L’heure pour WINE GUARDIAN de briller au sein de la scène Metal et Rock progressive italienne, et même au-delà, serait-elle enfin venue ? Avec « Timescape », le trio affirme son style et se montre percutant et inventif. Après un EP et un premier album autoproduits, les Transalpins paraissent plus prêts que jamais.
WINE GUARDIAN
« Timescape »
(Logic II Logic Records/Burning Mind Music)
Présent sur la scène Metal progressive depuis maintenant 13 ans, WINE GUARDIAN ne livre pourtant que son deuxième album après un premier EP en 2014. Malgré une discographie peu étoffée, les Italiens se sont fait rapidement remarquer et « Timescape » vient confirmer tous les espoirs placés en eux. Et avec ce nouvel opus, le trio devrait enfin prendre son envol.
Après avoir évolué sur ses premières réalisations dans un registre rappelant Queensrÿche, Savatage et Fates Warning, WINE GUARDIAN a considérablement modernisé son jeu, tout en gardant des sonorités Heavy Metal très marquées. Et les Transalpins ont également conservé un côté très Rock, ne se privant pourtant pas quelques expérimentations tout en restant toujours aussi pertinents.
Avec « Timescape », Lorenzo Parigi (guitare, chant), Stefano Capitani (basse) et Davide Sgarbi (batterie) se montrent particulièrement inspirés et la qualité technique affichée et très bien mise en valeur sur une production précise et soignée (« Chemical Indulgence », « Digital Drama », « The Luminous Whale » et le très bon « The Astounding Journey »). WINE GUARDIAN déploie une belle créativité et on attend la confirmation.
Insaisissable, imprévisible et cavalièrement libre, ZARBOTH n’a aucune étiquette et pour cause : le groupe se les ait toutes accaparé. Des influences en tout genre, il y en a aussi, mais on retient surtout que les Parisiens ont su créer leur propre style fait d’impertinence, d’une charmante folie et surtout d’une technicité incroyable. « Grand Barnum All Bloom » s’adresse à celles et ceux à l’esprit ouvert et qui aiment les grands écarts.
ZARBOTH
« Grand Barnum All Bloom »
(Peewee!)
Ne cherchez pas à mettre ZARBOTH dans une case, elle sera de toute façon trop petite. Le trio déconstruit avec minutie tous les styles et tous les genres (ou presque) pour créer un édifice sonore comparable à une véritable cathédrale musicale. Tout s’entremêle et s’entrechoque avec une étonnante fluidité et un groove exceptionnel. Les Parisiens ne sont atypiques, ils sont hors-normes… et ça fait du bien !
Les amateurs de Zappa, des frasques de Mike Patton, des fulgurances Funk-Rock de Fishbone et d’autres expérimentations néo-Prog ou proto-Metal vont se régaler avec ce « Grand Barnum All Bloom » aussi sauvage que mélodique. Toujours guidé par l’inclassable duo mené par Etienne Gaillochet et Phil Reptil, deux musiciens-compositeurs touche-à-tout, ZARBOTH coupe le souffle de trop d’oxygène.
Pour ce quatrième album, Macdara Smith est venu apporter encore un peu plus de folie, de couleur et d’inattendu à la formation dont l’énergie semble inépuisable. Le flow incandescent, la trompette virevoltante, les tempos déstructurés et les mélodies efficaces fusionnent en une poésie urbaine décapante et élégante. ZARBOTH se pose où on ne l’attend pas… et c’est une chance !
En même temps que son troisième album, « 5.20 », dans lequel NINE SKIES présente une version acoustique de son Rock Progressif, le groupe a décidé de proposer un témoignage live de son passage au festival ‘Prog En Beauce’. Authentique et avec un côté brut très séduisant dans le son, les Français parcourent leurs deux premiers albums sous un jour nouveau dans un set très relevé.
NINE SKIES
« Live @ Prog En Beauce »
(Anesthetize Productions)
Alors que sort dans quelques jours son nouvel album « 5.20 », NINE SKIES fait d’une pierre deux coups en offrant au même moment « Live @ Prog En Beauce », son premier opus live. Enregistré le 26 octobre 2019 lors de la septième édition du festival, on a le plaisir de retrouver le groupe sur scène pour l’une de ses rares prestations, la pandémie et l’éloignement des musiciens ayant fait le reste.
