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Rock Stoner/Desert

Elefant Talk : power Rock ravageur

Composé de deux musiciens aguerris et rompus à la scène hexagonale, ELEFANT TALK livre son premier album éponyme. Dans un registre Power Rock aux frontières du Stoner, le duo avance avec une ardeur très efficace en alternant subtilement les aspects mordants et sensibles de leurs morceaux. Sans assommer complètement, le combo enflamme.

ELEFANT TALK

« Elefant Talk »

(M&O Music)

Il est de moins en moins rare de voir des rythmiques basse/batterie voler de leurs propres ailes et ELEFANT TALK est de ces duos qui, musicalement, ont ce gros potentiel et cette créativité nécessaire pour proposer un registre suffisamment riche et fourni. Composé de Gaby Vegh à la basse et au chant et de Sébastien Necca à la batterie, le combo propose un Rock musclé, mélodique et inventif. 

Réduits à la puissance et aux multiples facettes de leur instrument respectif, les deux musiciens ne manquent pas pour autant d’imagination. La complicité et la complémentarité des français sont évidentes et vont puiser dans des registres allant du Stoner au Psych, tout en gardant ce côté Power Rock direct et accrocheur. ELEFANT TALK parvient sans artifice à distiller un son massif, très dense et un brin vintage.

Sur de gros riffs bourrés d’énergie et un groove imparable à la batterie,  le duo multiplie les atmosphères en s’approchant du Stoner (« Pachydermik », « Carnivor »), d’un Rock plus fédérateur (« Save Yourself », « Time To Go ») et Psych (« Chitter Chatter »). A noter l’intervention expresse et efficace de Mr Ron ‘Bumblefoot’ Thal sur « The Hunting ». Ce premier album d’ELEFANT TALK est plein de promesses !

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Extrême Metal

Cryptosis : sortir des stéréotypes

Les vrais amateurs de Thrash Metal connaissent déjà CRYPTOSIS sans le savoir et  sous un autre nom et dans un style quelque peu différent. En effet, le trio néerlandais revient sous une nouvelle identité avec un registre beaucoup plus technique et progressif qui le rend vraiment irrésistible. Une belle claque qui laisse des traces.

CRYPTOSIS

« Bionic Swarm »

(Century Media Records)

Distillator est mort, vive CRYPTOSIS ! Désireux de ne pas rester bloqué dans un univers Thrash Metal qui semblait les étouffer, le combo néerlandais a tué le père pour mieux ressusciter dans un registre où le trio a désormais toute la latitude pour s’exprimer et explorer des contrées métalliques qui vont du Technical au Progressif, tout en gardant son identité Thrash (« Game Of Souls »).

Fini le côté Old School et place à un style très actuel et résolument moderne, le groupe va de l’avant et à pleine vitesse. Sobrement orchestré sur certains morceaux, CRYPTOSIS a opté pour un Power Thrash Progressif qui bastonne (« Decipler », « Death Technology », « Conjuring The Egoist »). Très dense, ce premier album des Hollandais multiplie les assauts à grand renfort de riffs tranchants sur un chant assassin.

Très varié sans se disperser, « Bionic Swarm » dégage une belle puissance et des atmosphères souvent frénétiques et techniquement imparables (« Prospect Of Immortality », « Flux Divergence »). CRYPTOSIS fait les choses en grand en y mettant les formes et avec une belle fluidité. Pour leurs débuts sous ce nouveau nom, les Néerlandais frappent fort et massivement… et c’est audacieux et convaincant. 

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Rock

Bursting Wonderland : un Eire purement Rock

Avec des sonorités rappelant U2, That Petrol Emotion, The Pretenders et plus discrètement The Cranberries, BURSTING WONDERLAND sort son premier album dont les compositions peut-être encore un peu timides, montrent une émotion, une fougue réjouissante et une belle fraîcheur. « David Vs Goliath » est enthousiasmant autant qu’encourageant. 

BURSTING WONDERLAND

« David Vs Goliath »

(M&O Music)

Si vous connaissez un peu l’Irlande, vous avez connaître le genre de Rock, au sens premier du terme, qu’on y joue. Simple, épuré et authentique, BURSTING WONDERLAND s’inscrit dans cette veine de groupes à l’énergie pure et véritable. Et c’est dans cet état d’esprit que le duo basé à Galway sort son premier album, où il exprime une belle diversité musicale.

