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Heavy metal

Ellefson-Soto : solid as a rock

Cohérent et véloce, ce deuxième effort révèle enfin de manière claire les capacités du tandem ELLEFSON-SOTO. Certes, le pédigrée des quatre musiciens à l’œuvre ici parle pour eux, mais lorsque son chanteur se montre en pleine possession de ses moyens et que les guitares flambent à ce point, c’est un vent de liberté qui se met à souffler sur « Unbreakable », le bien-nommé. La formation italo-américaine est en ordre de marche et ça cogne sévère sur un Heavy Metal puissant et très actuel.

ELLEFSON-SOTO

« Unbreakable »

(Rat Pak Records)

Après avoir participé au concert d’adieu à Ozzy il y a quelques semaines et alors que son ancien groupe vient d’annoncer la sortie de son ultime album studio l’année prochaine, l’ex-bassiste de Megadeth et lauréat d’un Grammy Award est de retour avec son dernier projet personnel en date. Trois ans après « Vacation in The Underworld », ELLEFSON-SOTO remet le couvert avec « Unbreakable » et de bien belle manière. Aux côtés du frontman Jeff Scott Soto, du guitariste Andy Martongelli et de Paolo Caridi à la batterie, le line-up est plus qu’affûté.

Si le premier album avait permis au quatuor de poser de bonnes bases et surtout de se jauger, David Ellefson et ses compagnons savent aujourd’hui beaucoup mieux où ils vont musicalement. « Unbreakable » est plus personnel et présente nettement plus de caractère que le précédent. Agressif, déterminé et percutant, ELLEFSON-SOTO a trouvé son style, peaufiné son entente et la complicité affichée en dit long sur ses intentions. Cette fois, le Heavy Metal domine largement les débats avec même quelques élans Thrash bienvenus et qui offrent du corps.

Si l’on connait déjà bien les performances de Soto et bien sûr d’Ellefson, celles du six-cordistes italien illuminent littéralement ce bel opus, d’ailleurs enregistré aux Rogue Studios de Wembley à Londres et produit par Chris Collier (Mick Mars, Korn). Dès le morceau-titre, ELLEFSON-SOTO sort les griffes, bastonne et enthousiasme. Et ça continue avec « SOAB », « Hate You, Hate Me », « Snakes & Bastards », sans oublier « Poison Tears » avec Laura Guldemond de Burning Witches et « Vengeance » avec Tim ‘Reaper’ Owens. Une bonne beigne !

Retrouvez la chronique du premier album :

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Heavy metal Speed Metal

Temtris : australian hurricane

C’est vrai qu’il est assez rare de voir des combos de pur Heavy Metal émerger d’Australie, plus adepte de Hard Rock et de Pub Rock. Pourtant, TEMTRIS s’est fait une place au fil du temps pour atteindre une incontestable maturité artistique. Porté par la voix puissante de sa fondatrice, le groupe affiche beaucoup d’audace, de fermeté et d’allant. Souvent brutal, mais toujours précis, « Queen Of Crows » le montre en pleine maîtrise et prouve que son niveau de jeu vaut très largement celui de nombreuses formations du vieux continent. 

TEMTRIS

« Queen of Crows »

(Wormholedeath Records)

Fondé il y a un peu plus de 20 ans à Sydney par la chanteuse Genevieve Rodda et le guitariste Anthony Fox, TEMTRIS s’est taillé une solide réputation dans sa lointaine Australie et cette récente signature avec le label italien Wormholedeath devrait lui ouvrir les portes de la scène européenne. Avec ce huitième album, le quintet assoit une déjà belle et identifiable personnalité musicale. Basée sur un Heavy Metal traditionnel, on y trouve aussi des touches de Speed, de Thrash et de Power Metal. Un mix explosif.

