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Carolyn Wonderland : Texan Blues touch

De sa voix enjouée et déterminée, CAROLYN WONDERLAND embarque tout son monde sur son passage. Songwriter confirmée et inspirée, elle n’a pas son pareil pour captiver et délivrer des mélodies endiablées et plus douces, à l’image de son Texas natal. Et « Tempting Fate » est un de ces albums dont on a bien du mal à se défaire.

CAROLYN WONDERLAND

« Tempting Fate »

(Alligator Records)

Malheureusement presqu’inconnue en Europe, la chanteuse et guitariste CAROLYN WONDERLAND fait pourtant partie des figures incontournables du Blues texan. Multi-awardisée et reconnue par ses pairs, l’Américaine signe son douzième album, « Tempting Fate », sur le légendaire label Alligator Records avec lequel, souhaitons-le lui, elle aura enfin une reconnaissance méritée.

Ce nouvel opus figure parmi les plus brillants de sa carrière tant il est surprenant, fougueux et authentique. L’implication de CAROLYN WONDERLAND est comme toujours totale et la production signée Dave Alvin offre beaucoup de caractère à ses compositions, tout en mettant en valeur ses invités. On retrouve avec plaisir Red Young à l’orgue, Cindy Cashdollar à la lap-steel et Jan Flemming à l’accordéon.  

Avec un songwriting très affûté, la Texane attaque sur un brûlant Boogie (« Fragile Peace And Certain War ») et une slide saignante avant d’enchainer sur un Shuffle très personnel (« Texas Girl And Her Boots »). Très à son aise sur un Blues langoureux ou une émouvante ballade Country (« Crack In The Wall »), CAROLYN WONDERLAND régale d’enthousiasme et de savoir-faire. Incontournable.

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Dion : un respect unanime

A 82 ans, DION Francis DiMucci semble retrouver une seconde jeunesse. Inspiré et virtuose comme jamais, le chanteur et guitariste vient de signer chez son ami Joe Bonamassa et livre un nouvel album avec en guest sur chaque morceau le gratin du Blues et du Rock. Éblouissant, l’Américain a encore convié quelques amis à jouer sur ses compositions pour un résultat de grande classe.

DION

« Stomping Ground »

(KTBA Records)

Il y a moins de deux ans, DION avait déjà réuni ses amis sur « Blues With Friends », et voici qu’il récidive avec « Stomping Ground » et sa liste impressionnante de guests, qui se succèdent aux côtés de l’Américain. Co-écrit avec Mike Aquilina, ce nouvel album célèbre le Blues, le Blues Rock et le Rythm’n Blues avec une classe et une élégance constantes. La marque des grands.

Co-produit avec l’excellent Wayne Hood et publié sur le tout nouveau label de Joe Bonamassa, lui-même présent sur le morceau « Take It Back », « Stomping Ground » transpire le Blues à chaque accord. Porté par une brillante production, ce nouvel album est avant tout celui de DION. On y retrouve sa patte sur chaque titre, y compris sur le « Red House » de Jimi Hendrix avec Keb Mo’. 

« Stomping Ground » a aussi ceci de remarquable qu’aucun invité ne tire la couverture à lui, malgré la grande notoriété de beaucoup. Certes, on en reconnait énormément grâce à leur jeu très distinctif (Mark Knopfler, Peter Frampton, Billy F Gibbons, Bruce Springsteen, Eric Clapton, …). C’est dire l’énorme respect qu’ont tous les artistes présents pour le grand et unique DION.

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Blues Blues Rock

Fred Barreto Group : international Blues

Le bluesman et virtuose de la six-cordes FRED BARRETO se met à son compte et déboule avec son GROUP de manière éclatante. Dans un Blues Rock tendre et solide à la fois, le quatuor pose une touche très actuelle sur un registre aux saveurs vintage et élégantes. Porté par une production hors-norme, « Moving On » est un vrai petit bijou de créativité.

FRED BARRETO GROUP

« Moving On »

(Socadisc)

Cela fait déjà quelques années que le guitariste et chanteur FRED BARRETO a quitté son Brésil natal pour s’installer au Luxembourg afin d’écumer l’Europe, en distillant son Blues Rock. Si on a récemment pu le remarquer aux côtés d’Archie Lee Hooker au sein du Coast Top Coast Blues Band, cette fois, c’est sous son nom et très bien accompagné encore qu’il sort « Moving On », un premier album solo très réussi.

Dans un  registre brut et rugueux, le Blues Rock du FRED BARRETO GROUP prend un volume et une épaisseur généreuse. Entouré des très bons Nadja Prange (orgue, chant), Daniel Fastro (basse) et Michael Stein (Batterie), le Sud-Américain joue l’aspect très vibratoire et énergique d’un style littéralement hors d’âge. Egalement très moderne, l’ensemble sonne très live.

