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Smokeheads : la force tranquille [Interview]

Affichant une insolente maturité trois ans seulement après sa création, SMOKEHEADS devrait sans mal se faire une belle place sur la scène hexagonale. En effet, l’Alternative Metal du quatuor marie la puissance du genre avec des touches Stoner très Heavy et des mélodies entêtantes. Après l’EP « Never Pick My Pickles ! », les Français viennent de sortir leur premier album, « All In », irrésistible d’un bout à l’autre. En attendant de prendre la route pour le défendre, David Zamora, guitariste et chanteur, nous parle de cette belle aventure et des envies du combo. Entretien.

– Il y a deux ans, on vous découvrait avec l’EP, « Never Pick My Pickles ! » et vous voici de retour avec « All In », votre premier album. Que s’est-il passé durant ce laps de temps et, avec le recul, pensez-vous qu’un format court était une étape nécessaire pour SMOKEHEADS ?

Ces deux ans sont passés très vite… j’ai presque du mal à y croire. Il s’est passé pas mal de choses en fait. Etant donné que nous ne sommes pas des musiciens pros, nous avons dû intégrer beaucoup de choses dans nos calendriers privés. Toute la partie composition et enregistrement des maquettes nous a pris beaucoup de temps. Il a aussi fallu faire des sessions d’écoutes individuelles, puis en groupe, pour parler de ce qui nous plaisait ou pas, puis faire des retouches régulièrement jusqu’à trouver la bonne formule avant l’enregistrement définitif. C’est très chronophage, quand on y repense.

A la base, nous voulions sortir un EP uniquement pour le publier sous forme numérique. Le but était d’avoir un support pour pouvoir démarcher pour les concerts. L’accueil qui a été réservé à l’EP nous a fait du bien et nous a conforté quant à la direction que nous voulions faire prendre à notre musique. Aujourd’hui oui, nous pouvons dire qu’il s’agissait d’une étape nécessaire.

– En France, et même si on en écoute, l’Alternative Metal est loin d’être entré dans les mœurs et on compte finalement très peu de groupes. Comment y êtes-vous venus, même s’il y a aussi une forte connotation Stoner chez vous ?

Je suis le dernier membre du groupe à être arrivé. Quand j’ai rejoint SMOKEHEADS, il était prévu que je sois uniquement chanteur. A ce moment-là, nous étions cinq. Il n’y avait pas encore de morceau vraiment écrit. L’un des guitaristes en place s’est effacé, j’ai donc repris la guitare et c’est à ce moment-là que nous avons commencé à vraiment parler de direction musicale. Chaque membre du groupe a ses propres influences.  

Peu de temps avant, je jouais encore dans un groupe de Thrash Death. Les écarts d’âge sont aussi importants. J’ai 18 ans de moins que le plus âgé du groupe… et je ne dirai pas qui c’est ! (rires). Il a donc fallu se trouver des influences communes. On a passé pas mal de temps à écouter les groupes que nous aimions et nos premières compos sont devenues un mélange de tout ça. Nous voulions tous sortir de notre ‘zone de confort’, et c’est ce que nous avons réussir à faire. Certains en allant plus vers le côté Metal et d’autre comme moi en allant plus vers le côté mélodique. Mais pour finir, je crois que nous y avons tous trouvé notre compte, parce nous croyons tous à ce que nous faisons … à fond ! Il n’y pas eu de moment, où nous nous sommes dit que le Metal Alternatif serait le style que nous ferions, c’est venu naturellement. C’est vraiment un mélange de tous les styles que nous aimons tous comme le Progressif, le Stoner, l’Indus, le Symphonique…

– Sur « All In », on retrouve les morceaux de « Never Pick My Pickles ! », ce qui est une très bonne chose, car cela permet de ne rien manquer. Pourquoi avez-vous décidé de les inclure, même s’ils se fondent naturellement dans l’album ?

Au moment où nous avons sorti « Never Prick My Pickles ! », nous avions déjà des morceaux de « All in » en cours d’enregistrement ou de composition. C’était donc plus ou moins le même processus et le même état d’esprit. Cela nous a paru naturel de remettre les morceaux de l’EP dans l’album. C’est aussi pour ça qu’ils se fondent aussi bien, je pense.

– Justement, l’album montre une belle unité tant musicale que sonore. En incluant l’EP, vous êtes-vous calqués sur la production de votre premier effort, ou avez-vous dû aligner l’ensemble en remixant les morceaux, notamment ?

Au départ, avec « Never Prick My Pickles ! », l’idée était surtout d’avoir du matériel à présenter pour de futurs concerts. C’était vraiment les premiers morceaux que nous avions composés en tant que SMOKEHEADS et nous enregistrons tout nous-mêmes. Lorsque nous avons commencé à enregistrer « All in », nous étions exactement dans le même processus de ‘construction’ de nos chansons. Nous avons donc continué à fonctionner exactement de la même manière. La différence entre les quatre premiers morceaux et les suivants se situe plus dans les arrangements puisque, pendant les premiers enregistrements, nous avons beaucoup appris. Nous avons donc fait évoluer nos techniques. Au moment du mixage, nous avons décidé de rester dans la même dynamique et avec l’ingé-son, qui avait déjà fait l’EP. Nous avons juste remasterisé légèrement les premiers titres pour que tout soit au même niveau.

