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Hard'n Heavy Old School

Desert Song : intuitif et expérimenté

Face à une industrie musicale et une scène Metal internationale plus formatées que jamais, où tout finit par se ressembler peu à peu, DESERT SONG prend tout le monde à revers pour faire un bond dans le temps. Si renouer avec la créativité du siècle passé n’est pas une mince affaire, recréer l’atmosphère avec un son organique et chaleureux est encore possible. Et le Hard Rock transgénérationnel et cette ambiance Old School dénotent avec brio des réalisations fadasses et bidouillées d’aujourd’hui.

DESERT SONG

« Desert Song »

(Sleaszy Rider Records)

Prenez trois musiciens chevronnés issus d’Ensiferum, Spiritus Mortis, Amoth, Celesty et d’autres encore, mettez-les ensemble en studio et laissez-les se faire plaisir. C’est très précisément ce qu’ont fait Pekka Montin (chant, claviers), Kimmo Perämäki (guitare, chant) et Vesa Vinhavirta (batterie) pour donner naissance à DESERT SONG, power trio affûté, qui a décidé de retrouver la saveur du Hard Rock et du Heavy Metal des années 70 et 80. Et cette couleur très rétro se développe même jusque sur la pochette.

L’ambition première des Finlandais est de faire la musique dont ils ont envie depuis des années et de bien le faire. Pari réussi pour DESERT SONG avec ce premier album éponyme, qui nous renvoie aux belles heures de Blue Öyster Cult, Uhiah Heep et Deep Purple avec une pincée du Michael Schenker des débuts et de Rainbow. Sont injectés aussi quelques passages Doom, progressifs et AOR distillés dans des morceaux très bien écrits, aux structures solides et dont la production-maison est exemplaire et très naturelle.

En marge de leurs groupes respectifs, le combo se rassemble autour d’influences communes et intemporelles. Allant jusqu’à enregistrer sur du matériel vintage, les Scandinaves se partagent aussi le chant et trouvent un parfait équilibre musical. On imagine facilement que DESERT SONG n’a pas souhaité faire dans le clinquant au niveau du son et ce parfum de nostalgie n’en est que plus prégnant (« Desert Flame », « Rain In Paradise », « Another Time », « The Most Terrible Crime », « Cottage »). Un bain de jouvence !

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Hard'n Heavy

Bombus : délicieuse décadence

En s’autorisant à peu près tout, les Scandinaves s’offrent le loisir d’un opus débridé, qui peut légèrement dérouter, mais dont le Hard’n Heavy est aussi costaud que mélodique. « Your Blood » est sans doute l’un des disques les plus libres du genre depuis un moment et c’est en cela qu’il est délectable. Le groupe appuie sur ses points forts et fait ainsi émerger une avalanche de riffs rageurs, des solos bien ciselés et des parties vocales imparables et un brin nostalgiques.

BOMBUS

« Your Blood »

(Black Lodge Records)

Fondé en 2008, le combo de Göteborg n’a malheureusement pas encore reçu la lumière qu’il mérite, mais « Your Blood » pourrait bien changer la donne. Certes, il n’y a pas de grande révolution dans le Hard Rock teinté de Heavy et d’une touche Glam chez BOMBUS, mais la ténacité de son fondateur, chanteur et guitariste Fredrik Berglund, tout comme sa liberté de ton, imposent le respect. Et avec ce quatrième album, les Suédois présentent un nouveau visage et surtout une envie décuplée.

Le départ il y a quatre ans de l’un de ses piliers, le frontman et six-cordiste Matte Saker, a peut-être offert à BOMBUS le sursaut qu’il attendait. En effet, Johan Meiton (chant, guitare) et Simon Salomon (guitare) actent donc leur arrivée. Et oui, les comptes sont bons : il y a bel et bien deux chanteurs en place et un trio de guitaristes, qui se fait aussi vraiment plaisir. Les possibilités sont donc multiples et « Your Blood » est un bon compromis entre un Heavy Old School et une approche plus actuelle.

