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Blues Soul / Funk

Zac Harmon : l’âme du Mississippi

ZAC HARMON est l’incarnation-même du son du Mississippi et il transmet un puissant message Soul de son Blues. Guitariste hors-pair, brillant chanteur et songwriter très instinctif, son talent resplendit sur ce nouvel album, « Long As I Got My Guitar », aussi expressif que soyeux et captivant. Sur les dix morceaux, la douceur est électrique et lancinante.

ZAC HARMON

« Long As I Got My Guitar »

(Catfood Records)

Né à Jackson dans le Mississippi, ZAC HARMON a baigné depuis son plus jeune âge dans le Blues et c’est très naturellement qu’il embrasse une carrière professionnelle dès ses 16 ans. C’est en tant que guitariste qu’il fait ses premières armes avant de s’envoler pour Los Angeles où il travaille comme musicien de studio, puis auteur-compositeur et enfin comme producteur.

Il faut attendre 2003 pour le bluesman sorte son premier album solo, « Live At Babe & Ricky’s Inn », un véritable hommage au son et à la musique de son Mississippi natal. Aujourd’hui basé au Texas, ZAC HARMON sort son premier album sur le label Catfood Records, dont le propriétaire, Bob Trenchard, co-signe d’ailleurs plusieurs morceaux de ce très bon « Long As I Got My Guitar ».

Accompagné par le groupe The Rays et ses deux incroyables choristes, l’Américain distille un Blues contemporain mêlé à ses racines familiales, ainsi qu’à une Soul aussi douce que son jeu est électrisant. Doté d’une voix profond et chaude, ZAC HARMON se pose en virtuose de la six-cordes, et son feeling n’a d’égal que sa dextérité. « Long As I Got My Guitar » est tout simplement envoûtant et apaisant.

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Blues Blues Rock Soul / Funk

Steve Marriner : une modernité ancrée dans la tradition

Tombé tout petit dans la marmite du Blues Rock, de la Soul et de l’Americana, le multi-instrumentiste STEVE MARRINER est un musicien qui, à force de travail et grâce à de multiples collaborations, s’est forgé une forte expérience et un style bien à lui. Près de 15 ans après un premier album en solo, le Canadien livre « Hope Dies Last », un opus très personnel bien que collégial dans sa conception.

STEVE MARRINER

« Hope Dies Last »

(Stony Plain Records)

A l’âge de 14 ans, le naïf d’Ottawa était déjà reconnu comme un jeune prodige de l’harmonica. Après s’être aguerri auprès des meilleurs bluesmen de la région, STEVE MARRINER a étendu son champ d’action à la guitare, la basse, les claviers et le chant. Egalement producteur depuis 2014, le Canadien ne se refuse plus rien et a même invité quinze musiciens sur « Hope Dies Last ». C’est donc un album très complet et large en horizons musicaux que livre le compositeur.

Après avoir joué avec de très nombreux artistes et plusieurs groupes reconnus, STEVE MARRINER livre un nouvel album solo, le deuxième après « Going Up », sorti en 2007. Le multi-instrumentiste a même profité de la pandémie pour se former comme ingénieur du son, rajoutant une corde essentielle à son arc. Assez Rock dans son ensemble, « Hope Dies Last » montre d’autres facettes du musicien à travers des sonorités beaucoup plus roots et toujours très Blues et Americana.

Soul et Rock sur « Take Me to The City », « How High » ou « Coal Mine », le Blues du Canadien reste toujours plein d’émotion. Les trois guitaristes chargés des pedal-steel s’en donnent à cœur joie et STEVE MARRINER peut ainsi laisser parler son feeling comme sur le superbe duo tout en douceur, « Enough », avec la chanteuse Samantha Martin. Langoureux sur «  Honey Bee » et « Somethin’ Somethin’ », il s’offre même une parenthèse aux saveurs de la Louisiane sur « Petite Danse », chanté en français. Frais et enthousiasmant !

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Blues Soul / Funk

Same Player Shoot Again : King mania

SAME PLAYER SHOOT AGAIN n’est pas un cover-band comme les autres, loin de là. Le septet français semble s’être donné pour mission d’offrir un nouvel éclat aux trois ‘King’ de la guitare Blues. Et après Freddie, c’est au tour du répertoire du grand Albert King de passer entre les mains expertes du groupe pour ce « Our King Albert », magistral de feeling et de dextérité. En attendant peut-être B.B….

SAME PLAYER SHOOT AGAIN

« Our King Albert »

(Five Fishes/Socadisc)

Après un premier tribute couronné de succès et qui rendait hommage au grand Freddie King en 2018, cette dream team du Blues hexagonal s’attaque à un autre King et pas des moindres : Albert. Saluer comme il se doit ‘The Velvet Bulldozer’ n’est pas à la portée de tout le monde, mais les musiciens de SAME PLAYER SHOOT AGAIN sont de redoutables et talentueux experts en la matière, et ils se sont vraiment fait plaisir.

