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Qamelto : une fraîcheur débridée [Interview]

Tirant son nom de l’expression zulu, qui signifie ‘C’est cool’, QAMELTO nous arrive pourtant de Clermont-Ferrand et commence véritablement à faire résonner son Rock/Metal bien au-delà de ses montagnes. Avec son premier album, « Scotoma », le quatuor affirme son style costaud avec toujours cette touche de fun, histoire de faire les choses sérieusement, sans trop se prendre au sérieux. Et en apportant aussi beaucoup d’importance au design et au graphique qui accompagnent sa musique, le quatuor se montre original, très moderne dans l’approche et joue la carte du chant en français avec réussite. Entretien avec un combo bourré d’énergie.

Photo : Jessica Calvo

– En cinq ans d’existence, vous avez sorti un EP, enchaîné les concerts et vous voici avec « Scotoma », votre premier album. La belle aventure suit son cours. Alors, c’est cool ? (Oui, je sais…J)

(Rires) C’est très cool, oui ! On essaie de se donner les moyens et on cravache comme des malades pour obtenir des résultats. On est très content de notre parcours ces dernières années, mais ce n’est que le début… On a encore beaucoup de travail pour arriver à notre but.

– Alors que votre EP « Sors » était autoproduit, vous sortez « Scotoma » chez M&O Music. Signer sur un label était une étape nécessaire pour ce premier album ? Vous ne vous sentiez pas de rester indépendants ?

En fait, « Scotoma » est aussi autoproduit. On a signé avec M&O Music pour la distribution, car on avait besoin d’un partenaire solide pour distribuer notre album, tant physiquement que digitalement. Maintenant pour la production, c’est très difficile de trouver des labels qui prennent des risques financiers pour des groupes comme nous… Et ce n’est pas un problème pour l’instant. Ca nous permet aussi d’avoir un total contrôle sur notre musique.

Photo : Jessica Calvo

– Avant de parler du contenu de l’album, j’aimerais que vous nous parliez de son titre, « Scotoma », que l’on peut définir comme une tache aveugle dans notre champ visuel. Comment expliquez-vous sa représentation sur la pochette ? D’ailleurs, le visuel se rapproche beaucoup de l’univers progressif surtout, qui est assez éloigné du vôtre…

Oui, « Scotoma » est la racine de ‘scotome’, une tâche dans le champ visuel et de ‘scotomisation’, qui est le déni de réalité. Plusieurs chansons sont en rapport avec ce thème, c’est pourquoi on a décidé de l’appeler comme ça. Et surtout, on voulait que l’album physique soit original et inédit. Du coup, on a eu l’idée d’un tableau qui ferait office de pochette sur lequel on pourrait accrocher le CD pour compléter le visuel. On a dû donc réfléchir à un contenu qui soit réalisable en peinture, qu’on puisse accrocher dans son salon et qui ait aussi du sens avec le titre de l’album.

– Musicalement, vous présentez un style costaud et puissant, entre Rock et Metal. Vos textes sont en français, alors que votre son et vos références sont clairement anglo-saxons. QAMELTO donne le sentiment de cultiver les contrastes. C’est aussi une manière de tout englober, par rapport à vos influences et vos goûts personnels ?

Effectivement, nos références musicales sont américaines ou anglaises, mais on aime par-dessus tout notre langue et c’est avec elle qu’on exprime le mieux ce qu’il y a dans nos têtes. Et puis le contraste, ce serait surtout d’arriver en concert et parler au public en français entre les titres, puis de s’adresser à lui en anglais quand on les joue. Et il faut bien avouer qu’on a un choix de mots incroyable en français.

– Cela dit, au niveau des textes, vous vous inscrivez dans une certaine tradition du Rock français avec des paroles, sinon engagées, du moins assez revendicatives. C’est une sorte de nécessité, lorsqu’on évolue dans ce style, selon vous ?

Oui, on a quelques textes ‘engagés’, mais on n’a pas vraiment l’impression de faire de la politique, ou de défendre des idéaux, si ce n’est la liberté et l’union. Ce qu’on aime surtout c’est raconter des histoires, dépeindre des personnages et balancer quelques punchlines pour se marrer.