Vocalement, l’ombre de Lemmy plane sur BOMBUS, mais cela n’entache nullement son identité artistique. Au contraire, il présente des titres variés et accrocheurs (« Killers », « No Rules », « The Beast », « Lo And Behold »). Le duo au chant fonctionne parfaitement, tout comme l’armada de guitaristes (« Take Your Down », « Carmina »). Et si la production peut parfois manquer d’éclat et de relief, le résultat est plus que convaincant et on se laisse sans peine porter par le registre décalé de ce « Your Blood » rondement mené.

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Speed Metal

Speedrush : speedfreaks party

Avec « Division Mortality », SPEEDRUSH parvient avec brio à faire le pont entre un Heavy Metal moderne, furieusement Speed et aux riffs légèrement thrashy, et le respect des institutions portées par la légendaire NWOBHM. Denses et percutants, les Grecs sont intraitables et développent une intensité presque ténébreuse. Le combo est tranchant et très fédérateurs aussi, grâce à des titres bien ciselés et parfaitement exécutés et produits. L’assaut est brutal… et savoureux !

SPEEDRUSH

« Division Mortality »

(Jawbreaker Records)

Il s’est passé sept longues années depuis « Endless War » et il faut bien avouer que SPEEDRUSH nous revient quasi-métamorphosé. Si le fond n’a pas vraiment changé, l’approche, la technique et le son se sont considérablement améliorés. Le quintet affiche  désormais de solides arguments et la maturité acquise depuis son premier opus est plus que significative. Avec « Division Mortality », son registre a évolué pour devenir intemporel et surtout très personnel. Et avec une telle pochette, on entre de suite dans le vif du sujet !

Certes, l’empreinte des années 80 et 90 est perceptible parmi les influences de SPEEDRUSH, mais il a gagné en finesse d’interprétation, ainsi qu’en puissance et même mélodiquement. Je n’aime pas beaucoup les comparaisons, mais imaginez un mix très adroit entre Judas Priest, Slayer, Annihilator, un soupçon de Megadeth et du Helloween de la première époque et vous tenez un bon résumé du Speed Metal à l’œuvre sur « Division Mortality ». Il y a tout de même de quoi saliver, avouez-le, d’autant que le résultat est là.

Et SPEEDRUSH a respecté les traditions en présentant une production à l’ancienne, c’est-à-dire avec une intro (« Division Mortality ») et une outro (« Fade To Flames »). Et il ne s’agit pas de simples bruitages ou de sons d’ambiance, mais de courts morceaux, dont le dernier est entièrement acoustique et très bon. Et entre les deux, les Hellènes montrent les crocs sur des titres racés et bien rentre-dedans. Les deux guitaristes s’en donnent à cœur-joie, la rythmique est intenable et le frontman en ébullition. L’essence-même du Metal avec classe !

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Heavy Stoner Doom Stoner Metal

High Reeper : un rugissement

Basé entre le Delaware et Philadelphie, le combo de la côte est américaine poursuit sa déferlante Metal et se montre même infernal dans sa façon de se renouveler depuis sa création. C’est peut-être d’ailleurs la conséquence d’un renouvellement de musiciens régulier. Avec « Renewed By Death », HIGH REEPER prend un tournant Heavy, tout en restant fidèle à un Stoner Metal profond, viscéral et teinté de Doom. Court, mais sulfureux, ce nouvel effort devient réellement addictif au fil des écoutes.

HIGH REEPER

« Renewed By Death »

(Heavy Psych Sounds)

A moins qu’il ne se cherche encore ou que l’expérimentation soit son champ préféré d’investigation musicale, HIGH REEPER parvient une fois encore à surprendre avec ce troisième opus, où il prend une nouvelle direction. Cependant, les Américains n’ont pas pour autant totalement délaissé leur épais Stoner Metal, ils y ont simplement apporté quelques modifications dans son orientation. Moins ancré dans le Doom Old School de leurs débuts, c’est le tranchant d’un Heavy Metal un brin vintage également qu’ils sont allés cueillir.

