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Power metal Progressive Heavy Metal Symphonic Metal

Angra : un nouveau cycle de confiance

Malgré la période difficile qui a suivi la sortie de « Ømni », ANGRA semble avoir fait de ces obstacles et de ses peines une force créatrice qui lui a permis de faire face, mais également de réaliser l’excellent « Cycles OF Pain ». Toujours sous la houlette du producteur Dennis Ward, cette dizième galette est d’une somptueuse diversité et prouve que le combo est bel et bien devenu le fer de lance de la scène Metal brésilienne. Délicat et massif, il navigue habillement entre Power, progressif, symphonique et Heavy Metal avec une technicité redoutable.

ANGRA

« Cycles Of Pain »

(Atomic Fire Records)

Depuis plus de 30 ans et surtout après la sortie du conceptuel « Holy Land » en 1996, ANGRA incarne le Heavy Metal brésilien grâce à des couleurs progressives, parfois symphoniques et même Power Metal plus récemment. Etonnamment, son ascension correspond au départ de Max Cavalera de l’emblématique et pionnier Sepultura. Il y avait donc une place à prendre et ça n’a pas traîné. Au contraire de ses compatriotes qui ne sont toujours pas parvenus à faire peau neuve, le groupe a montré beaucoup d’ambition et de créativité. Des éléments que l’on retrouve sur « Cycles Of Pain », son dixième album.

Toujours guidé par son guitariste Rafael Bittencourt, d’ailleurs seul rescapé du line-up originel et en état de grâce sur l’ensemble du disque, ANGRA livre aussi sans doute son album le plus sombre à ce jour. Les cinq dernières années ont été douloureuses à titre personnel pour le six-cordiste et est venue s’ajouter la disparition d’Andre Matos, ami et chanteur historique de la formation. Si le titre « Cycles Of Pain » parle de lui-même, son contenu n’en demeure pas moins très varié et il est même le plus brésilien jusqu’à présent depuis sa pochette jusque dans son contenu, qui libère paradoxalement une belle luminosité.

Si les compos de Bittencourt et du basiste Felipe Andreoli sont incroyables, que dire de la performance de l’ex-Rhapsody Of Fire, Fabio Lione ? Le frontman célèbre ses dix ans au sein d’ANGRA de la plus belle des manières avec une polyvalence vocale plus impressionnante que jamais (« Ride Into The Storm », « Gods Of War », « Tide Of Changes », « Faithless Sanctuary »). Très technique, mélodique et accrocheur, « Cycles Of Pain » est l’une des meilleures productions des Sud-Américains et la sensibilité et la puissance de ces nouveaux titres montrent à quel point le successeur de « Ømni » le surclasse. Magistral !

Photo : Marcos Hermes
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Dark Metal Doom Heavy metal

Sorcerer : pandémoniaque

Enregistré à Stockhölm avec Mike Wead (King Diamond) notamment, ce quatrième opus vient confirmer l’élan de ces dernières années. « Reign Of The Reaper » montre enfin le véritable visage que l’on pouvait attendre de SORCERER, à savoir un style plus personnel, entre un Heavy Metal classique et des touches Doom savamment dosées. A noter à l’arrivée de Stefan Norgren derrière les fûts, il y a quelques semaines, et qui vient participer à cette résurrection entamée en 2010.

SORCERER

« Reign of the Reaper »

(Metal Blade Records)

Dans sa première et courte vie, celle qui s’étend de 1988 à 1995, le Metal de SORCERER penchait bien plus qu’aujourd’hui vers le Doom. Après des débuts prometteurs, les musiciens sont allés grossir les rangs de Therion, Tiamat, Sundown et Lion’s Share avant de démarrer une seconde phase plus féconde. Très aguerris donc, ils ont fait la bascule vers un Heavy Metal plus généreux et surtout très épique. Et 35 ans après leur création, les Suédois affichent un total de quatre albums, « Reign Of The Reaper » compris.

Cela dit, même si le groupe de par son histoire avance à un rythme de sénateur, il faut lui reconnaître de la qualité dans ses derniers albums, notamment sur « Lamenting of the Innocent », sorti il y a trois ans et qui l’avait relancé. C’est précisément dans cette même dynamique que le frontman Anders Engberg et ses compagnons s’inscrivent avec « Reign Of The Reaper ». SORCERER n’a pas renié ses influences Doom, qui se font toujours sentir dans les moments les plus dark et progressifs, mais la vélocité actuelle est terriblement Heavy.

