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The Georgia Thunderbolts : southern taste [Interview]

Ayant sillonné l’Europe tout le mois d’août jusque début septembre avec une date au ‘Raimes Fest’, THE GEORGIA THUNDERBOLTS a enfin retrouvé sa mère patrie, où une grosse tournée l’attend à nouveau. Il faut dire que le quatuor a sorti son deuxième album, « Rise Above It All », en plein été et loin des Etats-Unis où il est donc attendu maintenant de pied ferme. L’occasion de revenir sur ce nouvel opus avec, dans l’ordre d’apparition, le batteur Bristol Perry, le chanteur, harmoniciste et pianiste TJ Lyle et le guitariste Riley Couzzort. La formation de Southern Rock a pris beaucoup de volume depuis son premier EP éponyme il y a quatre ans, mais n’a pas pour autant changé ses habitudes. Ils nous en disent un peu plus…

– On sait que le cap du deuxième album est toujours très important pour un groupe. Paradoxalement, « Rise Above It All » est sorti alors que vous étiez en tournée assez loin de vous, en Europe. C’était un choix délibéré ou le fruit du hasard, car ces concerts étaient peut-être prévus de longue date ?

Bristol Perry : En fait, c’est le fruit du hasard. La date de sortie de l’album était fixée depuis un moment. Il se trouve que le seul moment où notre booker à l’étranger, ‘Tres Hombres Tour Support’, avait des dates de libres, c’était au moment de la sortie du disque. C’est tout simplement comme ça que ça s’est passé finalement.

– Est-ce que, justement, le fait d’être loin de votre Georgie natale vous enlève un peu de pression quant à l’accueil de ce nouvel l’album ? Et avez-vous prévu quelque chose de spécial à votre retour au pays ?

Bristol Perry : Non, pas de pression… On a l’habitude de sortir nos albums à un moment donné et défini et c’est ce que nous avions fait. Sans aucun calcul. Oui, nous essayons toujours de faire un concert à domicile comme à chaque fois, et même chaque année, pour rendre l’événement spécial pour nos fans locaux. D’ailleurs, nous commençons également notre tournée américaine la semaine prochaine en démarrant par le nord-est.

– Vous avez reçu les premiers retours sur ce nouvel album surtout sur scène, comment a-t-il été accueilli par le public et vos fans, et quels sont les morceaux qui ont le plus d’impact en concert ?

TJ Lyle : Je pense que l’album a été bien accueilli. Personne ne savait vraiment à quoi s’attendre avec ce nouvel album et depuis sa sortie, nous n’avons reçu que de très bons compliments. Le single « Wait » a vraiment du succès. C’est typiquement la chanson où l’on attrape son partenaire et où l’on danse, ou alors un morceau que l’on écoute tranquillement et où l’on perd la notion du temps. Et « Stand Up » fait bouger tout le monde aussi, parce que c’est un titre très Rock.

– Sur vos deux EP et votre premier album, « Can We Get A Witness », vous aviez présenté un Southern Rock moderne dans la mouvance de l’actuelle nouvelle vague (Blackberry Smoke, Whiskey Myers, Robert Jon & The Wreck, …). Comment aviez-vous vécu ce fort engouement dès vos débuts, ainsi que celui du Southern Rock en général, qui s’ouvre à un nouveau public ?

TJ Lyle : Jusqu’à présent, c’est vraiment génial ! Il y a tellement de groupes de Southern Rock différents et chacun d’entre eux a un son différent et personnel. Et on revient aussi aux racines de tout cela, c’est-à-dire à une musique très organique. Ça a été une belle aventure jusqu’à présent pour nous et surtout d’être considérés dans cette communauté !

– Après une telle entrée en matière et ce beau succès, comment avez-vous abordé l’écriture et la composition de ce deuxième album ? L’idée était-elle de s’en détacher le plus possible ?

Riley Couzzort : Nous avons adopté la même approche que d’habitude, en fait. Nous entrons dans une pièce avec un riff de guitare, un rythme de batterie, une ligne de basse ou une simple mélodie et TJ ajoute ses paroles par-dessus. C’est ainsi que nous avons créé bon nombre des chansons que nous aimons et que nous adorons jouer sur scène.

– « Can We Get A Witness » était très moderne et plus Rock aussi, tandis que « Rise Above It All » a un aspect plus Americana et Blues dans l’ensemble. Votre volonté était-elle de dévoiler une autre facette de THE GEORGIA THUNDERBOLTS, peut-être plus sensible et en élargissant de fait votre spectre musical ?  

Riley Couzzort : Nos plus grandes intentions n’étaient pas seulement d’écrire des chansons que nous, en tant que groupe, apprécions et aimons jouer en concert, mais aussi de cibler un public plus Country-Rock avec des chansons ‘plus douces’ sur l’album. Ce sont également de très bons morceaux au niveau des paroles et ils s’accordent bien avec notre musique à mon avis. Je crois aussi qu’il y a des chansons percutantes sur cet album, tout comme sur le premier. Nous n’avons en aucun cas abandonné nos influences Hard Rock et même Metal sur cet album.

– Justement, j’ai été très amusé de lire que « Rise Above It All » contenait trop de morceaux mid-tempos, or c’est l’essence-même du Southern Rock, qui est fondé sur des racines Country, Americana et Blues. Est-ce que l’idée de départ était aussi de revenir aux sources du style ?