– SMOKEHEADS propose un style direct et massif où les mélodies sont très présentes également. Il semble y avoir un tel souci d’efficacité que vous ne laissez rien au hasard. Pourtant, vos morceaux sont loin d’être formatés et sont même assez longs. Quel est votre processus d’écriture car, finalement, certains titres peuvent très bien se prêter à de savoureuses jams ?

Pour « Never Prick My Pickles ! », nous avions commencé l’écriture avant le Covid. Nous étions encore dans le format classique de composition, je dirais. David Carmona (guitariste – NDR) ou moi-même, ramenions des idées de riffs ou des petites maquettes en répétition et nous faisions des tests en faisant parfois des ‘jams’ justement. Ensuite, quand nous nous sommes retrouvés confinés, nous avons continué à chercher des idées chacun de notre côté, mais en allant beaucoup plus loin. Les maquettes ont commencé à être beaucoup plus abouties avec l’écriture de morceaux complets.

Pour finir, c’est ce processus-là qui a été retenu. Cela nous permet désormais d’avoir une vue d’ensemble du morceau et de pouvoir le torturer à l’envie. Ensuite, nous retournons chez nous pour faire les changements décidés, ou alors nous les faisons ensemble, mais en mode studio. Cela nous permet de pouvoir prendre plus de recul. Nous pouvons laisser de côté un morceau et revenir dessus plus tard sans risquer de s’en lasser rapidement. Cela nous permet de le laisser mûrir jusqu’à trouver le bon arrangement, ou faire une modification sur un passage où nous buttions.

– Il y a une base et une énergie très Rock sur « All In », même si le Metal domine. Comme je le disais plus haut, il y a des touches de Stoner et même quelques sonorités Grunge. L’ensemble sonne très actuel et pourtant, vous ne faites pas appel à des samples et vous ne prenez pas de direction Nu Metal ou MetalCore comme beaucoup. C’est dans un esprit d’authenticité, ou plus simplement parce que vous ne vous reconnaissez pas dans cette branche de l’Alternative Metal ?

Comme je te le disais plus haut aussi, nous avons tous des influences très diverses, mais c’est vrai que Nu Metal et le MetalCore n’en font pas vraiment partie, même s’il nous arrive d’en écouter. Nous avons tout de même intégré des claviers ou des arrangements classiques. Notre style s’est construit assez naturellement au fil des compositions. Pour certains morceaux, ils n’ont jamais réussi à dépasser le stade de maquette, parce qu’ils ne sont pas dans l’esprit que le groupe s’est construit inconsciemment. La sélection s’est faite très naturellement. Je pense que nous n’avons pas non plus cherché à éviter les styles. Dans certains cas, il m’arrive d’avoir envie de faire un morceau à la façon de certains groupes, mais de finir complètement à l’opposé. A un moment donné, lorsqu’il a fallu définir quel musique nous faisions, nous n’avons pas su nous-mêmes le trouver ! (Rires) Je pense que le Metal Alternatif nous va bien, parce que c’est finalement un croisement de différents courants. Nous avons la chance d’évoluer dans un registre musical tellement riche !

– Lorsqu’on écoute vos morceaux, trois choses retiennent l’attention : les riffs, les lignes vocales et le groove, qui est omniprésent. Sur quelles bases partez-vous pour construire vos titres ? La voix ou plutôt la guitare, qui tient une place prépondérante ?

Les guitares sont quasiment toujours ‘la’ base de départ. Les claviers peuvent également l’être aussi. C’est toujours la voix qui arrive en dernier. Nous passons beaucoup de temps avec Phil (Brarda, batteur – NDR) à écrire les textes et à chercher les lignes de voix. Pour certains morceaux, nous avons dû passer par 4 ou 5 enregistrements différents avant de trouver la bonne ligne, les bons placements et le bon texte. Cela peut prendre facilement jusqu’à trois mois de travail. Pour d’autres titres, les lignes sont arrivées comme des évidences, il n’a fallu que quelques retouches et nous étions tous d’accord. Je dirais qu’en moyenne, la répartition est de 40% pour les guitares, 40% pour les voix et 20% pour le reste.

– Vous avez la chance d’être situés au croisement de la France, de la Suisse et de l’Allemagne, ce qui multiplie les opportunités de concert. De quelle manière comptez-vous procéder ? Car si nul n’est prophète en son pays, le public allemand et helvète est peut-être plus réceptif à l’Alternative Metal que le français, non ?

Très bonne question ! J’avoue que nous ne nous la sommes pas vraiment posé. Nous sommes beaucoup plus proches de la Suisse que de l’Allemagne. Alain (Zahno, bassiste – NDR) est de nationalité suisse et il y vit également. Naturellement, nous allons chercher des contacts et des concerts de l’autre côté de la frontière. Nous avons déjà des contacts avec des organisateurs helvètes, et ce sera avec plaisir que nous irons nous y produire si nous recevons des propositions. Nous avons aussi très envie de jouer en France. D’ailleurs, nous avons envie de jouer partout ! (Rires). Nous sommes encore un très jeune groupe et le peu de concerts que nous avons eu l’occasion de donner étaient en France. Le public nous a très bien accueilli et était très réceptif. Nous avons bon espoir de recevoir un accueil identique ailleurs en France, et nous espérons que le public sera au rendez-vous avec le même enthousiasme.