Avec sa galopante rythmique et la puissance vocale de son chanteur, le quintet possède de solides arguments que les deux guitaristes renforcent brillamment. Les riffs sont racés et appuyés, les chorus abondants et les solos très shred. Et SORCERER montre toute sa maîtrise sur des refrains mémorables, des structures de morceaux massives et un mélange savoureux d’ambiances teintées d’une noirceur un brin Old School (« Mourning Star », « Unveiling Blasphemy », « Thy Kingdom Will Come » et le morceau-titre). Convaincant.

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Doom Heavy metal

Cirith Ungol : la légion du chaos

La lumière ne passe que très rarement sur les réalisations de CIRITH UNGOL, ce qui ne l’empêche pas, et ne l’a d’ailleurs jamais empêché, de briller grâce à une créativité toujours très mesurée pour plus d’efficacité. Le quintet semble peser chaque note comme pour mieux respecter un style savamment élaboré depuis des décennies. « Dark Parade » est un modèle du genre, l’essence-même du Metal où le Doom et le Heavy guident une cavalcade épique torturée, qui vous happe sans crier gare. Un monument… encore !

CIRITH UNGOL

« Dark Parade »

(Metal Blade Records)

CIRITH UNGOL, c’est une aventure qui démarre discrètement dans la ville de Ventura en Californie, bastion que le groupe n’a d’ailleurs jamais quitté. Tirant bien sûr son nom de l’œuvre de J.R.R. Tolkien, c’est en 1972 que les premières notes résonnent pour donner vie à un premier album neuf ans plus tard, « Frost And Fire ». S’en suivront les classiques « King Of The Dead »(1984), « One Foot In Hell » (1986) et « Paradise Lost » (1991) qui sont les bases fondatrices du son si particulier des Américains. La légende est marche et, malgré un coup d’arrêt jusqu’en 2020 et un retour avec « Forever Black », elle est restée terriblement vivante.

Malheureusement, ou heureusement selon ses membres, CIRITH UNGOL est toujours resté dans l’ombre underground d’un style auquel il a pourtant donné ses plus belles lettres de noblesse de l’autre côté de l’Atlantique. Précurseur du Doom (avec d’autres) et délivrant un registre épique que d’autres prendront d’ailleurs à leur compte, le quintet est peut-être celui qui incarne le mieux le Heavy Metal dans sa forme primale et originelle. Extrêmement pointilleux et perfectionniste, il n’y a pas trace de superflu et encore moins d’esbroufes techniques sur les disques des Californiens, et « Dark Parade » s’inscrit bien sûr dans cette lignée.

Si certains considèrent, peut-être à juste raison, que CIRITH UNGOL est une formation vintage au son prisonnier des années 80, une écoute très attentive de ce sixième album s’impose. La production est massive, d’un équilibre parfait, avec des guitares idéalement réparties, offrant ça et là une multitude détails qui donnent du coffre et surtout une énergie et une vélocité très maîtrisées et si évidentes (« Relentless », « Sailor on the Seas of Fate », « Looking Glass », « Dark Parade », « Distant Shadows »). Les riffs sont imparables, la rythmique ronronne, les solos tranchent et la voix de Tim Baker ensorcelle ! What else ?     

Photo : Peter Beste
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Heavy metal

KK’s Priest : entre culte et nostalgie

On ne peut évidemment pas reprocher à KK Downing de s’être lancé dans une nouvelle aventure après cinq décennies très actives et marquantes au service du Heavy Metal. Très bien entouré, le riffman britannique n’est pas prêt de raccrocher et livre le deuxième album de KK’S PRIEST. Si la performance du quintet est très honorable, on ne peut s’empêcher de penser à son ancien et glorieux groupe, Judas Priest, avec qui la comparaison n’a même pas lieu d’être. Mais « The Sinner Rides Again » perpétue la tradition d’un Heavy Metal intemporel.

KK’S PRIEST

« The Sinner Rides Again » 

(Napalm Records)

Battre le fer tant qu’il est encore chaud semble être le leitmotiv de KK Downing et de sa nouvelle formation une décennie après son départ de Judas. Deux ans presque jour pour jour après la sortie de « Sermons Of The Sinner », le guitariste parait avoir tiré quelques enseignements d’un premier opus assez Old School, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi, mais qui était surtout trop prévisible et assez peu inspiré. Cette fois, KK’S PRIEST sort les crocs et se montre beaucoup plus acéré.

Peut-être que la nouvelle signature chez Napalm Records a  revigoré les troupes. En tout cas, le line-up, quant à lui, reste inchangé et s’affiche aussi plus entreprenant. La légende anglaise, le frontman Tim ‘Ripper’ Owens, A.J. Mills (Hostile) à la guitare, Tony Newton (Voodoo Six) à la basse et Sean Elg (Deathriders, Cage) derrière les fûts sont nettement plus impliqués sur « The Sinner Rides Again », où KK’S PRIEST offre un visage racé et des morceaux plus incisifs que sur son prédécesseur.