Entouré d’un public d’amateurs éclairés, NINE SKIES propose un set composé de morceaux de ses deux premiers albums, « Return Home » et « Sweetheart Grips », le tout dans une belle homogénéité. Arrivé sur le second opus, la chanteuse Aliénor Favier s’approprie avec facilité l’ensemble des titres et leur donne même une nouvelle dimension, plus féminine bien sûr, et aussi plus fluide et chargée d’émotion.
Passant d’un album à l’autre dans un bel équilibre, on retrouve certains titres dans des versions différentes, ce qui leur donnent un peu plus de volume (« Burn My Brain », Return Home », « A Way Back »). Le Rock Progressif de NINE SKIES se fait aussi plus intimistes (« Catharsis ») et très dynamique (« Soldiers Of Shame », « Fields Of Perdition »). Un bel album live en forme de moment de vérité très réussi.
Groupe féminin dorénavant établi, les Suissesses de BURNING WITCHES livre un quatrième album épique, entraînant et aussi pêchu que mélodique. « The Witch Of The North » s’inscrit dans un Heavy Metal classique, où les riffs sont percutants et la voix de sa frontwoman enfin à son top.
BURNING WITCHES
« The Witch Of The North »
(Nuclear Blast)
Direction le grand nord pour le quintet féminin avec ce quatrième album, « The Witch Of The North », aussi Heavy qu’épique. Il faut dire que les Suissesses ont de l’énergie à revendre en raison, notamment, de l’absence de concerts qui les a privé de délivrer comme il se doit leur pourtant très bon précédent opus, « Dance With The Devil ». Un coup dans l’eau qui n’a en rien diminué la fougue de BURNING WITCHES.
Malgré le départ de la guitariste Sonia Nusselder partie fonder Crypta, groupe de Death Metal créé par d’ex-Nevrosa, le Heavy Metal du combo a trouvé une nouvelle et très forte recrue Larissa Ernst, ex-Gonoras, qui est franchement un atout de choc. BURNING WITCHES repart donc sur une nouvelle lancée et dans un registre beaucoup plus personnel. Le changement de line-up semble avoir été salvateur.
Ayant enfin digéré leurs influences, Judas Priest et Manowar en tête, les musiciennes vont à l’essentiel, sans fioriture, et avec une Laura Guldemond impériale au chant. Agressives (« Thrall », « Flight Of The Walkyries » et le morceau-titre), plus légères (« Lady Of The Woods ») et hyper-fédératrices (« We Stand As One »), BURNING WITCHES met en avant le côté épique de ses compos avec un bel éclat.
Robuste et aérien, ce premier album de WYTCH montre déjà l’étoffe d’un groupe sûr de son jeu et inspiré. A l’instar de la pochette réalisée par sa chanteuse Johanna Lundberg, le quintet est capable d’autant de finesse que de rugosité. Le Stoner Heavy Psych des Suédois flirte même avec le Hard Rock et le Metal sans complexe.
WYTCH
« Exordium »
(Ripple Music)
Après avoir commencé en 2016 sous le nom d’Aska sur la côte nord-est suédoise, le groupe avait déjà un EP à son actif avant le changement de nom et une signature sur le label californien Ripple Music quatre ans plus tard. Et il faut aussi préciser que WYTCH compte dans ses rangs des musiciens aguerris venus étonnamment d’horizons muscinaux très différents.
Distillant un Stoner Heavy Psych aux sonorités Hard Rock et parfois même Metal, les Suédois sont pourtant la combinaison de membres issus du Folk Metal, du Rock Psych, du Black Metal et du Rock alternatif. Et le mélange est aussi explosif que créatif. La férocité des riffs des deux guitaristes et la puissance affichée de sa chanteuse offrent à WYTCH une touche particulière.
Les huit morceaux de « Exordium » montrent une homogénéité et une grande liberté d’écriture que le quintet maîtrise parfaitement. Capable de provoquer des tempêtes décibéliques, puis de se réfugier dans des breaks où la sensualité de sa frontwoman rayonne, WYTCH développe un style aussi inspiré que pointu (« Black Hole », « Savior », « Warrior », « Rebel » et « You »). Une réussite totale !