– Enfin, à quoi allez-vous vous atteler à court et à moyen termes ? La promotion de « All In » et/ou vous produire le plus possible, car un tel album mérite d’être défendu sur scène, tant il déborde d’énergie ?

Notre but est bien sûr de chercher des dates de concerts partout, justement pour pouvoir promouvoir notre album directement sur scène. Après plus de trois ans à le composer, il est temps maintenant de le défendre et de nous présenter au public en espérant qu’il l’appréciera. Nous sommes aussi déjà dans un processus d’écriture de nouvelles compositions. Quand l’inspiration vient, il ne faut surtout pas se priver. Notre but actuel est d’aller défendre « All in » partout où ce sera possible, tout en composant tranquillement son successeur.

L’album de SMOKEHEADS, « All In », est disponible chez Wormholedeath Records.

Retrouvez aussi les chroniques du premier EP et de l’album :

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Alternative Metal Alternative Rock

Red : vif

Toujours bardé de bonnes intentions, l’Alternative Metal de RED n’en est pas moins virulent et très rentre-dedans. Après un peu plus de 20 ans de carrière, « Rated R » est la huitième réalisation du combo et, mené par un Michael Barnes dont la prestation vocale impressionne, elle fait partie de ses meilleures. Les Américains sont toujours au rendez-vous avec une signature musicale et sonore intacte à laquelle ils restent fidèles. Sans déplacer les montagnes, ils assurent avec force.

RED

« Rated R »

(Red Entertainment/The Fuel Music)

J’ai toujours eu une certaine tendresse pour le quatuor du Tennessee que j’ai eu le plaisir de voir sur scène juste après la sortie de « Innocent And Instinct », son deuxième album, au Etats-Unis. RED m’avait fait forte impression et, malgré un succès légitime dans son pays, il n’est pas parvenu à vraiment s’exporter. La faute peut-être à un ancrage dans un Metal/Rock chrétien, qui a toujours peiné à percer hors des frontières américaines. Pourtant, le talent est là et il est indiscutable. Question de ferveur sans doute !

C’est vrai qu’à quelques exceptions près (Stryper, As I Lay Dying, Guardian, P.O.D., August Burn Red ou Demon Hunter), le White Metal reste confiné en Amérique du Nord pour l’essentiel. Mais revenons à RED qui présente donc son huitième album, produit par son guitariste Anthony Armstrong et qui sort sur le label du groupe. Trois ans après « Declaration », nos prêcheurs de Nashville offrent un visage toujours aussi racé, sont techniquement imparables et l’atmosphère globale est cette fois un peu plus sombre.

« Rated R » est très compact (33 minutes seulement), musclé et mélodique. Comme toujours, les riffs sont acérés et tranchants, la rythmique solide et rugueuse et l’ensemble terriblement efficace et accrocheur.  RED va à l’essentiel en alternant Metal et Rock sur des textes faisant un bilan assez chaotique de la société. Cela dit, les morceaux sont lumineux, habillement exécutés et bien aidés par une utilisation parcimonieuse de synthés, de chœurs et de cordes (« Surrogates », « The Suffering », « Cold World », « Emergency »). Ardent !

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Alternative Metal

Smokeheads : une saveur brute

Un mur de guitare, une batterie massive, une basse au groove hypnotique et un chant d’une ardeur conquérante : ce sont les principaux ingrédients à l’œuvre sur « All In », premier opus saisissant de force et de mélodie de SMOKEHEADS. Déterminés, les Français développent avec une totale assurance un Alternative Metal maîtrisé de bout en bout. D’ailleurs, ils s’en expliqueront très bientôt sur le site lors d’une interview. A suivre, donc…

SMOKEHEADS

« All In »

(Wormholedeath Records)

Mon coup de coeur pour SMOKEHEADS date d’il y a deux ans maintenant avec la sortie du EP « Never Prick My Pickles ! ». Les quatre morceaux m’avaient d’ailleurs laissé sur ma faim. Voici donc « All In » et je suis dorénavant rassasié… enfin pour un moment en tout cas ! Le quatuor jurassien a pris son temps pour livrer son premier album et il a bien fait les choses. A l’instar de son prédécesseur, ça tabasse dans les règles et les refrains viennent toujours aussi facilement se graver dans la tête. Directe et efficace, la magie opère très vite.

Sur une production solide et équilibrée, « All In » présente enfin SMOKEHEADS sur la longueur, près d’une heure au total. Parmi les onze titres, on retrouve avec plaisir ceux qui composaient l’EP (« In Between », « Hate And Love », « Nothing Is Random » et « One Million Ways »). Ainsi, si « Never Prick My Pickles ! » vous avait échappé, vous saurez pourquoi le combo a vite tapé dans l’œil du label italien Wormholedeath Records. L’Alternative Metal des Français est irrésistible et peut tranquillement viser l’international.

