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Hard Rock Stoner/Desert

The Quill : granitique !

Ils avaient enregistré 20 nouveaux morceaux pour n’en garder finalement que neuf, c’est dire la qualité et l’impact de ce neuvième album des Suédois de THE QUILL. Entre Hard Rock et Stoner Metal, le quatuor n’a pas vraiment choisi et passe de l’un à l’autre à l’envie. Le résultat est là : « Earthrise » est une bombe !

THE QUILL

« Earthrise »

(Metalville Records)

Savoir si ce nouvel album de THE QUILL sonne plutôt Stoner ou Hard Rock n’a finalement pas beaucoup d’importance. Ce qui compte, c’est que cet opus des Suédois soit bon et il l’est ! Véritable institution dans son pays, le quatuor se révèle toujours aussi percutant, massif et incisif plus de 25 ans après ses débuts. « Earthrise » est solide et accrocheur de bout en bout.

Toujours guidé par un Magnus Ekwall impressionnant au chant, par les riffs épais et les solos racés de Christian Carlsson et la fantastique rythmique composée de Jolle Atlagic (batterie) et Roger Nilsson (basse), THE QUILL tient la dragée haute aux jeunes formations. Les Scandinaves ont de l’énergie et de l’inspiration à revendre, et ça s’entend. Le mur de guitares est franchement  massif.

Bâti sur un Hard Rock lourd et direct très 70’s, « Earthrise » multiplie les montées d’adrénaline avec un grand savoir-faire (« Hallucinate », « Keep On Moving », « Left Train Blues ») Très Stoner sur les monumentaux « Drawft Planet » et « Evil Omen », THE QUILL régale de puissance et de mélodiques imparables. Les Suédois montent encore d’un cran et de façon magistrale.

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Hard Rock

Hound : une tradition bien secouée

Depuis 2014, les Allemands de HOUND développent un style et surtout une approche très personnelle du Hard Rock originel. Sur des bases solides et mélodiques, le quatuor apporte des touches psychédéliques et bluesy très pertinentes. « I Know My Enemies » est créatif, atypique et réellement addictif. Ce deuxième album ne souffre d’aucune faille. 

HOUND

« I Know My Enemies »

(Metalville Records)

Il y a un côté diabolique et fascinant dans l’approche de la musique de HOUND. Défenseur d’un Hard Rock 70’s très vintage, le groupe s’est encore surpassé sur ce deuxième album où il apporte un souffle nouveau à l’âme d’un style tellement ancré dans ses traditions artistiques. Sauvage et plein de maîtrise, le quatuor allemand ne manque pas d’appétit et cela se ressent sur chaque titre de « I Know My Enemies ».

C’est avec une grande dévotion que HOUND insuffle une énergie très actuelle à ce registre qui semble tellement les avoir marqué. Du haut de sa fougueuse jeunesse, le combo distille des morceaux très matures avec un gros son et une production lourde et massive. L’album regorge de perles vintage, qui virevoltent de toute part grâce à des riffs appuyés, une basse hyper-groovy et une batterie déchaînée.

De « Sleep Is Thunder » à « The Downfall » en passant par « All Of Us », « Fortune », « Without A Sound » et le génial « Loyalty », HOUND nous projette dans une dimension dans laquelle le guitariste Nando Grujic déploie son talent sur des solos aériens , perchés et d’un feeling incroyable. Au chant, Wanja Neite dans un registre très androgyne fait preuve de finesse et de sensibilité, tout en restant très Rock. Une merveille !

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Extrême Stoner/Desert

Cosmic Reaper : défier la gravité

C’est sur un faux-rythme que COSMIC REAPER surgit avec un Doom Metal Psych aux subtiles sonorités Stoner à travers un premier album éponyme rugueux et granitique. Simples, efficaces et obsédants, les morceaux du quatuor Américain sont aussi épais que tranchants, et la voix lointaine et éthérée de leur chanteur tente tant bien que mal à apporter un peu de lumière à cette sombre entreprise. Un régal !

COSMIC REAPER

« Cosmic Reaper »

(Heavy Psych Sounds Records)

Avant de vous caler ce premier album de COSMIC REAPER entre les oreilles, installez-vous confortablement et prenez une bonne respiration. Le quatuor américain présente un Doom Metal aux contours Psych et la chape de plomb qui va s’abattre sur vos tympans est écrasante à tout point de vue. Véritablement sur orbite, le combo est paré pour le décollage et le voyage s’annonce mouvementé.