Né de la rencontre entre la Polonaise Ania Chmielewska et Mimmo Ripa, lui-même italien, ce projet atypique et très Rock fleure bon l’air du pays du shamrock. BURSTING WONDERLAND réussit un bel assemblage aussi sensible que punchy, dû en partie au chant très expressif de sa chanteuse et aux thèmes empruntés.

Sensible dans les textes, le duo développe des sujets actuels avec une vision très posée et originale. Musicalement, on voyage entre Rock très brut rappelant les formations irlandaises référentes et un côté plus américain, façon Pearl jam ou Avril Lavigne à ses débuts. BURSTING WONDERLAND charme autant qu’il fédère sur ce premier album très sincère et méritant. 

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Metal

Everture : le Metal Alternatif sorti des glaces

Fort d’une belle assurance, EVERTURE livre un premier album très abouti, dynamique et mélodique. Dans un Alternative Metal plein d’énergie, le quintet finlandais fait preuve de beaucoup d’allant et de générosité sur ce « Emerge » bien produit et plein de feeling.

EVERTURE

« Emerge »

(Inverse Records)

Les Finlandais d’EVERTURE ont fait les choses dans l’ordre. Après deux bons singles enregistrés depuis 2019 (« Rightly Accused » et « Long Way Down »), le groupe a senti l’heure de son premier album sonner. Et même si le parcours a été semé d’embuches et de multiples péripéties, le quintet est parvenu à mettre en boîte ce très bon « Emerge » tout en variations et aéré.

Relevé et mélodique, ce premier opus est plein de promesses et de bonnes surprises. La rythmique est solide, les deux guitaristes se font plaisir et cela s’entend, et le frontman du combo livre une superbe prestation où il passe en revue une palette vocale très diversifié. EVERTURE a peaufiné son Metal Alternatif avec soin et talent.

Dans une veine très US, les Finlandais balancent d’entrée de jeu des morceaux bien rentre-dedans, costauds et accrocheurs (« In Between », « For Tomorrow »). Très bon techniquement, le quintet se veut aussi très fédérateur (« Undersky », « Closure »). Et EVERTURE sait aussi se montrer plus féroce et presque Nu Metal avec un chant brut (« The Rivers Flows », « The Unfortunate End »). Un premier album très réussi !

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Extrême Stoner/Desert

Cosmic Reaper : défier la gravité

C’est sur un faux-rythme que COSMIC REAPER surgit avec un Doom Metal Psych aux subtiles sonorités Stoner à travers un premier album éponyme rugueux et granitique. Simples, efficaces et obsédants, les morceaux du quatuor Américain sont aussi épais que tranchants, et la voix lointaine et éthérée de leur chanteur tente tant bien que mal à apporter un peu de lumière à cette sombre entreprise. Un régal !

COSMIC REAPER

« Cosmic Reaper »

(Heavy Psych Sounds Records)

Avant de vous caler ce premier album de COSMIC REAPER entre les oreilles, installez-vous confortablement et prenez une bonne respiration. Le quatuor américain présente un Doom Metal aux contours Psych et la chape de plomb qui va s’abattre sur vos tympans est écrasante à tout point de vue. Véritablement sur orbite, le combo est paré pour le décollage et le voyage s’annonce mouvementé.

Originaire de Caroline du Nord, COSMIC REAPER a fait ses premières armes avec un EP, « Demon Dance », qui a vite séduit les amateurs de sensations fortes, qui se sont rapidement rués à ses concerts. Stoppés net par la pandémie, les Américains en ont profité pour composer un premier album éponyme et les sept morceaux présentés sentent le souffre autant qu’ils bastonnent et enivrent. 

Dès les premières notes de « Hellion », l’expédition spatiale commence dans une atmosphère tendue, où la production massive et puissante fait des merveilles. COSMIC REAPER a également soigné les arrangements sur ces nouveaux titres à vraiment écouter au casque (« Stellar Death », « Planet Eater », « Infrasonic ») ! Et comment ne pas succomber à « Wasteland » et ses deux parties aussi Psych qu’épaisses ? Voilà, vous pouvez respirer !