Très Rock et groove, « Moving On » est passé entre les mains expertes de Mike Butcher à qui l’on doit les Albums « Sabotage » et « Sabbath Bloody Sabbath » du groupe d’Ozzy, et le résultat est juste exceptionnel (« Living And Loving », « I Gotta Go », « Dream Again »). Le FRED BARRETO GROUP martèle et envoûte et la complicité du quatuor éclabousse l’album de son talent et de son feeling (« Fate », « She Was Here », « Real World »).

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Blues Rock

Joe Bonamassa : le Blues à hauteur de guitare

L’homme au costume n’en finit plus d’étonner et de séduire depuis quelques albums déjà. Beaucoup plus intime et authentique, le jeu et le songwriting du guitariste-chanteur ont rarement atteint de tels sommets. Avec « Time Clocks », JOE BONAMASSA célèbre le Blues et le Rock brillamment, tout en se montrant aussi virtuose que fédérateur. 

JOE BONAMASSA

« Time Clocks »

(Provogue/Mascot)

Du haut d’une discographie qui commence à être franchement conséquente, JOE BONAMASSA est comme le bon vin : il se bonifie avec le temps. Déjà sur son précédent album, « Royal Tea », le guitariste et chanteur avait éclairci et simplifier son jeu au profit de morceaux plus digestes et efficaces. Avec « Time Clocks », il se met à nouveau au service de ses chansons, et le pari est gagnant.

C’est à New-York avec son producteur Kevin Shirley et avec Bob Clearmountain au mix que le six-cordiste a mis en boîte « Time Clocks », et le résultat est très largement à la hauteur. Clair, dynamique et relevé, ce nouvel opus dispose d’un line-up d’une petite dizaine de musiciens venus accompagner un JOE BONAMASSA à son apogée et plus collectif que jamais. Il régale à chaque titre.

Virtuose, l’Américain se révèle de plus en plus en plus comme un songwriter hors-pair, qui n’hésite pas à se remettre en question et en se montrant aussi habile dans un registre Blues que Rock. Vocalement aussi, JOE BONAMASSA est plus assuré à l’instar de textes également plus profonds et personnels (« Notches », « The Hearts That Never Waits », « Mind Eye », « The Loyal Kind », « Hanging On A Loser »). Un album de star ! 

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Rock

Santana : le caméléon mystique

Avec ce toucher si expressif et intemporel, le grand Carlos SANTANA laisse éclater tout son feeling sur ce 26ème album, où le guitariste latino parvient encore et toujours à surgir aux côtés de musiciens à la fois proches et éloignés de sa vision très personnelle de la musique. Steve Winwood, Kirk Hammet, Chick Corea, Chris Stapleton ou G-Eazy se succèdent auprès du maître pour un « Blessings And Miracles » haut en couleur et toujours aussi inspiré.  

SANTANA

« Blessings and Miracles »

(BMG)

Après 50 ans de magie guitaristique, le grand Carlos SANTANA n’entend pas raccrocher de sitôt. Nous ayant habitué à des réalisations où se succèdent les guests de luxe, le musicien ne déroge à sa propre règle et accueille même sa fille Stella et son fils Salvador, qui ont d’ailleurs de qui tenir. Sur « Blessings And Miracles », il montre une fois encore ses prédispositions à s’adapter à n’importe quel style avec une facilité déconcertante.

Eternellement latino dans son jeu et identifiable entre mille, SANTANA semble pourtant s’amuser sur des duos parfois improbables comme « Joy » avec le chanteur Country Chris Stapleton, « Move » avec Rob Thomas de Matchbox 20 ou encore le somptueux «  A Whiter Shade Of Pale » interprété par Steve Winwood. On le retrouve puissant et psychédélique sur « Peace Power » où le leader de Living Coloür, Corey Glover, rugit littéralement de plaisir.

Après une courte prière, « Break », chantée par la texane Ally Brooke, l’Américain basé à San Francisco vient croiser le fer avec Kirk Hammet de Metallica sur « America For Sale », où l’on retrouve carrément Marc Osegueda de Death Angel au micro dans un registre très hendrixien. SANTANA n’en finit plus de surprendre et étonne encore sur ce 26ème album aussi brûlant (« Mother Yes ») que délicat (« Song For Cindy »). Chapeau bas, Monsieur.