Avec une frontwoman qui s’affirme avec beaucoup de force, TEMTRIS possède de solides arguments. S’il y a sans surprises quelques références à Doro et surtout à Crystal Viper, elle œuvre dans un registre bien à elle, très imposant tout en s’engouffrant dans des mélodies accrocheuses. Car, si « Queen Of Crows » est une réalisation racée et percutante, les variations et la finesse d’interprétation ne manquent pas. La rythmique est elle aussi appuyée et les deux six-cordistes donnent parfaitement le change.

Moderne et massive, la production  de « Queen Of Crows » montre un impact ferme et les Australiens mélangent avec beaucoup d’habileté l’aspect classique du genre avec une approche actuelle et un son étonnamment européen. L’énergie déployée pose les morceaux de TEMTRIS dans une configuration qui les met parfaitement en valeur, sans négliger aucun aspect de son Heavy Metal (« Evil Lies », « The Risk », « Murder Of Crows », « Dying To Believe », « The World Is Bleeding Out »). Une performance organique et sincère.

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Alternative Metal Hard'n Heavy

Halestorm : monumental

Sur une charge émotionnelle rare et parfaitement canalisée, la formation de Pennsylvanie vient affirmer avec force qu’elle est au sommet de son art. Un titre comme « Everest » s’imposait donc avec beaucoup d’évidence. Robuste et massive, mais aussi douce et assez éthérée, cette nouvelle réalisation dame le pion aux actuelles sorties formatées, grâce à une sincérité souvent poignante et surtout un jeu radieux et précis. Les guitares sont scintillantes, la rythmique profonde et solide et la voix déchirante et dominatrice. HALESTORM est dans une maîtrise totale et son sens de la mélodie est exacerbé.

HALESTORM

« Everest »

(Universal Music)

Adolescents, Lzzy hale et son batteur de frère Arejay n’avaient sûrement pas imaginé où les mènerait leur aventure musicale familiale. Fort d’un line-up stable, HALESTORM a gravi peut à peu les échelons au point de devenir une référence grâce à une explosivité et une sensibilité indissociables. Les nombreux featurings de sa frontwoman n’ont fait que confirmer l’assise des Américains, qui surgissent aujourd’hui avec un sixième album qui pourrait bien être leur meilleur. Sans faire dans l’esbroufe et le surfait, « Everest » est redoutablement efficace.

En confiant la production au brillant Dave Cobb, HALESTORM se démarque intelligemment de la scène Alternative Metal actuelle en misant sur un son organique, tout en relief et qui laisse respirer les morceaux. Et en évitant de surcharger le spectre sonore, le quatuor gagne en puissance, en vélocité et surtout en authenticité. Avec des structures Hard Rock et des attaques clairement Heavy, « Everest » surfe sur des recettes qui ont fait leurs preuves et qui, finalement, offrent plus de liberté aux musiciens et surtout à leur chanteuse dont la prestation est hors-norme.

S’il n’y a plus vraiment de doute sur les capacités vocales exceptionnelles de Lzzy Hale, il faut avouer qu’elle s’est taillé ce nouvel opus sur mesure. Féroce et délicate, elle y dévoile toute sa large palette sur des titres dominés par une certaine mélancolie, très personnels aussi et avec des fulgurances brutes et directes. Enfin HALESTORM joue également sur la corde sensible avec des parties de piano bien senties et un fond Rock très accrocheur (« Fallen Star », « Watch Out ! », « Shiver », « Everest », « Like A Woman Can », « Rain Your Blood On Me »). Magistral de finesse !

Retrouvez aussi la chronique de « Back From The Dead » :

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Heavy metal Old School Speed Metal

Iron Spell : devil inside

Originaire de Santiago au Chili, IRON SPELL cultive son amour pour le Heavy originel avec une minutie et une créativité que l’on ne voit d’ailleurs plus beaucoup chez les derniers représentants du genre. Avec un esprit très cinématographique, « From The Grave » possède ce côté épique propre au Metal du siècle dernier avec une bonne dose de Speed et de Power Metal de la première heure (le vrai !). Authentique et puissant, ce nouvel opus est l’un des meilleurs de l’année dans sa catégorie.