Après plusieurs changements de line-up depuis 2016, espérons aussi que « Renewed By Death » soit enfin l’album de la stabilité, puisque HIGH REEPER avance à l’unisson dans un Heavy Stoner Metal vigoureux et particulièrement massif. C’est d’ailleurs son lead guitariste, Shane Trimble, qui a enregistré, mixé, masterisé et produit cette nouvelle pépite. La dynamique et l’équilibre sont imparables et offrent une puissance et une robustesse à ces 35 (trop !) petites minutes, qui défilent malheureusement en un éclair.

Plus sombre dans son contenu, « Renewed By Death » reflète l’ambiance de la scène Heavy américaine des 80’s/90’s avec, bien sûr, un regard neuf, moderne et avec une interprétation véloce. Rangé derrière son solide frontman Zach Thomas, HIGH REEPER opère un beau virage, se montre écrasant et musclé (le Doom n’est jamais loin !) et le duo de guitaristes rivalise de riffs racés sur une rythmique bouillonnante (« Alluring Violence », « Broken Upon The Wheel », « Jaws Of Darkness », « Torn From Within » et le morceau-titre). Fulgurant !

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Southern Metal Southern Rock

Texas Hippie Coalition : wild South

Avec un humour décapant et une force de frappe conséquente, TEXAS HIPPIE COALITION rempile déjà avec son huitième opus sur lequel il renoue avec le son massif, chaud et généreux de ses débuts. Fortement imprégné de son sud natal, le quintet se montre toujours aussi sincère que ce soit sur des titres costauds et accrocheurs que dans des instants plus roots teintés d’émotions viriles et brutes. Et avec une figure de proue comme ‘Big Dad Ritch’, il reste robuste et tenace sur ce très vivifiant « Gunsmoke ».

TEXAS HIPPIE COALITION

« Gunsmoke »

(MNRK Records)

Alors qu’il avait sorti le très bon « The Name Lives On » l’an dernier, il y a fort à parier que TEXAS HIPPIE COALITION se soit ardemment remis à l’ouvrage pour sortir en temps et en heure ce furieux « Gunsmoke », qui vient célébrer les 20 ans du groupe. Et en termes de coup de boost, le moins que l’on puisse dire est que les Texans savent y faire. Leur mix entre Hard Rock et Heavy Metal, sous la bannière Southern, est l’un des plus musclés du genre et remue avec beaucoup de fougue l’actuelle scène pourtant si fertile.

Mené de main de maître par ses fondateurs Richard Earl Anderson, aka ‘Big Bad Ritch’, au chant et Cord Pool à la guitare, et dont les solos rayonnent sur tout l’album, TEXAS HIPPIE COALITION peut aussi compter sur les frères Romo (Nevada à la six-cordes et Larado à la basse) et sur son cogneur en chef Joey Mandigo derrière les fûts pour guider ce groove épais et ravageur. Cela dit, c’est un aspect légèrement plus Rock et résolument sudiste qui est mis en avant ici, comme un retour à ses origines musicales.

L’entame de « Gunsmoke » est rugueuse et cash. Les trois premiers morceaux (« Deadman », « Baptized In The Mud » et « Bones Jones ») sont bruts et mélodiques et les riffs lourds et puissants se libèrent sur un rythme d’enfer. Pour autant, TEXAS HIPPIE COALITION sait aussi se montrer plus délicat (« She’s Like A Song », « I’m Gettin’ High ») grâce, notamment, à son incroyable et irremplaçable frontman, qui incarne littéralement l’âme du combo (« Eat Crow », « Droppin’ Bombs » et l’irrésistible chanson-titre). Une saveur authentique.

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Hard FM Hard'n Heavy

Eclipse : un air de conquête

Depuis quelques albums déjà, les Suédois resserrent leur jeu, gagnant ainsi en efficacité, et misent aussi sur des riffs racés et des refrains accrocheurs. Fortement marqué par les années 80/90 et avec un son typiquement, et forcément, nordique, ECLIPSE lorgne sur le Hard FM sans complexe, tout en distillant des titres puissants et fédérateurs. Dans la continuité du premier volume, « Megalomanium II » est Heavy, Rock et entraînant. Un opus costaud et dynamique, qui devait faire son effet en concert.