TJ Lyle : Nous avons toujours été plus orientés vers nos racines. Nous n’essayons jamais de nous en éloigner, ni de ce que nous sommes en tant que groupe. Nous venons du sud et nous jouons du Rock ! Mais nous jouons aussi du Blues, de la Soul et de la Country. Il est donc naturel pour nous de nous tourner davantage vers nos racines.

– L’album contient aussi deux reprises : « Ain’t Got No Money » de Frankie Miller et « It Ain’t Easy » de Ron Davies. Après avoir réécouté les versions originales, j’ai trouvé assez incroyable la façon dont vous vous les êtes appropriées. On a presque l’impression que vous les avez composé, tant elles se fondent très bien dans l’album. Ce sont des chansons que vous jouez depuis longtemps ? Et comment et pourquoi les avez-vous choisies ?

TJ Lyle : Notre manager Richard Young, qui est aussi membre fondateur de ‘The Kentucky Headhunters’, a eu l’idée d’enregistrer « It Ain’t Easy ». Nous n’avions jamais entendu ce morceau auparavant. C’était donc comme si nous l’écrivions nous-mêmes  en le façonnant, afin de pouvoir en faire notre propre version. Sinon, nous jouions « Ain’t Got No Money » depuis un moment déjà avant de décider de l’enregistrer. Ce morceau est si évident pour nous. Frankie Miller est un chanteur-compositeur exceptionnel et il correspond tellement bien à notre son que nous avons décidé de nous y essayer.

– Sur « Rise Above It All » figure « Wait », l’un des plus beaux morceaux de l’album sur lequel vous invitez Kurt Ozan, musicien très réputé de Nashville et connu notamment pour son travail avec Luke Comb. Comment s’est passée cette rencontre et comment avez-vous composé cette chanson ? C’est le fruit d’un travail en commun ?

TJ Lyle : J’ai rencontré Kurt il y a environ 11 ans, quand il jouait avec un gars nommé Michael Ray (grand chanteur et compositeur américain de Country – NDR) ! En fait, nous étions en train de charger leur matériel lors d’un concert pour eux ! C’était fou ! Nous avons ensuite perdu contact jusqu’en 2016 environ. Nous avions un peu plus tard ouvert au ‘Gulf Coast Jam’ pour Luke Bryan, et Kurt avait commencé à jouer avec Luke Combs à ce moment-là. Donc, c’était une belle réunion ! Nous sommes restés en contact et depuis il est l’un de mes grands amis ! Nous avions cette chanson « Wait » et nous avons immédiatement pensé : ‘Et s’il y avait du dobro dessus ?’ Mon premier réflexe a été d’appeler Kurt et il a été à fond tout de suite ! C’est l’un des gars les plus sympas et l’un des musiciens les plus talentueux que j’ai le plaisir de connaître et de considérer comme un ami !

– Pour conclure, malgré votre parcours relativement court, avez-vous le sentiment que THE GEORGIA THUNDERBOLTS  a en quelque sorte déjà fait ses preuves et s’est hissé au niveau de cette nouvelle scène du Southern Rock américain ? Pour ma part, j’en suis convaincu…

Bristol Perry : Merci beaucoup ! Je crois que nous avons encore beaucoup à prouver. Nous sommes reconnaissants d’être là où nous sommes, mais nous ne sommes pas encore là où nous voulons être. Nous nous efforçons toujours de progresser à mesure que nous avançons.

Le nouvel album de THE GEORGIA THUNDERBOLTS est disponible chez Mascot Records.

(Photo (5) : Jim Arbogast)

Retrouvez la chronique de « Rise Above It All »…

… Et l’interview du groupe lors de la sortie de « Can I Get A Witness » :

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Southern Rock

The Georgia Thunderbolts : groovy roots

Une telle ascension force le respect. Alors que beaucoup mettent des années à s’imposer, THE GEORGIA THUNDERBOLTS est parvenu à se faire une place dans la belle famille du Southern Rock en l’espace d’un EP et d’une première et impressionnante réalisation studio. Trois ans plus tard, et après avoir partagé la scène avec leurs aînés du Marshall Tucker Band, Black Stone Cherry et Blackberry Smoke entre autres, le combo franchit la deuxième étape de son parcours sur un groove toujours aussi puissant. « Rise Above It All » confirme un héritage parfaitement assimilé et une inspiration croissante.

THE GEORGIA THUNDERBOLTS

« Rise Above It All »

(Mascot Records)

Dernier arrivé dans cette nouvelle génération de Southern Rock, le quintet avait frappé fort et affiché ses ambitions en 2021 avec « Can We Get A Witness », un premier album tellement efficace que son contenu était d’une rare évidence, tout comme son précédent EP éponyme d’ailleurs. Alors, renforcé par des prestations scéniques redoutables, THE GEORGIA THUNDERBOLTS est attendu au tournant et c’est justement en pleine tournée européenne qu’il sort « Rise Above It All », dont on attend beaucoup.

Avec une touche très moderne dans le jeu comme dans la production, les Américains ont soigneusement évité la redite et, même s’il est toujours bardé d’Americana et de Blues, ce nouvel effort studio a autant de résonnances Classic Rock que purement sudistes. En effet, THE GEORGIA THUNDERBOLTS se montre ici plus direct avec des riffs musclés et tenaces, et sait aussi verser dans une sensibilité plus Soul et délicate (« Wait » avec le musicien de Nashville Kurt Ozan, « Crawling My Way Back To You »).