IRON SPELL

« From The Grave »

(Dying Victims Productions)

Chez IRON SPELL, on est tenace et combatif. Formé en 2013, le groupe a essuyé plusieurs changements de line-up, a sorti un premier album, « Electric Conjuring », trois ans plus tard et l’EP « Live Magic After Midnight » en 2021. Cela fait donc neuf ans que l’on attend ce deuxième effort et avec « From The Grave », le quintet frappe fort. Les bases sont forgées dans un Heavy Metal traditionnel et sur une thématique axée sur l’horreur dans ce qu’elle a de plus classique. Et s’il n’y a pas de révolution, il y a beaucoup de conviction.

Imperméables aux modes, les Chiliens arborent un registre Old School directement hérité de King Diamond, Iron Maiden, Black Sabbath, W.A.S.P. et Rainbow. Mystique et obscur, IRON SPELL emprunte autant au Speed Metal qu’au Hard Rock avec un penchant pour les grosses guitares. Et le duo à l’œuvre sur « From The Grave » a de la suite dans les idées. Riffs acérés, twin-guitares enflammées et solos tourbillonnants, la NWOBHM a aussi inspiré la formation sud-américaine et elle a su en garder le meilleur.

L’explosivité de cette nouvelle production doit aussi beaucoup à son frontman, dont l’amplitude vocale fait des merveilles. Diablement accrocheur, il guide IRON SPELL dans un univers horrifique bien à lui. Rapides et racés, les morceaux s’enchaînent affichant une belle polyvalence, des mélodies entêtantes et une personnalité artistique  où le côté Rock a aussi sa place (« Curse Of The Ushers », « Devil King », « Deep In The Night », « Black, Hot & Heavy », ainsi que l’interlude instrumentale menant au final « Children Of the Night »). Foudroyant !

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Proto-Metal Stoner Doom Metal

Hebi Katana : samouraï Doom

Si avec un titre comme celui-ci, HEBI KATANA semble jouer la carte de la modestie, le contenu de cette nouvelle réalisation n’a franchement rien de timide ou d’emprunté. Au contraire, « Imperfection », qui marque par ailleurs l’arrivée de la formation nipponne chez Ripple Music, est audacieux, parfois complexe, occulte aussi et d’une intensité brute et organique. Heavy et sombre, la musique des Tokyoïtes prend une forme saisissante.

HEBI KATANA

« Imperfection »

(Ripple Music)

Avec cette pochette qui en rappelle une autre très célèbre, les Japonais donnent quelques indices quant au contenu de leur quatrième album. Mais si l’univers de HEBI KATANA s’inscrit clairement dans un proto-Metal puissant et véloce, il faut aussi y ajouter des notes Doom, Punk et Hard Rock dans une épaisse atmosphère Stoner. Et cette fusion opérée par le power trio révèle encore d’autres surprises qui mènent à des élans très Heavy avec un groove sauvage directement ancré dans les années 70 et 80.

Sur ce nouvel opus, HEBI KATANA conjugue la philosophie traditionnelle wabi-sabi basée sur l’acceptation de l’imperfection et celle de la fugacité avec son ‘samouraï Doom’ aussi riche que varié. En mélangeant ainsi les genres, le groupe s’évertue surtout à rassembler les courants touchant de près ou de loin au Heavy Metal au sens large du terme. On pourrait même imaginer qu’il est en quête d’un style absolu qui touche à l’intemporel. Et c’est vrai qu’en ce sens, « Imperfection » est un modèle du genre, aussi humble que féroce.

Malgré les lourdeurs inhérentes au Doom, HEBI KATANA sait aussi se montrer plus léger et épuré, laissant ainsi apparaître des mélodies soignées. Assez classique dans l’ensemble, la tension est palpable sur des titres comme « Dead Horse Requiem », « Praise The Shadows » ou encore « Echoes From The Old Tree ». Très Fuzz notamment sur les basses, le combo affiche à l’occasion un aspect épique et plus sensible (« Blood Spirit Rising »), démontrant sa faculté à se jouer des étiquettes. « Imperfection » traduit une évidente maturité artistique.