Bien sûr, le septuagénaire n’a pas perdu ses réflexes, mais il peine parfois à se renouveler. Cela dit, il peut compter sur le reste de l’équipe qui garde le pied sur l’accélérateur et c’est heureux (« Sons Of The Sentinel », « One More Shot At Glory », « Hymn 66 », « Pledge Your Souls »). Bien produit, « The Sinner Rides Again » tient malgré tout la route. Le plus gros problème de KK’S PRIEST réside encore et toujours dans son nom, car on garde à l’esprit son épopée passée. Sauf qu’ici, on est bien loin du compte.

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Heavy metal Old School

Wings Of Steel : enfin déployées

Il y avait bien longtemps que l’underground américain n’avait pas révélé de nouvelles pépites, notamment du côté de L.A. et surtout en termes de Heavy Metal. C’est chose faite avec WINGS OF STEEL et son premier opus, « Gates Of Twilight », dont le style très Old School vient pourtant réoxygéner la scène actuelle. Produit par le Français Damien Rainaud (Dragonforce, Angra), le mix est cristallin, les titres solides et mélodiques, le chant puissant et les parties de guitares ébouriffantes. Une belle réalisation.

WINGS OF STEEL

« Gates of Twilight »

(Independant)

Certaines rencontres s’avèrent explosives et l’addition des talents fait ensuite le reste et parfois la différence. Et si on prend en compte le fait que tout cela se déroule à Los Angeles, il y a de quoi y voir un signe, tant la Cité des Anges a vu éclore il y a quelques décennies, certes, de très nombreux talents. Les astres sont donc peut-être alignés pour le chanteur suédois Leo Unnermark et le guitariste californien Parker Halud, dont le groupe WINGS OF STEEL commence à faire parler de lui au-delà de la côté ouest américaine.

Musicalement, le duo fait des étincelles, tant la complicité entre ces deux-là est évidente. Grâce à des goûts communs pour la culture Metal et un fort désir de renouer avec un style un brin vintage, l’association est plus que séduisante et tient vraiment la route. C’est vrai aussi qu’avec un tel patronyme, WINGS OF STEEL n’est pas là pour révolutionner le genre, mais la fraîcheur et la détermination affichées sur « Gates Of Twilight » suffisent à conforter et confirmer toute la créativité à l’œuvre ici.

Après un premier EP éponyme convaincant l’an dernier, le groupe, accompagné de Mike Mayhem à la batterie (Halud tenant aussi la basse), distille un Heavy Metal super efficace, très accrocheur et entraînant (« Liar In Love », « Fall In Line », « Lady Of Lost », « Leather And Lace », « Slave Of Sorrow » et le génial « Into The Sun »). Si WINGS OF STEEL laisse transpirer son affection pour Dio, Whitesnake, Queensrÿche, TNT et même Crimson Glory, on est emporté par ce très bon « Gates Of Twilight ».

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Hard Rock Metal Progressif Progressive Heavy Metal

Bad As : à la croisée des chemins

Pour peu d’avoir l’esprit ouvert, cette nouvelle réalisation de BAD AS va ravir les amateurs de Hard Rock, de Heavy Metal et de Prog. Car les Transalpins, à travers « Fight The Demons », ne se mettent aucune limite et laissent libre-court à une inspiration qui va puiser dans une culture musicale aussi vaste que pointue. Techniquement imparable, le groupe joue sur les mélodies en y insufflant des accélérations ravageuses et un chant d’une superbe polyvalence.  

BAD AS

« Fight The Demons »

(Wormholedeath Records)

Un peu moins de huit ans après sa formation et la sortie de quatre albums avec ce nouveau « Fight the Demons », BAD AS est parvenu à se faire un nom et développer un style, grâce à un registre assez peu conventionnel mêlant Hard Rock, Heavy Metal et Prog. Autant dire que les amateurs d’étiquettes en tout genre vont avoir du fil à retordre afin de ranger les Italiens dans une même case… et c’est justement ce qui fait leur force.

Et non content d’avancer à contre-courant de la scène actuelle, le combo a aussi effectué des changements de line-up assez conséquents. En novembre dernier, le Grec John Jeff Touch a pris le poste de frontman, suite au départ de Mattia Martin. Et dans la foulée, le batteur Marco Andreeto s’est posé derrière les fûts. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que BAD AS dégage une énergie et une puissance phénoménales.

