SINNER RAGE fait résonner son Heavy Metal depuis à peine deux ans et se présente aujourd’hui avec un premier album, « Powerstrike ». Affichant beaucoup de personnalité et un style qui va puiser autant dans le Metal européen qu’américain, il avait déjà offert un single deux titres début 2024, histoire probablement de signaler sa venue. Une arrivée cette fois avec les formes et un opus qui va réjouir les fans de la NWOBHM comme les nostalgiques de Dokken et de Stryper, voire de Queensrÿche, Accept et Crimson Glory. Un mix savamment dosé et surtout très bien équilibré et solide.

Rangés derrière leur leader et chanteur Aritz Martinez, les musiciens de SINNER RAGE surfent sur une vague 80’s, très en vogue depuis quelques temps et lorsque l’inspiration et le savoir-faire font cause commune, l’ensemble est savoureux et d’une belle fraîcheur. Car il n’est pas question pour la formation ibérique de donner dans le réchauffé et, même si elle s’inscrit dans les pas de leurs glorieux aînés, elle se montre originale, fougueuse et détentrice d’un répertoire personnel où l’on retrouve sa patte au fil des morceaux. « Powerstrike » est très homogène, sauvage et aussi entraînant que mélodique. Et ça cogne comme il faut !

Bien produit, ce premier effort montre de belles combinaisons dans les rythmiques comme sur les solos où le duo mixte composé de Jara Solis et Aritz Yarza prend le soin de ne pas se disperser. Vocalement aussi, si son frontman s’inspire d’un Rob Halford ou d’un Geoff Tate des belles années, l’accent est aussi mis sur les chœurs, rendant les refrains très fédérateurs. SINNER RAGE prête donc allégeance à un style intemporel, qu’il régénère habillement, avec des chorus bien sentis et une belle dynamique (« Highway Nights », « Chained By Night », « Angel Of Combustion », « Dangerous Attraction » et le morceau-titre). Raffiné et costaud !

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Hard 70's Occult Rock Proto-Metal

Time Rift : raw & organic

Originaire de Portland dans l’Oregon, TIME RIFT signe sa deuxième réalisation. Cependant,  celle-ci a des allures de première, tant les changements de musiciens se sont multipliés en une décennie et surtout il dégage aujourd’hui une réelle unité musicale, qui manquait peut-être un peu sur son prédécesseur. « In Flight » marque donc un nouveau départ pour les Américains et le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont dans les starting-blocks. Dans un proto-Metal aux contours occultes, ils nous emportent sur un rythme effréné dans un univers d’une nostalgie assumée.  

TIME RIFT

« In Flight »

(Dying Victims Productions)

Fondé par le guitariste et bassiste Justin Kaye sur les cendres de Doomsower en 2014, TIME RIFT a mis du temps a stabilisé son line-up, s’essayant à de multiples moutures. Avec l’arrivée de Terrica Catwood derrière les fûts en 2017, puis celle de Domino Monet (Hadean, Nyx Division) au chant en 2023, le power trio semble désormais fixe et surtout en parfaite adéquation. Après « Eternal Rock » sorti en 2020 dans le marasme qu’on connait, le groupe a écumé les scènes dès ce fut possible et s’est aguerri pour livrer ce « In Flight », qui porte particulièrement bien son nom.

Car, forcément, avec ce deuxième album, on peut aisément dire que TIME RIFT prend enfin véritablement son envol et les compositions témoignent d’une volonté à toute épreuve. Resserré sur une grosse demi-heure, les neuf titres nous font faire un bond dans le temps, dans cette époque bénie des 70’s et du début des 80’s. Ce mix entre proto-Metal et Hard Rock 70’s aux saveurs Doom et Occult Rock débouche sur un disque au revival très réussi et porté par une production brute, organique, qui manque pas de vélocité et de dynamisme. Il bouscule autant qu’il séduit.

Savoureusement rétro, on pense évidemment à Led Zeppelin ou aux premiers Scorpions d’un côté et à Doro et aux Runaways de l’autre, mais TIME RIFT y pose une patte originale et personnelle et nous entraîne dans un tourbillon de décibels finalement très frais. Grâce à une frontwoman aussi polyvalente qu’efficace, le combo livre un opus convaincant où chaque instrument dispose de l’espace nécessaire pour s’exprimer avec force (« The Spear », « Coyote Queen », « Thunder Calling », « Dancing With The Sun », « Hellbound » et le morceau-titre). Costaud et accrocheur !