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Rock

God Is An Astronaut : post-Rock spacial irlandais

Chaque nouvel album de GOD IS AN ASTRONAUT est un petit événement en soi. Le post-Rock des Irlandais a de quoi séduire et pour son dixième album, « Ghost Tape #10 », le groupe a délaissé les sons électroniques pour revenir à l’essence même de son style organique et épuré. Une petite merveille.  

GOD IS AN ASTRONAUT

« Ghost tape #10 »

(Napalm Records)

Voilà maintenant près de deux décennies que GOD IS AN ASTRONAUT mène sa barque de façon assez discrète, toute en ayant fédéré un grand nombre de fans de son post-Rock instrumental. Respecté comme étant l’un des groupes référence du registre, le quatuor irlandais se démarque à nouveau avec un dixième album créatif et immersif.

Fondé par les frères jumeaux Niels et Torsten Kinsella, on éprouve toujours autant de plaisir à suivre l’inspiration du guitariste et pianiste Jamie Dean, qui fait autant preuve d’imagination que de dextérité (« Adrift », « Spectres »). Tout en mouvement, GIAA peut aussi compter sur son second guitariste, Jimmy Scanlan, qui apporte une belle férocité à « Ghost Tape #10 ».

Bruts et profonds, des morceaux comme « Burial », « In Flux » ou « Barren Trees » développent des atmosphères saisissantes, captivantes qui sont la patte très personnelle de GIAA. Frôlant la transe, les Irlandais nous promènent dans des contrées musicales presque méditatives (« Luminous Waves ». Et on notera enfin la présence de l’incroyable violoncelliste Jo Quail qui illumine l’album.

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Stoner/Desert

Supermoon : un envoûtant voyage mystique

Pour les Grecs de SUPERMOON, s’immerger dans la mythologie tient presque du réflexe. Et c’est à travers un Desert Rock à mi-chemin entre le Psych et le Space-Rock que le quatuor a composé cette première autoproduction éponyme très aboutie et planante. Un voyage musical très énergique aux belles envolées.

SUPERMOON

« Supermoon »

(Independant)

Sorti en tout fin  d’année, ce premier album éponyme de SUPERMOON est une belle surprise. Originaire d’Athènes, le quatuor livre une autoproduction entre Desert et Psych avec des rythmiques parfois Doom et le plus souvent atmosphériques. Les Hellènes nous plongent dans un univers très spirituel où il est question de nature et de mythologie notamment.   

SUPERMOON propose de longues plages instrumentales bardées de guitares hypnotiques et aux riffs faisant la part belle aux mélodies. Sans forcer le trait, le groupe se veut avant tout hypnotiques et part facilement dans des envolées musicales apaisantes (« Mantra », « Mandala »). On y trouve quelques pointes de Stoner, qui apportent une belle énergie malgré l’omniprésence de morceaux mid-tempos (« Serpent Spirit »).

Dans une sorte de transe collective, SUPERMOON se fait parfois même très chamanique (« The Dome »), grâce à des voix lointaines et très posées. Vasilis Tsigkris, maître d’œuvre et tête pensante du combo, et ses trois complices livrent un album captivant et varié où le fuzz a sa place aux côtés de riffs plus soutenus, le tout avec élégance. Entre Space-Rock et Desert Rock, les Grecs se montrent très mystiques.

https://supermoongr.bandcamp.com/

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Hard Rock Rock

The Hawkins : l’art d’envoyer du bois

Après deux albums, THE HAWKINS s’est senti coupé dans son élan et s’est engouffré dans la profondeur d’une forêt suédoise, puis dans un lieu laissé à l’abandon et carrément chez son brasseur pour enregistrer cet EP très authentique. Entre Rock, Hard, Punk et Classic Rock,  les Suédois ont su parfaitement capter ces instants irrésistibles, qu’ils ont eux-mêmes mixé et masterisé.

