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Heavy metal Old School

Sinner Rage : des valeurs assumées

Vintage ou Old School, le Heavy Metal des années 80 est, qu’on le veuille ou non, éternel et malgré les décennies qui passent, le style est tout sauf ridé. Au contraire, il retrouve un nouveau souffle depuis quelques temps déjà, près de 50 ans après son éclosion. Les Basques de SINNER RAGE s’inscrivent dans cette énergie-là et, surtout, ne présentent pas la moindre trace de nostalgie. C’est plutôt d’allant et fougue dont il est question sur « Powerstrike », qui vient ouvrir une discographie qu’on espère longue, tant elle est ardente.    

SINNER RAGE

« Powerstrike »

(Dying Victims Productions)

Au coeur du Pays Basque espagnol, SINNER RAGE fait résonner son Heavy Metal depuis à peine deux ans et se présente aujourd’hui avec un premier album, « Powerstrike ». Affichant beaucoup de personnalité et un style qui va puiser autant dans le Metal européen qu’américain, il avait déjà offert un single deux titres début 2024, histoire probablement de signaler sa venue. Une arrivée cette fois avec les formes et un opus qui va réjouir les fans de la NWOBHM comme les nostalgiques de Dokken et de Stryper, voire de Queensrÿche, Accept et Crimson Glory. Un mix savamment dosé et surtout très bien équilibré et solide.

Rangés derrière leur leader et chanteur Aritz Martinez, les musiciens de SINNER RAGE surfent sur une vague 80’s, très en vogue depuis quelques temps et lorsque l’inspiration et le savoir-faire font cause commune, l’ensemble est savoureux et d’une belle fraîcheur. Car il n’est pas question pour la formation ibérique de donner dans le réchauffé et, même si elle s’inscrit dans les pas de leurs glorieux aînés, elle se montre originale, fougueuse et détentrice d’un répertoire personnel où l’on retrouve sa patte au fil des morceaux. « Powerstrike » est très homogène, sauvage et aussi entraînant que mélodique. Et ça cogne comme il faut !

Bien produit, ce premier effort montre de belles combinaisons dans les rythmiques comme sur les solos où le duo mixte composé de Jara Solis et Aritz Yarza prend le soin de ne pas se disperser. Vocalement aussi, si son frontman s’inspire d’un Rob Halford ou d’un Geoff Tate des belles années, l’accent est aussi mis sur les chœurs, rendant les refrains très fédérateurs. SINNER RAGE prête donc allégeance à un style intemporel, qu’il régénère habillement, avec des chorus bien sentis et une belle dynamique (« Highway Nights », « Chained By Night », « Angel Of Combustion », « Dangerous Attraction » et le morceau-titre). Raffiné et costaud !

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Heavy Stoner Psych Heavy Stoner Rock Stoner Metal

Warlung : orbital

S’ils n’ont rien perdu de l’esprit jam qui les anime depuis leurs débuts, les musiciens de WARLUNG semblent être parvenus à peut-être canaliser un peu plus le flux d’énergie qui les dévore. Non pas que cette nouvelle réalisation soit plus tendre, moins grasse, plus polie ou sage, non, mais « The Poison Touch » a un côté tellement plus en contrôle que ses prédécesseurs qu’on ne peut que saluer cette nouvelle mouture. Toujours légèrement Old School, mais les huit pieds dans leur époque, le quatuor s’amuse encore et toujours et fait le bonheur de nos oreilles.

WARLUNG

« The Poison Touch »

(Heavy Psych Sounds)

Quel ravissement de retrouver la formation de Houston, sa magique rythmique composée des frères Tamez, Chris à la basse et Ethan à la batterie, et des deux guitaristes-chanteurs George Baba et Philip Bennet pour ce cinquième effort ! Et une fois encore, WARLUNG réussit à nous surprendre. Peut-être moins axé sur le proto-Metal teinté du Heavy vintage inspiré de la NWOBHM de « Vulture’s Paradise », le groupe se montre tout aussi à son aise dans cette épaisseur musicale, faite des volutes des riffs endiablés du duo de six-cordistes.