Originaire de Caroline du Nord, COSMIC REAPER a fait ses premières armes avec un EP, « Demon Dance », qui a vite séduit les amateurs de sensations fortes, qui se sont rapidement rués à ses concerts. Stoppés net par la pandémie, les Américains en ont profité pour composer un premier album éponyme et les sept morceaux présentés sentent le souffre autant qu’ils bastonnent et enivrent. 

Dès les premières notes de « Hellion », l’expédition spatiale commence dans une atmosphère tendue, où la production massive et puissante fait des merveilles. COSMIC REAPER a également soigné les arrangements sur ces nouveaux titres à vraiment écouter au casque (« Stellar Death », « Planet Eater », « Infrasonic ») ! Et comment ne pas succomber à « Wasteland » et ses deux parties aussi Psych qu’épaisses ? Voilà, vous pouvez respirer !

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Rock

Dead Poet Society : insaisissable poésie alternative

Impertinents et audacieux, les quatre jeunes musiciens de DEAD POET SOCIETY n’ont franchement pas froid aux yeux et, pour un premier album, livre une production assez scotchante. Dans une veine alternative US, le groupe désormais basé à L.A. s’engouffre dans le Rock et el Metal avec fougue et détermination.

DEAD POET SOCIETY

« -!- »

(Spinefarm Records)

Originaire de Boston où le groupe d’étudiants du Berklee College s’est formé, c’est pourtant sous le soleil californien que DEAD POET SOCIETY a littéralement éclos. Suivi par de jeunes fans, c’est en figurant sur de multiples playlists que les Américains ont commencé à se faire connaître. Et c’est depuis Los Angeles que le quatuor sort son album coup de poing.

Pour une première production, « – ! – » (« The Exclamation Album ») se veut assez frondeur dans le fond comme dans la forme. Prenant grand soin de n’entrer dans aucune case, DEAD POET SOCIETY navigue entre Rock et Metal Alternatif avec un certain talent. Carré et percutant, le combo assène de gros riffs et de belles rythmiques posés sur l’étonnante gamme vocale de son frontman. 

En effet, ce qui surprend à la première écoute, c’est la performance du chanteur et guitariste Jack Underkofler capable de s’aventurer avec une aisance déconcertante presque partout (« .burymehole. », « .intodeep. », « .CoDA. », « .loveyoulikethat. »). Touchant au Modern Metal, au Stoner et même à la Pop, DEAD POET SOCIETY se perd un peu et devra vite se trouver une réelle identité musicale.

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Stoner/Desert

Thunder Horse : indomptables Texans

Le Stoner affiché par THUNDER HORSE a presque du mal à trouver sa place dans le déluge Doom et Heavy Metal de « Chosen One ». Deuxième album pour le quatuor texan qui, d’une voix lointaine et profonde sur des riffs massifs et une rythmique de cogneurs, présente un nouvel opus tout en nuances et en puissance.  

THUNDER HORSE

« Chosen One »

(Ripple Music)

Le Texan est rugueux de nature et dans le cas de THUNDER HORSE, c’est presqu’un euphémisme. Mené par son frontman, Stephen Bishop, guitariste-chanteur et pilier de la scène Metal Indus locale, le quatuor développe sur ce deuxième album un Heavy Stoner costaud aux saveurs Doom et à l’atmosphère lourde. Les Américains ne sont pas là pour rigoler et « Chosen One » surgit comme un gros coup de massue.  

Dave Crow (basse) et Jason West (batterie) gèrent avec ardeur une rythmique solide et imperturbable. Bishop assurant les parties très Doom des guitares avec une épaisseur quasi-opaque, c’est T.C. Connaly qui distille de très inspirés solos aériens, racés et épiques dans un style Heavy Metal très 70/80’s. THUNDER HORSE est de plein de surprises et elles sont carrément bonnes (« Let Them Bleed », « Rise Of The Heathens »).

Non sans rappeler les riffs tendus de Tommy Iommi et les virtuoses envolées de Michael Schenker, Bishop et Connaly se complètent et œuvrent de concert sur ce « Chosen One », dont la production est aussi authentique que ne l’est le quatuor (« Texas » et le magnifique « Song For The Ferryman »). Les quelques notes bluesy qui s’échappent des nouveaux morceaux de THUNDER HORSE apportent ce supplément d’âme à un album qui n’en manque pourtant pas.