N’ayant pu jouer son dernier opus sur scène et histoire de se rappeler au bon souvenir de la chaleur des concerts, KANSAS fait son retour avec un double-album… live ! Enregistré en 2019 et 2020, « Point Of Know Return Live & Beyond » retrace brillamment un pan de l’histoire du groupe de Rock Progressif américain, ainsi que l’intégralité de l’un de ses albums phares.
KANSAS
« Point Of Know Return Live & Beyond »
(InsideOut Music)
Dans la foulée de « The Absence Of Presence » sorti l’an dernier, KANSAS revient contre toute attente avec un double-album live. Le septet américain n’est jamais à court d’idée et c’est au cours d’une douzaine de concerts entre 2019 et 2020 que le légendaire groupe de Rock Progressif a capté l’ensemble des morceaux. Il s’agissait de la tournée anniversaire de leur emblématique album « Point Of Know Return ».
Sorti en 1977 et figurant parmi les albums incontournables de la formation, il est interprété dans son intégralité avec des arrangements qui lui offrent une seconde jeunesse. Ce cinquième album vendu à quelques millions d’exemplaires a fortement contribué à l’assise mondiale de KANSAS. Et ces prestations ont été coproduites par Phil Ehart (batterie) et Richard Williams (guitare). Autant dire que ça sonne !
Les 22 morceaux sélectionnés nous baladent dans la somptueuse discographie des Américains. Le chant reste toujours aussi captivant et les incroyables parties instrumentales brillent grâce notamment au violon de David Ragsdale, qui fait toujours des merveilles. Et on retrouve les classiques de KANSAS toujours intacts et étincelants (« Carry On Wayward Son », « Dust In The Wind », « Song For America », … »). Un régal !
Nourri de la frustration née au cœur de la pandémie, VOID VATOR s’est attelé à l’écriture de son deuxième album, et il en résulte un opus franchement étonnant. Certes, le power trio américain a musclé son jeu et ses nouvelles compos sont robustes et terriblement Heavy, mais « Great Fear Rising » est également très positif et fun. Décidément, en Californie, c’est toujours avec le sourire qu’on livre les productions les plus rentre-dedans !
– Avant la sortie de votre premier EP, « Dehumanized » en 2017, VOID VATOR s’est beaucoup produit en concert notamment à Los Angeles et en Californie. Ce sont ces trois premières années qui ont vraiment forgé votre style et votre son, ou vous sentez-vous toujours en pleine évolution ?
Nous évoluons constamment. Notre style et notre son ont vraiment commencé à prendre forme, lorsque notre bassiste actuel, Sam Harman, a rejoint le groupe. Ce n’est pas seulement dû à son arrivée et au fait qu’il ait pris le relais, mais il est plutôt la pièce manquante du puzzle. D’ailleurs, notre dernier album, « Great Fear Rising », montre notre son le plus lourd à ce jour.
– Justement VOID VATOR est très Metal avec des côtés Heavy, presque Thrash et franchement décomplexé. Même si votre style est solide et massif, il y a aussi des aspects plus légers, qui le rendent très fédérateur. On vous sent très libres et presque à contre-courant…
Nous écoutons toutes sortes de musiques différentes, donc je pense que cela se ressent aussi dans l’écriture des chansons. Notre but, en tant que musicien, est d’être libre. On compose ce que l’on veut et le reste se fait tout seul.
– Après avoir travaillé avec Ulrich Wild (Pantera, Deftones) et Bill Metoyer (Slayer, Body Count), ce sont Michael Spreitzer (DevilDriver) et Nick Bellmore (Toxic Holocaust) qui ont travaillé sur ce très bon nouvel album, « Great Fear Rising ». Vous avez des goûts de luxe, ou c’est parce que vous n’avez trouvé personne à la hauteur ?