Très proche de ses racines, le groupe entretient la flamme avec intensité et s’épanouit dans un Rock’n’Roll attachant et chaleureux (« Gonna Shine », « Stand Up », « Whiskey Talkin’ », « Pricetag »). Quelques années seulement après sa création, THE GEORGIA THUNDERBOLTS grandit sereinement, affine son style pour être dorénavant identifiable entre tous. Et avec un frontman de la trempe de TJ Lyle, deux guitaristes redoutables et une rythmique implacablement groovy, il dispose d’atouts imparables.

Retrouvez l’interview du groupe à la sortie de son premier album :

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Robert Jon & The Wreck : inspiring moon

Avec « Red Moon Rising », Robert Jon Burrison (chant, guitare), Andrew Espantman (batterie), Henry James Schneekluth (guitare), Warren Murrel (basse) et, depuis peu, Jake Abernathie (claviers) atteignent la plénitude de leur art à travers un Southern Rock frais et ressourcé. Basé autour du mythe de la lune rouge qui apporte son lot d’espoir et de renaissance, ce nouvel opus de ROBERT JON & THE WRECK s’affiche déjà comme un indispensable de sa belle discographie.

ROBERT JON & THE WRECK

« Red Moon Rising »

(Journeyman Records)

Il y a quatre ans déjà, la sortie de « Last Night On The Highway » m’avait parcouru de frissons et, alors que le groupe évoluait encore en indépendant, il paraissait assez évident que le renouveau du Rock Sudiste passerait par lui. Etonnamment, c’est donc de Californie qu’est venu ce souffle chaud et novateur redonnant ses lettres de noblesse à ce style si expressif et rassembleur. Depuis, ROBERT JON & THE WRECK a arpenté sans relâche les scènes des Etats-Unis en long et en large, avant de faire également l’unanimité en Europe, où a même été enregistré le génial « Live At The Ancienne Belgique ». Et après neuf albums studio en moins de 15 ans, il se montre aussi infatigable que prolifique. 

Et cette féconde créativité, on la doit aussi et surtout à la volonté des Américains de pouvoir, depuis leur signature sur le label de Joe Bonamassa, sortir à l’envie des singles au gré de leur inspiration. Avant la sortie de cet excellent « Red Moon Rising », on avait ainsi pu découvrir les morceaux « Ballad Of A Broken Hearted Man », « Help Yourself », « Hold On », « Stone Cold Killer » et plus récemment « Trouble ». Certes, ROBERT JON & THE WRECK y dévoile près de la moitié de ce nouvel opus (12 titres avec les bonus), mais cela permet aussi de tenir en haleine son public avant la découverte finale de l’ensemble du disque. Une manière très actuelle, et plus libre selon le combo, de diffuser sa musique entre ses concerts.

« Red Moon Rising » peut facilement être perçu comme l’apogée du style et de la personnalité artistique de la formation de la côté ouest, tant certains titres ont déjà des allures de classiques. La production de Kevin Shirley offre également ce petit plus en termes de lustre, avec beaucoup de clarté et une belle dynamique, ce qui manquait peut-être un peu auparavant. Dorénavant, ROBERT JON & THE WRECK brille comme jamais et la qualité du songwriting est irréprochable, tout comme les harmonies du chant et des guitares (« Dragging Me Down », « Give Love », « Hate To See You Go » et le fabuleux morceau-titre). Le quintet en impose et s’impose de la plus belle des manières.

Photo : Allison Morgan

Suivez le périple de ROBERT JON & THE WRECK à travers les chroniques et les interviews parues sur Rock’n Force (et avant même la création du site) :

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France Southern Rock

Gunsmoke Brothers Band : l’esprit de famille [Interview]

Si GUNSMOKE BROTHERS BAND frappe si fort dès son premier album, ce n’est pas vraiment une surprise. Au-delà de la qualité et de la maturité technique du groupe, on doit ce souffle chaud et ces mélodies entêtantes à un style que les Bretons font littéralement rayonner. Et cela fait déjà un moment que l’hexagone attend une formation de Southern Rock capable de tenir la dragée haute à n’importe quelle autre sur la scène actuelle. Avec ses trois guitaristes, une rythmique en béton et un chant qui nous embarque dans des histoires qui parlent à tous, le quintet a vraiment peaufiné « Band Of Brothers », emmené par Xavier Quémet, chanteur, guitariste et compositeur. Déterminé et prolifique, il nous parle de ce projet qu’il porte et de cette musique qu’il a en tête depuis des années et qui se matérialise enfin.