Dès les premières notes du morceau-titre qui ouvre les hostilités, on est saisi par l’intensité et l’atmosphère envoûtante du jeu de SMOKEHEADS. Imposante, la voix du frontman, également guitariste, donne le ton et s’impose d’elle-même. Particulièrement bien huilée, la rythmique assomme et ne tergiverse pas (« Reveal Your Soul », « Let The Wind », « Prayer Of An Agnostic », « The Right Direction »). Véritablement addictive, cette première réalisation amorce un avenir radieux et solide.

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Alternative Metal

Staind : time to rock again

Pas encore totalement ancré dans la culture européenne, l’Alternative Metal fait partie de ces styles que l’on aime détester, avant même d’y avoir jeté une oreille. Alors quand l’un des plus gros vendeurs du genre réapparaît après de longues années d’absence, les critiques sont faciles. Sauf que STAIND n’est pas du genre à s’endormir sur ses lauriers et « Confessions Of The Fallen » se montre d’une explosivité sans faille.

STAIND

« Confessions Of The Fallen »

(Alchemy Recordings/BMG)

Quand le pendant musclé de Nickelback fait son retour, il y a de quoi se réjouir. Même si je préfère les Canadiens et même si les concerts de STAIND, en Floride au début de ce siècle, font toujours partie de mes souvenirs les plus incroyables, j’attends de voir… et surtout d’écouter. Douze ans de silence, c’est long ! Alors, comment vont-ils revenir ? Certains changements et quelques évolutions font réagir. Par exemple, quand on a un frontman de la trempe d’Aaron Lewis, a-t-on vraiment besoin de s’essayer au growl, qui est déjà la navre en terme de chant ? Pas certain pour ma part…

Par chance, ces grognements sont assez épars et on retrouve avec plaisir le STAIND si vibratoire et émotionnel de ses débuts. Et c’est une très bonne chose que, plus d’une décennie plus tard, il soit de retour et dans une version très actuelle et moderne. « Confessions Of The Fallen » est finalement exactement ce que l’on pouvait attendre du combo. Puissance, efficacité, mélodies accrocheuses, tout y est et surtout, il n’y a rien de nostalgique dans ce retour presqu’inespéré. Ce huitième album répond pleinement aux attentes, grâce à un registre vigoureux et solide.

Le savoureux mix entre Nu Metal, post-Grunge et Hard US de STAIND fait toujours des ravages et avec ses riffs acérés et ses rythmiques massives, « Confessions Of The Fallen » ne s’éloigne pas du champ d’action du quatuor du Massachussetts, qui déroule avec la même force qu’il y a plus de 30 ans déjà (« Lowest In Me », « In This Condition », « Was Any Of It Real ? », « The Fray » et le morceau-titre). Plus personnel que ces prédécesseurs, selon son guitariste Mike Mushok, ce nouvel opus s’appuie sur une grosse production signée Erik Ron et offre un visage très contemporain. Costaud !

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Alternative Metal Alternative Rock Progressif

Molybaron : une noblesse acquise

Il faut dorénavant de plus en plus compter sur la scène française, car que ce soit en termes de Metal ou de Rock, l’hexagone tient la draguée haute au reste de l’Europe et même beaucoup plus loin. Avec sa troisième réalisation, « Something Ominous », MOLYBARON se fait une place de choix dans un registre Alternative Metal/Rock aux contours très progressifs.

MOLYBARON

« Something Ominous »

(InsideOut Music)

Après des débuts assez discrets en 2017 avec un premier album éponyme, puis une belle montrée en puissance quatre ans plus tard avec « The Mutiny », c’est à peine si l’on reconnait MOLYBARON. Le combo franco-irlandais a gagné en volume, en maturité aussi et surtout son frontman, Gary Kelly, prend enfin ses responsabilités et l’Irlandais semble avoir définitivement perdu toute timidité pour s’affirmer avec force. Un réel plaisir !

Et il n’est le seul à avoir vécu une petite métamorphose. Si l’arrivée de Florian Soum à la guitare a un impact certain sur le jeu du quatuor, la prise de confiance à l’œuvre chez MOLYBARON parait plutôt collective. La rythmique transpire le groove et les attaques sont incessantes, malgré des mélodies omniprésentes entre Metal et Rock, et d’où émane une atmosphère progressive qui plane sur l’ensemble de « Something Ominous ».

Percutant et fédérateur, le groupe rappelle les Américains de Live, mais la patte est plus musclée et bien plus féroce (« Billion Dollar Shakedown », « Breakdown », « Anyway », « Daylight Dies In Darkness », « Pendulum » et le massif morceau-titre). MOLYBARON vit littéralement ses compositions et l’énergie déployée ici est électrisante et captivante. Bien au-delà d’avoir gagné ses galons, il s’impose avec brio et avec la fougue qu’on attendait.

