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Stoner/Desert

Jakethehawk : profond et organique

A l’instar de sa pochette, ce deuxième album de JAKETHEHAWK est aussi rafraîchissant que vivifiant et enthousiasmant. Avec « Hinterlands » le quatuor de Pennsylvanie nous invite dans sa maison au cœur d’une déferlante de riffs profonds et volcaniques. Sur des mélodies Psych et Prog, le combo emporte tout sur son passage. 

JAKETHEHAWK

« Hinterlands »

(Ripple Music)

Formé depuis seulement 2016, le quatuor de Pittsburgh, Pennsylvanie, distille pourtant un style parfaitement rodé, imaginatif et captivant. JAKETHEHAWK a judicieusement nommé son registre ‘Appalachian Rock’ coupant ainsi l’herbe sous le pied à de quelconques spéculations. Le son des Américains est tellement organique que pour un peu, en mettant toute cette électricité de côté, on se croirait en pleine nature, au cœur de la forêt.

Nourri au côté solide et technique du proto-Metal et des productions des années 80 et 90, JAKETHEHAWK a su enrichir son jeu d’atmosphères psychédéliques, de structures progressives tout en gardant à l’esprit l’héritage Folk de l’est américain. Et ce savant mix donne un style transcendant fait de riffs gigantesques, de solos perchés, d’une basse hyper-groovy et d’un batteur inspiré et métronomique. Un terrain  de jeu idéal !

Et les quatre J (John, Jordan, Justin et Josh) savent où ils vont. De « Counting » à « June » en passant par « Still Life », JAKETHEHAWK multiplie les breaks, les ambiances et les textures sonores pour rendre son Stoner Heavy Psych irrésistible et mélodique. En seulement un EP et deux albums, le quatuor américain s’est créé une identité musicale hors-norme et surtout d’un impact et d’une précision à couper le souffle (« Uncanny Valley »).

Bandcamp : https://ripplemusic.bandcamp.com/album/hinterlands

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Folk/Americana International Stoner/Desert

Tony Reed : une vision positive de l’avenir [Interview]

Producteur reconnu dans le milieu du Stoner Rock et au-delà, le multi-instrumentiste TONY REED a mis entre parenthèse ses groupes Mos Generator et Big Scenic Nowhere pour sortir il ya quelques mois son premier album solo. Acoustique, très épuré et touchant, le compositeur américain a livré un « Funeral Suit » étonnant, sincère et très personnel. Rencontre avec ce monument de Seattle.

– Il y a quelques mois, tu as sorti « Funeral Suit » dans un registre où on ne t’attendait pas forcément. Quel regard portes-tu sur ce premier album solo avec un peu de recul ?

Au cours des dernières années, on m’a demandé de faire un album acoustique à plusieurs reprises. Certaines des chansons de « Funeral Suit » ont été écrites il y a plus de cinq ans. C’est un style dans lequel je suis aussi à l’aise que dans du Rock lourd et, au niveau des paroles, il ne s’éloigne pas trop du contenu des trois derniers albums de Mos Generator. La grande différence ici, c’est que les voix et les paroles sont présentées dans un cadre sans grosses guitares, ni de section rythmique agressive.

– Malgré de multiples productions, on te connait surtout en tant que leader de Mos Generator et plus récemment avec Big Scenic Nowhere. Qu’est-ce qui t’a poussé à réaliser un album Folk et presqu’Americana ? C’est un projet que tu mûris depuis longtemps ?

En fait, chaque chanson a été enregistrée telle qu’elle à l’exception de deux chansons initialement interprétées par Mos Generator. Ce sont presque toutes des démos. Je trouve que dans certains styles de musique, si tu passes trop de temps à améliorer la performance ou les arrangements, tu perds l’énergie et le sentiment de départ. Sur la plupart de ces chansons, j’ai enregistré la guitare très rapidement, puis j’ai enregistré les voix au moment où je les écrivais. Il y a beaucoup d’erreurs sur l’album, mais je ne pense pas que je changerai quoi que ce soit. Cela donne vraiment aux chansons une sensation différente.

– « Funeral Suit » est un album assez sombre et intimiste, presqu’introspectif. C’est la situation due à la pandémie qui a guidé ce choix, ou c’est quelque chose de plus profond ? Et il y aussi ce changement radical de style…

Toutes ces chansons ont été achevées avant la pandémie. Si je me souviens bien, les derniers enregistrements de l’album ont été faits en novembre 2019. Tu as raison de dire que c’est un album intime et introspectif. Je n’ai jamais été aussi transparent dans mon écriture. Au cours des dernières années, j’ai jeté un coup d’œil sur les choses que je n’aime pas chez moi et les choses que j’ai faites et qui ont blessé les personnes que j’aime. De nombreux textes de Mos Generator reflètent également ce type d’auto-analyse. Entre « Funeral Suit » et l’album de Mos Generator « Shadowlands », je pense avoir exorcisé ces sentiments et les avoir remplacé par une vision positive de l’avenir.