Photo : Véro Pennec

– Tout d’abord, Xavier, GUNSMOKE BROTHERS BAND est ton projet et tu le mûris de longue date. La première question qui me vient à l’esprit, c’est comment est-ce qu’on fait pour rassembler quatre musiciens aguerris, comme c’est le cas et doté d’une solide culture Southern aussi, dans un périmètre aussi restreint que le Finistère en Bretagne ? Ca ne doit pas courir les rues…

Oui, j’ai galéré ! (Rires) J’ai eu la chance que Tony (Vasary, basse – NDR), avec qui je joue dans What A Mess, me suive dans le projet. Ensuite, Niko (Ar Beleg, guitare – NDR) est entré dans le groupe, mais en tant que batteur. Or, je cherchais deux guitaristes en plus. Après quelques essais peu concluants, Thibault (Menut, batterie – NDR) souhaitait revenir en Bretagne. C’est un très, très bon guitariste et il voulait intégrer le projet, mais comme batteur ! Niko a donc repris sa guitare, mais il en manquait toujours un. J’ai donc proposé à Seb (Ar Beleg, guitariste et frère de Niko – NDR) qui ne connaissait pas bien le style, mais qui a tout de suite adoré. Ils ont tous été d’accord pour que je dirige l’ensemble. C’était vraiment la condition sine qua none. L’idée n’était pas d’avoir une attitude autoritaire sur la musique, mais je voulais juste vraiment obtenir le son et la couleur qu’il y a maintenant et à laquelle nous sommes arrivés.

– Certains l’ignorent sans doute, mais il y a quelques décennies, tu avais monté Bounty Hunter, là aussi dans un registre Southern Rock. C’est donc un amour pour cette musique qui ne date pas d’hier. Est-ce que GUNSMOKE BROTHERS BAND est enfin le groupe que tu as en tête depuis toutes ces années ?

Exactement, c’est vraiment un aboutissement. A l’époque avec Bounty Hunter, on était tous fans de Rock Sudiste, mais on n’y arrivait pas vraiment. Ce n’était pas encore abouti. On était peut-être un peu jeunes, on avait tous un boulot et des envies de jeunesse aussi, comme ne pas vouloir forcément prendre la route. On a eu notre petit succès, mais une fois en trio pendant quelques années, il était temps de passer à autre chose. J’ai ensuite fait plusieurs groupes de Hard Rock, de Stoner et encore de Rock Sudiste. Mais j’avais toujours en tête cette musique. Et aujourd’hui, c’est vraiment celle que j’entends.

– Avant de parler de ce très bon premier album, « Band Of Brothers », j’aimerais que tu nous dises un mot du Rock Sudiste, comme on l’appelait naguère, et de sa situation en France où sa présence est quasi-inexistante. Ce n’est pas notre culture, c’est vrai, alors qu’est-ce qui vous pousse à le faire ? Et est-ce que, dans cette perspective, il y a un esprit de conquête, de pédagogie peut-être, ou alors c’est aussi à l’étranger que vous pensez pour le futur ?

Evidemment, on vise à jouer à l’étranger et à s’y faire connaître, car le public y est aussi bien plus connaisseur. Quant au ‘Rock Sudiste’, ce qui m’énerve profondément, c’est que lorsqu’on en parle, on a l’impression qu’on dit un gros mot. C’est comme quand on met un drapeau français au balcon, on est catalogué facho ou de droite. Non ! J’aime cette culture depuis gamin, car j’adore ce son qui est un mélange de Blues, de Gospel, de Rock’n’Roll et de Country. C’est une musique hyper-riche avec des chœurs fantastiques, des échanges de guitares et aussi parce que ça joue super bien ! Alors et pourquoi ‘Rock Sudiste’ ? Juste parce que cette musique-là vient du Sud des Etats-Unis, et c’est tout ! Il n’y a absolument rien de politique quand on en parle entre-nous. Et on ne veut pas de cette étiquette de fachos, car nous ne le sommes pas. Mais en France, on confond tout… et surtout beaucoup de choses ne sont pas comprises, ou très mal.

Xavier Quémet – Photo : Véro Pennec

– J’aimerais qu’on parle du mot « Brothers », qui revient à la fois dans le nom du groupe, dans le titre de l’album et le morceau-titre, mais aussi dans le line-up, puisque ce sont les frères Ar Beleg, Seb et Niko, qui officient à tes côtés aux postes de guitaristes. Que signifie pour vous ce terme de ‘fratrie’, qui est d’ailleurs aussi très présent dans le Southern Rock en général, qui est un style très fédérateur et rassembleur ?

C’est ça, il y a un côté très familial. Déjà, la notion de ‘frangins’ est très forte à mes yeux. Je pense qu’on ne peut pas faire de musique ensemble, si on n’a pas une totale confiance en l’un et l’autre. Si l’un d’entre-nous est dans la merde, on est tous là derrière. Maintenant, au niveau musical, cela se voit aussi sur scène. Il y a des échanges de guitares notamment, qui reflètent ce côté fraternel. Personne n’est meilleur que l’autre, nous sommes tous là pour s’entraider. Et en ce sens, Lynyrd Skynyrd est la référence. Et c’est vraiment ce que je veux laisser paraître avec le groupe. Et même si je suis le ‘frontman’, personne n’est meilleur que l’autre dans GUNSMOKE BROTHERS BAND.

– Parlons maintenant de l’album. Quand la composition a-t-elle commencé, car je sais que certains morceaux sont écrits depuis un bon moment maintenant ?