Retrouvez la chronique de leur premier album éponyme :

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Hard 70's Old School

Wytch Hazel : knights of Rock

Lyrique et percutant, le Hard Rock des Britanniques renoue avec une tradition à la fois respectée, mais qu’ils n’hésitent pourtant pas à bousculer un peu en lui apportant beaucoup de fraîcheur. Aussi sensible que véloce, « V : Lamentations » s’étend dans des contrées exaltées, tout en maintenant une ambiance particulière où le chant et les guitares font cause commune pour révéler toute l’originalité de la personnalité de WYTCH HAZEL.

WYTCH HAZEL

« V : Lamentations »

(Bad Omen Records)

Toujours tourné vers des inspirations spirituelles, voire religieuses, sans pour autant être affilié au mouvement White Metal, WYTCH HAZEL poursuit sa chevaleresque croisade musicale et livre « Lamentations », cinquième volet de sa discographie. Celui-ci marque aussi le retour de son batteur originel, Aaron Hay, et même si le propos est souvent très sombre, les compositions sont quant à elles plutôt lumineuses. On retrouve l’univers 70’s/80’s du combo sur un mix remarquable et une production très organique et chaleureuse.

Tête pensante, compositeur, guitariste et chanteur, Colin Hendra mène sa troupe et son entente avec Alex Haslam débouche sur des twin-guitares très soignées, des rythmiques galopantes et un art du riffing qui nous ramène aux premiers albums de Maiden, auxquels il convient d’ajouter quelques références à UFO, Thin Lizzy et Wishbone Ash. WYTCH HAZEL est ancré dans un Hard Rock très british, où la narration de son frontman est au premier plan, tient une place prépondérante et fait office de marque de fabrique.

Entre un chant très présent et des six-cordes à l’unisson, « V : Lamentations » mise sur des mélodies chiadées et un côté épique cher au concept-même du groupe. Puissants et efficaces, les Anglais évitent toute extravagance malgré des aspects Fantasy flamboyants bien sentis et même parfois médiévaux comme sur l’instrumental « Elixir ». WYTCH HAZEL déroule sur un album très accrocheur (« The Citadel », « Run The Race », « Elements », « Woven », « Heavy Load »). Vintage, solide et attachant. 

Photo : Elly Lucas

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Hard Rock Heavy metal Livre

Motörhead : they played Rock’n’Roll [Livre]

Si les combos de cette trempe n’existent plus dans ce monde aseptisé, il reste les souvenirs, et depuis quelques temps, ils jaillissent de tous les côtés. Une sorte de réminiscence imposée. Les coffrets, les compilations et les Live en tous genres grossissent les étagères des fans, mais les Editions Petit à Petit ont eu la bonne idée de mettre en dessin quelques instants mémorables de la vie exaltante et exaltée de MOTÖRHEAD. Le résultat est convaincant et sa lecture agréable.

MOTÖRHEAD : BACK FROM THE DEAD

Fabrice Rinaudo/Samuel Degasne

(DocuBD/Editions Petit à Petit)

On vit décidemment une époque formidable. Le grand et surtout irremplaçable Lemmy Kilmister est passé à trépas il y a tout juste dix ans. Alors depuis, l’industrie musicale et à peu près tout ce qui gravite autour se régalent. Une manne ! On ne compte plus les Best Of constitués de morceaux usés jusqu’à la moelle, ou encore le récent et navrant « The Manticore Tapes », ainsi que tout le merchandising qu’on peut ensuite imaginer. Et même si ce n’était sûrement pas ce que le bassiste et chanteur aurait imaginé, nous y sommes… et même jusqu’au cou.

