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Trank : transcender les genres [Interview]

Sorti en indépendant, le premier album de TRANK, « The Ropes », avait fortement impressionné tant par la qualité et la maturité des morceaux et que par le travail exceptionnel effectué sur le son et la production. Un peu plus d’un an plus tard, le quatuor est de retour avec une édition Deluxe de son opus et un second disque entièrement composé de remixes de leurs compositions originales. Pour autant, TRANK ne renie pas son style, mais aurait plutôt tendance à étendre sa palette artistique. Johann Evanno (batterie) revient sur « The Ropes », ainsi que sur la démarche qui a les a conduit à remodeler certaines de leurs chansons.

– Avant de parler de cette édition Deluxe de « The Ropes », j’aimerais que l’on revienne sur la sortie de l’album l’an dernier. Il a reçu un très bon accueil, ce qui n’est pas étonnant vu sa qualité. Vous aviez mis tous les atouts de votre côté. Ca n’a pas du être facile à accepter de ne pas avoir pu le défendre sur scène…  

Ah non ! Et ça ne l’est toujours pas ! (Rires) On attend qu’une chose, c’est de pouvoir jouer nos chansons sur scène, car on les a toujours imaginé comme ça, et idéalement sur de grosses scènes pour permettre de leur donner l’ampleur nécessaire. On est très frustré car, en concert, il se passe toujours quelque chose qui est unique : le contact avec le public, sa réaction… On attend avec impatience que ça puisse redémarrer pour retrouver ses sensations.

– Avant la sortie de « The Ropes », vous aviez partagé la scène avec de grands noms, puis fait appel à Brian Robbins (Bring me The Horizon, Asking Alexandria) pour le mix de l’album et à Andy Van Dette (Porcupine Tree, Bowie) pour le master. C’est assez rare de mettre autant de volonté, de moyens et même de patience pour un premier opus. Vous ne l’imaginiez pas autrement ?

Comme nous sommes un peu des psychopathes du ‘jusquauboutisme’, nous nous sommes dit que nous allions passer beaucoup de temps sur la composition des morceaux, et il fallait donc que derrière au niveau du son, ça suive et que ça prenne la dimension qu’on avait imaginé. On ne voulait surtout pas bâcler cette partie-là. Sur le mix, on cherchait à avoir un équilibre entre la puissance et la texture, tout en ayant un son moderne et qui ne fasse pas caricatural. Et Brian avait très bien fait ça sur certains albums. On voulait un mix agressif et équilibré par un mastering qui arrondissait un peu les angles. Andy sait parfaitement masteriser des albums qui sonnent très produits, mais également riches, en gardant aussi l’intensité des morceaux, ce qui est très important.

– Avec l’album, vous proposiez un Metal Alternatif solide et accrocheur et avec même des aspects Cold et post-Rock, ce qui est assez inédit en France et même en Europe. Vous aviez conscience qu’un certain décalage était possible ?

On n’a jamais résonné comme ça. En fait, on joue la musique qu’on aurait envie d’entendre. On a tous des goûts musicaux assez variés, ce qui peut donner, en effet, des choses pas forcément indentifiables dans un seul style. C’est aussi une grande force, je pense. Mais à l’époque où tout le monde veut mettre des étiquettes sur tout, c’est toujours un peu compliqué de répondre. Mais que ce soit un Metal très agressif ou de la Pop Electro, on y mettra toujours le même niveau de travail et de passion. 

– « The Ropes – Monolith Version » vient de sortir et sur le double-album, on retrouve les 12 titres originaux, ainsi que 11 remixes. Tout d’abord, qu’est-ce qui vous a poussé à sortir cette nouvelle édition ?

Après la sortie de l’album l’an dernier, nous avons été contactés par deux producteurs Electro avec lesquels nous avions des connaissances communes. Ils nous ont proposé de faire des remixes de certaines chansons qu’ils aimaient. On a donné notre accord et le résultat a été très bon. On s’est ensuite dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire là-dessus. Michel (André Jouveaux, chant – NDR) s’y ait aussi mis de son côté, ainsi que d’autres producteurs. A ce moment-là, on s’est dit que ça vaudrait le coup de sortir une version alternative de certains morceaux. C’est aussi un test ultime pour savoir si la mélodie est suffisamment bonne pour être jouée dans différents styles avec la même efficacité. Ca nous a permis de donner une couleur différente et de voir si ça marchait toujours.

– On retrouve TRANK dans des registres très différents des premières versions. Est-ce c’est vous qui avez décidé des atmosphères et des styles présentés ? Et avez-vous eu un regard permanent sur les remixes, ou avez-vous laissé carte blanche pour la réinterprétation des morceaux ?