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Blues

Sue Foley : le Blues en rose

Bien que canadienne, c’est le Blues texan qui coule dans les veines de SUE FOLEY depuis des décennies. Celle qui a joué avec des légendes leur rend aujourd’hui hommage avec « Pinky’s Blues », dont la star est surtout sa Fender Telecaster rose qui a été de toutes ses aventures musicales.

SUE FOLEY

« Pinky’s Blues »

(Stony Plain Records)

Originaire d’Ottawa au Canada, la guitariste et chanteuse SUE FOLEY est tombée dans le Blues à son arrive à Austin, Texas. Dès son premier album, « Young Girl Blues » en 1992, c’est surtout vers la guitare qu’elle porte son attention et aujourd’hui avec « Pinky’s Blues », c’est à sa Fender Telecaster rose, qui l’accompagne depuis des années, que la musicienne rend hommage… ainsi qu’au Texas qu’elle a très vite adopté.

En quatuor, et avec Mike Flanigin (orgue Hammond B3) à la production, ce 16ème opus a été enregistré en trois jours pendant le confinement de l’an dernier. Accompagnée de Chris Layton (batterie) et de Jon Penner (basse), SUE FOLEY fait ressortir tout son talent et sa spontanéité sur 12 morceaux, qui nous font traverser le Texas via son héritage musical. Dépaysement garanti.

En reprenant quelques standards locaux comme « Stop These Teardrop » de Lavelle White ou « Boogie Real Low » de Frankie Lee Sims, SUE FOLEY nous rappelle aux grands espaces de l’Etat du sud américain. En point d’orgue, elle interprète « Dallas Man », une de ses compositions s’inspirant des grands guitaristes comme les frères Vaughan, T-Bone Walker, Denny Freeman ou Derek O’Brien. Un véritable album Southern de guitariste !

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Blues Soul / Funk

Joe Barr with Breezy Rodio : le même langage

Si une grande majorité des musiciens qui animent les hauts lieux musicaux de Chicago semblent tous incarner le Blues et la Soul de leur ville, il arrive aussi que certaines rencontres donnent naissance à des albums de très haute volée. JOE BARR et BREEZY RODIO mettent en commun leur dextérité et leur feeling au service d’une musique intemporelle et pleine d’émotion.

JOE BARR with BREEZY RODIO

« Soul For The Heart »

(Dixiefrog/Pias)

Alors qu’ils écument tous les deux les clubs de Chicago tout en se vouant une admiration réciproque depuis de longues années, la rencontre entre le grand pianiste et chanteur JOE BARR et le jeune guitariste BREEZY RODIO était attendue, sinon inévitable, le temps d’un album. Réunis en studio pour la première fois, les deux bluesmen livrent un moment unique et des sensations incroyables.

Redoutables performeurs pour qui la scène n’a plus de secrets, les deux hommes ont su transmettre sur disque l’instantanéité, le feeling et la fougue de leurs prestations live autour d’un (trop) court répertoire de dix morceaux qu’ils interprètent avec une magie de chaque instant. JOE BARR et BREEZY RODIO semblent avoir toujours joué ensemble, tant leur complicité saute aux yeux.   

Ouvrant les festivités avec « Drown In My Own Tears » de la légende Ray Charles, le duo s’applique donc à reprendre à son compte quelques standards triés sur le volet. Au menu : Tyrone Davis, Garland Green, BB King, Teddy Pendergrass, Jerry Butler et Johnny Taylor avec trois titres viennent garnir ce « Soul For The Heart », qui baigne avec une grande élégance entre Blues, Soul et Rythm’n Blues.

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Blues Soul / Funk

Zac Harmon : l’âme du Mississippi

ZAC HARMON est l’incarnation-même du son du Mississippi et il transmet un puissant message Soul de son Blues. Guitariste hors-pair, brillant chanteur et songwriter très instinctif, son talent resplendit sur ce nouvel album, « Long As I Got My Guitar », aussi expressif que soyeux et captivant. Sur les dix morceaux, la douceur est électrique et lancinante.

ZAC HARMON

« Long As I Got My Guitar »

(Catfood Records)

Né à Jackson dans le Mississippi, ZAC HARMON a baigné depuis son plus jeune âge dans le Blues et c’est très naturellement qu’il embrasse une carrière professionnelle dès ses 16 ans. C’est en tant que guitariste qu’il fait ses premières armes avant de s’envoler pour Los Angeles où il travaille comme musicien de studio, puis auteur-compositeur et enfin comme producteur.

Il faut attendre 2003 pour le bluesman sorte son premier album solo, « Live At Babe & Ricky’s Inn », un véritable hommage au son et à la musique de son Mississippi natal. Aujourd’hui basé au Texas, ZAC HARMON sort son premier album sur le label Catfood Records, dont le propriétaire, Bob Trenchard, co-signe d’ailleurs plusieurs morceaux de ce très bon « Long As I Got My Guitar ».

