Catégories
Folk/Americana

Anneke Van Giersbergen : imprévisible et touchante

Avec ce brillant nouvel album solo, on a presque l’impression qu’ANNEKE VAN GIERSBERGEN attendait le bon moment pour laisser exploser toutes les facettes de sa voix cristalline, où la force et la puissance côtoient la finesse et la douceur la plus extrême. Sincère et authentique, la chanteuse néerlandaise se présente cette fois dans un style plus acoustique et Folk avec la même aisance.

ANNEKE VAN GIERSBERGEN

« The Darkest Skies Are The Brightest »

(InsideOut Music)

C’est en solo et avec un album aussi lumineux que mélancolique que la néerlandaise ANNEKE VAN GIERSBERGEN livre sa nouvelle production. Opus réparateur et presque salvateur selon elle, il relate de manière très intimiste et optimiste les récents tourments qu’elle a du affronter. Loin des styles dans lesquels elle évolue d’habitude, la chanteuse nous invite cette fois dans univers Folk très acoustique entre cordes savamment dosées et un chant qui porte littéralement les onze nouvelles compositions.

Connue et reconnue dans le monde du Metal Symphonique et Progressif à travers ses groupes The Gathering et Vuur, ANNEKE VAN GIERSBERGEN a également prêté sa voix à de très nombreux groupes et artistes comme Anathema, Within Temptation, Ayreon, Amorphis ou John Wetton et Devin Townsend. Ce que l’on sait moins, c’est que la frontwoman mène aussi en parallèle une carrière solo très remarquée dans son pays et au-delà.

Sur « The Darkest Skies Are The Brightest », elle se dévoile à travers des chansons très personnelles (« Agape », « My Promise ») et parfois plus sombre et mélancoliques (« The End », « Losing You »). Loin de tomber dans une profonde tristesse, ANNEKE VAN GIERSBERGEN vient rappeler l’étendue de sa palette vocale avec des titres rythmés et enthousiastes, où sa voix fait des merveilles («  Hurricane », « Survive », « I Saw A Car »). Un petit bijou de finesse.      

Catégories
Heavy metal Progressif

Amon Sethis : un concept-album pharaonique

Très orchestré et épique, ce nouvel opus des Grenoblois d’AMON SETHIS se montre à la hauteur de l’histoire pharaonique qu’il embrasse pour la troisième fois. Spécialiste des concept-albums, le sextet livre un Metal Progressif et Symphonique flirtant avec le Power. Les Français ont vu et réalisé les choses en grand.

AMON SETHIS

« Part 0 : The Queen With Golden Hair »

(Independant)

Passionné par l’Egypte ancienne et surtout la septième dynastie des pharaons, Julien Tournoud (chant) met toute son énergie et sa créativité depuis 2007 au profit d’AMON SETHIS, entité métallique basée à Grenoble. Après un EP et deux concept-albums, le groupe livre un troisième volet qui se trouve pourtant être le prequel des deux autres dans la chronologie.

« Part 0 : The Queen With Golden Hair » plonge donc dans la genèse des précédents opus. AMON SETHIS déploie toujours un Metal Progressif très symphonique aux fulgurances Power, qui offrent une belle profondeur à l’ensemble. Très narratif, ce nouvel album montre beaucoup de puissance et des arrangements très soignés aux saveurs orientales bien sûr.

Très bien produites, les 15 plages sont très orchestrées sans être trop chargées et laissent place à des morceaux explosifs (« The Rise of Aoutef’s Army », « Mask of Wrath »). Sur ces compositions variées, AMON SETYHIS semble s’être aguerri depuis que le groupe a partagé la scène de Myrath, Vanden Plas ou Caligula’s Horse, et livre de beaux titres (« From Dust to the Stars »).

Catégories
Hard Rock Progressif

Jason Bieler And The Baron Von Bielski Orchestra : réunion au sommet

C’est par la grande porte et avec un line-up exceptionnel que l’Américain JASON BIELER revient avec un nouvel album. L’ex-Saigon Kick y fait le tour de ses influences sans rien se refuser, le tout dans un ensemble très Progressif allant du Rock au Metal sans complexe et suivant une belle inspiration.

JASON BIELER AND THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA

« Songs For The Apocalypse »

(Frontiers Music)

Membre fondateur du combo Glam/Rock Saigon Kick dans les années 90, le multi-instrumentiste JASON BIELER s’est entouré d’un groupe hors-norme pour ce « Songs For The Apocalypse » très varié et peut-être même un peu long. Globalement très Progressif, entre Metal et Rock, l’Américain fait le tour de ses influences en diversifiant les sonorités et en mettant en avant la grande technicité des guests présents. THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA a fière allure, et c’est peu de le dire.

Car il y a du monde sur cet album qui se veut la suite de son projet de 2014-2015. En effet, JASON BIELER AND THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA rassemble des pointures de tous horizons comme Todd LaTorre de Queensrÿche, Dave Ellefson de Megadeth, Devin Townsend, Pat Badger du groupe Extreme, Butch Walker, Ron ‘Bumblefoot’ Thal (Sons of Apollo), Clint Lowery (Sevendust), Benji Webbe (Skindred), Kyle Sanders (Hellyeah) et Jeff Scott Soto.

S’il est difficile de trouver un fil conducteur «  Songs For The Apocalypse », ceux qui aiment la variété vont être servis. Progressif sur « Beyond Hope », très groove sur « Apology », Punk joyeux sur « Alone In The World », Metal et technique sur « Bring Out Your Dead » et « Born In The Sun », JASON BIELER AND THE BARON VON BIELSKI ORCHESTRA garde tout de même l’identité reconnaissable du musicien américain, qui mène de main de maître ce line-up All-Stars. Créatif et expérimental.         

Catégories
Extrême Heavy metal Progressif

Lame de fond

Pendant très longtemps, SOILWORK a brouillé les pistes ou s’est cherché derrière un style, c’est selon. Avec ce nouvel EP, les Suédois affichent un style qui leur est propre et très personnel, effaçant toutes les étiquettes et brisant les cloisonnements musicaux qui les ont trop longtemps bridés.

SOILWORK

« A Whisp Of The Atlantic »

(Nuclear Blast)

Presque deux ans jour pour jour après le très bon « Verkligheten », SOILWORK revient en cette année noire avec un EP, qui vient s’ajouter aux onze albums du groupe suédois. Souvent sous-estimé, le quintet revient remettre les pendules à l’heure et David Andersson, guitariste du combo, a cette fois pris les choses en main pour livrer cinq titres au large spectre musical.  

Dès les premières notes du morceau-titre long de 16 minutes, on est saisi par la densité et la polyvalence dans la composition de cette fresque très progressive, où SOILWORK joue autant sur les émotions que sur la fulgurance de son jeu. On est très loin du Death mélodique des débuts, et c’est réjouissant. Guidé par le chant polymorphe de Björn Strid qui combine les parties claires et growl avec facilité, les Suédois font étalage de leur classe.

Audacieux et aussi technique qu’agressif, le groupe enchaine avec « Feverish » et « Desperado » entre tradition très Heavy et assez classique, mais toujours avec deux guitaristes, qui n’en font qu’à leur tête. « The Nothingness And The Devil » vient définitivement poser l’empreinte musicale de SOILWORK, qui s’affranchit enfin de toutes les étiquettes souvent malvenues qui leur collaient à la peau.