Si « The Poison Touch » affiche également plus de rondeur dans le son avec une production peut-être plus équilibrée et massive, le chemin n’en est que plus épique avec des légères effluves de Doom, de Stoner et d’un Blues occulte presqu’obsédant (« Holy Guide »). Une chose est évidente, WARLUNG s’ouvre les voies de tous ces registres pour parvenir à une unité dévastatrice et envoûtante. Les Texans sont toujours aussi cinglants et sauvages, et les mélodies qui façonnent ces nouveaux morceaux sont diaboliquement addictives.

Il émane une véritable plénitude de « The Poison Touch », comme en témoigne « The Sleeping Prophet », superbe ballade mid-tempo qui vient confirmer l’assise du combo. Et que dire de l’intermède « Mourning Devils » qui nous propulse sur orbite avant de se délecter des presque huit minutes de « Spell Speaker » ? Majestueux et sans doute le point de bascule de cet album tellement imprévisible ! WARLUNG reste explosif et ne se ménage toujours pas (« Digital Smoke », « Rat Bastard », « 29th Scroll, 6th Verse »). Renversant ! 

Retrouvez l’interview du groupe à l’occasion de la sortie de « Vulture’s Paradise » :

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Heavy metal Old School

Ladykiller : Metal warriors

Dire que les musiciens de LADYKILLER sont valeureux est un doux euphémisme, tant ils ont su montrer de la force pour relever les nombreux défis qui se sont dressés sur leur route. Et si l’on en croit l’énergie omniprésente sur « Big Bang Attack », ils sont parvenus à insuffler leur amour dévoué à un Heavy Metal traditionnel avec beaucoup de conviction et un savoir-faire accumulé au fil des ans. Le combo de Toscane est aujourd’hui solide, volontaire et surtout présente des titres enflammés, véloces et très bien ciselés.   

LADYKILLER

« Big Bang Attack »

(Wanikiya Record/Promotion)

Bien que l’histoire de LADYKILLER ait commencé il y a une vingtaine d’années du côté de Pise en Italie, ce n’est vraiment qu’en 2018 que les choses ont pris un tournant sérieux et surtout stable. En effet, le groupe a essuyé des changements incessants de line-up, avec toujours aux commandes Max Morelli au chant. Si l’aventure a vu passer ses membres dans de nombreuses formations, notamment son leader avec Signum Draconis et Hyperion, leur premier album est enfin là et, avec « Big Band Attack », l’attente est enfin récompensée… avec la manière.  

Cela dit, ces dernières années leur ont permis de continuer à écrire et également à retravailler d’anciens morceaux remis au goût du jour avec une approche plus moderne. Pour autant, le Heavy Metal de LADYKILLER a cette touche intemporelle ancrée dans les années 80/90, qui le rend finalement difficile à dater. Preuve, s’il en est, de sa qualité intrinsèque. Car c’est un registre pêchu, aux mélodies ardentes et aux compositions très efficaces et musclées dont il est question sur ce « Big Bang Attack » explosif et franchement accrocheur d’un bout à l’autre.

Techniquement irréprochable et doté d’une belle production, ce premier opus de LADYKILLER s’inscrit dans une tradition Heavy portée par la NWOBHM, notamment Maiden et Priest, grâce à un chant puissant et des guitares à l’unisson, capables d’évoluer en twin comme sur des rythmiques bien structurées et des solos tout en percussion. Les Transalpins maîtrisent leur sujet, c’est indéniable et c’est d’autant plus agréable qu’il en ressort des morceaux plus qu’entêtants (« Break Your Chains », « Television Spot », « Holy Mountain », « Whores & Shadows »). Une belle ténacité !

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Heavy metal

Tokyo Blade : maître des horloges

Les solos sont toujours aussi aiguisés, le chant toujours aussi puissant et la rythmique galopante chez TOKYO BLADE, qui semble même avoir retrouvé une seconde jeunesse depuis quelques disques déjà. Avec « Time Is The Fire », il perpétue un héritage dont il est l’un des ardents fondateurs et à grand renfort de twin-guitars, il entretient sans mal ce côté si fédérateur qui a fait sa réputation. L’énergie est telle qu’on n’imagine pas le combo du Wiltshire, dans le nord-ouest de l’Angleterre, déposer les armes de sitôt.