L’un des morceaux phares, « Song For The Brave », a été composé il y a environ dix ans. Je voulais absolument qu’il se retrouve sur disque un jour ou l’autre. Les gens sont très émus en l’entendant et même Tony en a des frissons en le jouant ! Je l’ai écrit pour tous ceux qui souffrent, ou qui ont souffert et qui luttent contre les agressions, les viols, etc…

– Vous êtes donc trois guitaristes au sein du GUNSMOKE BROTHERS BAND et on vous retrouve tous à la rythmique comme au lead. Et entre les riffs, les chorus, les solos et les twin-guitares, il y a beaucoup de contenu. Comment se répartissent les rôles et est-ce que certains d’entre-vous ont plus d’affinités pour certaines techniques ?

L’avantage de jouer avec les frangins Ar Beleg, Niko et Seb, c’est qu’ils ont une technique incroyable. Pour ma part, je suis plus Blues dans les riffs et les solos Et c’est finalement assez simpliste ce que je fais. Quant à Niko, c’est un technicien hors-pair, qui me fait penser à Doug Aldrich dans sa façon de jouer et la rapidité. Et Seb est un putain de rockeur ! Il possède un grain très Rock’n’Roll. Il a ça dans le sang ! Alors en général, je viens avec un riff, qui est ensuite jouer avec la batterie, puis avec tous les autres. Après, je leur donne certaines indications sur les solos notamment, tout en sachant ce que je veux entendre à tel et tel moment. Et c’est une chance de travailler avec eux, car il y a une réelle compréhension dans l’écriture des morceaux. On va tous dans le même sens en échangeant des regards et des sourires… et ils sont bourrés de feeling ! (Sourires)

Photo : Véro Pennec

– J’aimerais aussi qu’on dise un mot sur la rythmique emmenée par Tony (Vasary, basse) et Thibault (Menut, batterie), car elle guide et donne aussi le ton grâce à un groove imparable. Là aussi, ça ronronne, puisqu’elle donne souvent l’impulsion aux morceaux. J’ai même l’impression qu’elle est le garant de la structure des titres qui auraient vite fait de s’envoler sur des parties de guitares assez sauvages. C’est le cas ?

En fait, c’est l’assise. Maintenant, mes morceaux sont très structurés et je sais ce qu’il va se passer, tout le temps. Même sur scène, il n’y a pas d’impro. Pour le moment, je pense que les morceaux ne s’y prêtent pas encore. C’est en cela que Thibault et Tony portent vraiment la structure, ce sont les poutres. Dans ce style de groupe, si tu as un bon batteur, pas forcément hyper-technique et qui en met partout, et un super bassiste, le reste ne sont que les cerises que tu poses sur le gâteau. Les fondations doivent être solides, c’est très important.

– Un mot aussi sur la production, dont le mix et le master sont signés Ben Lesous de B-Blast Records. La priorité était d’obtenir ce son très organique et finalement très live ?

Avant d’entrer en studio, on a beaucoup discuté avec Ben, qui est un metalleux et un sacré batteur. Je lui ai dit que je voulais un son qui soit entre Molly Hatchet et The Outlaws, c’est-à-dire une production vintage moderne ! (Rires) Et pas non plus un son ‘frenchy’, notamment dans les voix. Et il m’a répondu qu’il voyait exactement ce que je demandais. Ensuite, je lui ai dit qu’il y avait trois guitaristes qu’il fallait devoir aussi faire ressortir, en plus de la basse. Et c’est vrai qu’il a fait des prises les plus live possible. Il a enregistré la batterie et les voix et, de notre côté, on a enregistré les guitares chez nous. Et pour obtenir ce son, c’est Ben qui a donné toute cette cohésion pour atteindre cet esprit live.

– Pour rester sur le son de l’album, on voit aujourd’hui beaucoup de groupes qui multiplient les pistes de guitares, histoire aussi et surtout de remplir l’espace sonore. Chez vous, c’est très différent, car il faut plutôt se faire une place. Est-ce que l’équilibre s’est fait assez facilement, chacun ayant déjà sa ‘partie’ en quelque sorte ?

Dès le départ, entre guitaristes, on s’est mis d’accord. Lorsque l’un d’entre-nous fait un solo, par exemple, on n’entend pas sa rythmique sur l’album. Elle est assurée par les deux autres, sans la sienne. On voulait que ça sonne vrai et authentique.

Photo : Véro Pennec

– Par ailleurs, et on en revient aussi un peu à cet esprit de fraternité, vous faites tous les chœurs sur l’album. Et au-delà de l’investissement que cela peut demander à chacun, ça sonne très naturel et très spontané. Est-ce que vous placez cette unité artistique au-dessus de tout, comme étant indispensable aux morceaux ?

Oui et on a encore du travail de ce côté-là. D’ailleurs, c’est quelque chose sur laquelle on est très concentré et qu’on veut améliorer. En France, on ne fait absolument pas ça. Les groupes ne s’intéressent pas à cet aspect, en dehors de quelques uns. On met un point d’honneur à travailler les choeurs, parce qu’on est tous persuadé que ça va nous apporter un gros plus. En ce moment, nous sommes vraiment en train de chercher et de trouver nos voix pour les harmoniser toutes ensemble, car nous avons des voix avec des tessitures différentes et complémentaires. J’ai vraiment envie qu’on retrouve un côté Gospel et nous avons la possibilité de le faire.

– Pour les textes, même si certains sont plus graves, l’ensemble se veut très chaleureux et, toute proportion gardée, très festif avec beaucoup d’humour (« My Dog », « Big Tits, Sweet Lips »). C’est pour s’inscrire dans une certaine tradition du Southern Rock aussi, ou plus simplement pour apporter un peu d’évasion et de légèreté ?