THE HAWKINS

« Live in the Woods »

(The Sign Records)

Faute de pouvoir se produire sur scène, c’est au fin fond d’une forêt suédoise, dans une grange abandonnée et enfin dans la brasserie qui fabrique la bière du groupe que THE HAWKINS a enregistré cet EP Live d’où émane une belle énergie et qui reflète bien les performances du quatuor en concert. « Live In The Woods » contient six titres explosifs, mélodiques et Rock’n’Roll à souhait et la proximité avec les musiciens est surprenante.

Les Suédois semblent étonnamment dans leur élément et en ont profité pour expérimenter des sonorités difficiles à reproduire en studio. La réverbe naturelle de la forêt en est un bon exemple (« Hilow », « Black Gold »). Chaleureux, on sent le groupe particulièrement heureux de se retrouver dans cette configuration originale. Mené par Johannes Carlsson, guitariste et chanteur, THE HAWKINS prend une dimension étonnante.

Le Classic Rock du combo aux accents Hard et parfois Punk dans l’intention est plus solide que jamais (« Stranger In The Next Room », « Roomer »). Décontractés et très énergiques, les Scandinaves se livrent sans complexe, ce qui rend cette prestation très naturelle et directe (« Cut Moon Bleeds », « Fisherman Blues »). Franchement enthousiasmant, « Live In The Woods » montre une facette inédite de THE HAWKINS un peu plus d’un an après son premier album. 

https://thehawkinsband.bandcamp.com/album/live-in-the-woods

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Extrême

Affect : le groove chevillé au core

Dans une belle agitation, AFFECT refait parler de lui avec quatre nouveaux titres aussi costauds que fédérateurs. Le troisième EP des Nantais vient confirmer toute la maîtrise et la créativité du combo GrooveCore. Le quatuor tabasse tout en restant mélodique et montre une fraîcheur dont on espère maintenant se délecter sur un album complet.

AFFECT

« Panem Extended »

(Independant)

Troisième EP donc pour les bouillonnants Nantais d’AFFECT qui, avec « Panem Extended », semblent jouer les prolongations de « Panem Et Circenses » sorti en mars 2019. Et si l’intention est louable, elle est aussi très bonne car ces quatre nouveaux titres (et un interlude) montrent que le quatuor n’a pas baissé en régime, loin de là, et maintient brillamment la cadence.

Mélange de Metal moderne et d’un HardCore nouvelle génération, le combo propose un GrooveCore qui porte bien son nom et qui lui colle parfaitement. La fougue et l’énergie sont là, et les gros riffs entêtants sont aussi racés que mélodiques (« Free And Disobediant »). Si le flow rappelle RATM, AFFECT est solidement ancré dans la tradition HardCore.

Revendicatifs et percutants, les Nantais ne manquent pas d’explosivité, bien aidé par une rythmique basse/batterie pied au plancher (« Burn »). Bien produit et bénéficiant d’un bon mix, « Panem Extended » aurait bien mérité une petite rallonge. Le choix de ce genre de format est en l’occurrence assez frustrant, tant AFFECT mène sa barque avec brio (« Boogie Woogie »).

Bandcamp : https://affect1.bandcamp.com/

Soutenez le groupe dans sa campagne de crowdfunding :

https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/affect

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Blues

Folsom : d’une profondeur transgressive

La singularité du Blues de FOLSOM vient certainement de la cohésion et de la complicité à l’œuvre entre les musiciens. Très Southern dans l’esprit, « Bonzaï » fait autant de pousses dans le Rock que dans l’Americana avec une légèreté apparente, que le quatuor aime venir balayer à grands coups de riffs puissants et épais. Un Blues-Core à la française.

FOLSOM

« Bonzaï »

(Independant)

Une bonne odeur de souffre émane de ce nouvel EP de FOLSOM. Les Parisiens ont posé six titres très Southern, passant du Blues au Rock et du Funk à la Country avec la même envie. Un large panel qui fait du Heavy Blues du quatuor un savoureux et langoureux mélange très brut, impertinent, un brin déjanté voire irrévérencieux. Autant le dire tout de suite : un régal de bout en bout, et bien trop court.