TOKYO BLADE

« Time Is The Fire »

(Cherry Red Records)

Valeureux représentants de la fameuse NWOBHM, TOKYO BLADE n’a pourtant jamais accédé au rang qu’il aurait dû, et ce malgré une carrière longue de 40 ans agrémentée de quelques très bons albums, dont voici le 14ème. La faute sans doute à des changements de line-up incessants qui ont perturbé le bon cheminement des Anglais sur la scène mondiale. Peu importe finalement, le quintet est stable depuis 2014 maintenant, et « Time Is The Fire » contient une fois encore quelques pépites Heavy Metal bien senties et rafraîchissantes.

C’est donc le quatrième opus de cette reformation quasi-historique, et qui en a encore sous le pied, composée d’Andy Boulton (guitare), John Wiggins (guitare), Andy Wrighton (basse), Steve Pierce (batterie) et Chris Gillen (chant). TOKYO BLADE confirme sa très bonne santé et s’il nous renvoie à ce Heavy, qui manque aujourd’hui cruellement. Avec un peu de nostalgie, le groupe s’inscrit dans une modernité étincelante porté aussi par une production solide et puissante, qui sert autant les mélodies que les envolées guitaristiques dans un bel équilibre.

Et les Britanniques n’y sont pas à aller à moitié, puisque du haut de ses 14 morceaux, « Time Is The Fire » s’étend sur 1h15. De quoi être largement rassasié, car il n’y a rien de trop et l’implication est la même sur chaque titre, aucune négligence de ce côté-là. TOKYO BLADE tient son rang et le tient bien. Epiques et racés, les titres de cette nouvelle réalisation font le tour du répertoire de nos vétérans avec beaucoup de fougue et de percussion, tout en prenant le temps de poser des atmosphères bien structurées et des refrains accrocheurs.  

Retrouvez la chronique de « Fury » :

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Folk Metal

Bellfast : choc de civilisation

En trois décennies d’activité, « The Warrior Celt » est seulement le troisième opus du sextet nippon et probablement le plus abouti aussi. Fort d’une belle doublette de guitaristes, d’une violoniste et d’une flûtiste virtuoses, BELLFAST enfile les habits de guerrier celte pour distiller un Folk Metal bien ciselé, véloce et puissant. En confiant la production au Finlandais Svante Forsbäck (Ensiferum, Amorphis, Apocalyptica), il se donne de belles garanties et se montre assez convaincant.

BELLFAST

« The Warrior Celt »

(King Records)

De prime abord, cela peut paraître étonnant qu’un groupe japonais s’intéresse de si près à la musique celtique. Pourtant, c’est bel et bien le crédo de BELLFAST et cela fait même plus de 30 ans que ça dure. Lors de sa formation à Tokyo en 1993, il avait porté son dévolu sur un Hard Rock Progressif plus classique, mais déjà Folk. Après l’EP « Faraway Prayers » (2011), puis les albums « Insula Sacra » (2010) et « Triquedraco » (2017) survenus suite à un changement de label, la formation a montré de plus fortes intentions.

Pourtant l’an dernier, BELLFAST aurait pu déposer les armes, tant son line-up a été bouleversé avec surtout le départ de son bassiste et fondateur. Mais avec du sang neuf, il s’est remis à l’ouvrage et est même parvenu à renforcer son jeu et son style. Très irlandais dans les sonorités, « The Warrior Celt » ne manque pas de sel et lorsqu’une culture ancestrale se penche sur une autre, la connexion peut se produire. Bien sûr, il manquera peut-être le côté insaisissable et fougueux européen, mais peu importe finalement.  