En fait, on a envoyé les morceaux avec toutes les pistes sans donner de direction particulière à chacun. Et à chaque fois, à une exception près, la première version était très bonne. Dans un seul cas, on dit à l’un d’entre-eux qu’il pouvait s’éloigner encore plus de l’originale, et aller encore plus loin dans sa logique. On a fait confiance à tout le monde, tout en gardant en tête qu’il fallait que ça fonctionne toujours.  

– Vous avez donc fait appel à David Weber (ingé-son des Youngs Gods), Mokroïé et Aura Shred (deux artistes Electro français), Greco Rossetti (ingé-son de Nitzer Ebb) et vous y avez aussi contribué. Comment s’est effectué ce choix ? Est-ce par connaissance de ces artistes ou parce qu’ils ont immédiatement compris votre univers ?

David, on le connait bien, car c’est dans son studio qu’on a enregistré notre premier EP il y a quatre ans et certaines parties basse/batterie de l’album. Pour lui, c’était facile car ils nous avaient vus enregistrer et il a tout de suite eu envie de faire quelque chose. Pour Mokroïé et Aura Shred, c’est grâce à des amis communs qui nous ont mis en relation. Quant à Greco, c’est grâce à Michel qui a des contacts dans l’Electro underground. On a vraiment été ravi de toutes ces contributions. Et du coup, on a donc été très attentif à nos versions ! (Rires) Au final, c’est un très bon exercice.

– D’ailleurs, sur le disque de remixes, on observe qu’il y a deux versions de « In Troubles Times », « Take The Money And Run » et de « Bend Or Break ». Pourquoi avez-vous jugé important de présenter au final trois approches différentes de ces morceaux ?

En fait, ce sont des remixes qui nous été proposés par des personnes extérieures. De notre côté, on s’est aussi dit qu’il y aurait peut-être d’autres versions à faire. Et en marge, nous avons aussi eu pas mal de retours de fans de gaming, qui nous ont dit qu’ils adoraient écouter notre musique quand ils jouaient. On s’est dit que ça pourrait être bien de faire un remixe dans l’esprit d’une bande-son de jeu vidéo. On a vraiment été guidé par l’inspiration, et pas par calcul.

– Sans revenir sur l’idée-même de proposer des remixes, vous n’avez pas été tentés de présenter des morceaux inédits, dans la lignée de ceux présents sur l’album original ?

Non, parce que nous avons enregistré un live en studio il y a quelques mois. On devrait d’ailleurs le sortir en vidéo début 2022. Et il contient des morceaux inédits. On a voulu faire les choses dans l’ordre en sortant un album, puis un autre de remixes et ensuite on sortira d’autres nouveautés.  

– D’ailleurs, en présentant un disque de remixes très différents de votre style, n’avez-vous pas peur de dérouter un peu vos fans ?

Le feedback global qu’on a reçu de nos fans était qu’il y avait beaucoup de richesse dans nos titres. Des gens d’univers très différents s’y sont intéressés : des métalleux comme des fans de Depeche Mode, de post-Punk, de New Wave ou d’Indus. Et tous ces gens ont une culture musicale suffisamment variée pour être assez ouverts pour découvrir autre chose. C’était plutôt dans ce contexte-là au départ. Après, on a aussi voulu apporter de la diversité.

– Enfin, sur scène, de quoi seront faits les sets de TRANK ? Y inclurez-vous aussi des versions remixées de cette nouvelle édition ?

C’est une très bonne question ! Je ne pense pas qu’on jouera les versions remixées telles qu’elles, parce qu’on aime jouer la majeur partie des choses sur scène. On est de la vieille école ! En revanche, je pense que les remixes vont donner lieu à de nouveaux arrangements sur certains morceaux. Ce sera plutôt dans ce contexte-là que cet exercice nous aura été bénéfique.

La nouvelle version de l’album « The Ropes » de TRANK, « Monolith Edition », est disponible chez M&O Music.

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Alternative Rock

[Going Faster] : After Us / Snap Border

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

AFTER US – « Breaking The Dark » – Independant

2021 aura été une année studieuse pour AFTER US qui sort son EP, « Breaking The Dark », et montre déjà de très bonnes choses. Le quatuor francilien fait preuve de maturité pour un premier effort et livre quatre titres solides et bourrés d’énergie. Dans un style plus européen qu’américain, l’Alternative Rock du groupe se compose aussi de diverses influences notamment Pop, Metal et Electro. La très bonne prestation de sa frontwoman apporte une originalité supplémentaire sur des titres solides (« Home Again », « Get Out »). AFTER US a également mis l’accent sur le mix de son EP et sur des arrangements aussi précis que soignés (« City Lights », « Last Goodbye »). Avec un tel premier essai discographique, c’est maintenant la scène qui les attend.