ECLIPSE

« Megalomanium II »

(Frontiers Music)

Un  an tout juste après « Megalomanium », le quatuor de Stockhölm livre le second volet et celui-ci confirme avec brio sa bonne marche à travers un style pleinement affiché et assumé. Car si ECLIPSE œuvre sur des fondations Hard Rock et Heavy Metal, il tend de plus en plus vers un registre plus mélodique qui s’adresse à un très large public. Très moderne dans l’approche comme dans  la production assurée de bout en bout par le frontman, guitariste et claviériste Erik Mårtensson, ce onzième album garde un côté musclé.

Du côté du line-up, c’est aussi du solide avec les mêmes musiciens que sur le très bon « Wired » (2021). Magnus Henricksson fait des prouesses à la guitare, tandis que la fratrie Crusner (Victor à la basse et Philip à la batterie) guide sans trembler une rythmique implacable. ECLIPSE montre beaucoup d’assurance et l’ambition à peine voilée du titre se retrouve sur les morceaux. Le son massif et très actuel donne aussi un sérieux coup de boost au Hard’n Heavy proposé sur leurs premières réalisations.

Renforcé par quelques claviers, « Megalomanium II » met surtout en lumière le travail des deux six-cordistes, qui rivalisent de riffs acérés et de solos millimétrés. Taillées pour la scène, ces nouvelles compos n’évitent pas certaines références évidentes, mais ECLIPSE impose, par son chanteur aussi, sans mal sa patte (« Apocalypse Blues », « The Spark », « Falling To My Knees », « Still My Hero », « Until The War is Over », « One In A Million »). Les Scandinaves rendent une belle copie et ces deux récents albums consécutifs sont plus que convaincants.

(Photo : Martin DarkSoul)

Retrouvez la chronique du premier volume, « Megalomanium » :

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Heavy metal Thrash Metal

Flotsam And Jetsam : une continuité assumée

Les albums se suivent et se ressemblent du côté de Phoenix et on n’en voudra pas à la légende FLOTSAM AND JETSAM de conserver l’élan d’un virage amorcé il y a quelques années déjà. Le Thrash Metal de ses débuts se teinte de plus de plus de Heavy, tout en gardant beaucoup de vélocité et d’agressivité. Plus mélodique, le quintet garde cependant toujours cette touche si particulière et, l’âge aidant, se concentre sur des morceaux compacts, peut-être moins percutants, mais toujours aussi énergiques. « I Am The Weapon » est le reflet d’un style qui s’est modernisé, notamment au niveau de la production, mais qui a perdu aussi de son aspect brut et spontané.

FLOTSAM AND JETSAM

« I Am The Weapon »

(AFM Records)

Malgré près de 40 ans de carrière, c’est toujours assez étonnant de voir un groupe tel que FLOTSAM AND JETSAM se référer à ses deux dernières réalisations, en l’occurrence « The End Of Chaos » (2019) et « Blood In The Water » (2021), comme si rien n’avait survécu ou était arrivé dans leur belle et longue discographie. Cela dit, c’est indéniable que « I Am The Weapon » et son titre volontairement provocateur tiennent de leurs prédécesseurs et s’inscrivent même directement dans leurs pas… Et c’est peut-être aussi ce qu’on pourrait leur reprocher. Il en est coulé de l’eau sous les ponts depuis les « Doomsday for the Deceiver », « When the Storm Comes Down », « Cuatro » et même « High ».

C’est vrai qu’on peut compter sur le frontman Eric AK Knutson et son compositeur en chef et guitariste Michael Gilbert, colonne vertébrale de la formation originelle, pour entretenir et raviver la flamme des piliers du Thrash Metal américain. Pourtant, FLOTSAM AND JETSAM s’est éloigné de ses ambitions premières, qui allaient creuser au fond d’une inspiration qui semblait inépuisable. Les nombreuses expérimentations ont disparu pour laisser place à un Heavy Thrash de bonne facture, certes, mais qui n’a plus l’insolence et la pertinence d’antan. Le combo de Phoenix ne s’est pas forcément assagi, mais il prend le pli… sans tout de même nous faire l’affront de tomber dans le Power Metal !