Photo : Jessica Calvo

– Il y a aussi beaucoup de légèreté et de fantaisie chez QAMELTO. Le parfait exemple est cette reprise de Bon Jovi, « Living On A Prayer » devenue « Vis Au Son Des Prières ». Il fallait oser ! D’où et comment vous est venue cette idée… étonnante ?

Oui, on n’aime pas se prendre trop au sérieux et on essaie au mieux de se démarquer. Raf, le chanteur, est un fan de Bon Jovi et on avait envie de faire des covers de temps en temps pour le fun. Mais on cherchait une manière originale de le faire, et puisqu’on avait fait le choix du français pour nos textes, on s’est dit pourquoi ne pas faire des versions françaises de gros standards américains ? On a aussi fait une version de « Rise » d’Extreme devenue « Vole », qui est dispo sur notre chaîne YouTube.

– En tant que Breton, j’avoue avoir été surpris par le morceau « Légion », sur lequel on retrouve de la cornemuse. On est assez loin du Puy-de-Dôme ! Il y a une connexion celto-zulu chez QAMELTO ?

Pour le côté celtique, c’est Tom, le guitariste, qui a pas mal joué dans ce milieu et qui maîtrise le sujet. Pour le côté zoulou, c’est Raf qui est prof de capoeira et qui a de grosses connexions avec la culture afro-brésilienne. Le Puy-de-Dôme est riche en métissage ! (Sourires)

Photo : Jessica Calvo

– Un petit mot aussi des guest, notamment le guitariste NeoGeoFanatic sur « Le M.A.L.E. » et Superflame sur « La Plus Grosse ». Ce sont des morceaux que vous avez écrits ensemble ? Et quelle est la part d’investissement de chacun d’eux dans l’écriture ?

En effet, on a voulu s’entourer d’artistes de talent et ce fut le cas ! Pour Superflame, nous avions déjà tout écrit et il s’est occupé de la voix avec le talent qu’on lui connait. Pour NeoGeoFanatic, on lui a envoyé le titre en lui disant : « on ne se connait pas, mais on aimerait bien que tu poses un solo ici, stp » et le lendemain il nous l’a envoyé. C’était évidemment propre, carré et stylé : merci Nono.

– Enfin, il y a une belle évolution sonore et musicale entre « Sors » et « Scotoma », ce qui est normal et attendu aussi, et l’esprit live est toujours très présent. Dans quelles conditions avez-vous enregistré l’album, car il en émane beaucoup d’énergie ?  

On est entré en studio en se disant qu’on avait deux semaines pour tout défoncer et donner tout ce qu’on avait ! On voulait mettre sur l’album la même énergie qu’en live. On se mettait en condition physique tous les matins avant d’enregistrer, comme si on partait au combat. On a transpiré, on s’est bien marré et on est très content du résultat.

L’album de QAMELTO, « Scotoma », est disponible chez M&O Music.

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Rock Hard

MohoVivi : le pacte

MOHOVIVI est la réunion de deux grandes figures du Rock, parfois restées dans l’ombre, mais dont l’apport créatif et musical s’est avéré très important au sein notamment du plus grand groupe de Rock/Hard français. « Komando » est un opus qui transpire la rage autant que l’amitié et l’authenticité.

MOHOVIVI

« Komando »

(FTF Music)

Anciens compagnons d’armes sur les albums « Marche Ou Crève » et « Trust IV (Ideal) » et surtout compagnons de route sur de nombreuses tournées avec Trust, MOHO (Mohamed Chemlakh) et VIVI (Yves Brusco) célèbrent leurs retrouvailles discographiques avec « Komando », une première réalisation (trop) courte de dix morceaux entre Rock et Hard et aux saveurs 80’s.

Complété par Camille Sullet (batterie) et Sylvain Laforge (guitare), MOHOVIVI renoue avec un style musclé et efficace à la française. Mais ne nous y trompons pas, les deux vétérans de la scène hexagonale ne sont pas là pour perpétuer l’héritage du légendaire groupe au bulldozer. L’empreinte est personnelle même si, bien sûr, on ne se refait pas. Il reste forcément quelques traces … et on ne s’en plaindra pas !