Bandcamp : https://ripplemusic.bandcamp.com/album/chosen-one

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Extrême Rock

Sister : sauvage et impertinent

Dézinguer tout ce qui dépasse, oui, mais avec minutie et un sens aigu de la mélodie : tel est le crédo de SISTER et de son nouvel album, « Vengeance Ignited » à travers lequel les Suédois laissent éclater toute leur rage. Les Scandinaves assènent à grand coup de latte un Sleaze Metal réjouissant, enthousiasmant avec humour et folie.

SISTER

« Vengeance Ignited »

(Flick Records)

Oreilles chastes, passez votre chemin ! SISTER livre son quatrième album et les Suédois n’y vont toujours pas de main morte. Le quatuor de Stockholm a subi quelques remaniements de personnel et est aujourd’hui composé de Jamie Anderson (chant), Cari Crow (batterie), Freddan Hiitomaa (basse) et Phil Armfelt (guitare). Sur une superbe production signée par le claviériste de H.E.A.T, Jona Tee, le combo est aussi percutant qu’accrocheur et « Vengeance Ignited » bastonne généreusement. 

Entre refrains hyper-fédérateurs, riffs tranchants et assassins et une rythmique basse/batterie costaude et très groovy, le Sleaze Metal de SISTER s’est vraiment étoffé et présente dix titres à faire lever les foules. Les bad-boys mené par leur excellent et hurleur chanteur font un mix irrévérencieux entre Glam déjanté et un Punk/Rock aux saveurs Metal en mettant l’accent sur des mélodies très addictives et bien senties.

Loin d’être avares de très bons solos aussi Rock’n’Roll que Heavy, le  quatuor dévaste tout sur son passage avec des morceaux à faire décoller les tympans (« Spitfire », « Primal Rage », « Scream For Pleasure » ou « One Last Ride »). Le rythme effréné de « Vengeance Ignited » laisse toutefois une petite place à une étonnante ballade, loin d’être indispensable (« Whispering Winds »), mais carrément Sleaze. Bref, SISTER distribue les gaffes à tour de bras.  

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Heavy metal

Aeonblack : riffs d’acier

Très rentre-dedans tout en restant mélodique, les Allemands d’AEONBLACK sortent les crocs après six ans d’absence sur ce nouvel album, « The Time Will Come », où le quatuor s’engouffre dans un Heavy Metal costaud. Sur des refrains très accrocheurs, les Teutons ne révolutionnent pas le genre, mais y apportent de belles envolées épiques à travers une interprétation remarquable.  

AEONBLACK

« The Time Will Come »

(Black Sunset/MDD Records)

Le quatuor aura mis plus de cinq avant de livrer le successeur de « Metal Bound », son premier album. Et c’est toujours dans la grande tradition du Heavy Metal germanique inscrite par Helloween ou Accept qu’AEONBLACK poursuit sa route. Acéré et vif, le groupe n’a pas levé le pied sur ce « Time Will Come » de très bonne facture, et qui affiche une belle dynamique.

Dès « Specter In Black », le ton et le rythme sont donnés : puissant et rapide, le style des Allemands s’est étoffé et reste recentré sur des riffs super-efficaces et des solos incisifs (« I Won’t Think About Tomorrow »). Mixé et masterisé par Dennis Ward (Pink Cream 69, Magnum), ce deuxième album d’AEONBLACK étonne aussi par sa qualité de production et son jeu très fluide.

Mené par son chanteur Holger Berger, dont la voix présente de grandes similitudes avec celle de Rob Halford, le combo délivre des morceaux solides et percutants (« Warriors Call », « The Phantom of Pain », « Fire Wheels »). Avec un morceau-titre véritable pièce maîtresse de l’album, AEONBLACK propose une belle intro (« 1999 Annihilation Overture ») et pose une atmosphère presqu’épique avant huit minutes d’un Heavy Metal rageur. 

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Stoner/Desert

Acid Mammoth : c’est là que les Athéniens anéantirent !

Révélation du Doom grec avec « Under Acid Hoof », ACID MAMMOTH continue de creuser son épais sillon. Le quatuor a profité de l’atmosphère sombre et étrange du confinement pour s’enfoncer dans des profondeurs métalliques pour concevoir « Caravan », un nouveau périple où les rythmiques pachydermiques côtoient des solos étourdissants.

ACID MAMMOTH

« Caravan »

(Heavy Psych Sounds Records)

Depuis 2015, ACID MAMMOTH a entamé sa lourde marche à travers un Stoner Doom massif et assommant. Troisième étape pour le quatuor grec qui a conservé l’esprit et les codes de son précédent album dans le design de la pochette de « Caravan ». Et cette descente en rouge et noir dans les abysses musicaux semble vraiment inscrite dans les gènes du combo, qui présente son album le plus complet et abouti à ce jour. 