Et comme il se trouve que cette décennie depuis la mort de l’Anglais coïncide aussi avec les 50 ans de la création du groupe, les hommages pleuvent de toutes parts. Un coup à faire perdre l’équilibre aux kilos d’acier plantés à Clisson. Bref, les fans semblent ravis et MOTÖRHEAD fait même plus rêver mort que vivant. Un comble et une aberration de notre temps… encore une ! Une grande majorité s’enthousiasme à la découverte de morceaux qui tournent pourtant en boucle depuis des dizaines d’années un peu partout. Alors ne nous plaignons pas : il était grand temps !

Bien sûr, les Editions Petit à Petit surfent à leur façon sur la vague, mais ont au moins le mérite de proposer avec ce « Motörhead : Back From The Dead » quelque chose d’assez nouveau et de différent. Réuni autour d’un collectif de dessinateurs sur un scénario de Fabrice Rinaudo et des textes documentaires de Samuel Degasne, on retrouve fidèlement quelques pans de l’histoire, si peu académique, des turbulents et précurseurs Britanniques. Rock’n’Roll jusqu’au bout du médiator, Lemmy manque, c’est vrai, mais il serait bon maintenant de nous laisser avec nos souvenirs.

144 pages / Format 19×26 cm / 21,90€

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Hard 70's Heavy metal

Joe Stump’s Tower Of Babel : 70’s shred

Etre à ce point inspiré par le Hard Rock et le Heavy Metal européen de la part d’un musicien américain aussi aguerri ne passe pas inaperçu et a même de quoi susciter la curiosité. C’est pourtant le cas du véloce JOE STUMP, qui ne s’en cache d’ailleurs pas et qui vient avec TOWER OF BABEL raviver une fibre 70’s, qui semble ne l’avoir jamais quitté. Cela dit, « Days Of Thunder » est vif, actuel et n’a de vintage que sa démarche. Un disque solide et vigoureux.

JOE STUMP’S TOWER OF BABEL

« Days Of Thunder »

(Silver Lining Music)

Alors qu’il a repris le flambeau il y a six ans chez Alcatrazz, qui a vu passer des virtuoses comme Yngwie J. Malmsteen ou Steve Vai, JOE STUMP continue de donner des cours au prestigieux Berklee College Of Music de Boston et de mener une carrière en solo, tout en ayant participant aussi à de nombreux projets. Cette fois, il est de retour sous la bannière de TOWER OF BABEL, son groupe avec lequel il avait sorti un premier effort en 2017, « Lake Of Fire ». Pour le style, rien ne change franchement. L’aventure continue !  

Et histoire peut-être aussi de ne pas revivre la même expérience, c’est avec un tout nouveau line-up qu’il présente « Days Of Thunder ». Sans détour, l’Américain affirme et assume pleinement les influences de Deep Purple et de Rainbow, dont ce deuxième album est presque un hommage. JOE STUMP’S TOWER OF BABEL s’inscrit dans cette lignée d’un Hard Rock épique et grandiloquent, parfaitement mis en perspective par des musiciens chevronnés chez qui l’on devine d’ailleurs aussi beaucoup de plaisir.

Au chant, on retrouve l’ancien frontman de Nightmare, Jo Amore, qui livre une prestation remarquable et toute en puissance. A ses côtés, Mark Cross (Firewind, Helloween) est à la batterie, Mistheria (Bruce Dickinson) aux claviers et Nic Angeleri (Jorn) à la basse. A y regarder de plus près, JOE STUMP’S TOWER OF BABEL est donc presque entièrement européen, ce qui convient en tous points au registre abordé. Le guitariste a su s’entourer et peut à l’envie déverser son shred sur ce « Days Of Thunder » inspiré et puissant.

Photo : Esther W Pink

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Heavy metal

Crystal Viper : the electric stage

Au fil de ses réalisations, et notamment des deux dernières, CRYSTAL VIPER s’impose brillamment sur la scène Heavy Metal européenne. Il ne manquait qu’un témoignage en public pour confirmer l’ascension et la reconnaissance des fans à la formation polonaise pour assoir sa réputation. En offrant des performances de ce calibre, sa fondatrice est irrésistible et son groupe devient petit à petit un acteur incontournable du style. « The Live Quest » est juste renversant et électrisant.