De cet étonnant crossover naît une musique pleine de rage enrichie d’instants plus aériens et donc progressifs, qui viennent offrir cette particularité au quatuor. Sur les riffs très créatifs de son guitariste, Alessio ‘Lex’ Tricarico, qui ne se refuse absolument rien, BAD AS jouit d’une incroyable liberté de composition (« You Better Run », « Fight The Demons », « Where Did The Love Go », « Inside A Dream », « Awake »). D’une grande fraîcheur !  

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Hard Rock Heavy metal

Ronnie Romero : libre et autonome

Vu par certains comme un mercenaire du Hard Rock et du Heavy Metal, RONNIE ROMERO s’est malgré tout forgé une solide réputation, grâce à une incroyable faculté d’adaptation et une puissance vocale indiscutable. Avec « Too Many Lies, Too Many Masters », ce sont ses propres compositions qu’il interprète, ce qui en dit un peu plus sur son univers personnel et les styles qu’il affectionne, entre Hard et Heavy… forcément !

RONNIE ROMERO

« Too Many Lies, Too Many Masters »

(Frontiers Music)

Même s’il n’a démarré sa carrière qu’en 2010, RONNIE ROMERO a déjà un CV long comme le bras. Surtout connu pour un fait d’arme qui a fait couler beaucoup d’encre avec Rainbow, il a multiplié les collaborations et s’est affiché brillamment chez MSG, Lords Of Black, The Ferrymen, Sunstorm, CorLeoni et plus récemment avec Elegant Weapons. Autant dire que le Chilien est aussi à l’aise sur du Hard Rock que du Heavy Metal, ce qui fait de lui l’un des meilleurs chanteurs de sa génération. Et cette fois, c’est en solo qu’il se présente et sous son nom. Une première très convaincante et dans un registre qu’il maîtrise parfaitement.

Même si c’est son troisième effort, on peut facilement considérer « Too Many Lies, Too Many Masters » comme son premier. En effet, RONNIE ROMERO avait déjà sorti « Raised On Radio » (2022), un album de reprises entre Rock et Hard FM, suivi de « Raised On Heavy radio » (2023) qui, comme son titre l’indique, avait des résonnances plus Metal et toujours constitué de covers. Celui-ci, en revanche, a été entièrement écrit et composé avec le batteur Andy C. et le guitariste Jose Rubio. Puissant, il se révèle enfin sur un répertoire qui est le sien, à savoir Hard’n Heavy. 

Le quintet est complété par Francisco Gil aux claviers et Javier Garcia à la guitare et l’ensemble sonne franchement bien. RONNIE ROMERO, fidèle à lui-même livre une belle performance et sait se montrer toujours aussi impressionnant (« Castaway On The Moon », « Mountain Of Light »). Bien sûr, ses influences sont connues et identifiables, mais cela ne l’empêche pas de surprendre comme sur le morceau-titre ou « Not Just A Nightmare », où plane l’ombre de Dio. Très polyvalent, il manque encore peut-être au frontman ce petit grain de folie, qui le distinguerait un peu plus, mais ce début est déjà très prometteur.

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Progressive Heavy Metal

Timechild : à travers l’obscurité

Il est assez rare de voir une jeune formation, même composée de musiciens chevronnés, franchir aussi vite les étapes en proposant un style dont il reste assez peu de représentants. Et pourtant, TIMECHILD, directement venu du Danemark, se pose avec « Blossom & Plague » dans un Heavy Metal, qui se fond dans un Rock Progressif avec une grande habileté.

TIMECHILD

« Blossom & Plague »

(Mighty Music)

Tout va très vite pour TIMECHILD qui, depuis sa formation en 2020, sort déjà son deuxième opus après « And Yet It Moves » il y a deux ans. Il faut dire que même si les Danois évoluent dans un Heavy Metal Progressif que d’autres comme Fates Warning ou Queensrÿche ont brillamment expérimentés avant eux, ils y apportent une approche nouvelle, pas forcément plus moderne, mais tout aussi efficace techniquement comme dans l’écriture.

Toujours aussi ambitieux, TIMECHILD donne une vision très personnelle de ce qu’un savant mélange de Heavy Metal et de Rock Progressif peut offrir. Si « Blossom & Plague » est plus sombre que son prédécesseur, il n’en demeure pas moins créatif et captivant. Et pour mettre en lumière ces nouvelles compos, le quatuor a fait appel à Soren Anderson (Glenn Hugues, Phil Campbell) pour la production. Le résultat est convaincant et séduit rapidement.