L’an dernier, « Under Acid Hoof » avait déjà révélé les qualités des Hellènes, confirmées sur le volume 2 des « Doom Sessions » de leur label aux côtés de 1782 un peu plus tard. Avec ce nouvel opus, les Babalis père et fils (guitares et chant), Dimosthenis Varikos (basse) et Marios Louvaris (batterie) imposent leur style avec force et conviction. ACID MAMMOTH fait rimer Metal hypnotique et Fuzz frénétique.

Si l’album démarre par un petit rire démoniaque et un morceau clairement Stoner Rock et mélodique (« Berserker »), le groupe retournent très vite dans un Doom caverneux sur des morceaux aussi massifs qu’épais (« Psychedelic Wasteland », « Ivory Towers »). Et ACID MAMMOTH continue son imposante mainmise sur le morceau-titre long de 11 minutes avant de porter le coup de grâce sur le diabolique « Black Dust ». On en redemande !

Bandcamp : http://acidmammoth.bandcamp.com/

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Extrême

The Generals : Death’n’Roll

Bienvenue dans l’enfer des GENERALS, combo atypique qui opère un savoureux mélange de Death Metal et de Rock’n’Roll, en version écrasante et épique. Les Suédois se sont accaparés l’héritage du son cher à Dismember pour le mêler à une inspiration très Rock totalement massive et débridée.

THE GENERALS

« To Hell »

(Black Zombie Records)

Passé au filtre Rock’n’Roll, le Death Metal de THE GENERALS a quelque chose de généreux dans son approche, et c’est ce qui fait toute l’originalité du quatuor : une sorte de mix entre Entombed et Motörhead. Pour leur troisième album, les Suédois présentent des titres aux riffs écrasants, aux refrains homériques et aux mélodies apocalyptiques… « In Hell » porte bien son nom.

La première chose notable sur ce nouvel album est la production qui éclaircit très nettement les compos du groupe, affichant du même coup une identité plus marquée. Et « To Hell » démarre sur les chapeaux de roue avec des titres massifs et bien huilés (« Faith In Fire », « Demonical Trait », « Deadlock »). THE GENERALS donne le ton en s’enfonçant dans un registre nettement plus Death Metal sur des structures très Rock.

Le Suédois se reposent sur les riffs épais et tranchants de Richard Fäldt et Marius Tömte, les sauvages rythmiques de Martin Svensson et surtout la basse et le chant assassin de Rickard Heduar. THE GENERALS n’est pas là pour rigoler, mais pour mettre des claques à chaque titre (« Thrill Kill », « Undying Death »). Grâce à son style original et une technique rompue à la baston, le quatuor est une machine brutale et assommante. 

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Progressif Rock

Autómata : une vague d’émotions

Autoproduit et enregistré à l’ancienne en studio (normal, quoi !), ce premier EP/LP éponyme d’AUTOMATA navigue dans un océan Post-Rock, où les accalmies succèdent aux fulgurances décibéliques. Très organiques, ces cinq morceaux évoluent dans une intensité consciente où l’énergie côtoie la douceur dans une belle harmonie.

AUTOMATA

« Autómata »

(Independant)

Né sur les cendres de Lovely Girls Are Blind, AUTOMATA a vu le jour suite à un changement de personnel, qui a offert une nouvelle impulsion au quatuor parisien. Et contrairement à son patronyme, le groupe n’a rien de mécanique, bien au contraire. Son Post-Rock est aussi langoureux qu’insaisissable et laisse place à un imaginaire tout en contraste dans un univers instrumental où les sentiments s’entrechoquent. Mouvementé mais pas chaotique.

Tout en nuance, AUTOMATA invite à un voyage délectable, où quelques tempêtes viennent ponctuer une atmosphère globalement apaisante et bienfaisante. Dès « Tanger » et ses neuf minutes, on se laisse guider par ce flot de guitares que le côté très progressif mène à des sommets d’émotion. Et pour un premier enregistrement sous cette configuration, le groupe se montre aussi serein que solide.

De cette belle luminosité instrumentale, quelques voix s’échappent comme celles venues de Mongolie sur « Church » ou encore d’autres plus robotiques sur « 3×3+5 ». Ce sont d’ailleurs étonnamment sur ces deux morceaux plus courts qu’AUTOMATA se fait plus sombre avec des riffs plus épais et musclés. Enveloppé dans cette poésie musicale, le quatuor captive et envoûte sur « Verdik » et « Automate » à la fois puissants et planants.