Si le nom de FOLSOM renvoie inévitablement à Johnny Cash et son légendaire concert dans la prison de la ville, c’est aussi qu’on n’est si loin de l’esprit subversif de l’homme en noir. Très roots et soigné dans le son, le combo ouvre les festivités avec le fiévreux « Son Of A Gun » avant que le morceau-titre vienne tout bousculer d’un riff acéré et costaud. Le rythme s’accélère encore un  peu plus tard avec le très bon « Free ».

Non sans humour, le quatuor livre un « Hot Dog » à température, très sudiste et épicé. Et alors qu’on s’attend à du musclé, FOLSDOM se fait funky sur « Get My Money »… enfin jusqu’au refrain qui vient dévaster la légèreté ambiante. Enfin, le bonus track, en quelque sorte, surgit avec le très Country et Americana « Covid 19 », joli pied de nez à cette époque trouble et triste. La classe !

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Extrême

Pedigree : immersion au cœur de l’abîme

PEDIGREE n’a pas du voir le soleil depuis un petit moment. Faisant presque passer les actuels groupes Indus pour des Bisounours, le quatuor estonien propose un Metal où se greffent Doom, Sludge et post-Metal avec une habileté saisissante… à tous les niveaux. « Funeral Child » va faire trembler dans les chaumières.  

PEDIGREE

« Funeral Child »

(PedigreeSonicUnderworld)

Depuis 1993, le quatuor estonien n’est pas resté chômer et il se présente aujourd’hui avec sa douzième réalisation, entre albums complets et remixes. Comme son nom l’indique, « Funeral Child » est d’une noirceur qui fait presque froid dans le dos. Poussant le Metal Indus dans ses retranchements en y intégrant des sonorités obscures, PEDIGREE n’est pas là pour vous mettre du baume au cœur (« One of Us Is Next », « Zen Agony »).

Sur presqu’une heure, le groupe nous plonge dans un univers sombre et pesant, métallique aux paysages industrielles tant musicales qu’atmosphériques (« Possible Child », « Nothingness of the Stars »). Samples obsédants, grosses guitares, rythmiques massives et chant aussi déchirant que déchiré, PEDIGREE présente une fresque effrayante d’un monde en souffrance (« Defenestrated Child »).    

Musicalement, l’évolution conceptuelle de « Funeral Child » mute au fil des morceaux à travers des tableaux très aboutis, riches et particulièrement bien produits (« Night Existence », « Lazarus Circle »). Très expérimental, on passe d’un Doom assommant à un post-Metal transcendant où même le Sludge trouve sa place. Très moderne dans sa conception, « Funeral Child » montre PERDIGREE au sommet de son art.  

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Stoner/Desert

Pink Cigs : une épaisseur très vintage

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Anglais de PINK CIGS ont parfaitement digéré l’héritage laissé par Black Sabbath, Deep Purple voire Led Zep. Ce premier album éponyme est un superbe mix vintage de ces pionniers du Hard et du Metal, auquel le quatuor a ajouté une épaisseur Stoner et Fuzz très fraîche. 

PINK CIGS

« Pink Cigs »

(Heavy Psych Sounds Records)

Le label italien a tellement aimé ce premier album de PINK CIGS qu’il lui offert une seconde vie en le rééditant en ce début d’année. Il faut aussi rappeler que sa sortie avait eu lieu au début du confinement, lui refusant toute visibilité acceptable. Et c’est vrai qu’à son écoute, c’eût été dommage de passer à côté de cette petite bombe aux saveurs vintage. Addictif dès les premières notes, « Pink Cigs » ne vous lâche plus !

Après un premier EP (« Vol.1 ») fin 2018, le quatuor de Sheffield a donc livré son premier album éponyme, un opus explosif et Rock’n’Roll à l’image des membres de ce combo brut de décoffrage. Très Stoner dans son ensemble et notamment dans le traitement du son des guitares et de la voix, PINK CIGS nous renvoie avec plaisir au Hard Rock et au Heavy Metal des 70’s.