Techniquement, BELLFAST n’a rien à envier aux combos du même genre. Situé quelque part entre Iron Maiden et Skyclad pour ce qui est des influences, il gagnerait à afficher un caractère plus trempé, histoire de sortir un peu des sentiers balisés empruntés. Pour autant, « The Warrior Celt » présente de bons morceaux avec un côté épique maîtrisé et des twin-guitars bien aiguisées (« Song For Devil », « Morning Dies Away », et le morceau-titre). L’ensemble est très honorable, mais l’absence d’un grain de folie et d’audace se fait sentir.  

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Speed Metal

Speedrush : speedfreaks party

Avec « Division Mortality », SPEEDRUSH parvient avec brio à faire le pont entre un Heavy Metal moderne, furieusement Speed et aux riffs légèrement thrashy, et le respect des institutions portées par la légendaire NWOBHM. Denses et percutants, les Grecs sont intraitables et développent une intensité presque ténébreuse. Le combo est tranchant et très fédérateurs aussi, grâce à des titres bien ciselés et parfaitement exécutés et produits. L’assaut est brutal… et savoureux !

SPEEDRUSH

« Division Mortality »

(Jawbreaker Records)

Il s’est passé sept longues années depuis « Endless War » et il faut bien avouer que SPEEDRUSH nous revient quasi-métamorphosé. Si le fond n’a pas vraiment changé, l’approche, la technique et le son se sont considérablement améliorés. Le quintet affiche  désormais de solides arguments et la maturité acquise depuis son premier opus est plus que significative. Avec « Division Mortality », son registre a évolué pour devenir intemporel et surtout très personnel. Et avec une telle pochette, on entre de suite dans le vif du sujet !

Certes, l’empreinte des années 80 et 90 est perceptible parmi les influences de SPEEDRUSH, mais il a gagné en finesse d’interprétation, ainsi qu’en puissance et même mélodiquement. Je n’aime pas beaucoup les comparaisons, mais imaginez un mix très adroit entre Judas Priest, Slayer, Annihilator, un soupçon de Megadeth et du Helloween de la première époque et vous tenez un bon résumé du Speed Metal à l’œuvre sur « Division Mortality ». Il y a tout de même de quoi saliver, avouez-le, d’autant que le résultat est là.

Et SPEEDRUSH a respecté les traditions en présentant une production à l’ancienne, c’est-à-dire avec une intro (« Division Mortality ») et une outro (« Fade To Flames »). Et il ne s’agit pas de simples bruitages ou de sons d’ambiance, mais de courts morceaux, dont le dernier est entièrement acoustique et très bon. Et entre les deux, les Hellènes montrent les crocs sur des titres racés et bien rentre-dedans. Les deux guitaristes s’en donnent à cœur-joie, la rythmique est intenable et le frontman en ébullition. L’essence-même du Metal avec classe !

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Heavy metal Old School

Blitzkrieg : indomptable

44 ans d’existence, cinq reformations et une dizaine de disques, le bilan peut paraître chaotique. Et pourtant, BLITZKRIEG n’a pas rendu les armes, bien au contraire. Souvent dans l’ombre d’une scène anglaise effervescente, le combo de Leicester a régulièrement été précurseur et a même inspiré une grande partie de la mouvance Speed/Thrash/Power, qui a suivi. Avec ce nouvel opus éponyme à la production irréprochable, il revient à l’assaut et il serait vraiment dommage de manquer ce renouveau spectaculaire et tellement actuel.

BLITZKRIEG

« Blitzkrieg »

(Mighty Music)

Certains se souviennent peut-être qu’en 1984, un jeune groupe californien nommé Metallica reprenait sur son single « Creeping Death », puis sur « Garage Inc. », le morceau éponyme de BLITZKRIEG, le faisant ainsi et un peu plus tard entrer définitivement dans la légende. C’est vrai qu’en reprenant un titre de ce groupe anglais pas plus âgé que lui, l’impact des Américains allait le faire entrer dans la légende et surtout le propulser au rang d’influence majeure pour beaucoup d’autres. Par la suite, les deux formations n’ont bien sûr pas connu le même destin… Loin de là !