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Rock

Dead Poet Society : insaisissable poésie alternative

Impertinents et audacieux, les quatre jeunes musiciens de DEAD POET SOCIETY n’ont franchement pas froid aux yeux et, pour un premier album, livre une production assez scotchante. Dans une veine alternative US, le groupe désormais basé à L.A. s’engouffre dans le Rock et el Metal avec fougue et détermination.

DEAD POET SOCIETY

« -!- »

(Spinefarm Records)

Originaire de Boston où le groupe d’étudiants du Berklee College s’est formé, c’est pourtant sous le soleil californien que DEAD POET SOCIETY a littéralement éclos. Suivi par de jeunes fans, c’est en figurant sur de multiples playlists que les Américains ont commencé à se faire connaître. Et c’est depuis Los Angeles que le quatuor sort son album coup de poing.

Pour une première production, « – ! – » (« The Exclamation Album ») se veut assez frondeur dans le fond comme dans la forme. Prenant grand soin de n’entrer dans aucune case, DEAD POET SOCIETY navigue entre Rock et Metal Alternatif avec un certain talent. Carré et percutant, le combo assène de gros riffs et de belles rythmiques posés sur l’étonnante gamme vocale de son frontman. 

En effet, ce qui surprend à la première écoute, c’est la performance du chanteur et guitariste Jack Underkofler capable de s’aventurer avec une aisance déconcertante presque partout (« .burymehole. », « .intodeep. », « .CoDA. », « .loveyoulikethat. »). Touchant au Modern Metal, au Stoner et même à la Pop, DEAD POET SOCIETY se perd un peu et devra vite se trouver une réelle identité musicale.

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Blues

When Rivers Meet : les petites rivières font les grands fleuves

Avec une évidente complicité, les Anglais de WHEN RIVERS MEET font se rencontrer un grand nombre de courants Blues, explorant ainsi une grande partie du registre. Avec ce « We Fly Free » très accompli et inspiré, le duo montre une énergie et une inspiration de chaque instant. Et l’avenir devrait largement sourire au couple.

WHEN RIVERS MEET

« We Fly Free »

(One Road Records)

Unis à la ville comme à la scène, Grace et Aaron Bond sortent un premier album aussi généreux qu’ambitieux. Dans un Blues Rock rugueux un brin vintage, « We Fly Free » présente des morceaux aux racines multiples allant du Pays de Galles à Chicago sans escale. WHEN RIVERS MEET fait justement la jonction entre les branches de la grande famille du Blues, et le voyage est pour le moins dépaysant.  

Si le duo a pu s’aguerrir sur deux EP, « The Uprising » et « Innocence Of Youth », c’est un véritable brûlot que nous livrent les Anglais avec cet album. Alternant une incandescence Rock (« Did I Break The Law », « Bound For Nowhere », « Walking On The Wire ») avec des titres plus sensibles (« I’d Have Fallen », « I Will Fight », « Friend Of Mine »), WHEN RIVERS MEET est renversant au fil des morceaux.

Avec Grace au chant, à la mandoline et au violon et Aaron au chant avec en main une guitare très Heavy Blues Slide, le duo offre un registre détonnant et au son très analogique. Le grain des six-cordes combiné aux harmonies vocales rend la touche de WHEN RIVERS MEET très personnelle et originale avec même quelques sonorités Southern (« Take Me To The River », « Bury My Body »). De la dynamite !

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Extrême

No Terror In The Bang : le Metal en 16/9

Très orchestré tout en restant très incisif, NO TERROR IN THE BANG se présente avec un premier album, « Eclosion », aux ardeurs conséquentes et aux ambiances contrastées. Le sextet normand réussit haut la main le pari de rassembler un Metal résolument moderne avec des sonorités classiques, propres au 7ème art.

NO TERROR IN THE BANG

« Eclosion »

(M&O Music)

C’est suffisamment rare de voir un groupe fraîchement formé (2019) sortir un album aussi abouti, complexe et si bien produit que cela nécessite d’être souligné. Dans un Metal Alternatif absorbant toutes sortes d’influences, souvent très opposées, NO TERROR IN THE BANG surnage grâce à une technicité et une créativité imparable et très originale. Le voyage musical est pour le moins atypique et présente de multiples thématiques.

Originaire de la région rouennaise, le sextet présente un pédigrée conséquent avec des musiciens aguerris aux horizons divers, faisant vraiment la force du combo qui est capable de faire de grands écarts incroyables. L’identité de NO TERROR IN THE BANG se devine déjà sur le morceau d’ouverture, « Saule Pleureur », dont la finesse nous transporte dans un univers très cinématographique, façon écran géant.