La mort de mon père en 2019 a également joué un grand rôle dans la création de cet album.  « Funeral Suit », la chanson, parle de son décès et de la façon dont cela affectera le reste de ma vie. Il s’agit aussi des êtres chers qui sont toujours là et qu’ils peuvent partir à tout moment. Alors, chérissez cette vie que vous avez avec eux. J’ai l’impression que mon père comprendrait tous ces sujets sombres sur lesquels je chante, s’il pouvait écouter l’album. Je l’aime beaucoup et je peux honnêtement dire que bon nombre de mes propres défauts de caractère sont ceux que je pouvais voir en lui. Il aurait compris cet album. Il était un grand fan de mon travail et m’appelait régulièrement pour me le dire. Je porte ces mots partout avec moi.

En ce qui concerne le style de musique, j’écris et j’enregistre de la musique acoustique depuis plus de 30 ans. Dans mes archives personnelles, il y a des centaines de chansons que j’ai enregistrées dans de nombreux styles. Certaines ont été publiées ou rééditées au fil des ans, et il pourrait y en avoir d’autres dans un proche avenir. En ce moment, j’ai cinq projets et groupes actifs qui écrivent et enregistrent. Le seul avec des horaires de répétition réguliers est Hot Spring Water. Cela ressemble beaucoup au Rock Country du début des années 70 en Californie du Sud. C’est une sorte de mix Country alternative et sombre. C’est un groupe formidable et c’est très sympa à jouer sur scène.

– Sur cet album, tu es seul aux commandes. « Funeral Suit » est un disque que tu tenais toi-même à mener de bout en bout ?

Je suis un maniaque du contrôle donc, pour moi, ce n’est pas si différent que pour d’autres disques. Je gagne ma vie en tant qu’ingénieur du son et producteur depuis mes vingt ans environ, ce qui me permet également d’avoir le contrôle sur mes chansons. Au fil des ans, j’ai sorti pas mal de disques où je joue de tous les instruments. Cela vient vraiment du fait que je ne suis pas une personne très sociale et que je passe la plupart de mon temps à côté d’un enregistreur avec toute sorte d’instrument de musique à la main. Et j’ai eu la chance de pouvoir en faire l’œuvre de ma vie.

– En plus de cet album très touchant, Il y a également eu « Lavender Blues » avec Big Scenic Nowhere cette année. Finalement, elle aura été assez riche pour toi. Doit-on s’attendre maintenant à un nouvel album de Mos Generator en 2021 ?

Bob (Balch, également guitariste de Fu Manchu) et moi avons une excellente relation musicale. Nous sommes tous les deux mélomanes et essayons de jouer et d’apprendre sans cesse. Big Scenic Nowhere est génial, parce que j’arrive à saisir de longues jams et à les rendre très structurées en studio. C’est un processus que je connais, mais que je n’ai jamais fait avec autant d’intensité. C’est vraiment un défi amusant. En ce qui concerne Mos Generator, j’ai passé l’année dernière à essayer de trouver des morceaux pour maintenir la présence du groupe auprès du public. Actuellement, je suis très heureux de travailler sur de nouveaux morceaux. Le problème est que nous ne vivons pas les uns à côté des autres. Jono (batterie) habite à 3.500 kilomètres de Sean et moi. Et en ce moment, il est très difficile de se réunir et de travailler sur de nouvelles compos. Mais nous prévoyons au moins d’écrire et d’enregistrer un nouvel album (peut-être un double) d’ici la fin de l’année. C’est notre objectif.

Retrouvez la chronique de l’album :

https://rocknforce.com/tony-reed-la-surprise-folk-du-chef

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Stoner/Desert

Dozer : maître du Stoner européen

On attendait DOZER avec de nouvelles compositions, enfin actuelles, mais il faudra encore attendre un peu. Les Suédois proposent des titres datant du début des années 2000… ce qui ne gâche rien au plaisir. Et avec une pochette signée du chanteur de Lowrider, « Vultures » fait plus que ravir.