De « Noose » à « Black Widow » en passant par les tonitruants « Leecher » ou « Whiskey Woman », le combo enchaine les riffs, se reposant sur un Heavy Blues très Fuzz, où le groove de la batterie et de la basse joue un rôle essentiel. Enregistré en 16 heures seulement à Bradford, ce premier album de PINK CIGS laisse des traces et colle de grosses baffes à chaque titre (« Devil’s Grip »). On respire !

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Heavy metal

Souls Of Diotima : l’émergence du Mediterranean Metal

En rendant son Heavy Metal moins symphonique et plus direct, les Italiens de SOULS OF DIOTIMA ont pris un virage plus épuré que sur leurs précédents albums. Bien réalisé, « Janas » propose un concept original et méditerranéen dans lequel la chanteuse Claudia Barsi excelle.

SOULS OF DIOTIMA

« Janas »

(Diotima Records/Rockshots Records)

C’est en Suède chez le batteur et producteur Oscar Nilsson que les Italiens de SOULS OF DIOTIMA sont allés enregistrer leur quatrième opus, « Janas ». Arborant un solide Heavy metal, l’air du grand nord semble avoir quelque peu raffermi le quatuor qui a laissé de côté les éléments symphoniques de ses précédents albums.

Plus direct et incisif que « The Sorceress Reveals –Atlantis » dont il est pourtant la suite musicale, « Janas » est un concept-album et le deuxième chapitre consacré aux mythes et légendes italiennes. Cette fois, SOULS OF DIOTIMA se concentre sur l’île de la Sardaigne, où le groupe nous emmène voyager et traverser l’Histoire.

Toujours mené par sa chanteuse Claudia Barsi dont la puissance et la clarté vocale se révèle un peu plus sur ce nouvel album, les Transalpins signent des compos nettement plus tranchantes (« The Black Mask », « Janas », « The Dark Lady », « My Roots »). SOULS OF DIOTIMA a véritablement gagné en volume et le fait de proposer des titres plus racés et sans fioriture offre un impact immédiat. 

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Hard Rock Rock

French Power Rock

Avec « Invasion », MISS AMERICA vient jeter un sacré pavé dans la marre du Rock français. Les 12 titres costauds, plein d’émotion et un brin bluesy du quatuor affichent une belle solidité et une inspiration de chaque instant. Un premier album véritablement accompli.

MISS AMERICA

« Invasion »

(Independant/PIAS France)

Comme is le dissent eux-mêmes, les Azuréens ont fait une Spinal Tap ! Après des mois de travail, MISS AMERICA avait prévu (et ils l’ont fait !) de sortir leur premier album « Invasion » le 13 mars dernier. Sauf que… on connait la suite. Qu’à cela ne tienne, ce nouvel opus est bel et bien sorti et il vient solidement poser une belle pierre à l’édifice du Rock hexagonal. Et au-delà d’une interprétation exemplaire, le groupe offre de belles surprises.

Dans un registre très anglo-saxon et dans la langue de Shakespeare, MISS AMERICA distille un Rock massif qui empreinte autant aux Rolling Stones qu’à Led Zeppelin et avec une touche très singulière. Musclé sur « Sextasy », « Just Push Play », « Don’t Take It Bad » et « Pocket Riot », le quatuor joue sur les émotions avec « Sometimes » dans la veine d’un Joe Cocker vocalement, ou sur le très Country et Southern « Song For Ronnie Hawkings ».

Et chose remarquable, le groupe joue aussi la carte de la parité avec la solide rythmique féminine composée d’Anso Ambroisine (basse) et Laëza Massa (batterie). Dimitri Walas (guiatre) et Tommy Roves (guitare, chant, harmonica) guident l’ensemble à grand renforts de riffs efficaces et plein de feeling (« Fame Seeker », « Stadium », « Another Day »). Aussi lumineuse que puissante, la production d’ « Invasion » hisse MISS AMERICA au rang des groupes sur lesquels il va falloir compter dorénavant.