Très atmosphérique, la formation fait assez rapidement parler la poudre (« Another Kind Of Violence ») sur des riffs racés et fragmentés (« Micromegas »). Avec un piano très présent, les mélodies se font intemporelles sous l’impulsion de Sofia Bortoluzzi, chanteuse polymorphe au flow impressionnant et nuancé (« Uncanny, « Poison »). NO TERROR IN THE BANG possède la carrure des grands et ça va vite se voir.

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Blues

Skylar Rogers : made in Chicago

SKYLAR ROGERS puise son Blues dans son cheminement personnel pour livrer un premier album très Rock et Soul. Authentique, la chanteuse américaine joue autant de la puissance de sa voix que de la sincérité et de la profondeur qu’elle lui accorde. Sans coller aux standards de Chicago, sa ville, la chanteuse propose un Blues Rock authentique, généreux et saisissant.

SKYLAR ROGERS

« Firebreather »

(Independant)

Etant née et ayant grandi dans les quartiers difficiles de Chicago, SKYLAR ROGERS vit le Blues comme qu’elle le chante… avec force ! Après un premier EP en 2019 (« Insecurities »), elle sort enfin son premier album dans cette période malheureusement difficile et qui lui a valu d’arrêter une grande tournée américaine bien lancée. La chanteuse a d’ailleurs co-écrit « Firebreather », qui est aussi sensible que punchy.

Toujours accompagné de son groupe, l’excellent The Blue Diamonds, la frontwoman n’est pas là pour faire de la figuration et distille un Blues Rock teinté de Soul avec quelques touches rappelant même la Motown. Multipliant les morceaux assez mid-tempos (« Hard Headed Woman », « Back To Memphis »), SKYLAR ROGERS n’en oublie pas pour autant le côté mordant que lui permet ses capacités vocales (« Failure », « Moving On »).

Très varié dans son ensemble, « Firebreather » ne ressemble pas aux albums enregistrés à Chicago, malgré bien sûr quelques piqûres de rappel (« Thankful »). En marge des dynamiques morceau-titre et « Like Father Like Daughter », SKYLAR ROGERS sait aussi se faire plus émotive et touchante comme sur le délicat et poignant « Drowning ». Avec un premier album aussi abouti, l’Américaine fait son entrée par la grande porte.

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Rock

Mason Hill : une brûlante douche écossaise

Grâce à un songwriting terriblement efficace, des refrains accrocheurs, des guitares explosives et percutantes et un chanteur rappelant très clairement un Chad Kroeger au meilleur de sa forme, MASON HILL se pose avec une évidence comme le renouveau du Rock britannique, version alternative et fortement marquée US. « Against The Wall » s’impose de lui-même et pour un premier album, va propulser les Ecossais sur le devant de la scène.

MASON HILL

« Against The Wall »

(7Hz Recordings – ADA/Warner)

S’inscrivant dans la lignée de Nickelback, Three Days Grave, 3 Doors Down ou Seether, MASON HILL fait son apparition sur la scène Rock Alternative avec un premier album, qui donne un sacré coup de pied dans la sphère Rock britannique. Il faut aussi dire que le quintet écossais n’est pas complètement inconnu, puisqu’il compte plus de 850 concerts à travers toute l’Europe avec l’émergence dans la foulée d’un solide following.

Autant dire que ce premier opus était très attendu. Et dès la première écoute, « Against The Wall » ne déçoit pas. Fougueux et mélodiques, les deux guitaristes du combo assènent autant de gros riffs que des parties instrumentales plus délicates. Avec un virevoltant et imposant Scott Taylor au chant, MASON HILL a tout pour séduire un jeune public en mal de Rock fédérateur que les plus aguerris qui apprécieront le côté impertinent de la formation.  

Enregistré il y a plus d’un an chez eux à Glasgow, puis à New-York pour les parties vocales, les Ecossais ont confié le mix de l’album à l’expérimenté Chris Sheldon (Biffy Clyro, Foo Fighters, …) qui a su en extraire une bonne dizaine de hits potentiels. En témoignent les trois premiers singles (« Against The Wall », « Find My Way », « D.N.A. »), qui ne sont que le prélude de la déferlante MASON HILL qui s’annonce.