Bien sûr, l’attaque vocale est toujours aussi vivace, même si on l’en pense souvent à Bruce Dickinson, mais le temps a sans doute fait son œuvre et on ne saurait que saluer une longévité et une persévérance qui forcent le respect. Côté guitare, le duo Michael Gilbert-Steve Conley apporte beaucoup de tranchant, que ce soit sur les riffs, les solos et plus largement les mélodies, tandis que Ken Mary à la batterie impose un rythme effréné bien soutenu par Bill Bodily à la basse. FLOTSAM AND JETSAM livre donc un opus très correct, très au-dessus de la moyenne actuelle, et il alimente le mythe avec une belle rage (« A New Kind Of Hero », « I Am The Weapon », « Beneath The Shadows », « Black Wings »).

(Photo : Shane Eckart)

Retrouvez la chronique de l’album précédent :

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Progressive Heavy Metal

Black Sites : total Metal

Ca va faire bientôt dix ans que la formation de l’Illinois élabore un Heavy Progressive Metal peu conventionnel, qui inclue des influences et des références si opposées qu’elles finissent par se retrouver et réellement donner sens, et naissance, à un registre assez exaltant et plein de surprises. Techniquement et artistiquement, BLACK SITES se donne carte blanche et tire magistralement son épingle du jeu avec « The Promised Land ? », une production pleine de contradictions et surtout de feeling.

BLACK SITES

« The Promised Land ? »

(Independant)

Comme toujours avec BLACK SITES, il faut plusieurs écoutes avant d’en saisir l’entièreté, puis la multitude de details et de sensations qui s’en dégage. Et comme il s’agit de la suite d’« Untrue » paru en 2021, l’idéal est donc de s’y replonger afin de s’imprégner au mieux de la musique et de l’atmosphère singulière du trio. Pourtant, son univers est abordable et ressemble même sous certains et lointains points aspects à l’éclectisme et à l’état d’esprit de Faith No More dans les variations et les nuances, et pas forcément dans le style… quoique !

Car au niveau du style, BLACK SITES est résolument Metal. Seulement, en affichant des intentions aussi différentes que le Heavy traditionnel façon Dio ou Judas Priest, plus Technical Thrash à la Voivod et progressif dans les structures, on peut parfois s’y perdre. Mais la formation de Chicago sait se faire rassembleuse et, guidée par son maître à penser Mark Sugar (chant, guitare), elle se montre imperturbable et d’une redoutable efficacité. En ce sens, « The Promised Land ? » est un vrai modèle du genre.

D’une fluidité totale, ce quatrième album met une fois encore l’accent sur des parties de guitares somptueuses que ce soit sur le travail de riffs racés et accrocheurs que sur des solos finement ciselés et magnifiquement exécutés («  Descent », « Dread Tomorrow », « World On Fire », « Chasing Eternity »). BLACK SITE donne cependant l’impression de jouer le pied sur le frein, mais lorsqu’il se laisse aller, on a le droit au monumental morceau-titre, qui trône du haut de ses douze minutes. Un disque convaincant et captivant.

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Heavy metal Old School

Blitzkrieg : indomptable

44 ans d’existence, cinq reformations et une dizaine de disques, le bilan peut paraître chaotique. Et pourtant, BLITZKRIEG n’a pas rendu les armes, bien au contraire. Souvent dans l’ombre d’une scène anglaise effervescente, le combo de Leicester a régulièrement été précurseur et a même inspiré une grande partie de la mouvance Speed/Thrash/Power, qui a suivi. Avec ce nouvel opus éponyme à la production irréprochable, il revient à l’assaut et il serait vraiment dommage de manquer ce renouveau spectaculaire et tellement actuel.