C’est avant tout une question de relationnel. Nous avons rencontré Ulrich après un concert à Hollywood au ‘Rainbow’ et il nous a demandé si nous serions intéressés de travailler sur un album avec lui. Bill, que nous connaissions par un musicien du coin, nous a accroché à North Hollywood. Quant à Lucas, il a remplacé Mike de DevilDriver au ‘OzzFest’ à Mexico et Nick, nous l’avons rencontré par l’intermédiaire de notre ami Joey DiBiase. Joey a aussi joué de la batterie sur « Great Fear Rising ». Tous ces gens font désormais partie de la famille VOID VATOR, c’est pourquoi nous travaillons avec eux.
Photo : Nikkie Marie Kephart
– Vous mariez avec facilité le fun, le groove et le Metal le plus puissant sur ce nouvel album. C’est une façon de vous démarquer, d’éviter de se prendre trop au sérieux ou c’est tout simplement l’esprit californien ?
Je pense que c’est une combinaison des trois. Quand nous avons commencé à écrire ce nouvel album, l’accent était mis sur des morceaux plus lourd et plus Metal. Sur « Dehumanized » et « Stranded », nous essayions de comprendre notre son, qui était volontairement plus léger. Mais c’était presque comme si nous nous mettions en travers de notre chemin en nous brindant finalement. Donc, pour ce nouvel album, nous avons décidé d’être nous-mêmes sans retenue et le résultat est beaucoup plus Metal.
– Outre les riffs tranchants et incisifs, la marque de fabrique de VOID VATOR réside aussi dans des refrains très accrocheurs avec des sonorités très 80’s et 90’s, mais actualisées. On a l’impression que c’est l’ambiance de vos morceaux qui prime avant tout. C’est le cas ?
Habituellement, le processus d’écriture d’une chanson commence par un riff ou une mélodie. Erik ou Lucas font souvent des petites démonstrations avant de commencer les répétitions. C’est un effort assez collaboratif. Nous pensons tous que nous pouvons partager des idées sans jugement et sans s’offusquer, si elle n’est pas retenue.
– Votre batteur Moura a aussi eu des soucis de visa qui l’ont obligé à rentrer en Angleterre, peu après votre signature chez Ripple Music. Où est-ce que cela en est ? Votre trio est-il dorénavant stable et serein ?
Moura est toujours en Angleterre en raison de ses problèmes de visa. Nous ne prévoyons pas qu’il revienne de sitôt, même si nous l’adorons, lui et sa femme Janilee. Je ne pense pas qu’il y ait quelque chose de serein dans le Rock’n’Roll. Pour le moment, nous prenons les choses telles qu’elles se présentent. Du coup, Joey DiBiase, qui a joué de la batterie sur le disque, jouera avec nous en tournée cet été.
– Pour conclure, VOIOD VATOR joue une musique résolument positive, libre et enjouée. Pourquoi avez-vous opté pour un visuel si sombre et un peu en contradiction avec l’esprit qui règne sur « Great Fear Rising » ?
Parce que la vie est une question de contraste et de dynamique !
« Great Fear Rising » de VOID VATOR est disponible chez Ripple Music depuis le 23 avril !
POP EVIL est typiquement le genre de groupes qu’on aime ou qu’on déteste. Trop Pop pour certains, trop rentre-dedans pour d’autres, le quintet américain navigue en eaux troubles sans se cacher. Très urbain, massif et disposant d’arrangements de haut vol, ce sixième album porte bien son nom. Dépaysement garanti.
POP EVIL
« Versatile »
(eOne)
Fondé il y a 20 ans tout pile par le chanteur Leigh Kakaty et le guitariste Jason Reed, POP EVIL est l’un de ces groupes bipolaires qui squattent les charts américains depuis quelques années maintenant. Et c’est sur les bords du lac Michigan que prennent vie les morceaux tendus, violents et à la fois très abordables par leur côté Pop du quintet. Cependant, c’est avec un réel talent que le combo a forgé sa réputation.
POP EVIL se fiche des conventions et rebat les cartes avec son Metal moderne, qui va taper dans tellement de registres qu’on s’y perd même un peu. Prenant à son compte à peu près tous les styles, les Américains parviennent pourtant à rendre une copie très homogène, sans renier un nombre incalculables d’influences. Et dans ce grand brassage, l’empreinte du batteur Hayley Cramer rend l’ensemble irrésistible. Il est juste indispensable.
