Depuis ses début en 1984, LA MUERTE passe pour saugrenu et sans consistance pour certains, alors qu’il est génial et visionnaire pour d’autres. Une chose est sûre : les Belges ne laissent que peu de monde indifférent. Avec « Sortilegia », le quintet joue encore les trouble-fête avec une irrévérence qui force le respect.
LA MUERTE
« Sortilegia »
(Consouling Sounds)
Toujours aussi sauvage et incontrôlable, LA MUERTE surgit avec un huitième album où il expérimente avec toute la fureur qu’on lui connait un nombre incalculable de courants du Metal, repoussant une fois encore les frontières qu’il bafoue depuis ses débuts. Les bruxellois se refusent aux compromis, aux règles des genres en avançant de façon singulière dans un maelstrom décibélique jubilatoire.
Les vétérans de l’underground belge embrassent le Metal et le Rock avec force et conviction sans pour autant jeter leur dévolu sur quelques style que ce soit. Avec une brutalité menaçante, LA MUERTE mixe le Hard-Core avec l’Indus, le Thrash/Death avec le Stoner Psych et les bruitages avec les mélodies. Et à l’écoute de ce nouvel opus, il n’y a plus aucun doute : c’est de la « Sortilegia ».
Dévastateur, le groupe entame les hostilités avec le morceau-titre qui laisse présager de la radicalité du contenu à suivre. Sombre et possédé, LA MUERTE se montre brutal (« Snake In My Hand », « Brother Stan »), véloce et plus mélodique (« Pontiac Firebird », « Longue Misère ») et massif et tendu (« You Will Return », « Keep Your Secret »). Sur une production puissante et équilibrée, l’Alternatif prend ici tout son sens.
Originaire de la région parisienne, AFTER US est apparu il y a quelques semaines avec un premier EP, « Breaking The Dark », composé de quatre morceaux plus que prometteurs. Entre Rock et Metal, le quintet a particulièrement peaufiné les mélodies et les refrains, apportant une grande fraîcheur à ses morceaux. Pouvant compter sur une frontwoman dont la prestation est irréprochable, les Franciliens peuvent dorénavant aborder sereinement la scène, en attendant un premier album qu’ils enregistreront en fin d’année. Céline Himmer, chanteuse du groupe, nous en dit plus sur la formation et ses projets.
– AFTER US a vu le jour il a trois ans, d’abord sous la forme d’un trio, puis s’est étoffé d’une rythmique basse/batterie. Peu de temps après, la pandémie nous est tombée dessus, ce qui ne vous a d’ailleurs pas freiné. Vous avez même auditionné votre bassiste par Zoom. Ce n’est pas banal. Comment cela s’est-il passé ? Ca a du être assez spécial ?
Oui, c’est vrai, on a beaucoup échangé pendant cette époque, car on avait un peu peur que cela nous éloigne. Cela a plutôt renforcé les liens. On a composé des morceaux, et on avait Guilhem (Bretillon, le bassiste- NRD) en contact et on s’est dit qu’il fallait qu’on le recrute, alors cela s’est fait par Zoom. Et ça s’est plutôt bien passé ! (Rires) Il nous avait envoyé son travail et on a discuté tous ensemble pour prendre la décision. Et puis, ça lui a aussi beaucoup plu, ce qui a été très facile finalement. Une fois en répétition, on s’est vraiment dit qu’on avait fait le bon choix !
– Une fois le line-up au complet, vous vous êtes mis à la composition, ou est-ce qu’une grande partie des morceaux était déjà bien avancée ?
Les morceaux étaient presque finis, pourtant nous en avons par la suite beaucoup réarrangé et pour certains presque complètement. On a gardé les squelettes, à savoir la structure, la ligne vocale et la mélodie, mais pour tout ce qui est riffs de guitare, beaucoup ont été reliftés.
– Est-ce que c’est la période qui vous a décidé à sortir un EP de quatre titres étant donné que rien n’était encore simple, ou est-ce que vous êtes dits que pour un jeune groupe, un format court était une meilleure carte de visite ?