BLITZKRIEG

« Blitzkrieg »

(Mighty Music)

Certains se souviennent peut-être qu’en 1984, un jeune groupe californien nommé Metallica reprenait sur son single « Creeping Death », puis sur « Garage Inc. », le morceau éponyme de BLITZKRIEG, le faisant ainsi et un peu plus tard entrer définitivement dans la légende. C’est vrai qu’en reprenant un titre de ce groupe anglais pas plus âgé que lui, l’impact des Américains allait le faire entrer dans la légende et surtout le propulser au rang d’influence majeure pour beaucoup d’autres. Par la suite, les deux formations n’ont bien sûr pas connu le même destin… Loin de là !

BLITZKRIEG est donc une espèce de mythe que tout le monde semble connaitre sans s’être vraiment plongé dans sa discographie pour autant. Membre (trop) discret de la fameuse NWOBHM, le combo mené par le frontman Brian Ross, dernier rescapé de l’aventure originelle, a pourtant laissé quelques albums, qui ont posé d’épaisses fondations au style (« Court Of The Act », « A Time Of Changes », « Absolute Power », « Theatre Of The Damned » ou encore « Back From Hell » et « Judge Not »). Une petite dizaine de réalisations, qui a pourtant remué les scènes des plus grands festivals.

Composé aujourd’hui du fils de Brian, Alan Ross, de Nick Jennison avec qui il forme un duo explosif et essentiel à la guitare, de Liam Ferguson (basse) et de Matthew Graham (batterie), BLITZKRIEG ne fait franchement pas son âge. Moderne et solidement ancré dans son époque, le Heavy Metal des Britanniques avance avec force et puissance. C’est simple, pour un peu, on a presque l’impression de découvrir un nouveau groupe. Racé et féroce, l’aspect traditionnel du genre n’a pas disparu, mais a subi un époustouflant lifting. Acéré et mélodique, le quintet frappe fort et on souhaite vraiment que ce ne soit qu’un début.

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Heavy metal Old School

Saint : une combativité intacte

De l’énergie, SAINT en a à revendre et ce quarantième anniversaire semble même lui avoir donné un sérieux coup de boost. Son Heavy Metal n’a pas pris une ride, alors qu’il puise son inspiration au siècle dernier. Avec ce très bon « Immortalizer », le quintet affiche beaucoup de puissance, tout en misant sur des titres accrocheurs et entêtants et en restant fidèle à un style dont il ne s’est jamais éloigné. Un très bon opus qui vient couronner une belle et bien trop discrète carrière.

SAINT

« Immortalizer »

(Roxx Records)

Apparu au début des années 80 aux côtés de Stryper et Messiah Prophet notamment, SAINT fait partie de la toute première vague américaine de White Metal. Comme beaucoup d’autres, les changements de line-up ont émaillé le parcours du groupe, mais il se présente aujourd’hui avec le troisième album consécutif avec la même et solide formation. Et « Immortalizer » vient célébrer 40 ans de bons et loyaux services. Une treizième réalisation qui s’avère également être un très bon cru.

Fondé à Salem en Oregon, SAINT suit le même chemin depuis sa création, celui tracé sur un Heavy Metal mélodique qu’il a su actualiser au fil des décennies pour être plus électrisant que jamais. Rangés derrière son bassiste et fondateur Richard Lynch, les Américains peuvent compter sur un Dave Nelson impérial au chant, une talentueuse doublette de guitaristes avec Matt Smith et Jerry Johnson, tandis que Jared Knowland (batterie) est toujours aussi affûté. Ca ronronne et ça envoie du bois !

A l’instar de nombreux groupes de sa génération, SAINT n’a rien perdu de sa vélocité et se montre même beaucoup plus efficace et affiné qu’autrefois. Bien sûr, le frontman donne de l’allant et de la percussion, mais le jeu des deux six-cordistes au niveau des riffs, des solos et des twin-guitars reste sa force principale (« Immortalizer », « Eyes Of Fire », « The Congregation », « Pit Of Sympathy », « Salt In The Wound »). Cette nouvelle production vient donc célébrer quatre décennies exemplaires avec brio.

Photo : Concert Fotos by Chad