DOZER

« Vultures »

(Heavy Psych Sounds Records)

En mars dernier, lors d’une interview à l’occasion de la réédition de trois de leurs albums, Tommi Holappa, guitariste de DOZER, m’avait confié qu’aucun nouveau morceau n’était en cours d’écriture. Et malgré l’insistance des fans (et la mienne !), il semblerait que le Suédois ait tenu parole. Certes, « Vultures » est constitué d’inédits, mais…

Se distinguant par un Stoner Rock hors-norme élevé par la voix incroyable de Fredrik Nordin, DOZER a su rendre son style aussi singulier que référent pour toute une génération de groupes. C’est à l’occasion de leur quatrième album, « Through The Eye Of Heavens », que les Scandinaves avaient alors mis en boîte ces six morceaux (et un bonus).

Enregistrés en 2004-2005 aux Rockhouse Studios de Borlänge en Suède, les morceaux de « Vultures » étaient au départ des démos de pré-production. Cela dit, il y a de quoi se ravir de les voir sortis du placard, tant certains rappellent la grande époque de DOZER (« The Blood Is Cold », « The Impostor », « Head Ghost » et le morceau-titre). On attend maintenant un vrai retour.

Retrouvez l’interview de Tommi Holappa (mars 2020) :

https://rocknforce.com/un-rocher-dans-le-desert/
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Extrême International

Hands of Attrition : une exigence et une motivation sans faille [Interview]

Avec un album de ce niveau, le quintet britannique HANDS OF ATTRITION a fait l’effet d’une bombe à sa sortie en fin d’année dernière. Armé d’un post-Metal HardCore, le combo est d’une efficacité redoutable et d’une énergie débordante. Et « Colder places » n’est qu’un coup de semonce, les Anglais pensent déjà à l’avenir.

– J’aimerais que l’on parle de votre parcours car arriver avec un premier album aussi mature et puissant est une chose inhabituelle et assez rare…

Merci pour cet excellent retour sur notre album, nous sommes vraiment ravis. Pour commencer, tous les membres de HANDS OF ATTRITION ont déjà joué dans des groupes, donc rien de tout cela n’est vraiment nouveau pour nous. Toutefois, la direction sonore et musicale dans laquelle nous nous trouvons est une combinaison des pensées et des sentiments collectifs avec une connaissance musicale solide pour faire exactement comme nous l’entendions. En écrivant les morceaux, les riffs et même les mélodies vocales, chaque membre s’est impliqué pour s’assurer que nous en tirions le meilleur. Si cela signifie réécrire le riff plusieurs fois, alors on le fait. Nous avons tous nos propres préférences, donc être conscients des goûts de chacun facilite l’écriture et nous permet de choisir les meilleures parties pour faire progresser les chansons. C’est une combinaison de groove, de mélodies et de Heavy. Tout le reste est un bonus. Être ensemble depuis maintenant trois ans permet aussi de comprendre plus facilement ce que nous voulions et comment l’album devait sonner.

– Vous présentez sur « Colder Places » un registre novateur et d’une maîtrise totale. C’est le fruit de nombreux mois de travail ?

La plupart des chansons de « Colder Places » sont assez anciennes. Le line-up est complet depuis 2018, et nous avons donc eu le temps de nous assurer que ce que nous faisons est vraiment personnel. Les chansons ont été travaillées, enregistrées, réécrites et finalisées au cours des trois dernières années. « Leap of Faith » est un morceau qui a trois ans et les couplets de « I’m Gone » sont encore plus anciens. Heureusement, nous pouvons enregistrer chez nous et envoyer nos idées à chacun avant de décider qu’une chanson soit complète. Cela donne le contrôle total que tu mentionnes. Les principaux mois de travail ont eu lieu pendant l’été 2020. Nous avons décidé d’enregistrer chaque partie, chaque session et chaque chanson nous-mêmes. Nous avons la chance d’avoir un endroit où nous pouvons enregistrer aussi longtemps que nécessaire. Donc, prendre le temps de planifier un programme nous a aidé à garder une certaine routine et nous assurer que nous étions bien reposés entre chaque session.

– Un mot sur cette production massive. Comment un jeune groupe se retrouve à travailler avec des personnes qui ont parfaitement su mettre en valeur son travail ?