Photo : Teddy Masson
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Alternative Metal

Any Given Sin : dynamitage en règle

Si le souffle de l’Alternative Metal est loin de retomber, c’est probablement grâce à des groupes comme ANY GIVEN SIN qui assurent une belle relève. Dynamique et personnel, « War Within » repose sur une base résolument Hard Rock, qui prend de l’ampleur et du volume, bien aidée par une production très moderne. Intemporel dans le songwriting, le groupe propose une entrée en matière irrésistible.

ANY GIVEN SIN

« War Within »

(Mascot Records)

Si, contrairement à moi, vous écoutez de la musique sur un ordinateur, un téléphone ou une plateforme quelconque, vous devez connaître ANY GIVEN SIN et ses 20 millions de flux en ligne. Pour ma part, je découvre avec plaisir ce premier album du combo du Maryland et, à l’écoute de « War Within », je comprends pourquoi les Américains ont déjà tant de fans. Au-delà de livrer un style pertinent, ils le font très bien. Le ratio mélodie/puissance est optimal et ils le savent d’ailleurs très bien.

Oscillant entre Rock et Metal avec un groove lourd et accessible, ANY GIVEN SIN balance de gros riffs sur des titres aux refrains accrocheurs. Sans pour autant être outrageusement mainstream, il se veut rassembleur et le calibrage minutieux des morceaux va en ce sens. Et il faut bien avouer que « War Within » s’écoute tout seul et dispose de solides arguments. L’un des principaux est son frontman, Victor Ritchie, capable d’autant de férocité que d’émotion.

Du côté de Rich Stevenson (basse) et de Mike Showalter (batterie), ça tabasse sévère également et le mordant du jeu acéré du guitariste Mike Conner apporte ce relief si particulier à ANY GIVEN SIN (« War Within », « Cold Bones », « Insidious », « Ball And Chain », « House On Fire », « Still Sinking »). Très en place et redoutable d’efficacité, le quatuor déroule et passe haut la main l’exercice toujours délicat du premier effort. Son avenir s’annonce donc radieux et ce n’est qu’un début.

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Alternative Metal

Sevendust : l’air du temps

Très attendue, la nouvelle galette de la formation de Georgie laisse un sentiment assez mitigé. D’un côté, les fans ne jurant que par l’aspect Metal et Heavy du combo risquent d’être un peu perdus et de l’autre, les plus jeunes, adeptes de MetalCore et de sonorités sirupeuses, vont se régaler. Alors peut-être en vue d’un éventail rapprochement, SEVENDUST livre avec « Truth Killer » un album complet et sans froisser personne !

SEVENDUST

« Truth Killer »

(Napalm Records)

Alors que leur album « Blood & Stone », considéré à juste titre comme l’un de leurs meilleurs, était sorti en pleine pandémie, les privant ainsi de scène, les Américains font un retour fracassant avec « Truth Killer ». Certes, gavé de sons électroniques et d’une production massive mais un peu lisse, ce quatorzième opus se veut pourtant l’un des plus sombres du groupe au niveau des textes et il propose également des fulgurances rageuses avec des chocs décibéliques proches d’un (bon) MetalCore. Pour autant, SEVENDUST s’inscrit toujours dans un Alternative Metal, dont il est désormais un fer de lance.

Assez éloigné des (très bonnes) productions qu’il a livré en solo ces derniers temps, Clint Lowery retrouve son jeu pointu, précis et incisif. Ses riffs costauds permettent des instants où il envoie ses camarades de jeu dans des sphères plus musclées, nous rappelant aux opus plus bruts et directs des premiers SEVENDUST. Car « Truth Killer » est assez différent de ses prédécesseurs, puisque le combo l’a voulu plus introspectif et cinématique, d’où l’importance donnée aux atmosphères des morceaux et au déroulé de l’album. Sans livrer un album-concept à proprement parler, il nous transporte dans un univers singulier.

Vocalement impressionnant, Lajon Witherspoon passe d’un growl agressif à un chant clair, rappelant même parfois celui de Corey Glover de Living Coloür, avec une facilité déconcertante. Etonnamment, le quintet ouvre avec le morceau le plus calme du disque, « I Might Let The Devil Win », comme pour mieux lâcher les chevaux. Et SEVENDUST ne nous fait pas languir très longtemps (« Truth Killer », « No Revolution », « Leave Hell Behind », « Fence »). Certes, le gang d’Atlanta ne livre pas son meilleur cru, car à trop vouloir coller à l’air du temps, cela lui donne une saveur de déjà-vu, mais son expérience sauve les meubles.

Photo : Chuck Brueckmann
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Southern Stoner Stoner Metal

Vermilion Whiskey : Louisiana sludge

Gras et costaud, le style de VERMILION WHISKEY génère une énergie très Rock’n’Roll dans l’attitude et résolument Metal dans le son. Malgré une approche très brute et sans détour, la formation du sud des Etats-Unis est particulièrement accrocheuse et libère un tsunami Southern baigné de Stoner. « Crimson & Stone » dégage une amplitude entraînante et harmonique.