Accompagné par le groupe The Rays et ses deux incroyables choristes, l’Américain distille un Blues contemporain mêlé à ses racines familiales, ainsi qu’à une Soul aussi douce que son jeu est électrisant. Doté d’une voix profond et chaude, ZAC HARMON se pose en virtuose de la six-cordes, et son feeling n’a d’égal que sa dextérité. « Long As I Got My Guitar » est tout simplement envoûtant et apaisant.

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Heavy metal

KK’s Priest : les fantômes du passé

Grand artisan du Heavy Metal et incontournable acteur de la NWOBHM, le guitariste et compositeur KK Downing remet le couvert avec un nouveau combo, dix ans après son départ de Judas Priest. Même si l’effort est louable, KK’S PRIEST et « Sermons Of The Sinner » ne rivalisent pas avec l’ancienne formation du Britannique, dont elle est une bien pâle copie. Il y a toujours des départs que l’on regrette…

KK’S PRIEST

« Sermons of the Sinner »

(Explorer1 Music Group)

Inutile de présenter KK Downing, fondateur et guitariste de Judas Priest pendant des décennies. Parti en 2011 avec pertes et fracas de son groupe, le voici de retour sous le nom de KK’S PRIEST entouré de musiciens qu’il connait bien. Au chant, Tim ‘Ripper’ Owens, qui a œuvré de 1996 à 2003 chez la légende anglaise en remplacement du grand Rob Halford, tient le micro entouré de A.J. Mills (Hostile) à la guitare, Tony Newton (Voodoo Six) à la basse et Sean Elg (Deathriders, Cage) à la batterie. Autrement dit, du beau monde.

Si les trois premiers singles (« Hellfire Thunderbolt », « Sermons Of The Sinner » et « Brothers Of The Road ») laissaient entrevoir un Heavy Metal, certes classiques mais vigoureux, l’album en lui-même peut laisser perplexe. En effet, la nouvelle formation du six-cordiste renoue surtout avec les débuts de NWOBHM, ce qui en soit n’est pas une mauvaise chose. Ainsi, deux lectures de KK’S PRIEST s’offrent à l’auditeur. Soit on y voit un témoignage nostalgique et la transmission d’une époque, soit un coup d’épée dans l’eau.

A commencer par «  The Return Of The Sentinel » qui n’est autre que la suite de « The Sentinel », sorti par Judas en 1984. Le sentiment qui prédomine sur « Sermons Of The Sinner » est cette impression de déjà-vu à travers des morceaux très consensuels et peu originaux. KK’S PRIEST aurait pu sortir cet album dans les 80’s, tant la production est également vintage. On croirait même écouter un vieux Maiden par moment, c’est dire ! Le disque en lui-même n’est pas mauvais, on peut juste s’interroger sur son apport artistique.

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Blues Rock Rock

Melissa Etheridge : trésor caché

La chanteuse américaine livre un nouvel album étonnant. Deux ans après le très bon « The Medecine Show », elle vient présenter des morceaux inédits composés alors qu’elle avait une vingtaine d’années. Frais, spontané et très Rock, « One Way Out » montre une autre facette de MELISSA ETHERIDGE et ce répertoire dévoilé lui va comme un gant. 

MELISSA ETHERIDGE

« One Way Out »

(BMG)

Ce nouvel album de MELISSA ETHERIDGE a une drôle d’histoire, puisque les chansons présentées ont un peu plus de 30 ans. Et si la chanteuse, guitariste et activiste exhume aujourd’hui ces trésors jusqu’à présent cachés, ce n’est pas vraiment un hasard. « One Way Out » est composé de morceaux que l’Américaine a composé à la fin des 80’s et au début des 90’s.

Ecrits alors qu’elle n’avait pas la notoriété actuelle, ces titres dévoilent une MELISSA ETHERIDGE âgée d’une vingtaine et qui possède déjà un talent et une assurance incroyable. D’abord destiné à un coffret rétrospectif, le contenu de l’album a été mis de côté à de multiples reprises avant de se voir offrir une nouvelle vie en 2013, accompagné du groupe d’origine de la chanteuse. 

Ces enregistrements sont Rock, pêchus, assez bluesy et beaucoup plus fougueux que le répertoire récent de la frontwoman. La voix est là, façon Bruce Springsteen au féminin, et on baigne dans le Rock américain avec, en prime, deux titres enregistrés en live au Roxy de Los Angeles en 2002. La chasse au trésor en valait vraiment la peine… Et « One Way Out » est inestimable.