En ce qui concerne l’enregistrement, nous avons pris notre temps et nous avons beaucoup appris en enregistrant de la batterie en direct, en construisant une cabine vocale mobile et en apprenant les techniques d’enregistrement. Nous avons finalement obtenu le son que nous voulions et enregistré chaque partie de l’album nous-mêmes. Un total de quatre mois a été nécessaire les soirs et les week-ends pour obtenir les meilleurs enregistrements et performances possibles. Si quelque chose ne sonnait pas bien, nous la refaisions en voulant tirer tout ce que nous pouvions l’un de l’autre. Nous avons pu nous pousser mutuellement pour nous sentir vraiment au point pour l’enregistrement. Et puis, nous avons pu approcher un fantastique, sinon l’un des meilleurs producteurs de Metal et ingénieurs du son, Justin Paul Hill. Nous lui avons envoyé une démo et notre mix de « They Come at Night ». Sa réaction a été très positive. Il a mixé et masterisé chacun de nos morceaux : « They Come at Night » est sorti en juillet 2019, « I’m Gone » en janvier 2020 et « Threadbare » en octobre 2020. Ce sont nos premiers singles. L’album a été travaillé pendant plus d’un an, donc perfectionner tout ce que nous pouvions était la clef pour que nous puissions construire une relation avec Justin et obtenir cet album, dont nous sommes si fiers aujourd’hui.

– Comment se sont passés la composition et l’enregistrement de « Colder Places » ? J’imagine que tout a été réalisé durant cette année de pandémie ? Cela n’a pas trop contrarié votre démarche ?

En fait, la plupart des chansons était déjà presque prête à l’exception de « Nightingale », « From the Void », « The Only One » et « Subjugation ». Elles ont été écrites lors du premier confinement et finalement retravaillées en juillet, lorsque les restrictions se sont un peu assouplies. Les autres chansons étaient déjà composées, et nous savions exactement comment elles devaient être enregistrées. Quelques paroles et des sessions de batterie ont été modifiées sur quelques chansons, mais à part cela, nous sommes un groupe qui planifie les choses. Nous avons tous convenu que si nous ne sortions pas d’album en 2020, nous attendrions la prochaine opportunité. Mais nous avions le temps et l’énergie. La seule chose que nous savions, c’est que nous avions jusqu’en octobre pour terminer l’album en entier, car c’était le seul créneau dont disposait Justin dans son emploi du temps. Il travaille avec de nombreux groupes, c’était soit en octobre, soit en 2021 …

– Justement, l’année 2021 démarre. Avez-vous réussi à planifier aussi votre promotion et vos concerts normalement en suivant à peu près ce que vous aviez prévu ?

On a beaucoup parlé de la promotion de l’album tout au long du processus d’enregistrement. Le Covid nous a beaucoup perturbé… Travailler avec Purple Sage PR pour mener à bien une campagne de relations publiques entièrement numérique était la voie à suivre et une excellente façon de lancer les choses. D’ailleurs, travailler avec Purple Sage nous a permis de profiter de leur travail acharné et de leurs connaissances. Ils nous ont jusqu’à présent menés vers de nouveaux sommets que nous n’aurions pas atteints seuls. Pour les concerts … Eh bien, nous n’avons jamais pensé que nous n’en aurions joué qu’un seul, c’était le 29 février 2020. Cela nous manque énormément. Nous n’avons pu caler que deux concerts jusqu’à présent pour l’ensemble de 2021. La planification et le lancement de l’album comme nous l’aurions souhaité ont été manqués. Cependant, lorsque le moment sera venu, nous jouerons cet album en live dans son intégralité à tous ceux qui voudront nous rejoindre. HANDS OF ATTRITION ne fait que commencer et nous sommes bien décidés à rester. Qui sait ? Notre deuxième album sera peut être plus proche que nous ne le pensons tous, si les concerts restent annulés pendant un moment…

Bandcamp : https://handsofattrition.bandcamp.com

Retrouvez la chronique de « Colder Places » :

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Stoner/Desert

Komatsu : une lumineuse asphyxie

Le moins que l’on puise dire, c’est que les neufs nouveaux morceaux qui composent « Rose Of Jericho », le quatrième album de KOMATSU va faire trembler quelques murs. Le Stoner teinté de Metal et d’ambiances bluesy est probablement le meilleur proposé par les Néerlandais depuis dix ans.  

KOMATSU

« Rose Of Jericho »

(Heavy Psych Sounds Records)

Avec les musiciens de KOMATSU, tout commence et se poursuit dans leur ville natale d’Eindhoven aux Pays-Bas. C’est là que tout démarre en 2010 avec un premier EP l’année suivante avant « Manu Armata » deux ans plus tard. Encensé par la presse, le nom du quatuor arrive aux oreilles du grand Nick Oliveri (ex-Kyuss, QOTSA) qui posera sa voix sur deux morceaux de leur deuxième album « Recipe For Murder One » en 2016.