Bourré d’une énergie presqu’adolescente, notamment au niveau des textes en français, « Komando » fait surtout la part belle aux riffs emprunts d’une légère touche bluesy. Relativement intenses et formatés, les titres proposés par MOHOVIVI font leur effet et on se laisse prendre à ce registre à la fois léger et entraînant (« Tic Tac », « Game Over », « C’est Pas Facile », « Candem Square »). Probant, ma foi !

Photo : Christian Montajol
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Groove Metal Power metal Thrash Metal

Nova Spei : d’étoiles et d’acier

Grâce à un frontman percutant, des riffs acérés et un duo basse/batterie survitaminé, le quintet NOVA SPEI se montre solide et affiche une belle puissance de feu. Sur des textes en français, les Québécois se présentent avec « Sequentis », un deuxième album Groove Metal efficace et convaincant.

NOVA SPEI

« Sequentis »

(Bam & Co-Heavy)

En dehors de quelques cas isolés dans notre beau pays, c’est plutôt du côté du Québec et de Montréal qu’il faut aller chercher pour dénicher un groupe de Metal francophone. Et pourtant, la langue de Molière peut amener à de bonnes surprises, comme c’est le cas avec NOVA SPEI, dont le Metal très groove, Thrash et Heavy est aussi pertinent que n’importe quel combo anglophone.

« Sequentis », deuxième album du quintet, traverse de nombreux courants musicaux, passant donc du Thrash au Power avec quelques touches de Death au niveau du chant. Car NOVA SPEI a la bonne idée de combiner un chant presque clair et très puissant avec un growl profond, qui apporte un relief intéressant à ses compos (« Animal », « La Proie », « Digitalisé », « Damné »).

Vigoureux et débordants d’énergie, les Québécois se montrent très soudés et l’impact de leur Metal se déploie avec beaucoup de force sur les douze titres. Entre noirceur et optimisme, les textes de NOVA SPEI se fondent dans leur époque en invitant l’auditeur à la réflexion (« Génération Perdue », « Nouvel Espoir », « Qui Sème Le Vent », « Démocratie Bafouée »). Costaud et massif !

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Extrême

Opprobre : une puissance onirique décomplexée

Pour son deuxième album, OPPROBRE vient confirmer les grandes qualités déjà aperçues sur « Le Naufrage ». Avec « Fragments De Destinées », les Français posent avec force un post-Black Metal aux contours post-Rock et Progressif. La puissance du jeu des Montpelliérains n’éclipsent pas pour autant la finesse des morceaux et la grande qualité d’interprétation du combo. Une belle confirmation. 

OPPROBRE

« Fragments De Destinées »

(Klonosphere/Season Of Mist)

Commençons par l’essentiel. Non, OPPROBRE ne va rien vous jeter dessus et non, le groupe n’a pas sombré en 2017 malgré « Le Naufrage » annoncé en titre de son premier album. Voilà, on a fait le tour des vannes pourries, alors entrons dans le vif de « Fragments De Destinées », petit bijou ancré dans un post-Black Metal tirant de belles manière vers des sonorités post-Rock et progressives. 

Très mélodique tout en restant Shoegaze, le quintet offre un digne successeur à son premier opus et il brille d’entrée de jeu par un bon mix et une très belle production signée par le combo lui-même. OPPROBRE sait où il va et cela s’entend dès la première partie de « Vertige », l’intro qui ouvre l’album. Aériens tout en restant massifs, les Montpelliérains jouent surtout sur les atmosphères de morceaux qui s’étirent habillement dans la durée.

Dans une ambiance d’un romantisme mélancolique et agité, le quintet alterne avec la même finesse un chant growl et clair, le tout en français (même si ça ne saute pas de suite aux oreilles). S’inspirant de littérature et de philosophie, l’univers d’OPPROBRE est captivant et l’attention portée aux arrangements notamment le rend vraiment saisissant (« Renouveau », « Absence », « Steppes », « L’Epreuve », « Indifférence »). Costaud et créatif.