BLITZKRIEG est donc une espèce de mythe que tout le monde semble connaitre sans s’être vraiment plongé dans sa discographie pour autant. Membre (trop) discret de la fameuse NWOBHM, le combo mené par le frontman Brian Ross, dernier rescapé de l’aventure originelle, a pourtant laissé quelques albums, qui ont posé d’épaisses fondations au style (« Court Of The Act », « A Time Of Changes », « Absolute Power », « Theatre Of The Damned » ou encore « Back From Hell » et « Judge Not »). Une petite dizaine de réalisations, qui a pourtant remué les scènes des plus grands festivals.

Composé aujourd’hui du fils de Brian, Alan Ross, de Nick Jennison avec qui il forme un duo explosif et essentiel à la guitare, de Liam Ferguson (basse) et de Matthew Graham (batterie), BLITZKRIEG ne fait franchement pas son âge. Moderne et solidement ancré dans son époque, le Heavy Metal des Britanniques avance avec force et puissance. C’est simple, pour un peu, on a presque l’impression de découvrir un nouveau groupe. Racé et féroce, l’aspect traditionnel du genre n’a pas disparu, mais a subi un époustouflant lifting. Acéré et mélodique, le quintet frappe fort et on souhaite vraiment que ce ne soit qu’un début.

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Heavy metal Old School Thrash Metal

Category 7 : apocalyptique

La côte ouest des Etats-Unis et sa fameuse Bay Area continuent de faire trembler le monde du Metal grâce à un son unique et surtout une créativité et une technique incontestables. En termes de formations, on ne compte plus celles qui ont influencé, et le font encore, une grande partie de la scène actuelle une quarantaine d’année après son éclosion, voire son explosion. CATEGORY 7 regroupe en son sein des musiciens parmi les plus aguerris et chevronnés du genre, et surtout dont l’envie de repousser les limites est intacte.

CATEGORY 7

« Category 7 »

(Metal Blade Records)

La catégorie 7 est le niveau le plus élevé en termes de catastrophe, notamment nucléaire. Alors, autant dire que lorsqu’un groupe, un temps soit peu sérieux, prend ce nom, ce n’est pas vraiment un hasard même s’il faut l’assumer. Et CATEGORTY 7 n’a rien non plus de très ordinaire. Ses musiciens se connaissent tous de longue date, figurent parmi les plus grands noms du Metal et leur réunion est somme toute presque naturelle. Un tel line-up étant quasi-inespéré, on peut donc ici sans se tromper parler de ‘supergroupe’.

Ce genre de formation est souvent un assemblage de talents et de grands techniciens, dont l’objectif est habituellement d’en mettre plein la vue en jouant les virtuoses. Certes, les membres de CATEGORY 7 affichent des CV hors-normes, mais ils sont surtout unis par la même passion pour un Metal musclé qui tabasse. A la manœuvre, à la composition, et à la production, on retrouve Mike Orlando (Adrenaline Mob, Sonic Universe) et sa guitare, aux côtés de celle de Phil Demmel (Machine Head, Vio-Lence, Kerry King).

Au chant, c’est John Bush (Armored Saint, ex-Anthrax) qui s’y colle, tandis que Jack Gibson (Exodus) à la basse et le foudroyant de Jason Bittner (Overkill) derrière les fûts offrent une prestation ultra-rugueuse. CATEGORY 7 n’est pas là pour trier les lentilles et son Thrash très Heavy, teinté de NWOBHM, bastonne dans un ensemble convaincant (« In Stitches », « Land I Used To Love », « Exhausted », « Through Pink Eyes », « Etter Stormen »). Ce premier album est la quintessence d’un Metal qui a fait ses preuves et qui est joué ici par des cadors.

(Photo : Rob Shotwell)

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Heavy metal Power metal

Crystal Viper : conquérant

Toujours imprégné de la littérature de H.P. Lovecraft, c’est avec beaucoup d’allant que CRYSTAL VIPER mène sa barque depuis « The Curse Of Crystal Viper » sorti en 2007. Imperturbable, Martha Gabriel porte son groupe avec talent et a fait de lui une valeur sûre du Heavy Metal européen, tant au niveau de ses productions que de ses prestations live. Avec « The Silver Key », un nouveau cap est franchi au niveau du son, notamment, et de bien belle manière.