Le mur de guitares, la massive rythmique et ce chant d’une incroyable diversité font de POP EVIL un groupe hors-norme. On a presque l’impression que le quintet du Michigan reprend le Metal Fusion là où il s’était arrêté à la fin des 90’s… les styles émergeants en plus. L’aspect mélodique voire très Pop en énervera plus d’un, tandis que les autres succomberont à la puissance métallique déployée. Une chose est sûre, personne n’y sera indifférent.
Privé de tournées, MONSTER MAGNET s’est engouffré aux Freakshop Studios de son batteur Bob Pantella pour y enregistrer un album de reprises des groupes qui ont forgé son identité. Le Stoner Rock très brut et psychédélique des Américains est plongé dans une époque acidifiée où la créativité et l’imagination régnaient en maître.
MONSTER MAGNET
« A Better Dystopia »
(Napalm Records)
Quand on a passé la majeure partie de sa vie sur scène, se retrouver cloitré à cause d’une pandémie est bien plus qu’un crève-cœur. Et pour Dave Wyndorf, guitariste, chanteur et fondateur de MONSTER MAGNET, il n’était pas question d’un quelconque live en streaming (merci !) et le gang du New-Jersey s’est donc attelé à l’enregistrement d’un ‘album-bunker’. Et c’est dans la tumultueuse jeunesse de son frontman que le combo est parti fouiller.
Car avec « A Better Dystopia », le quintet présente la playlist de la quatrième dimension de Dave Wyndorf, et elle ne manque ni de piquant, ni d’envolées psychédéliques. Et même s’il s’agit d’un album de reprises, le son de MONSTER MAGNET, avec toute la puissance qu’on lui connait, domine les débats grâce une ardeur et une force de frappe conséquente. Ca fuzze, ça cogne et ça montre surtout que la fureur des 70’s vaut mieux que la cacophonie actuelle.
Ne vous y trompez pas, MONSTER MAGNET ne rend pas un simple hommage à ceux qui ont aidé à forger son style, mais leur donne au contraire un relief et une profondeur, et est aussi tripant que furieux et obscur. Et le panel est aussi large que riche : Hawkwind, J.D. Blackfoot, Poo-Bah, Table Scraps, The Pretty Things, The Scientists ou encore Macabre. « A Better Dystopia » est un bond rafraîchissant et vigoureux dans un temps qui ne souffrait pas d’uniformité.
Avec son Psychedelic Death Metal, HUNDRED HEADLESS HORSEMEN part explorer des contrées musicales aussi profondes que prenantes. A travers « Apokalepsia », le quatuor finlandais propose un concept-album étonnant et riche, qui nous pousse au bord de l’asphyxie, grâce à une interprétation irréprochable et captivante.
HUNDRED HEADLESS HORSEMEN
« Apokalepsia »
(Inverse records)
Préservant son anonymat, on sait seulement de HUNDRED HEADLESS HORSEMEN qu’il s’agit d’un quatuor originaire d’Helsinki en Finlande. Le combo sort son premier opus, un concept-album autour de l’apoplexie, une maladie regroupant de multiples symptômes caractérisés par de nombreuses crises. Au programme, arrêts des fonctions cérébrales, pertes de connaissance, paralysie, suspension de la circulation du sang et de la respiration… Ambiance !
Et l’album des Scandinaves plonge dans les méandres et les ténèbres engendrés pour s’engouffrer dans un Death Metal Psychédélique, empruntant aussi des sonorités Doom et atmosphériques. Dire que la musique de HUNDRED HEADLESS HORSEMEN est très dark est doux euphémisme. Grâce à une production très soignée dont le mastering a été confié au grand Magnus Lindberg, « Apokalepsia » fait ressortir des ambiances étouffantes et oppressantes.
Dès les premières onze minutes de « The Road » qui ouvre l’album, les Finlandais font preuve de beaucoup de finesse. Les guitares pesantes et la lourde rythmique offrent un contraste assez saisissant avec le chant. Contrairement à la plupart des groupes du genre, celui de HUNDRED HEADLESS HORSEMEN est presque chuchoté et vient se fondre dans les morceaux avec un rare souci du détail (« Breath To Death », « Echoes », « Spleen »). Original et très bien ficelé, « Apokalepsia » ouvre de nouvelles voies.