SNAP BORDER – « Icons » – Independant

Sorti il y a tout juste un an, « Icons » fait suite au premier album de SNAP BORDER, « Alternative Current Box », qui avait fait décoller le groupe. En l’espace de cinq ans, le combo originaire de l’est de la France a affiné son registre et se présente avec un Alternative Rock tonique et percutant, qui fait aussi la part belle aux mélodies (« Dancing With The Sharks », « Evil-tions »). Accrocheurs et fédérateurs, les cinq titres d’« Icons » proposent un spectre assez large pour laisser au quintet la possibilité d’explorer de nombreuses facettes du Rock et parfois même du Metal, grâce à des riffs costauds et un chanteur convaincant (« Endscape », « Losing Side »). En attendant de retrouver SNAP BORDER avec de nouvelles compos, cet EP vaut le détour.

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Alternative Rock

Volbeat : en bon soldat

Ce nouvel album de VOLBEAT est, à en croire la presse spécialisée, très bon et est surtout l’événement de ce mois de décembre et même de cette fin d’année. Très consensuel, « Servant Of The Mind » manque pourtant de ce mordant et de cette énergie qui ont toujours défini et caractérisé le groupe danois. Et si le quatuor rentrait finalement lui-aussi dans le rang ?

VOLBEAT

« Servant Of The Mind »

(Republic Records)

Faute de pouvoir tourner, VOLBEAT enchaine les albums même si le dernier en date était justement un Live. Michael Poulsen, leader, guitariste et chanteur du quatuor s’est occupé de tout et a composé l’ensemble de ce huitième album en trois mois seulement. Sans surprise, les Danois restent dans leur registre en ayant même légèrement arrondi les angles. Une étape supplémentaire vers une accessibilité totale que le groupe semble assumer au fil des disques.

VOLBEAT présente donc 13 nouveaux titres et ça tombe plutôt bien, parce qu’il faut attendre le troisième, « The Sacred Stones », pour entrer franchement dans le vif du sujet, même si le morceau d’ouverture, « Temple Of Ektur », ne manque pas d’intérêt. Les Scandinaves prennent vraiment de l’ampleur sur scène et se sont assurés que « Servant Of The Mind » aurait lui-aussi l’impact habituel (« Shotgun Blues », « The Devil Rages On »).

Sans forcément tomber dans la facilité, VOLBEAT livre de bons morceaux aux riffs acérés et très Metal (« Step Into Light », « Lasse’s Brigitta »). Souvent plus sombres que par le passé, les Danois insistent moins sur l’aspect Pop-Punk et Rockabilly de leurs débuts pour gagner en maturité. La version Deluxe de « Servant Of The Mind » est, pour une fois, très intéressante avec cinq bons morceaux, malgré une version en demi-teinte de « Don’t Treat On Me » de Metallica.   

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Non classé

Sweet Needles : adrénaline pure

Tourbillonnant et imprévisible, ce premier album des Parisiens de SWEET NEEDLES montre un groupe déjà pointu, pertinent et plein d’audace. Dans un Alternative Metal particulièrement Heavy, le quintet trouve sa voie en s’engouffrant dans de multiples registres avec une facilité et une homogénéité pleine d’imprévus. « Tormenta » est un aller simple pour la cour des grands et il devrait agiter les foules. 

SWEET NEEDLES

« Tormenta »

(Independant)

Pour un premier album, c’est un coup de maître. Formé en 2012, SWEET NEEDLES a surtout fait ses armes sur scène tout en prenant le temps de sortir deux EP assez différents… histoire sans doute de se forger un style et de peaufiner son identité sonore et musicale. Une chose est sûre, avec « Tormenta », le quintet sait où il va et son Metal Alternatif très Heavy vient le confirmer.

Naviguant entre Metal et Hard US, les Parisiens apportent beaucoup de fraîcheur et surtout un impact à la fois musclé et groove. Dès la furieuse intro portant le titre de l’album, SWEET NEEDLES affiche une couleur mélodique et sauvage. Sur de gros riffs aussi entrainants que tranchants et une solide rythmique, les morceaux s’enchainent avec une véloce férocité.