En fait, la plupart des morceaux me racontent en quelque sorte, en dehors de certaines, bien sûr. Dans les chansons, je n’ai pas envie de parler de politique, on l’a déjà évoqué, mais on vit une époque de dingues. Tout le monde vit pour soi au lieu d’être fraternel justement. C’est très important et c’est aussi pour ça qu’on a appelé l’album « Band Of Brothers ». Par ailleurs, si tu prends un morceau comme « A Place In The Sun », c’est vraiment mon histoire. Tu comptes sur tes potes et ils te donnent des coups de pied dans le dos, alors que tu ne t’y attends pas. Et ils continuent à te considérer comme un ‘ami’. J’avais vraiment envie d’en parler…

– Et puis, ça aussi c’est une coutume inhérente au style, il y a « Song For The Brave » et ses neuf minutes avec une inspiration assez épique. On peut penser dans la forme et la longueur à « Freebird » de Lynyrd Skynyrd bien sûr, aussi à « Mountain Jam » du Allman Brothers Band ou même à « Silent Reign of Heroes » de Molly Hatchet dans une certaine mesure. C’est presqu’un passage obligé, une sorte de morceau-signature quand on fait du Rock Sudiste ?

Ca vient naturellement, en fait. Mon idée des trois guitaristes solistes est une sorte de revanche. C’est une façon de dire, on vous a raconté une histoire : maintenant, écoutez ce qui s’est passé. Et les duels de guitares sont là pour ça. C’est vraiment ça l’idée première, d’adapter aussi les solos au contexte de la chanson, de ce qu’on vient de dire. Et ce sont les ambiances qui jouent aussi ce rôle. « Song For A Brave », c’est vraiment tout ça à travers un morceau qui parle de la guerre de sécession, de l’esclavage, d’évangélisation et de la souffrance… avec une partie solo qui atteint près de cinq minutes justement.

Photo : Véro Pennec

– « Band Of Brothers » sort en autoproduction et je sais que vous n’avez même pas cherché de label, que votre désir était de le réaliser vous-mêmes du début à la fin. Si cet esprit d’indépendance et de liberté est très compréhensible, est-ce qu’à l’avenir l’apport d’un label vous paraît, sinon indispensable, du moins très important ?

Absolument ! Si on veut bien faire évoluer les choses, il nous faudra un label, un ingé-son permanent aussi (tiens, ça me rappelle quelque chose ça… – NDR), quelqu’un aux lumières, un manageur… On aurait aussi besoin d’un ‘capitaine’, d’une sorte de dirigeant qui nous dise où aller et quoi et qui éviter. Maintenant, pour trouver un label, je compte plus sur nos confrères américains. Ce ne sera pas en France en tout cas, mais peut-être en Allemagne ou en Hollande, où j’ai de bons contacts.

– D’ailleurs, si mes sources ont bonnes, et elles le sont, vous travaillez déjà sur le deuxième album. L’appétit vient en mangeant, ou est-ce parce que vous aviez l’idée folle de sortir un double-album au départ ?

En fait, c’était une blague et on avait même parlé de sortir un double, voire un triple album ! (Rires) C’est parti là-dessus parce qu’à chaque fois que j’arrivais en répétition, je disais aux gars que j’avais un nouveau morceau. Mais ce qui est drôle, c’est que pour la sortie en vinyle, la boîte qui s’en occupe m’a contacté pour me dire que c’était trop lourd pour un disque unique. Il en fallait clairement deux et ils devraient d’ailleurs sortir d’ici quelques semaines maintenant. Et sur notre lancée, je pense que le deuxième album sera aussi un double-vinyle. Et je vais même te dire un truc : j’ai déjà en tête le début du troisième album ! (Rires) Et puis, pour sortir un double-album, il nous aurait aussi fallu quatre vinyles ! (Rires

– Enfin, on a beaucoup parlé de guitare, puisque GUNSMOKE BROTHERS BAND est particulièrement bien équipé de ce côté-là. Bon, maintenant, tu peux me le dire : qui est le meilleur des trois ?

Le batteur !!! (Rires)

« Band Of Brothers » de GUNSMOKE BROTHERS BAND est disponible sur le Bandcamp du groupe :

https://gunsmokebrothersband.bandcamp.com/album/band-of-brothers

Et retrouvez la chronique de l’album :

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Gunsmoke Brothers Band : proud legacy

Le Finistère étant en quelque sorte le far-west de notre pays, notre bout du monde, c’est avec un naturel et une facilité évidente que GUNSMOKE BROTHERS BAND aborde le Southern Rock avec un regard neuf et une touche originale. Avec son armada de guitaristes, il distille des chansons qui restent gravées, des parties de guitares forcément de haute volée sur un chant sincère. « Band Of Brothers » est le disque d’un combo attachant et virtuose, qui va vite faire parler de lui. Le Rock Sudiste français a enfin son digne représentant.