TIMECHILD joue sur les atmosphères grâce notamment à son chanteur et six-cordiste Anders Folden Brink, dont la voix très Classic Rock porte l’ensemble. L’autre point fort des Scandinaves est le jeu proposé par les twin-guitares, tantôt bluesy, tantôt épiques (« Call Of The Petrichor », « Hands Of Time », « The Sign » » et « The Dying Tide » décliné en trois parties et qui ouvre l’album). « Blossom & Plague » flirte même avec le Doom et vient confirmer les très bons débuts du groupe.  

Photo : Jakob Harris
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Heavy metal Power metal

Primal Fear : metal eagle

Entre Power et Heavy Metal, PRIMAL FEAR trace son chemin avec vigueur et ténacité depuis plus de 20 ans. Sans fléchir, les Allemands enchainent les albums avec la même envie et la même détermination dans un registre racé et des compos finement composées. Techniquement irréprochable et acéré, le quintet frappe encore très fort avec « Code Red » et promet des lives foudroyants.

PRIMAL FEAR

« Code Red »

(Atomic Fire Records)

Après « Metal Commando » couronné de succès il y a trois ans, Mat Sinner, bassiste, chanteur et producteur a dû combattre et vaincre la maladie. Une épreuve qui semble l’avoir même rendu plus fort si l’on en juge par cet ardent « Code Red » que nous présente aujourd’hui PRIMAL FEAR. Toujours aussi massif et puissant, ce treizième album est probablement même l’un des meilleurs de la formation germanique.

Au chant, Ralf Sheepers impressionne plus que jamais par l’agressivité dont il fait preuve, mais aussi et surtout par une maîtrise totale de son sujet et une incroyable polyvalence. « Code Red » est nettement plus varié et créatif que son prédécesseur et le Heavy Metal de PRIMAL FEAR semble même avoir trouvé un nouvel élan. Et comme d’habitude, le grand Jacob Hansen s’est occupé du reste et ça claque !

Volcanique et épique, le groupe maintient la pression tout au long de « Code Red » et l’ensemble est une tempête de riffs, de rythmiques frénétiques et de mélodies teintées d’un Power Metal très teuton. Explosif et sombre, PRIMAL FEAR dresse un constat un brin alarmiste sur le monde actuel dans des atmosphères lourdes et percutantes (« Another Hero », « Cancel Culture », « Their Gods Have Failed », « Deep In The Night »). Musclé !

Photo : Alex Kuehr
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Heavy metal

U.D.O. : énergivore

Sur une production massive signée Martin Pfeiffer, Udo Dirkschneider et ses hommes se livrent à leur sport favori avec une fougue toujours aussi étonnante. En quaterback énergique, le leader de la formation allemande n’a rien perdu de son allant et de sa détermination. Avec « Touchdown », U.D.O. frappe fort, une habitude, armé d’un Heavy Metal inter-générationnel et rassembleur.

U.D.O.

« Touchdown »

(Atomic Fire Records)

Ce qui est toujours agréable avec U.D.O., c’est qu’à chaque sortie d’album, j’ai l’impression qu’Accept n’est pas totalement mort. Blague à part, si l’on compare le parcours des deux entités et surtout si l’on aime le Heavy Metal, l’évidence saute aux yeux. C’est même limpide, d’autant que depuis quelques années et avec l’arrivée du fiston derrière les fûts, le groupe semble régénéré et plus vivace que jamais. Et sur ce 18ème opus (si j’ai bien compté !), c’est carrément incontestable. 

Incontournable depuis 50 ans, l’Allemand a encore du jus et se montre même surprenant au chant, tant il a conservé l’incroyable puissance que nécessite son timbre de voix si particulier. Et les autres membres ne sont pas en reste. Le frontman retrouve son vieil ami et cofondateur d’Accept, Peter Baltes, venu tenir la basse suite au soudain départ de Tilen Hudrap. Enfin, U.D.O. peut toujours compter sur ses deux très bons guitaristes : Andrey Smirnov et Dee Damnets. Le compte est bon !

« Touchdown » reste bien sûr dans une veine Heavy Metal classique et racée. Très véloces et compacts, les morceaux de cette nouvelle cuvée sont d’une redoutable efficacité (« The Betrayer », « Isolation Man » et le morceau-titre). U.D.O. maîtrise toujours les fulgurances qui ont fait sa réputation, même s’il s’égare parfois comme sur « Fight For The Right », où le quintet reprend « La Marche Turque » de Mozart. On est plus dans un esprit ‘Fête de la bière’, et loin de la cover de Malmsteen. Mais peu importe, l’essai est encore transformé !

Photo : Martin Häusler