Oui, on voulait déjà faire une carte de visite pour voir un petit peu quel serait l’accueil et avoir aussi une édition physique de notre travail, tout ce qui avait été fait pendant cette période. Et aussi voir comment on pouvait se débrouiller en studio, et finalement le EP a reçu un très bon accueil. Et cela nous encourage vraiment à faire l’album en fin d’année.
– Sinon, vous aviez de quoi sortir un album complet ? Même si c’est souvent une question de budget, car on reste un peu sur notre faim…
En fait, on a choisi les quatre titres les plus aboutis, car d’autres étaient encore un peu en chantier. On en avait, mais on voulait sortir les morceaux dont nous étions les plus fiers et dont on savait qu’ils pouvaient toucher les gens, et surtout les peaufiner encore plus en studio. Nous avions aussi envie de présenter des univers différents. En fait, tout cela a été choisi et décidé entre nous.
– Parlons plus en détail de « Breaking The Dark ». On y découvre un univers Rock/Metal Alternatif assez peu représenté en France. Vous mettez s’accent sur les mélodies avec des refrains qui sonnent souvent Pop. Votre objectif était de rendre AFTER US le plus accessible possible ?
Pas forcément, mais on voulait que cela corresponde à notre vision de notre musique. On a cherché à bien distinguer les instruments et la voix pour montrer quelque chose de propre et d’abouti. C’est vraiment ce qui a déterminé notre démarche pour la sélection des titres.
– On note aussi sur les quatre morceaux un soin tout particulier apporté à la production et aux arrangements. Chaque détail a du nécessiter une attention particulière, j’imagine. C’est un travail que vous avez effectué en studio ou déjà en amont ?
On a beaucoup fait de pré-maquettes en échangeant beaucoup entre nous et aussi avec HK (Krauss de Vamacara Studio – NDR) qui nous a enregistré. Nous nous sommes échangés les propositions, et en arrivant en studio, nous avions encore d’autres idées que nous avons ajouté. En fait, c’est un gros travail de fond, tout cela a été très, très réfléchi.
– Vocalement aussi, tu livres une prestation limpide et qui dégage une grande force. Etonnamment, on n’est pas totalement dans un registre Rock ou Metal, et il y a beaucoup de similitudes avec Kim Wilde, par exemple. Là encore, il y a un grand mélange des genres…
Je pense que j’ai une voix qui me permet de faire pas mal de choses, mais je ne voulais pas tomber dans la caricature. Je peux faire des choses plus Rock, mais je voulais garder mon identité vocale en faisait en sorte qu’elle soit la plus naturelle possible, sans effet. Je peux faire des voix plus soutenues, mais mon envie était aussi que l’on retrouve les mêmes performances en live que sur disque, que soit cohérent et que je puisse tout reproduire. C’est ma vraie voix, ce que je chante habituellement. C’est mon registre le plus naturel possible ! (Rires) C’était important de retrouver cette liberté sur les morceaux, même s’il n’y en a que quatre. Sur l’album, on pourra se rendre compte du large panel du groupe, et du fait qu’on aime faire des choses très différentes. Donc, peu importe le style, il faut que ma voix reste ce qu’elle est et qu’elle soit identifiable sur tout l’ensemble et sans bidouillage.
-Maintenant que la situation est revenue à la normale, où en êtes-vous au niveau concert ? Ca se met en place doucement ? On sait que ce n’est jamais évident pour un jeune groupe avec un premier EP…
C’est notre gros projet pour 2022 et on y travaille d’arrache-pied. La plupart de nos répétitions servent à trouver ce son live, car on veut vraiment pouvoir tout restituer sur scène.
– Pour conclure, tu évoquais tout à l’heure de votre premier album. C’est donc acté ?
Exactement, en novembre, on retourne en studio voir HK pour y enregistrer cette fois l’album, qui devrait comprendre entre dix et douze titres. C’est bouclé ! (Rires) Et il sortira en indépendant, tant que nous n’aurons pas décroché un contrat satisfaisant.
