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Rock

Dead Poet Society : insaisissable poésie alternative

Impertinents et audacieux, les quatre jeunes musiciens de DEAD POET SOCIETY n’ont franchement pas froid aux yeux et, pour un premier album, livre une production assez scotchante. Dans une veine alternative US, le groupe désormais basé à L.A. s’engouffre dans le Rock et el Metal avec fougue et détermination.

DEAD POET SOCIETY

« -!- »

(Spinefarm Records)

Originaire de Boston où le groupe d’étudiants du Berklee College s’est formé, c’est pourtant sous le soleil californien que DEAD POET SOCIETY a littéralement éclos. Suivi par de jeunes fans, c’est en figurant sur de multiples playlists que les Américains ont commencé à se faire connaître. Et c’est depuis Los Angeles que le quatuor sort son album coup de poing.

Pour une première production, « – ! – » (« The Exclamation Album ») se veut assez frondeur dans le fond comme dans la forme. Prenant grand soin de n’entrer dans aucune case, DEAD POET SOCIETY navigue entre Rock et Metal Alternatif avec un certain talent. Carré et percutant, le combo assène de gros riffs et de belles rythmiques posés sur l’étonnante gamme vocale de son frontman. 

En effet, ce qui surprend à la première écoute, c’est la performance du chanteur et guitariste Jack Underkofler capable de s’aventurer avec une aisance déconcertante presque partout (« .burymehole. », « .intodeep. », « .CoDA. », « .loveyoulikethat. »). Touchant au Modern Metal, au Stoner et même à la Pop, DEAD POET SOCIETY se perd un peu et devra vite se trouver une réelle identité musicale.

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Heavy metal Progressif

Witherfall : chauffé à blanc

Lorsque quatre virtuoses décident de se défouler et de n’en faire qu’à leur tête, ça peut vite tourner au cauchemar… ou au mal de crâne. Avec WITHERFALL, c’est plutôt une explosion de mélodies mêlées à une technique et un groove hors-norme qui prend le dessus. Animés par une rage très virulente, les Californiens sont venus pour en découdre et « Curse Of Autumn » fait ressortir toute la classe de cet incroyable quatuor.   

WITHERFALL

« Curse Of Autumn »

(Century Media)

En seulement deux EP et ce troisième album, WITHERFALL s’est fait une place de choix dans le paysage Metal. Terriblement Heavy, un brin vintage, hyper-technique et très mélodique, le quatuor américain s’est créé un univers autour d’un style unique et original. Il faut dire qu’avec un line-up et une équipe pareille, le quatuor est à même d’en laisser plus d’un sur le carreau. Et pourtant, les Californiens sont en colère et « Curse Of Autumn » a été conçu dans l’optique de régler certains comptes et d’exorciser leur exaspération.

Avec pour ambition d’enterrer littéralement tous ceux qui ont entravé leur parcours, la formation menée par le chanteur et claviériste Joseph Michael et l’incroyable guitariste Jake Dreyer se fait franchement plaisir. Accompagné par Marco Minnemann (Demons & Wizards) derrière les fûts et Anthony Crawford et son groove légendaire à la basse fretless, le duo prend le taureau par les cornes et s’abat comme la vérole sur le bas-clergé… WITHERFALL n’en fait qu’à sa tête en brouillant sans cesse les pistes.

Faisant sans trembler le grand écart entre un Heavy Metal musclé, un Metal Progressif très structuré et un Technical Thrash totalement débridé, les Californiens en rajoutent et ne se perdent jamais. Breaks et ponts à perte de vue, solos à faire pâlir un Malmsteen (« The Last Scar ») et longs titres épiques (« And They All Blew Away », « Tempest »), WITHERFALL met tout le monde à terre entre demonstrations hallucinantes et mélodies radieuses (« As I Lie Awake », « Curse Of Autumn », « The Other Side of Fear »). Juste éblouissant !

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Stoner/Desert

Appalooza : cap à l’ouest… toujours

Parti à la conquête de l’Amérique il y a quelques années, APPALOOZA est parvenu à séduire un public Stoner et Rock outre-Atlantique, tombé sous le charme du registre brut et enivrant du trio breton. Le label californien Ripple Music ne s’y est pas trompé et ce deuxième album, « The Holy Of Holies », se pose tel un bloc de granit dans les grands espaces américains.