Faisant carrière en France comme à l’international, les sept membres du groupe ont tous un CV long comme le bras et surtout un feeling et une technique hors-norme… et il en faut pour ne pas faire offense à ce maître du Blues. SAME PLAYER SHOOT AGAIN parvient avec brio à retranscrire l’âme des morceaux de l’Américain avec une délicatesse et un toucher incroyable.

« Our King Albert » est un hommage appuyé à l’homme à la Flying V, dont le talent continue de briller à travers tout l’album. Les classiques du bluesman du Mississippi comme des titres moins connus sont présents sur les 14 plages, qui baignent dans une atmosphère Soul, Funk et Rythm’n Blues (« Born Under A Bad Sign », « Oh Pretty Woman », « Angel Of Mercy », « I Wanna Get Funky »). SAME PLAYER SHOOT AGAIN fait revivre la légende avec classe.  

A noter que le groupe se produira dans le temps du Blues parisien, le New Morning, le 14 septembre prochain.

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Blues Soul / Funk

Steve Cropper : maître à jouer

STEVE CROPPER est un musicien de l’ombre, et pourtant tout le monde a entendu au moins une fois l’un des méga-hits auxquels il a activement participé pour Stax Records dans les années 60. Vénéré par Brian May, Jeff Beck ou Eric Clapton, le  guitariste et compositeur se fait cette fois un petit plaisir personnel, dont on est plus que ravi, avec son premier album solo depuis de longues années.

STEVE CROPPER

« Fire It Up »

(Provogue/Mascot Label)

Si vous l’ignorez, cet homme est une légende et probablement le ‘guitar-hero’ le plus discret de la planète Blues/Soul et pourtant les plus grands lui doivent énormément. Guitariste et compositeur, il est de tous les classiques d’Otis Redding, Wilson Pickett, Johnny Taylor, Albert King et plus tard, il fut aussi le sideman de John Lennon, Bob Dylan ou encore Eric Clapton. Ça situe STEVE CROPPER et relative aussi la mise en lumière d’autres…

Selon ses dires, l’Américain n’avait pas sorti d’album solo depuis 1969 ! On peut ainsi voir « Fire It Up » comme une petite respiration personnelle que s’offre ce grand soulman. Sur une production brillante, cela va sans dire, le guitariste s’engouffre dans des registres qu’il maîtrise à la perfection et dont il a laissé le chant au génial Roger C. Reale, dont la voix chaude et roque embellit encore plus le jeu de STEVE CROPPER.

Assez peu démonstratif, il se concentre plus sur l’ensemble des morceaux que sur ses propres parties de guitares, qui sont toujours d’une justesse irréprochable. Enveloppé dʼune séduisante section de cuivres, « Fire It Up » regorge de pépites Blues, Soul, Funky et Rock dont on retiendra notamment « Fire It Up », « One Good Turn », « Out Of Love », « She’s Fine », ou encore le phénoménal « Heartbreak Street ». STEVE CROPPER reste inégalable et envoûtant.

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Soul / Funk

Dumpstaphunk : groove machine

Après le très bon dernier album de Maceo Parker (sur ce même nouveau label de Mascot), c’est au tour de DUMPSTAPHUNK de rendre à la Nouvelle-Orléans son audace musicale et toute sa splendeur issue de la Funk et du Rythm’n Blues avec un côté Rock dynamitant. Le combo des Neville et Meters n’a rien perdu de son panache.

DUMPSTAPHUNK

« Where Do We Go From Here »

(The Funk Garage/Mascot Label)

Alors qu’on s’attendait à un double-album après la sortie en single du morceau-titre en août dernier, c’est finalement un album dense et conséquent que présente DUMPSTAPHUNK, énorme machine à Groove de la Nouvelle-Orléans. Sept longues années s’éparent « Where Do We Go From Here » de son prédécesseur et Ivan Neville et sa bande sont plus enthousiastes que jamais.

Politiquement engagés, les Américains mettent leur Funky-Beat très Rock au service de revendications fortes (« Justice 2020 »). Entre modernité et héritage Soul et Rythm’n Blues de la Nouvelle-Orléans, DUMPSTAPHUNK fait la jonction et rend ces morceaux, parfois des reprises, d’une étonnante intemporalité (« Let’s Get At It », « United Nation Stomp », « Make It After All »).

Si les guitares sont très présentes (à noter la présence de Marcus King), les cuivres ne sont pas en reste et offrent une couleur resplendissante à ce « Where Do We Go From Here », plein de groove et très enjoué. Puissant et créatif, DUMPSTAPHUNK avance avec un énorme respect pour la Funk de sa ville, tout en se réinventant avec pertinence (« Itchy Boo », « Dumpstamental », « Sons »). Un vrai rayon de soleil !