En général, un EP est un premier effort qui permet de se lancer, de tâter le terrain et de poser de solides bases. REST IN FURIA, quant à lui, en est à son troisième format court, ce qui peut paraître étonnant vu la qualité du quatuor francilien. A la fois groove, alternatif et légèrement progressif, le Metal acéré du combo révèle et dévoile un registre affiné et de plus en plus personnel.
REST IN FURIA
« Silent Beholders »
(M&O Music)
Pour les suivre depuis un bon moment maintenant, il faut admettre que le style des Franciliens est en constante évolution. Et il se pourrait qu’avec ce troisième EP, « Silent Beholders », le quatuor se soit véritablement trouvé. Metal, REST IN FURIA l’est assurément, ainsi que groove grâce à la forte présence de la basse, mais aussi extrême par moment et légèrement progressif.
Pour sa nouvelle réalisation, le groupe se présente dans un registre hybride où l’on perçoit dorénavant plus de cohérence et d’unité. Ne s’interdisant aucune embardée, REST IN FURIA maintient le cap et les cinq morceaux proposés forment un bel ensemble harmonieux. Assez alternatif globalement, le chant clair domine le growl et apporte donc plus de mélodie aux nouveaux titres.
Très bien produit et mettant en avant une puissance bien distillée, « Silent Beholders » montre également que le combo s’est débarrassé de ses influences et a peaufiné son Metal (« No Project », « Waving Crowds »). REST IN FURIA multiplie les riffs entêtants et millimétrés en avançant sur un groove efficace et souvent très Rock (« Those Empty Eyes », « Out Of The Kingdom »). On attend l’album !
Rivalisant d’originalité à chaque album, ainsi qu’à travers les nombreuses collaborations extérieures au groupe, SONS OF ALPHA CENTAURI prend un soin incroyable à ne pas rester dans un registre défini. Avec ce quatrième album, les Britanniques ont invité le chanteur Jonah Matranga et le batteur Mitch Wheeler, tous deux américains, à se joindre à eux, libérant ainsi une nouvelle énergie dans un post-HardCore teinté de Metal Alternatif réellement addictif. Nick Hannon, bassiste et fondateur de la formation, nous parle de cette nouvelle formule de SOAC.
– SONS OF ALPHA CENTAURI fait son retour avec « Push », trois ans après « Continuum » et il est surprenant à plus d’un titre. Vous accueillez Jonah Matranga au chant et Mitch Wheeler à la batterie, tout en conservant votre line-up. Comment est née l’idée de faire évoluer la formule du groupe ?
J’ai formé mon premier groupe à la fin des années 90 et nous avions un chanteur, dont le style était très proche de Chino Moreno et de Jonah Matranga. Nous avons écrit pas mal de morceaux et ils ont plutôt bien fonctionné. Du coup, lorsque Marlon (King, guitariste – NDR) et moi avons recommencé à écrire dans ce style après toutes ces années, je savais que la voix de Jonah conviendrait parfaitement à ce disque !
– Vous avez toujours fait beaucoup de collaborations, mais c’est la première fois que vous élargissez les rangs de SOAC. Pourquoi le faire sous votre nom et pas un autre comme d’habitude ?
Dans les collaborations avec Karma To Burn et Yawning Man, il y avait un autre guitariste qui a dirigé la musique d’une manière plus collaborative. Alors que pour cet album, toute la musique a été écrite par SOAC, alors cela me semblait vraiment bien de garder notre nom.