GUNSMOKE BROTHERS BAND

« Band Of Brothers »

(Independant)

Malgré une scène hexagonale désertique, les fans de Southern Rock ne manquent pourtant pas, si l’on en croit l’intérêt porté à des groupes mythiques comme Lynyrd Skynyrd, Molly Hatchet ou Allman Brothers Band pour ne citer qu’eux. Au-delà du fait que le style soit assez éloigné de notre culture, le ‘Rock Sudiste’ souffre aussi sûrement d’un déficit d’image lié au drapeau confédéré souvent arboré outre-Atlantique… Et c’est bien dommage. Mais ici, on parle musique, pas politique. Et celle, très fédératrice, du GUNSMOKE BROTHERS BAND vaut bien plus qu’un simple détour, tant elle ne manque ni d’atouts convaincants, ni de chaleur.

A la tête du quintet, on retrouve le chevronné Xavier Quémet, chanteur, guitariste et compositeur de « Band Of Brothers ». Et, car il s’agit réellement d’une fratrie de musiciens œuvrant à l’unisson, il est brillamment accompagné de Tony Vasary (basse), Thibault Menut (batterie) et des frères Ar Beleg, Seb et Niko, aux guitares. Fratrie donc. Et si on fait les comptes, GUNSMOKE BROTHERS BAND se présente bel et bien avec trois six-cordistes, tous en lead comme à la rythmique. Et cette belle tradition Southern se reflète sur 12 morceaux bardés de riffs entêtants, de solos virtuoses et de twin-guitares endiablées.

Loin des caricatures, la formation bretonne distille des compos efficaces, mélodiques et suffisamment percutantes pour obtenir un savoureux mélange de Country-Rock et de Hard Blues dans un vrai moment de partage et d’authenticité. Dès « Liar Pigs », on perçoit l’unité du groupe sur ce chorus majestueux, qui se propage et infuse littéralement la suite de « Band Of Brothers » (« My Dog », « Wild White Wine », « Song for The Brave », « Martin Brown », « Big Tits, Sweet Lips » et le morceau-titre). GUNSMOKE BROTHERS BAND passe haut la main le cap du premier opus et travaille déjà sur le deuxième. Inspiré et prolifique !  

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LeanWolf : du Blues dans la bergerie [Interview]

Pour son deuxième EP, LEANWOLF a insufflé une touche Southern à son Blues Rock, quoi de plus normal finalement lorsque l’on vit en Languedoc-Roussillon. « Limbo » sent bon le sud, certes, mais plutôt celui des Etats-Unis. Quentin Aubignac, à l’état civil, a marié des saveurs sudistes à un jeu très groovy et percutant, mais également au parfum Soul. Avec une formule en quatuor, le songwriter, guitariste et chanteur s’exprime avec talent et beaucoup de liberté sur ce nouveau six-titres accrocheur. Entretien avec un musicien inspiré.

Photo : Arbre E. Saldana

– Tu avais sorti un EP en 2021 et tu récidives aujourd’hui avec « Limbo ». Le format court te convient mieux, ou ce sont les plus simplement les circonstances qui se sont présentées comme ça et t’y ont mené ?

J’ai préféré sortir un deuxième EP, car je ne me sentais pas prêt pour un album. Je suis perpétuellement en train de me chercher dans la composition, ça me sert de croquis en quelque sorte, même si cette fois, on est arrivé à quelque chose de beaucoup plus abouti. Il y a bien sûr aussi l’aspect financier qui entre en jeu, c’est beaucoup plus pratique de sortir un EP sur plein d’aspects.

– Pour conclure sur ce chapitre, le cap du premier album est toujours important pour un artiste. J’imagine que cela doit aussi te titiller, à moins que la scène soit véritablement ta priorité et non la production de disque ?

Oui complètement, c’est une forme d’aboutissement dans la recherche de son identité, je pense. Et aujourd’hui personnellement, je me sens prêt à sortir un album. D’ailleurs, j’ai commencé à y travailler. Bien sûr, il faudra trouver les fonds ! Mais pour l’instant, je dirais que la scène est ma priorité en effet. C’est devenu un peu le nerf de la guerre et il nous faut d’abord défendre ce nouvel EP avant de passer à autre chose.

– Avant de préparer cette interview, je me suis bien sûr replonger dans ton premier EP éponyme. Ce qui m’a tout de suite surpris, ce sont ces sonorités Blues assez ‘classiques’, tandis que « Limbo » sonne clairement plus Southern. Tu te cherchais encore à l’époque, ou c’était une volonté claire de creuser dans un registre au spectre peut-être plus large et moins caractérisé ?

Tu as complètement raison, c’est un peu des deux. Lorsque j’ai écrit mon premier EP, j’étais clairement à fond dans la musique Blues ‘classique’. Je cherchais vraiment à rentrer dans cette ‘niche’, car je pensais ne pouvoir faire que ça comme style. Donc bien sûr, je me cherchais, il s’agissait de mes premières compos, de mes premiers textes… Mais avec « Limbo », j’ai voulu sortir de ce carcan. J’ai été énormément inspiré par Marcus King, qui est très Blues dans son jeu de guitare et dans la voix, alors que ses morceaux pas du tout. D’autre part, ça m’est venu naturellement. Ce nouvel EP représente qui je suis aujourd’hui, et, au final, le voyage musical est une perpétuelle recherche de soi à mon sens.