CRYSTAL VIPER

« The Silver Key »

(Listenable Records)

Trois ans après « The Cult » sorti quelques mois avant l’album solo de sa frontwoman, « Metal Queens », les Polonais font un retour en force avec « The Silver Key », qui vient les ancrer dans un True Metal musclé. Sur ce neuvième opus, Martha Gabriel et ses hommes personnifient encore un peu plus ce mélange de Heavy Metal Old School estampillé NWOBHM avec quelques touches de Power Metal, histoire de gagner en vélocité. Et CRYSTAL VIPER ne déçoit pas et livre même quelques bonnes surprises. 

Rangés derrière leur chanteuse, guitariste et bassiste, ainsi qu’Andy Wave (guitare), Kuba Galwas (batterie) et Guiseppe Taormina (guitare) font leur apparition pour la première fois sur un disque de CRYSTAL VIPER et l’addition des six-cordistes donne une certaine férocité à « The Silver Key ». Les riffs sont costauds, les solos bien pensés et les twin-guitares font des merveilles : un Heavy Metal qui fait plaisir. Les ambiances aussi sont multiples et vocalement l’ensemble est irréprochable et convaincant. 

Tout en maîtrise, ces nouvelles compos bénéficient d’une belle production, laquelle met parfaitement en relief la technique du quatuor. L’évolution sur « The Silver Key » est réellement palpable et non seulement CRYSTAL VIPER se montre à la hauteur de ses ambitions, mais se démarque aussi dans le style. Passé l’intro rétro-futuriste, on entre dans le vif du sujet avec « Return To Providence », qui annonce une suite plus que solide (« Heading Kadath », « Book Of The Deal », « Escape From Yaddith »).

Retrouvez la chronique de « The Cult »…

… et celle de l’album solo de Martha Gabriel :

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Heavy Stoner Doom Proto-Metal

Castle Rat : heavy foundations

Avec un chant féminin aussi incantatoire que virulent, le Doom de CASTLE RAT oscille entre un Heavy Metal porté par la NWOBHM et un Stoner chargé et obscur. Vintage dans le fond comme dans la forme, « Into The Realm » se fait l’écho d’un groupe déterminé et plein d’audace. La sincérité des New-Yorkais transpire sur les morceaux de ce premier disque aux délectatives couleurs revival.

CASTLE RAT

« Into The Realm »

(King Volume Records)

Tout juste cinq ans et quelques singles après sa création, CASTLE RAT sort son premier album et nous propose un bon dans le temps. Dans un univers très médiéval aux saveurs fantasy, la formation de Brooklyn propose un Heavy Stoner Doom très vintage, bien maîtrisé et où chaque code du genre est respecté. Entre influences issues de la NWOBHM et un proto-Metal rappelant Manilla Road et Candlemass, le quatuor soutenu en live par Maddy Wright, alias ‘The Rat Reapress’, se montre épique.

Avec « Into The Realm », CASTLE RAT n’entend pas révolutionner le genre, mais s’attèle surtout à entretenir un bien bel héritage. Sur des riffs tendus et épais, des solos bien distillés et une rythmique basse/batterie lourde et efficace, le combo arpente des chemins mystiques, guidé par la voix envoûtante bardée de réverb’ de sa frontwoman Riley Pinkerton, qui se montre fascinante en donnant un relief particulier à cet opus. Bien qu’un peu court, on se laisse vite emporter par cette atmosphère très sombre et Heavy à souhait.

Conçu sur un modèle narratif, « Into The Realm » s’articule autour de trois interludes instrumentaux (« Resurrector », « The Mirror », « Realm »), qui font corps avec l’ambiance globale. La chevauchée de CASTLE RAT ne manque ni de sel, ni de variété et les Américains multiplient ainsi les configurations en se distinguant habillement (« Dagger, Dagger », « Feed The Dream », « Fresh Fur », « Red Sand » et le plus léger et mystérieux « Cry For Me »). Direct et parfois même hallucinatoire, ce premier effort ne lâche rien.