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Alternative Rock Hard Rock

Thadeus Gonzalez : une envergure au-delà de l’underground

Issu de l’underground californien où il n’a pas mis longtemps à se faire remarquer et à enchainer les premières parties de grand stars comme Kiss, Mötley Crüe ou Slash, THADEUS GONZALES a développé un  Rock Alternatif très personnel mêlé à du Hard Rock et quelques pulsations Punk. Avec « Opposite Faces », le frontman débarque dans la cour des grands.

THADEUS GONZALEZ

« Opposite Faces »

(Rebel Waves Records)

Frontman d’Electric Sister pendant dix ans, c’est en 2014 que THADEUS GONZALEZ s’est lancé en solo. Sûr de son fait, et à raison, le songwriter d’Oakland en Californie a déjà livré deux bons albums, « Utopian Society » et « Silver Inside », où il a montré de grandes qualités et un éclectisme très affirmé qui en font un artiste atypique. Et l’Américain a de la suite dans les idées.

Enregistré aux Sonic Room Studios de Livermore, haut lieu de l’underground, et produit par Tim Narducci (The Watchers), « Opposite Faces » est une vraie petite merveille de Rock aussi incendiaire que délicat et toujours très inspiré. Sur des bases Hard Rock 90’s, THADEUS GONZALEZ évolue dans un registre très alternatif et californien, où se télescopent des sonorités addictives, guidées par une voix envoûtante.

Vocalement assez proche de Mike Tramp de White Lion, l’Américain se fait aussi plaisir en s’engouffrant dans des titres post-Punk désinvoltes et mélodiques (« Death Of A Good Husle », « Lightning Hits The Land »). Dans le même temps, le chanteur se fait poignant sur des mid-tempos et des ballades toutes en émotion (« Horses Lay Down », « The Sounds I Saw »). THADEUS GONZALEZ livre ici l’un des meilleurs albums Rock/Hard de l’année.

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Alternative Rock Stoner/Desert

Dirty Black Summer : à l’américaine !

Avec « Great Deception », les Azuréens proposent un EP de six titres, qui devient rapidement addictif. Issus de formations plutôt extrêmes, les musiciens de DIRTY BLACK SUMMER livrent cette fois un Stoner Rock penchant très sévèrement vers un Alternative Rock très américain. Relevé et affichant puissance et fermeté, le quintet nous embarque dans un registre irrésistible en surfant sur une belle dynamique.

DIRTY BLACK SUMMER

« Great Deception »

(Nova Lux Production/Season Of Mist)

Qui aurait cru que des membres de Svart Crown, In Other Climes et Wormsand se retrouveraient, un peu forcés par la situation sanitaire quand même, dans une nouvelle entité musicale si éloignée de leurs terrains de jeu habituels ? C’est pourtant la belle surprise créée récemment par DIRTY BLACK SUMMER et un premier EP oscillant entre Alternative Rock et Stoner, et franchement bluffant pour une production hexagonale. « Great Deception » a un parfum d’Amérique savoureux.  

Certes, les ombres de Soundgarden et Nickelback planent sur les compos du groupe, mais avec un accent tout de même nettement plus marqué par le Stoner Rock. Grosse rythmique, guitares épaisses et une voix rappelant inévitablement Chad Kroeger (« Know Better »), DIRTY BLACK SUMMER propose un registre aussi rafraîchissant que convaincant et fédérateur. Assez inédit en France, les chœurs sont mis en avant avec une justesse rare et franchement remarquable (« You And I »).

Certains trouveront dans « Great Deception » une petite pointe de nostalgie, et pourtant le quintet sonne résolument moderne. Soutenu par une production efficace et massive, DIRTY BLACK SUMMER propose des morceaux solides, parfaitement interprétés et avec un parfait équilibre entre des mélodies accrocheuses et des riffs très rentre-dedans (« Forget My Name, », « Your Great Deception »). On aurait cependant largement pu se passer de « Womanizer » de la jolie Britney Spears, qui reste forcément aussi essentielle que l’originale.

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Alternative Rock Hard Rock Rock

Buckcherry : électron libre

Enfants terribles de la nouvelle génération Hard Sleaze/Rock US de Los Angeles, les cinq membres de BUCKCHERRY ont toujours le diable au corps et « Hellbound » sent la poudre et le souffre. Inspiré et rentre-dedans, le quintet sort les crocs (et les guitares !) et, avec un Josh Todd (chant) en grande forme, livre l’un de ses meilleurs albums.

BUCKCHERRY

« Hellbound »

(Round Hill Records)

Après avoir frappé un grand coup en 2019 avec « Warpaint », les Californiens font leur retour avec « Hellbound », enregistré à Nashville aux côtés de Marti Frederiksen, dont la grande expérience sert les morceaux avec brio. Avec une carrière en deux temps, BUCKCHERRY semble être sur de bons rails depuis 2006 et l’album « 15 », qui les avait propulsé sur le devant de la scène.