APPALOOZA

« The Holy Of Holies »

(Ripple Music)

Le Breton est voyageur et ce n’est sûrement pas APPALOOZA qui contredira ce bel adage. Formé en 2012, le trio commence par sortir deux démos avant de mettre les voiles pour les Etats-Unis. Après une première tournée, le groupe enregistre un premier album éponyme et tape dans l’œil du label californien Ripple Music où il signe pour « The Holy Of Holies ». L’histoire est en marche et la conquête commence.

Né dans la rudesse du climat breton, APPALOOZA puise pourtant sa force dans un Rock américain aussi rude que fiévreux. Dans un Stoner aux échos Grunge, le trio se nourrit de spiritualité et de mythes anciens et délivre un sentiment de liberté très palpable (« Storm », « Conquest »). Les grosses guitares et l’imposante rythmique font le reste (« Snake Charmer », « Reincarnation »).

Pourtant enregistré en Bretagne, ce nouvel album des Brestois sonne résolument américain. L’épaisseur des riffs, la lourde paire basse/batterie et la voix puissante et rocailleuse de son chanteur font de « The Holy Of Holies » un opus audacieux et explosif (« Nazareth », « Azazael », « Thousands Years After »). Ironique dans son propos sur la religion, APPALOOZA ne manquera pas de séduire par sa délicatesse très brute. 

https://appalooza.bandcamp.com/album/the-holy-of-holies

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Hard Rock Rock

American dream

Musclé et délicat à la fois, ce premier album d’OCEAN HILLS sent la Californie à plein poumons. Sous l’impulsion de son emblématique chanteur, le quintet livre des morceaux qui restent gravés et « Santa Monica » marque la très belle entrée en matière des Américains.

OCEAN HILLS

« Santa Monica »

(AFM Records)

Voici un album pêchu et positif qui fait du bien en ces temps moroses ! Après avoir passé 25 ans au service du Hard-Core mélodique d’Ignite, des passages chez Pennywise et les Misfits, Zoltán Téglás a tourné la page et entre deux prestations cinématographiques se range sous la bannière d’un Rock US efficace et avec tout l’art de la mélodie qu’on lui connait. OCEAN HILLS est une vraie respiration, qui donne la banane.

C’est vrai qu’on n’attendait pas le chanteur dans ce registre pas si éloigné de Nickelback, Sevendust ou Avenged Sevenfold, mais il faut reconnaître que vocalement, il fait bien plus que de s’en sortir (« Santa Monica », « Angel Wings », « A Separate Death »). Le Rock Alternatif des californiens est carrément addictif et le quintet se fait aussi fougueux qu’accrocheur. OCEAN HILLS en a sous le pied.

Composé par l’ensemble du groupe, il dégage de ce premier album une réelle joie et un esprit de corps qui débouchent sur des compos solides, entraînantes et très fédératrices. Le guitariste soliste, Peter Lukacs s’en donne à cœur joie, distillant des solos millimétrés et tout en feeling (« Bound », « Like A Lady »). Et l’énorme prestation vocale de Zoltán Téglás vient confirmer qu’il faudra dorénavant compter sur OCEAN HILLS.

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Hard Rock Rock

Signature sonore retrouvée

Quatre ans après « Gore » qui n’avait ni conquis ni convaincu grand monde, DEFTONES revient avec un album digne de ce nom. « Ohms » est aussi puissant que mélodique et vient confirmer toute la force et l’inspiration du combo californien.

DEFTONES

« Ohms »

(Reprise Records)

« Ohms », c’est d’abord et surtout le retour du son originel de DEFTONES. Pour leur neuvième album, les Californiens ont fait appel à Terry Date, producteur de leurs quatre premiers disques. Et des années plus tard, on retrouve cette même signature sonore (actualisée) qui a rendu le groupe incontournable. 

Avec un mix carré, profond et organique, il ne manquait qu’à Chino Moreno et sa bande de confirmer cette bonne entrée en matière avec de nouvelles compos dignes du DEFTONES de la grande époque. Et c’est chose faite puisque « Ohms » est à classer parmi les grands albums des Américains.

Passant du chant clair au scream avec brio, le frontman semble plus que jamais guidé par les riffs massifs de Stephen Carpenter (« Pompeji », « Urantia », « The Spell of Mathematics »). Entre sonorités mélancoliques et rageuses, le combo déroule avec puissance des compos très pêchues (« This Link is Dead », « Ohms »). DEFTONES est de retour, qu’on se le dise !