Après « A New Horizon », son troisième opus, KOMATSU entre en studio à Eindhoven pour y concocter « Rose Of Jericho », enregistré et mixé dans sa ville. Est-ce la raison pour laquelle le quatuor est si inspiré ? Une chose est sûre, ce quatrième sonne et résonne de manière massive et profonde. Son Stoner Rock a pris une réelle envergure et le combo se présente aujourd’hui comme l’une des valeurs sûres européennes.

Depuis sa propre capitale du Rock néerlandais, le groupe s’est même auto-qualifié ‘supermassive mothersludgers’, c’est dire l’ambition de ses membres. Et force est de constater que ça leur va plutôt bien. Entre Stoner et Metal, KOMATSU alterne avec des  titres épais et costauds et d’autres plus bluesy et mid-tempos. « Rose Of Jericho » est un album qu’on saisit pour ne plus le lâcher. Une bombe !

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Stoner/Desert

Appalooza : cap à l’ouest… toujours

Parti à la conquête de l’Amérique il y a quelques années, APPALOOZA est parvenu à séduire un public Stoner et Rock outre-Atlantique, tombé sous le charme du registre brut et enivrant du trio breton. Le label californien Ripple Music ne s’y est pas trompé et ce deuxième album, « The Holy Of Holies », se pose tel un bloc de granit dans les grands espaces américains.

APPALOOZA

« The Holy Of Holies »

(Ripple Music)

Le Breton est voyageur et ce n’est sûrement pas APPALOOZA qui contredira ce bel adage. Formé en 2012, le trio commence par sortir deux démos avant de mettre les voiles pour les Etats-Unis. Après une première tournée, le groupe enregistre un premier album éponyme et tape dans l’œil du label californien Ripple Music où il signe pour « The Holy Of Holies ». L’histoire est en marche et la conquête commence.

Né dans la rudesse du climat breton, APPALOOZA puise pourtant sa force dans un Rock américain aussi rude que fiévreux. Dans un Stoner aux échos Grunge, le trio se nourrit de spiritualité et de mythes anciens et délivre un sentiment de liberté très palpable (« Storm », « Conquest »). Les grosses guitares et l’imposante rythmique font le reste (« Snake Charmer », « Reincarnation »).

Pourtant enregistré en Bretagne, ce nouvel album des Brestois sonne résolument américain. L’épaisseur des riffs, la lourde paire basse/batterie et la voix puissante et rocailleuse de son chanteur font de « The Holy Of Holies » un opus audacieux et explosif (« Nazareth », « Azazael », « Thousands Years After »). Ironique dans son propos sur la religion, APPALOOZA ne manquera pas de séduire par sa délicatesse très brute. 

https://appalooza.bandcamp.com/album/the-holy-of-holies

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Stoner/Desert

Pink Cigs : une épaisseur très vintage

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Anglais de PINK CIGS ont parfaitement digéré l’héritage laissé par Black Sabbath, Deep Purple voire Led Zep. Ce premier album éponyme est un superbe mix vintage de ces pionniers du Hard et du Metal, auquel le quatuor a ajouté une épaisseur Stoner et Fuzz très fraîche. 

PINK CIGS

« Pink Cigs »

(Heavy Psych Sounds Records)

Le label italien a tellement aimé ce premier album de PINK CIGS qu’il lui offert une seconde vie en le rééditant en ce début d’année. Il faut aussi rappeler que sa sortie avait eu lieu au début du confinement, lui refusant toute visibilité acceptable. Et c’est vrai qu’à son écoute, c’eût été dommage de passer à côté de cette petite bombe aux saveurs vintage. Addictif dès les premières notes, « Pink Cigs » ne vous lâche plus !

Après un premier EP (« Vol.1 ») fin 2018, le quatuor de Sheffield a donc livré son premier album éponyme, un opus explosif et Rock’n’Roll à l’image des membres de ce combo brut de décoffrage. Très Stoner dans son ensemble et notamment dans le traitement du son des guitares et de la voix, PINK CIGS nous renvoie avec plaisir au Hard Rock et au Heavy Metal des 70’s.

De « Noose » à « Black Widow » en passant par les tonitruants « Leecher » ou « Whiskey Woman », le combo enchaine les riffs, se reposant sur un Heavy Blues très Fuzz, où le groove de la batterie et de la basse joue un rôle essentiel. Enregistré en 16 heures seulement à Bradford, ce premier album de PINK CIGS laisse des traces et colle de grosses baffes à chaque titre (« Devil’s Grip »). On respire !