Toujours guidé par son chanteur Josh Todd, dernier membre originel qui livre une solide prestation, le quintet peut aussi compter sur ses guitaristes Stevie D et Kevin Winchester qui enquillent les riffs racés et efficaces avec des solos très Rock’n’Roll et plein de feeling. L’énergie de BUCKCHERRY est contagieuse et même si les départs ont encore été nombreux, l’unité est bien réelle.

Comme d’habitude, ce neuvième album sent bon l’esprit de Los Angeles. Rafraîchissant et solide, « Hellbound » présente le groupe dans tout ce qui a de plus Sleazy, déjanté et avec une irrévérence propre à ce qu’ont toujours proposé les Californiens. Fédérateur et costaud, BUCKCHERRY livre probablement l’un de ses meilleurs albums et vu la qualité des nouveaux titres : on en redemande.

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Alternative Rock

[Going Faster] : Muddles / Erei Cross

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !  

MUDDLES – « Mind Muddling » – Klonosphere

C’est un vent de fraîcheur qui souffle sur ce « Mind Muddling », premier album des Français de MUDDLES. Le quatuor signe ici de bonnes compos, très abouties et très bien produites. Mélodique et percutant, le Rock Alternatif du groupe, qui tire très franchement sur le Metal, puise son énergie chez des formations des 90’s. La voix de Barbara, toute en puissance, combinée au registre de MUDDLES fait irrémédiablement penser à Skunk Anansie mais des influences, on en trouve toujours. Le combo s’appuie sur une guitare efficace et aiguisée, une solide rythmique et surtout des refrains qui font mouche et viennent s’enraciner dans le cerveau. Sobre, direct et grâce à des arrangements dthe widow,iscrets et subtils, « Mind Muddling » laisse entrevoir un bel avenir au quatuor.  

EREI CROSS – « The Widow » – Klonosphere

Décidemment, Poitiers semble devenue un point névralgique en termes de créativité et, forcément, tout ce qui est Rock et Metal n’est pas en reste. Ouvertement féministe dans son propos, ce premier EP de six titres est un concentré de sonorités très variées. Difficilement identifiable musicalement, EREI CROSS avance dans un Rock Alternatif aux vastes contours, qui vont d’ambiances très Electro à des fulgurances Stoner, le tout appuyé par de gros riffs rappelant le Metal Fusion des 90’s. Autoproduit, « The Widow » affiche une très belle production, mise en valeur par des arrangements très soignés et inventifs. Le trio composé d’Adrien Grousset (guitare), Laetitia Finidori (basse, chant) et Matthieu Guérineau (batterie) compte une solide expérience que l’on ressent sur l’ensemble très mature de ce premier EP, qui laisse même un goût de trop peu.

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Alternative Rock Metal

Pop Evil : possédé et insaisissable

POP EVIL est typiquement le genre de groupes qu’on aime ou qu’on déteste. Trop Pop pour certains, trop rentre-dedans pour d’autres, le quintet américain navigue en eaux troubles sans se cacher. Très urbain, massif et disposant d’arrangements de haut vol, ce sixième album porte bien son nom. Dépaysement garanti.

POP EVIL

« Versatile »

(eOne)

Fondé il y a 20 ans tout pile par le chanteur Leigh Kakaty et le guitariste Jason Reed, POP EVIL est l’un de ces groupes bipolaires qui squattent les charts américains depuis quelques années maintenant. Et c’est sur les bords du lac Michigan que prennent vie les morceaux tendus, violents et à la fois très abordables par leur côté Pop du quintet. Cependant, c’est avec un réel talent que le combo a forgé sa réputation.

POP EVIL se fiche des conventions et rebat les cartes avec son Metal moderne, qui va taper dans tellement de registres qu’on s’y perd même un peu. Prenant à son compte à peu près tous les styles, les Américains parviennent pourtant à rendre une copie très homogène, sans renier un nombre incalculables d’influences. Et dans ce grand brassage, l’empreinte du batteur Hayley Cramer rend l’ensemble irrésistible. Il est juste indispensable.

Le mur de guitares, la massive rythmique et ce chant d’une incroyable diversité font de POP EVIL un groupe hors-norme. On a presque l’impression que le quintet du Michigan reprend le Metal Fusion là où il s’était arrêté à la fin des 90’s… les styles émergeants en plus. L’aspect mélodique voire très Pop en énervera plus d’un, tandis que les autres succomberont à la puissance métallique déployée. Une chose est sûre, personne n’y sera indifférent.  

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Alternative Rock Hard Rock

Diamante : fresh & blue

Débordante d’énergie, la chanteuse à la chevelure bleue DIAMANTE revient avec un nouvel album, « American Dream ». Sur des morceaux racés et puissants, le Melodic Rock aux contours Hard et Metal de l’Américaine joue sur l’impact des refrains entêtants et des riffs robustes et incisifs. Très accessible et abordable, mais pas désagréable du tout.