– Le plus marquant, bien sûr, est la présence d’un chanteur, alors que vous êtes un groupe instrumental depuis vos débuts en 2001. C’est un sacré changement pour vous, j’imagine ? Même si vous avez déjà pu le faire avec d’autres collaborations…
C’est sûrement une étape audacieuse, mais que je pense nécessaire pour le groupe. En intégrant Jonah et sa voix incroyablement distinctive, cela a permis au groupe de se concentrer davantage sur la musique, afin qu’elle soit toujours reconnaissable en tant que SOAC, tout en complétant et en soutenant la voix de Jonah, ses harmonies et ses fortes mélodies. Cela fait du bien de sortir un disque chanté et pourtant les gens verront que la musique et le style de SOAC sont restés intactes avec lui. Mitch, quant à lui, a apporté du groove dans les morceaux. J’ai écouté ses performances avec Will Haven, Ghostride et The Abominable Iron Sloth. Pour certains morceaux, j’ai écrit en pensant à la batterie qui mènerait vraiment la musique comme sur « Buried Under », par exemple.
– Musicalement, ce qui parait assez étonnant, c’est que SOAC n’a rien perdu de son identité artistique justement. Le groupe reste très identifiable. C’était l’une de vos priorités lors de l’écriture de « Push » ? D’ailleurs, les deux nouveaux membres y ont-ils participé ?
Absolument. Nous avons d’abord écrit trois morceaux qui, à l’époque, devaient être instrumentaux. Par conséquent, ils sont légèrement plus compliqués techniquement et contiennent de nombreuses subtilités. Quand Jonah est venu en studio pour travailler sur ces premières prises, il avait quelques idées. À partir de là, il a commencé à définir sa vision des morceaux et l’intégration a été très fluide. Je pense que le titre sur lequel nous avons passé le plus de temps est « Saturne », car j’avais déjà les paroles et Jonah les a adapté sur les couplets. Nous avons aussi parlé du morceau « Calling » de Taproot que Jonah a écrit avec ce groupe. C’était plus fédérateur, mais je pense que « Saturne » est plus en accord avec SOAC. En revanche, cela a vraiment renforcé la puissance et la force d’écriture de Jonah pour des refrains solides.
– « Push » montre aussi une évolution de votre style vers un post-HardCore teinté de Metal alternatif et progressif. On a le sentiment que SOAC s’est un peu radicalisé tout en se rendant peut-être plus abordable. C’est assez paradoxal, non ?
(Rires) Ouais, bien vu ! Je suis d’accord pour dire que nous sommes devenus plus accessibles en devenant plus lourds et plus sombres. Ce n’est pas quelque chose que nous avions l’intention de faire, mais c’est une bonne chose pour SOAC, afin de nous assurer que nous avions intégré le post-HardCore dans les ambiances de l’album. C’est un genre musical important et très influant pour le groupe. Je pense qu’il peut aussi faire évoluer les styles Stoner/Desert et nos riffs de Rock instrumental et qu’ils se nourriront tous les uns les autres au sein de l’identité évolutive de SONS OF ALPHA CENTAURI.
– En intégrant du chant, vous faites évidemment passer un message direct. Alors, de quoi traitent les textes de « Push » et qui les a écrits ?
Jonah a écrit à peu près toutes les paroles. Il a dépeint certaines de ses positions que ce soit socialement, politiquement et idéologiquement. Heureusement, encore une fois, nous connaissions très bien le style de Jonah que nous étions à l’aise avec ses messages. La musique a été écrite en gardant à l’esprit la puissance et les structures. Une fois que nous avons su que Jonah était là pour tout l’album, nous avons écrit en incorporant toutes ces possibilités.
– Avec Yawning Sons, vous collaboriez avec des musiciens américains et c’est encore le cas avec Jonah et Mitch. C’est ce mélange des deux cultures, anglaises et américaines, qui vous attire ? Cette différence de points de vue et d’influences musicales ?
C’est une bonne remarque ! Je n’avais jamais fait attention au fait que nous avons tendance à travailler avec autant d’Américains. Je pense qu’en grandissant dans les années 90, il y a eu cette énorme influence du Rock alternatif américain. Toutes les différentes scènes étaient très créatives avec Dischord et Amphetamine à Washington, le Hard-Core à New York, Touch and Go à Chicago, Mans Ruin en Californie, et bien sûr toute la scène de Sacramento. C’était tellement immersif et intéressant de voir et d’entendre ces groupes créant tous quelque chose d’unique dans leur région et en affirmant leur propre identité. Cela m’a donné envie de former un groupe et ensuite de travailler avec d’autres groupes. Mais j’apprécie toujours la scène musicale locale de Swale, notre région d’origine, car il y a plein de groupes et j’essaie toujours de les soutenir, d’aller à leurs concerts et de me procurer leurs disques !