CRYSTAL VIPER

« The Live Quest »

(Listenable Records)

Alors que les Polonais défendaient leur neuvième album, « The Silver Key », à travers toute l’Europe, ils ont eu la bonne idée d’enregistrer de nombreuses prestations que ce soit chez eux bien sûr, mais aussi en Allemagne, en Autriche, au Danemark, en Italie, en France, en Belgique et en République Tchèque. Et il faut reconnaître que l’accueil fait à CRYSTAL VIPER est unanime. Depuis « The Cult » sorti en 2021, le groupe a pris une nouvelle dimension, comme en témoigne « The Live Quest » et cela s’entend.

En tête d’affiche de sa tournée et fort de passages salués au Wacken Open Air et au Hellfest, le combo mené par avec force par sa chanteuse, bassiste et guitariste Martha Gabriel présente ici ses premières captations live. Très bon condensé d’une carrière en pleine ébullition, les concerts de CRYSTAL VIPER sont aussi explosifs que ses disques, et quelques classiques se démarquent même de ce répertoire qui commence à être bien étoffé. Et le public ne s’y trompe pas en rendant ses concerts inoubliables.

Dès la captivante intro « Return To Providence », puis  « Fever Of The Gods », on entre dans le vif du sujet. S’enchainent « The Silver Key », « The Cult », « Metal Nation » où la communion est totale, « Night Of The Sin », « Still Alive », … CRYSTAL VIPER affiche un Heavy Metal musclé, aux portes du Power, et la performance vocale de sa frontwoman est exemplaire. Elle est l’une des meilleures chanteuses actuelles et c’est de plus en plus incontestable. Brut et puissant, « The Live Quest » montre le meilleur du quatuor.

Retrouvez les chroniques des deux derniers albums du groupe :

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Groove Metal Heavy metal Thrash Metal

Byzantine : en mode guerrier

Malgré un parcours assez chaotique, les Américains sont bel et bien dans une dynamique franchement explosive et cette nouvelle réalisation est peut-être même leur meilleure. Entre Thrash et Groove Metal, le quintet reste très Heavy et « Harbingers » vient couper court à tous débats concernant ses velléités. A mi-chemin entre Lamb Of God et Testament, BYZANTINE sort l’artillerie lourde et se montre aussi complexe dans la forme qu’efficace dans le fond. Radical !

BYZANTINE

« Harbingers »

(Metal Blade Records)

25 ans de carrière, trois splits et un septième album attendu depuis huit ans pour les vétérans de cette fameuse New Wave Of American Heavy Metal, qui a commencé à faire parler d’elle au début des années 2000 justement. Si BYZANTINE a toujours cultivé son côté underground, il se pourrait bien qu’il passe enfin à la vitesse supérieure, ce qui serait amplement mérité. Il faut dire que « Harbingers » est le concentré parfait de ce que la bande du frontman Chris Ojeda sait faire de mieux.  

Avec Peter Wichers (Soilwork, Nevermore) à la production, le quintet a trouvé l’homme de la situation. Très moderne dans l’approche, le Metal de BYZANTINE est chirurgical et technique, sans renier pour autant l’aspect mélodique qui renforce son côté fédérateur. Teintés de Groove Metal, de Thrash et mâtinés de touches Heavy, les neuf morceaux de « Harbingers » percutent sans détour et s’offrent même quelques tonalités Indus. Et cette férocité se fond dans une irrésistible fluidité.

Profondément sombre, ce nouvel opus de la formation de Charleston est direct, véloce et bien rentre-dedans. Cependant, BYZANTINE a aussi pris soin de laisser respirer ses titres grâce à des passages plus calmes sur des guitares claires. Et puis, son chanteur est d’un impact incroyable. Naviguant entre des riffs menaçants et des solos millimétrés, son spectre vocal s’adapte parfaitement en s’aventurant même sur un terrain plus guttural bien maîtrisé et soutenu par une paire basse/batterie démoniaque. Un sommet du genre !

Photo : Jason Adams