Catégories
Blues International

Popa Chubby : (quel) chapeau l’artiste ! [Interview]

La dernière année a bouleversé POPA CHUBBY, mais l’a également rendu très créatif… Une constante, certes. C’est avec son chapeau d’aluminium (« Tinfoil Hat »), que le New-Yorkais a composé ce nouvel album entièrement réalisé à la maison. Moqueur, tendre, en colère et toujours plein d’humour, le bluesman passe en revue les sentiments qui l’ont traversé ces derniers mois. Court entretien avant la sortie de l’album prévue le 12 mars chez Dixiefrog.

– Il y a un an, tu célébrais tes 30 ans de carrière avec l’excellent « It’s A Mighty Hard Road ». Quel regard portes-tu aujourd’hui sur l’album, et que ressens-tu de l’avoir si peu défendu sur scène ?

En fait, nous avions tourné en Europe début 2020, et donc réussi à défendre un peu le disque. Ensuite, nous avons terminé en Amérique du Nord le 16 mars, donc cette défense était en fait une attaque ! Et je prévois aussi de revisiter ce disque à mon retour sur scène.

– Sur ce même album, on ressentait un grand sentiment de liberté avec des morceaux très Blues Rock, mais aussi des sonorités latines, Reggae, Funk et une superbe reprise de Prince. Avec « Tinfoil Hat », tu reviens aux fondamentaux du Blues dans un style très épuré. Avant d’entrer dans les détails, on te sent moins insouciant, non ?

Au contraire, « Tinfoil Hat » est plus un cri de bonne santé mentale et de raison. Et c’était aussi un devoir artistique pour moi de commenter tous ces événements. Et je n’oublie jamais le public, non plus. Mais c’est vrai que « Mighty Hard Road » était plus une célébration.

– Parlons de « Tinfoil Hat », qui est autant un cri de colère que d’amour. On sait que tu as été très affecté par cette pandémie et par les événements que nous avons traversés …

Pour être honnête, je pense que le disque illustre toutes les émotions et les histoires que j’ai vécues pendant la pandémie. C’est un large éventail de ressentis formés de rage d’aimer, ainsi que de peur mais avec beaucoup l’humour. C’est toujours la muse qui dicte finalement. Et dans ce cas présent, elle a été gentille.

– Tu as entièrement joué et enregistré l’album chez toi, tout en étant très présent sur les réseaux sociaux. Comment t’es-tu adapté à cette situation inédite ? Rester en contact avec tes fans t’a semblé important compte tenu de l’absence de concerts ?

L’enregistrement chez moi n’est pas nouveau. ‘Chubbyland’ est mon laboratoire depuis de nombreuses années et entièrement équipé avec vraiment tout ce qu’il faut. La pandémie m’a permis d’atteindre de nouveaux niveaux sur tous mes instruments. Je pense que le résultat reflète mon expression la plus authentique. Et c’est vrai que les réseaux sociaux me permettent d’avoir un contact direct avec mes amis et mes fans, et c’est un moyen de partager le processus dans son immédiateté.

– En plus de parler du Covid, l’album évoque aussi très frontalement la situation politique américaine. Décidemment, quelle année chaotique ! Elle est à vite oublier, ou au contraire il y a quelques leçons à en tirer ?

Humm… Honnêtement, je déteste la politique, mais Trump a été une abomination. Cela a également vraiment mis en lumière ce qu’est l’Amérique : une nation raciste. La tendance à oublier a beaucoup à voir avec le maintien des personnes au pouvoir. Biden est le bon gars pour le moment. Uncle Joe ! Et c’est même étonnant de voir de quelle manière il a mis en place tant de choses en si peu de temps. Mais nous avons encore un long chemin à parcourir.

– Malgré de la colère, de la frustration et de la rage, on perçoit aussi beaucoup d’amour sur « Tinfoil Hat ». Comme toujours, tu es très sincère et authentique dans tes propos et tu es vraiment très soutenu par tes fans. C’est essentiel pour toi ? Pour continuer d’avancer ?

J’aime mon peuple, mais je ne peux pas calmer les fans, car cela impliquerait que je suis mieux. Et je ne le suis pas. Et puis, j’en connais tellement personnellement, ainsi que leurs histoires personnelles. Oui, ce sont mes amis et ils me soutiennent.

– Avec le rayon de soleil qu’offre ce nouvel album, quels sont tes souhaits et tes espoirs pour les mois à venir ? Un rapide retour sur scène ?

Je ne peux plus attendre ! Je veux partir tourner au plus vite ! J’espère que nous serons tous vaccinés et que je serai à l’Olympia en octobre 2021 !

« Tinfoil Hat » sera disponible le 12 mars chez Dixiefrog/PIAS.

Catégories
Hard Rock Rock

The Pretty Reckless : le Rock porté à nu

Fer de lance de la nouvelle scène alternative new-yorkaise, THE PRETTY RECKLESS allie Rock brut et riffs tranchants avec une émotion que véhicule avec sincérité sa talentueuse chanteuse, Taylor Momsen, véritable atout charme du quatuor. Après maintes épreuves, les Américains livrent un « Death By Rock And Roll » relevé et sensuel.

THE PRETTY RECKLESS

« Death By Rock And Roll »

(Century Media Records)

Pertes de proches, dépression, toxicomanie : THE PRETTY RECKLESS revient de loin, mais reste habité par une certaine idée du Rock qui lui colle à la peau. Entre Rock US et Hard Rock, le quatuor mené par la chanteuse Taylor Momsen fait un très bon come-back avec « Death By Rock And Roll », un troisième album abouti et très complet.

Assez désenchanté sur quelques morceaux, THE PRETTY RECKLESS semble avoir repris des forces. Composées avec le guitariste du groupe, Ben Philips, les nouvelles compos de la frontwoman font la part belle à de bons riffs et un chant puissant comme sur le morceau-titre ou « And So I Went » avec sa chorale d’enfants révoltés et l’excellente prestation de Tom Morello.

Vocalement, Taylor Momsen est toujours aussi très solide tout en gardant cette touche sensuelle (« 25 », « Harley Darling »). Le combo new-yorkais est efficace, touchant et sauvage. THE PRETTY RECKLESS fait preuve de beaucoup de nuances, même si parfois une explosion nette et massive serait la bienvenue. « Death By Rock And Roll » fait le job, mais manque peut-être d’un peu de mordant.