– Depuis vos débuts, vous vous faites très rares sur scène. Est-ce qu’avec « Push » et ce nouveau line-up, on aura plus de chance de vous voir en concert ?
Si nous avons des propositions, bien sûr que nous aimerions monter sur scène. Nous aimons aussi nous assurer que nos performances soient uniques, mais oui, ce serait formidable de faire des concerts. Si quelqu’un souhaite nous voir, n’hésitez pas à nous contacter à tout moment. Je pense que ces morceaux prendront une ampleur incroyable dans un environnement live !
« Push » de SONS OF ALPHA CENTAURI est disponible depuis le 27 août chez Mainstream Records.
Avant l’été, ATREYU vient poser une petite bombe et on n’en attendait pas moins d’eux vu leurs récents albums. Les Californiens reviennent en forme et c’est peu de le dire. « Baptize » est un petit bijou de Metal… sur courant alternatif et pas si Core que ça. Et ce huitième album studio vient confirmer la grande forme du quintet.
ATREYU
« Baptize »
(Spinefarm Records)
On ne va pas se mentir. J’ai lâché l’affaire en 2000 et suis revenu en 2015… environ. Donc ATREYU, je connais et de mon temps, on ne disait pas MetalCore, mais Metal Alternatif. Donc, on va rester là-dessus. Déjà parce que le groupe n’est pas tombé dans le panneau et qu’en plus, il s’est amélioré avec le temps. Le combo était authentique à l’époque et « Baptize » confirme simplement leur évolution.
Témoin de l’héritage des années 2000, ATREYU va donc de l’avant et propose des compos aussi musclées qu’intéressantes. Agressifs, mélodiques et très techniques, les Américains ne manquent pas d’idées. Et si le chanteur Alex Varkatzaz n’est plus là, le groupe peut compter sur Brandon Saller, d’ailleurs bien meilleur. Ainsi, « Baptize » se présente sous les meilleurs auspices.
Très costaud sur les rythmiques et incisif sur les riffs, ATREYU surprend aussi par des solos très mélodiques, et pour le coup agréable, qui viennent appuyer le propos. Car le quintet n’est venu déterrer les morts, mais plutôt leur redonner vie (« Save Us », « Catastrophe », « Weed », « Sabotage Me », « Dead Weight »). Sans casser trois pattes à un canard, ça détend !
Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !
MUDDLES – « Mind Muddling » – Klonosphere
C’est un vent de fraîcheur qui souffle sur ce « Mind Muddling », premier album des Français de MUDDLES. Le quatuor signe ici de bonnes compos, très abouties et très bien produites. Mélodique et percutant, le Rock Alternatif du groupe, qui tire très franchement sur le Metal, puise son énergie chez des formations des 90’s. La voix de Barbara, toute en puissance, combinée au registre de MUDDLES fait irrémédiablement penser à Skunk Anansie mais des influences, on en trouve toujours. Le combo s’appuie sur une guitare efficace et aiguisée, une solide rythmique et surtout des refrains qui font mouche et viennent s’enraciner dans le cerveau. Sobre, direct et grâce à des arrangements dthe widow,iscrets et subtils, « Mind Muddling » laisse entrevoir un bel avenir au quatuor.