VERMILION WHYSKEY

« Crimson & Stone »

(Independant)

Originaire de Lafayette dans la bouillonnante Louisiane, VERMILION WHISKEY concentre à lui seul tous les ingrédients qui font l’explosivité et la chaleur sudiste, dans le sens très musclé du terme. Fidèle à une tradition Southern Metal et Rock, le groupe conjugue avec talent des sonorités Hard Rock et Stoner, tout en maintenant les mélodies comme ligne directrice de son jeu. Imparable.  

Bien sûr, l’épaisseur et l’aspect massif des riffs font penser à Zakk Wylde, mais l’univers de VERMILION WHISKEY ne manque pas d’originalité. Bien au contraire, le quatuor peaufine son Southern Stoner Metal et l’évolution depuis « 10 South », son premier album sorti il y a dix ans, est manifeste. Les Américains s’imposent avec puissance sans pour autant manquer de finesse et de créativité.

Là où VERMILION WHISKEY brouille un peu les pistes, c’est qu’il parvient habillement à injecter quelques touches d’Alternative Metal dans son solide registre, ce qui lui apporte un côté accessible et très fédérateur. Pour le reste, le combo se montre frontal grâce à des morceaux très bien structurés (« Down To You », « The Get Down », « Dissonance », « Atrophy »). Une belle et forte performance.

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Alternative Metal Alternative Rock International

Lansdowne : no alternative [Interview]

Même si le style commence à faire quelques émules en Europe, l’Alternative Metal/Rock reste un registre typiquement américain et canadien évidemment. Dans la mouvance des plus grands groupes du genre, LANSDOWNE commence à faire de plus en plus parler de lui en Europe, où le groupe est actuellement en tournée. C’était justement l’occasion de poser quelques questions à Glenn Mungo, batteur du quintet de Boston dans le Massachusetts, sur le dernier album « Medicine », mais pas uniquement…

– Vous jouez de l’Alternative Metal/Rock, qui est un style véritablement propre aux Etats-Unis. Même si quelques groupes parviennent à s’imposer dans le monde entier, ils sont peu nombreux. Est-ce que tu penses aussi que c’est un style typiquement américain ?

Oui, je pense que cela vient effectivement des racines du Rock américain. Même si beaucoup de groupes vont dans des directions différentes, il y a toujours ce côté très roots qui reste assez confortable finalement, en tout cas pour nous. Mais on peut voir aussi beaucoup de très bons groupes du même style en Europe aujourd’hui. Techniquement, c’est sans doute plus simple pour nous et c’est vrai qu’on est en train d’essayer d’importer tout ça chez vous ! (Rires

– Justement, est-ce que votre signature l’an dernier chez AFM Records, un label allemand, a aussi pour objectif de sortir de votre pays plus facilement et peut-être aussi de démocratiser le genre ?

Absolument, notre signature avec AFM Records est une façon pour nous de faire un grand bond en avant pour nous focaliser sur l’Europe. Cela fait maintenant 16 ans que nous jouons notre musique et à chaque fois que nous rentrons chez nous, on s’aperçoit qu’il y a un fort potentiel en Europe, au même titre qu’aux Etats-Unis. On a de plus en plus de fans chez vous et AFM Records peut nous aider à propager notre musique plus largement ici. Oui, je pense qu’on peut aider à démocratiser ce style un peu partout.

– En plus de 15 ans de carrière, vous avez  sorti deux EP, deux albums et plusieurs singles. Il s’est écoulé 12 ans entre « Blue Collar Revolver », votre premier album, et « Medicine » sorti il y a quelques mois. C’est très long, comment l’expliques-tu ?

(Rires) Oui, c’est très long ! C’est vrai qu’on a sorti quelques singles ici et là et on a aussi pris le temps de tourner. Et puis, nous nous sommes mariés, nous avons eu des enfants et nous avons eu moins de temps pour nous poser sur la longueur. Mais on n’a pas arrêté de grandir pour autant, mais nous nous sommes réunis moins qu’auparavant, c’est vrai. Alors quand AFM Records nous a fait cette proposition, cela a été le moment parfait pour vous pour nous y remettre vraiment et surtout de prendre le temps de le faire. C’était le bon timing pour un album, et aussi pour repartir en tournée !

Photo : Jared Sher Photography

– Parlons de « Medicine » justement, qui bénéficie d’une grosse et explosive production avec des arrangements très soignés. Avec la pandémie, beaucoup de choses ont été stoppées, bien sûr. Alors est-ce que, finalement, c’est un album sur lequel vous avez pu travailler plus longtemps ?

Oui, certaines chansons ont été écrites il y a des années. Ensuite, la pandémie nous a offert l’opportunité de plus travailler sur nos morceaux, car nous avons eu beaucoup plus de temps pour nous y consacrer. On a vraiment pu le faire tous ensemble cette fois et tout le monde est resté très uni pour parvenir à obtenir le résultat que nous souhaitions. 

– Vous franchissez souvent la frontière entre le Rock et le Metal. J’imagine que sur scène, cela doit être encore plus massif. Où est-ce que tu situes le groupe musicalement ? Un mélange des deux, un équilibre ?