DIAMANTE

« American Dream »

(Independant)

Malgré un premier qui a connu un franc succès outre-Atlantique, c’est toujours en indépendante qu’Azzura Boveli, alias DIAMANTE, revient avec ce « American Dream » rentre-dedans et une fois encore taillé pour les charts. A seulement 24 ans, la chanteuse américaine se montre d’une maturité étonnante, grâce notamment à une voix puissante et de l’adrénaline à revendre.  

Survitaminé et musclé sont les maîtres-mots de ce second opus, dont le Rock Hard mélodique fait mouche à chaque morceau. Très formaté et très calibré pour les radios US, « American Dream » est bien entendu surproduit, mais la fraîcheur des morceaux, les riffs massifs et racés, ainsi que le superbe timbre de voix de DIAMANTE suffisent à rendre l’album entrainant et convaincant.

Aguerrie par de longues tournées aux côtés de Three Days Grace, Chevelle et Breaking Benjamin avec qui elle chante d’ailleurs « Iris » (une reprise des Goo Goo Dolls), la frontwoman avance sans filtre et séduit par sa fougue presqu’instinctive (« American Dream », « Ghost Myself », « Unfuck You »). DIAMANTE séduira les amateurs de Melodic Rock intense, costaud et très féminin. Une belle surprise.

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Alternative Rock Rock

Myles Kennedy : explosif, sensible et positif

Le guitariste et chanteur MYLES KENNEDY ne tient pas en place, alors plutôt que de rester sans rien faire durant le confinement, il en a profité pour composer et mettre la touche finale à « The Ides Of March ». Revenu à un Rock US qui lui va si bien, l’Américain livre un deuxième album, qui fait beaucoup de bien.  

MYLES KENNEDY

« The Ides of March »

(Napalm Records)

Contraint de rester chez lui en raison de la pandémie, le très prolifique MYLES KENNEDY a profité de l’annulation de ses tournées pour se pencher sur son deuxième album solo. Et après le très bon « Year Of The Tiger » en 2018, le frontman d’Alter Bridge et du projet solo de Slash livre « The Ides Of March », un opus plus électrique et moins intimiste, mais avec toujours autant de créativité et de sincérité.

Pour ce nouvel album, MYLES KENNEDY a électrifié et électrisé son jeu et distille un Rock US comme il en a l’habitude, et dont il reste un modèle du genre. Grâce à une voix puissante et idéale pour ses très accrocheuses mélodies, le chanteur n’en demeure pas moins l’excellent guitariste que l’on connait et, entre riffs entêtants et solos millimétrés bourrés de feeling, mène sa barque avec classe.

Accompagné de Tim Tournier (basse) et de Zia Uddin (batterie), MYLES KENNEDY a confié la production de « The Ides Of March » au producteur Michael Baskette, collaborateur de longue date. Entraînant sur « In Stride » et « Get Along », ou plus touchant sur « Tell It Like It Is » et « Worried Mind », l’Américain brille et excelle carrément sur le morceau-titre long de près de huit minutes. Une grande bouffée d’air positive et très Rock.

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Alternative Rock Heavy Rock

7 Weeks : acoustique groove

2020 aurait du être l’année de 7 WEEKS suite à la sortie du puissant et majestueux « Sisyphus », un album aussi mélodique que massif, organique et solaire. Faute de pouvoir le défendre sur scène, c’est avec un mini-album que le groupe fait son retour. Une suite finalement très évidente.

7 WEEKS

 « What’s Next ? The Sisyphus Sessions »

(F2M Planet/L’Autre Distribution)

En janvier dernier, le quatuor de Limoges sortait probablement l’un des meilleurs albums français, et même au-delà, de l’année. Dans un Heavy Rock racé, 7 WEEKS balançait avec une incroyable puissance et une production exceptionnelle, neuf morceaux super-efficaces au songwriting poussé à l’extrême, véritable concentré de mélodies.

Stoppé net dans son élan et contraint d’annuler sa tournée, le groupe a préféré se retrousser les manches et travailler sur ce mini-album, qui s’inscrit dans la lignée de « Sisyphus ». A l’entame, on découvre « Intimate Hearts », jugé trop en contraste avec le reste de l’album à l’époque par 7 WEEKS. Et l’entrée en matière est en effet musclée et assez sombre.

Un autre inédit, « My Valhalla », lui emboîte le pas sur un groove tranchant et saisissant. Accueillant ensuite son ancien guitariste sur le démoniaque « Cirkus » de King Crimson, 7 WEEKS affirme son style avec maestria. Puis, « Gone », « Idols » et « Sisyphus » sont déclinés en version acoustique dans une atmosphère aussi intimiste que lumineuse. Brillant… encore !

Photo : Ardonau