Si on pense bien sûr à RATM, Disturbed, RHCP et No One Is Innocent pour la voix, le combo se veut pourtant très original avec des titres percutants, tout en nuances et en contrepieds (« Not The Only One », « Egotrip », « Headache »). Avec des clins d’œil assumés au Jazz, à l’Electro et parfois au Punk dans l’énergie, SWEET NEEDLES séduit par son effervescente diversité avec des morceaux taillés pour la scène (« From Hisingen To Paris »).

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Non classé

Sion : coup pour coup

Le guitariste star de YouTube Jared Dines s’est associé au tonitruant chanteur Howard Jones, ex-Killwitch Engage, pour mettre au point un projet imaginé il y a quelques années déjà. Sous le patronyme de SION, le duo sort un album éponyme entre Alternative Metal et MetalCore. Et avec une belle force de frappe, ce premier effort tient franchement la route.

SION

« Sion »

(Independant)

Sorti un peu en catimini sur les plateformes, SION est le projet du guitariste et YouTuber Jared Dines et de l’ancien chanteur de Killwitch Engage, Howard Jones, actuellement frontman de Light The Torch et anciennement de Devil You Know avec qui il sorti deux réalisations. Autant dire qu’il est question ici d’Alternative Metal fortement empreint de MetalCore, mais pas trop non plus…

L’idée de cette collaboration est née lors d’une tournée de Trivium durant laquelle les deux musiciens se sont lancés le défi de composer ensemble un album. Jared Dines et Howard Jones ont mis près de deux ans à écrire les douze titres de cet opus éponyme et le résultat est plutôt convaincant. Compact et vif, SION ne manque pas d’ambition, même si aucune signature sur un label n’apparait en marge.

Produit par Hiram Hernandez et masterisé par Ted Jensen, « Sion » bénéficie par conséquent d’un gros son, qui met en relief toute la puissance et l’agressivité du duo (« The Blade », « The Worst Day »). Forcément mis en perspective, les riffs de Dines sont aussi tranchants que racés et, vocalement, Jones sait aussi proposer de bonnes et accrocheuses mélodies (« Dying Of The Light », « Great Deceiver »). 

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Alternative Rock Power Rock Progressif

[Going Faster] : Increase The Anima / Visavis

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

INCREASE THE ANIMA – «Elisabeth » – Tunecore

Disponible uniquement en digital, INCREASE THE ANIMA est le projet solo du batteur et bassiste italien Davide Porcelli du groupe Egosystema. Fort d’une trentaine d’années d’expérience, le musicien livre avec « Elisabeth » un savant mélange de Rock, de Metal et de Hard Rock. Avec une touche italienne et quelques sonorités progressives, le multi-instrumentiste offre un large tour d’horizon musical entre Alternative Rock et Metal. Frais et dynamique, « Elisabeth » sonne à la fois intemporel et très moderne. Et en guests, INCREASE THE AMINA accueille notamment Marco Pastorino (Temperance, Virtual Symmetry), Luca Birocco (Egosystema), Luca Negro (Temperance) et quelques autres. Davide Porcelli a composé un bon premier EP, qui appelle maintenant une suite.  

VISAVIS – « Great! » – M&O Music

Rompu à la scène depuis de nombreuses années maintenant, VISAVIS avait fait parler de lui en 2018 avec « War Machine », un album plutôt orienté Hard Rock. Composé en pleine pandémie et à distance, « Great! » vient conclure en beauté des mois de travail. Ce nouvel EP de six titres se tourne cette fois vers un Alternative Metal ou un Power Rock musclé et accrocheur. Mixé par Fred Duquesne (Mass Hysteria), ce nouvel effort se veut positif et massif. VISAVIS montre un visage nouveau, très racé et dynamique. Efficaces et précis, les riffs comme les rythmiques sont marqués par une puissance que l’on retrouve sur six morceaux plein d’énergie et de détermination. Le quatuor de Tulle semble repartir sur de nouvelles bases, et on sent dans ces nouvelles compositions une farouche envie de les jouer en live, tant « Great! » est réellement taillé pour la scène.

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Metal Rock

Rocking Corpses : horror Metal show

Deuxième album pour le quintet finlandais dont le Horror Metal Rock fait des étincelles. « Death Blues » est un album complet et entraînant dans lequel ROCKING CORPSES oublie de se prendre au sérieux, tout en faisant très sérieusement les choses. Dans un univers très personnel, les Scandinaves sortent leur épingle du jeu en multipliant les ambiances et les changements de styles.  