EREI CROSS – « The Widow » – Klonosphere
Décidemment, Poitiers semble devenue un point névralgique en termes de créativité et, forcément, tout ce qui est Rock et Metal n’est pas en reste. Ouvertement féministe dans son propos, ce premier EP de six titres est un concentré de sonorités très variées. Difficilement identifiable musicalement, EREI CROSS avance dans un Rock Alternatif aux vastes contours, qui vont d’ambiances très Electro à des fulgurances Stoner, le tout appuyé par de gros riffs rappelant le Metal Fusion des 90’s. Autoproduit, « The Widow » affiche une très belle production, mise en valeur par des arrangements très soignés et inventifs. Le trio composé d’Adrien Grousset (guitare), Laetitia Finidori (basse, chant) et Matthieu Guérineau (batterie) compte une solide expérience que l’on ressent sur l’ensemble très mature de ce premier EP, qui laisse même un goût de trop peu.
Très orchestré tout en restant très incisif, NO TERROR IN THE BANG se présente avec un premier album, « Eclosion », aux ardeurs conséquentes et aux ambiances contrastées. Le sextet normand réussit haut la main le pari de rassembler un Metal résolument moderne avec des sonorités classiques, propres au 7ème art.
NO TERROR IN THE BANG
« Eclosion »
(M&O Music)
C’est suffisamment rare de voir un groupe fraîchement formé (2019) sortir un album aussi abouti, complexe et si bien produit que cela nécessite d’être souligné. Dans un Metal Alternatif absorbant toutes sortes d’influences, souvent très opposées, NO TERROR IN THE BANG surnage grâce à une technicité et une créativité imparable et très originale. Le voyage musical est pour le moins atypique et présente de multiples thématiques.
Originaire de la région rouennaise, le sextet présente un pédigrée conséquent avec des musiciens aguerris aux horizons divers, faisant vraiment la force du combo qui est capable de faire de grands écarts incroyables. L’identité de NO TERROR IN THE BANG se devine déjà sur le morceau d’ouverture, « Saule Pleureur », dont la finesse nous transporte dans un univers très cinématographique, façon écran géant.
Très atmosphérique, la formation fait assez rapidement parler la poudre (« Another Kind Of Violence ») sur des riffs racés et fragmentés (« Micromegas »). Avec un piano très présent, les mélodies se font intemporelles sous l’impulsion de Sofia Bortoluzzi, chanteuse polymorphe au flow impressionnant et nuancé (« Uncanny, « Poison »). NO TERROR IN THE BANG possède la carrure des grands et ça va vite se voir.
Grosses guitares, rythmiques imposantes et chant aussi puissant que fédérateur, SMOKEHEADS possède tous les atouts pour s’imposer sur la scène Metal hexagonale. Il faut aussi ajouter que le pédigrée des quatre musiciens plaide pour eux et l’expérience et le savoir-faire se font entendre et résonnent fort dès les premières notes de ce très bon « Never Prick My Pickles ! ».
SMOKEHEADS
« Never Prick My Pickles ! »
(Independant)
C’est depuis une petite bande de terre coincée entre la Suisse et les montagnes du Jura, le Pays de Gex, que SMOKEHEADS a mis au point un Metal Alternatif savoureux et original. Loin d’être de nouveaux venus, les quatre musiciens du groupe ont fait leurs armes dans de nombreuses formations avant d’unifier leurs forces et leur créativité pour livrer un premier EP de quatre titres plus que prometteur.
Définir en quelques mots le style précis du quatuor serait peine perdue tant on y trouve des sonorités propres au Stoner dans la rythmique, des guitares aussi aériennes que tranchantes et un chant solide, justement assez proche d’un Metal Alternatif américanisé. Mélodique et percutant, SMOKEHEADS distille un registre aux multiples facettes, ce qui fait toute sa richesse et aussi un beau pied de nez aux poseurs d’étiquettes en tous genres.
Solide et racé, le combo a une forte capacité à livrer des mélodies accrocheuses et des refrains qui restent fortement ancrés (« In Between », « Hate And Love »). Tout en restant accessibles, les Français savent installer de belles atmosphères avant de bastonner à coup de gros riffs (« Nothing Is Random »). Entre fureur et accalmies, SMOKEHEADS peut ainsi se balader dans des climats où l’on aime se laisser perdre (« One Million Ways »).