Je ne sais pas si c’est vraiment un équilibre entre le Metal et le Rock. Je pense que nous déployons beaucoup d’énergie sur scène et c’est vrai que nos concerts sont définitivement beaucoup plus Metal dans notre façon de jouer. C’est plus Heavy, plus dynamique aussi. On a beau être un groupe de Rock, on est beaucoup plus Metal en live ! (Rires)

– Le groupe bénéficie d’une grande exposition sur le Net avec des millions de vues et de streams. C’est quelque chose à laquelle vous êtes très attentifs, ou votre objectif reste finalement la scène ?

Internet offre de nombreuses opportunités, c’est clair. On peut s’adresser à nos fans dans le monde entier. C’est quelque chose qu’on ne pouvait pas faire avant, on ne pouvait pas avoir de réelles discussions avec eux. Et puis, on peut nous suivre dans nos vidéos aussi. Il y a quelques années, on avait MTV, mais aujourd’hui Internet nous permet de réagir presqu’instantanément et directement. Les réseaux sociaux ont vraiment changé la donne, car on peut aussi partager des extraits de nos concerts. Par exemple, on peut nous suivre en tournée partout et les gens découvrent également un peu plus nos personnalités.

Photo : Jared Sher Photography

– Vous êtes actuellement au milieu d’une grande tournée en Europe avec plusieurs passages en France d’ailleurs. Comment cela se passe-t-il et quel accueil vous fait le public, notamment français, jusqu’à présent ?

C’est une très bonne question, car on a pu remarquer plusieurs choses. La première est que l’accueil est formidable, car c’est quelque chose d’assez inédit dans notre carrière de pouvoir jouer autant ici. Et puis, ce qui est fantastique, c’est que notre concert à Paris a été tellement bien reçu que nous avons pu ajouter une date à Bordeaux ! Nous sommes vraiment très heureux, car cela montre aussi que le public est au rendez-vous et qu’on a envie de nous voir sur scène ! (Rires)

– Vous êtes en soutien d’Ice Nine Kills sur cette tournée. LANSDOWNE a toujours fait ses preuves sur scène depuis le début. J’imagine que ces moments sur la route doivent vous combler ?

Honnêtement, être sur la route, rencontrer les gens, donner le meilleur de nous-mêmes en concerts sont les plus belles choses qui puissent nous arriver. Et puis, nous avons une personne qui est avec nous et qui organise tout, Marguerite, qui est vraiment fantastique. Elle fait vraiment partie de la famille maintenant ! L’accueil des gens et de nos fans, ici en France, est absolument incroyable ! 

– Enfin, une fois cette longue tournée terminée, est-ce que vous allez directement commencer à travailler sur le prochain album, ou allez-vous profiter d’un repos bien mérité ? A moins que vous enchainiez sur d’autres concerts ?

Nous avons quelques chansons, qui vont bientôt arriver. Elles seront être très vite terminées après cette tournée. Nous allons peut-être sortir un nouveau single en juin, on espère en finir deux autres durant l’été pour présenter un EP dans la foulée. Et nous prospectons toujours pour tourner également ert pour essayer de revenir en Europe à la fin de l’année.

L’album « Medicine » de LANSDOWNE est disponible depuis février chez AFM Records.

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Empyre : révélation alternative [Interview]

Avec leur deuxième album, « Relentless », les Anglais affichent beaucoup d’ambition et se présentent surtout avec une réalisation très aboutie, tant au niveau des morceaux que de la production. Volumineux et massif, le jeu d’EMPYRE navigue entre Metal et Rock, en courant alternatif et avec beaucoup d’émotion, et dans des sphères très atmosphériques voire progressives. Le groupe londonien a de la suite dans les idées et entend bien poursuivre son ascension sans attendre. Entretien avec Henrik Steenholdt, chanteur et guitariste du quatuor.

Photo : Rob Blackham

– Je vous avais découvert à l’été 2019 avec « Self Aware » où vous affichiez déjà de belles intentions. Vous voici maintenant chez Kscope pour votre deuxième album. Vu le catalogue du label, cela peut étonner un peu. Comment s’est fait le rapprochement qui a mené à cette signature ?

Au départ, nous ne cherchions pas et nous ne nous attendions pas à avoir de label pour la sortie de l’album. Nous l’avons donc abordé comme nous l’avions fait avec « Self Aware » et « The Other Side », dans le sens où nous avons payé nous-mêmes l’enregistrement, le mixage et le mastering. L’album était déjà prêt avant que Kscope n’ait jamais entendu parler de nous. Notre manager travaillait avec un autre groupe sur le label sœur de Kscope, Peaceville, et a suggéré d’envoyer l’album aux patrons des deux labels. Ils l’ont entendu et l’ont suffisamment aimé pour commencer à discuter d’un contrat.

– Avant de parler de « Relentless », j’aimerais qu’on dise aussi un mot sur la réalisation Unplugged qui le précède. On constate que votre musique se prête aussi très bien à un style acoustique. Est-ce que c’est d’ailleurs de cette façon que vous composez ?

Il y avait des compositions acoustiques sur « Self Aware » et c’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons fait cette adaptation, qui est devenu l’album « The Other Side ». Nous composions souvent avec deux guitares acoustiques, et plus précisément je jouais de l’acoustique et Did (le lead guitariste – NDR) de l’électrique. Beaucoup de ces chansons se prêtaient donc à des réinterprétations acoustiques complètes, et nous nous sommes inspirés de la série des ‘MTV Unplugged’ des années 90. On voulait faire quelque chose de similaire avec cette ambiance.