ROCKING CORPSES

« Death Blues »

(Inverse Records)

Les Finlandais de ROCKING CORPSES ont une façon très Metal et Rock’n’Roll de manier l’humour noire. Malgré l’univers horrifique dans lequel nous plonge le combo, ce deuxième album est presque joyeux… en tout cas très entraînant. Sur un ton qui n’est pas sans rappeler un certain Alice Cooper, le quintet présente un « Death Blues » décapant et enjoué.

Avec une entrée en matière très musclée aux relents Death Metal dus à de puissants et profonds growls, ROCKING CORPSES sort tout de suite les crocs et donne le tempo (« Body »). Il n’en faut pas plus pour entrer dans le style des Scandinaves, qui réservent bien d’autres surprises, aussi variées qu’inattendues.

Tout en progression, « Death Blues » garde un côté très Heavy dans les solos et très Rock dans les riffs (« Buried », « As High As You Can Get »). Mais les Finlandais surprennent aussi sur des titres acoustiques plein de feeling (« Drinking With The Dead »). ROCKING CORPSES lâche même quelques sonorités bluesy toutes aussi perspicaces (« Necrophilove »).

Avec son intenable batteur, le combo s’ »engouffre même dans des titres aux refrains accrocheurs, tout en se fondant dans un Alternative metal consistant (« Derailed »). Au fil de l’album, le chant s’éclaircit aussi tout en gardant une énergie folle. ROCKING CORPSES maîtrise parfaitement ses compos, tout en sachant lâcher les chevaux quand il le faut. Rafraîchissant.  

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Metal

Everture : le Metal Alternatif sorti des glaces

Fort d’une belle assurance, EVERTURE livre un premier album très abouti, dynamique et mélodique. Dans un Alternative Metal plein d’énergie, le quintet finlandais fait preuve de beaucoup d’allant et de générosité sur ce « Emerge » bien produit et plein de feeling.

EVERTURE

« Emerge »

(Inverse Records)

Les Finlandais d’EVERTURE ont fait les choses dans l’ordre. Après deux bons singles enregistrés depuis 2019 (« Rightly Accused » et « Long Way Down »), le groupe a senti l’heure de son premier album sonner. Et même si le parcours a été semé d’embuches et de multiples péripéties, le quintet est parvenu à mettre en boîte ce très bon « Emerge » tout en variations et aéré.

Relevé et mélodique, ce premier opus est plein de promesses et de bonnes surprises. La rythmique est solide, les deux guitaristes se font plaisir et cela s’entend, et le frontman du combo livre une superbe prestation où il passe en revue une palette vocale très diversifié. EVERTURE a peaufiné son Metal Alternatif avec soin et talent.

Dans une veine très US, les Finlandais balancent d’entrée de jeu des morceaux bien rentre-dedans, costauds et accrocheurs (« In Between », « For Tomorrow »). Très bon techniquement, le quintet se veut aussi très fédérateur (« Undersky », « Closure »). Et EVERTURE sait aussi se montrer plus féroce et presque Nu Metal avec un chant brut (« The Rivers Flows », « The Unfortunate End »). Un premier album très réussi !

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Rock

Dead Poet Society : insaisissable poésie alternative

Impertinents et audacieux, les quatre jeunes musiciens de DEAD POET SOCIETY n’ont franchement pas froid aux yeux et, pour un premier album, livre une production assez scotchante. Dans une veine alternative US, le groupe désormais basé à L.A. s’engouffre dans le Rock et el Metal avec fougue et détermination.

DEAD POET SOCIETY

« -!- »

(Spinefarm Records)

Originaire de Boston où le groupe d’étudiants du Berklee College s’est formé, c’est pourtant sous le soleil californien que DEAD POET SOCIETY a littéralement éclos. Suivi par de jeunes fans, c’est en figurant sur de multiples playlists que les Américains ont commencé à se faire connaître. Et c’est depuis Los Angeles que le quatuor sort son album coup de poing.

Pour une première production, « – ! – » (« The Exclamation Album ») se veut assez frondeur dans le fond comme dans la forme. Prenant grand soin de n’entrer dans aucune case, DEAD POET SOCIETY navigue entre Rock et Metal Alternatif avec un certain talent. Carré et percutant, le combo assène de gros riffs et de belles rythmiques posés sur l’étonnante gamme vocale de son frontman. 

En effet, ce qui surprend à la première écoute, c’est la performance du chanteur et guitariste Jack Underkofler capable de s’aventurer avec une aisance déconcertante presque partout (« .burymehole. », « .intodeep. », « .CoDA. », « .loveyoulikethat. »). Touchant au Modern Metal, au Stoner et même à la Pop, DEAD POET SOCIETY se perd un peu et devra vite se trouver une réelle identité musicale.