Photo : Rob Blackham

– Revenons à ce nouvel album qui dénote de « Self Aware », notamment grâce à une production vraiment incroyable. Avec « Relentless », vos morceaux prennent une toute autre ampleur. Est-ce que c’est l’élément qui manquait à EMPYRE pour prendre le volume affiché aujourd’hui ?

L’une des raisons vient d’un changement dans l’approche de l’écriture et plus précisément dans la diversité de composition des chansons. Certaines idées commencent avec une guitare acoustique, d’autres avec une électrique et progressivement les chansons que j’écris aujourd’hui naissent sur un clavier, un piano, un synthé ou même un orchestre. A l’époque de « Self Aware », nous n’avions pas accès aux outils que nous avons découverts au cours des dernières années et donc les arrangements sont généralement plus simples et pas aussi variés. Cette fois, nous avons également passé beaucoup de temps à analyser individuellement les parties de basse, de batterie et de guitare.

– Vous avez enregistré l’album durant la période de pandémie. Est-ce que la noirceur et la mélancolie que l’on retrouve sur les morceaux viennent de ces moments compliqués, ou c’était déjà l’intention de départ ?

Pour moi, la pandémie a globalement été une expérience vraiment agréable et positive à bien des égards. Si on ne tient pas compte du fait que ce fut une période frustrante du point de vue de ne pas pouvoir jouer en concert, de n’avoir pas pu avancer autant qu’on l’aurait souhaité sur le groupe, tout le reste a été super. J’ai vu la pandémie comme une opportunité et en plus la première année il faisait beau et j’avais plus de temps pour me consacrer à la musique. J’ai découvert l’orchestration et la possibilité d’utiliser un tas de choses sur mon ordinateur pour composer pour EMPYRE et aussi pour mon plaisir personnel. Et puis, nous avions déjà beaucoup de choses prêtes. On avait déjà enregistré « The Other Side » et plusieurs vidéos. Nous sommes donc entrés en confinement et on a quand même réussi à sortir 7 singles, 15 clips et un album acoustique en 2020/2021, tout en écrivant et en commençant à enregistrer « Relentless ».

Photo : Rob Blackham

– Au-delà de l’aspect massif et ample de la production, vous avez aussi apporté un soin tout particulier aux arrangements. De quelle manière avez-vous procédé ? Vous avez décidé de beaucoup de choses au moment du mix ?

La plupart des parties jouées par le groupe, ainsi que l’orchestration et les synthés, ont été décidés avant l’étape du mixage. Cependant, nous avons beaucoup travaillé sur le mix. C’était un travail difficile, car il a fallu faire de la place à pour inclure tout ce que nous voulions. On a également essayé différents mixages pour certaines chansons, principalement sur les niveaux entre les guitares et les voix. Il y a même quelques pistes avec deux lignes de basse. Tout ça a pris beaucoup de temps.

– Si on retrouve également certaines sonorités Hard Rock sur l’album, il y a ce côté très atmosphérique et moderne, et parfois même progressif, qui domine l’ensemble. EMPYRE joue beaucoup sur l’émotion dans toute sa diversité. Vous êtes assez inclassables finalement ?

Nous n’essayons pas d’être classés sous quelque étiquette que ce soit, mais juste comme du Rock. Pourtant, c’est peut-être une faiblesse pour un groupe peu connu de ne pas être facilement identifiable, car cela veut aussi dire que certains supports peuvent ne pas nous juger assez lourds pour le Metal, ou pas assez Prog pour le Prog. Nous avons le même problème avec des plateformes comme Spotify. Ils ont des milliers de genres disponibles, mais nous ne sommes pas sûrs qu’ils nous aient encore vraiment cernés ! Avec le temps, on espère que cela deviendra une force et nous aidera à franchir les frontières du Rock et à plaire à un plus large éventail de personnes.

Photo : Rob Blackham

– Enfin, maintenant que vous êtes soutenus par un label de renom avec ce colossal « Relentless », quelle est la prochaine étape ? Vous préparez une tournée plus conséquente ?

Notre objectif depuis le départ est d’atteindre au moins de jouer dans les plus grands festivals de Rock d’Europe. Nous espérons aussi que sur ce chemin, nous pourrons faire de grandes tournées qui nous emmèneront en dehors du Royaume-Uni. Pour l’instant, jusqu’à ce que ces opportunités se présentent, nous nous concentrons sur la construction de notre base de fans européenne en diffusant notre musique et en faisant passer le mot via des relais médiatiques comme que le vôtre, qui font un travail inestimable pour des groupes comme nous qui essaient de se faire connaître. On espère que cela ne prendra pas trop de temps avant de pouvoir tourner à l’étranger en tant que soutien à un groupe plus connu, ou de constituer suffisamment de fans pour être viables nous-mêmes.

Le nouvel album d’EMPYRE, « Relentless », sort le 31 mars prochain chez Kscope.