Photo : Arbre E. Saldana

– LEANWOLF est un groupe assez jeune finalement, et pourtant vous affichez tous les quatre une assurance de vieux briscards et aussi et surtout une culture musicale conséquente, vu le registre. A quel âge êtes-vous tous tombés dans le Blues et le Southern Rock qu’on entend plus cette fois ?

Pour ma part, je suis tombé assez jeune dans le Blues. Dès mes premiers cours, mon prof m’a initié à Gary Moore, qui a été mon modèle pendant longtemps. Puis, de fil en aiguille, j’ai découvert Stevie Ray Vaughan, Jeff Beck et BB King. Ce n’est que plus tard que je suis tombé amoureux du Southern Rock, c’est même tout frais à vrai dire !

– Les six titres de « Limbo » sont remarquablement bien produits et bénéficient d’un volume important et d’un équilibre parfait. Il en émane aussi une énergie très live sur un son tout aussi organique. Dans quelles conditions a-t-il été enregistré, et est-ce le disque vous aviez en tête dès le début ?

Merci pour David Darmon (Mirador Sound Studio) qui a mixé notre EP et Joe Carra (Crystal Mastering) qui l’a masterisé. Pour commencer je dirais que oui : c’est le disque que nous avions en tête depuis le début. On voulait, à l’inverse du premier, un côté plus organique et live dans le son, et pour ça il n’y a pas 36 solutions : on devait l’enregistrer en live. Alors bien sûr, la voix a été enregistrée après coup, mais le reste était vraiment en live. Il y a donc des petites imperfections, qui rendent aussi le tout vivant.

– Faire du Southern Blues Rock est suffisamment rare en France pour être souligné. Si les influences sont assez évidentes et on pense à Lynyrd Skynyrd, Allman Brothers Band et Gov’t Mule. Cela dit, je vous trouve aussi beaucoup de points communs avec la nouvelle génération et des groupes comme Blackberry Smoke, Robert Jon & The Wreck et Whisky Myers. Est-ce que tu as aussi le sentiment d’appartenir à cette lignée d’artistes ?

Oui complètement, en tout cas pour ce nouvel EP, on est vraiment dans cette lignée et je suis très fier de défendre cette musique trop peu présente à mon goût en France. Maintenant, je ne sais pas si la suite sera toujours dans cette lignée, car on ne sait pas de quoi demain sera fait et quelles seront mes inspirations. En tout cas, on n’en sera jamais très loin !

Photo : Arbre E. Saldana

– Il y a autre chose qui est assez surprenant. Les sonorités Southern sont très marquées et elles se mêlent habillement au British Blues Rock et notamment à celui de Gary Moore. Ca peut paraître étonnant d’avoir ainsi un pied dans les deux continents, et c’est également ce qui forge en partie ton identité musicale. C’est quelque chose d’inconscient ou au contraire de très travaillé ?

Je pense que c’est inconscient, mais maintenant que tu le dis, oui ça fait sens, merci ! En tout cas, c’est vrai que Gary Moore a eu beaucoup d’influence sur moi.

– Outre des parties de guitares exceptionnelles, « Limbo » fait aussi la part belle à l’orgue bien sûr, mais aussi à ta prestation vocale. Est-ce que tu les as travaillé avec la même implication, ou as-tu une préférence claire pour l’une ou l’autre ?

Et bien, j’ai toujours plus travaillé ma guitare que ma voix, sachant que je suis complètement autodidacte au chant. Mais j’avoue qu’après avoir sorti « Limbo », j’ai senti qu’il fallait que j’améliore ma technique vocale. Donc, je la travaille beaucoup plus depuis, j’essaie de rattraper le coup pour être à 50/50, aussi bon avec les deux ! (Rires)

– Même si « Limbo » est assez Heavy dans l’ensemble, il y a aussi beaucoup d’aspects Soul. C’est important pour toi de placer les moments d’émotion au même niveau que les aspects plus musclés de ton Blues Rock ?

Oui, j’adore jongler entre deux extrêmes. C’est important pour moi d’exprimer ces deux types d’émotions qui sont, en gros, la colère et la mélancolie. C’est bien sûr plus compliqué que ça, c’est histoire de donner un exemple. Il y a un côté cathartique : les jouer en live et les enregistrer me permet de me sentir mieux, c’est une part de moi.

– Enfin, on t’imagine aisément écumer les scènes américaines. Est-ce quelque chose que tu as dans un coin de la tête, ou la France reste d’abord ta priorité ?

Alors oui, le rêve Américain sera toujours présent. J’y travaille tous les jours pour y arriver et peut-être qu’un jour… qui sait ! En tout cas, oui clairement, on va essayer de ‘conquérir’ la France pour l’instant ! (Rires)

Le nouvel EP de LEANWOLF, « Limbo », est disponible sur toutes les plateformes.

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Southern Rock

Blackberry Smoke : une tradition intacte

Pionnier de cette nouvelle génération de formations Southern à s’être émancipée d’un certain public pour en conquérir d’autres, BLACKBERRY SMOKE prouve, s’il était encore nécessaire, qu’il est ce grand représentant d’une musique typiquement sudiste qui vit, bouillonne et rayonne dorénavant comme au temps des Lynyrd Skynyrd, Allman Brothers Band, 38 Special et autres Molly Hatchet. « Be Right Here » est entraînant, joyeux, électrique, brut et d’une ferveur aussi palpable que confiante. Une réussite totale !

BLACKBERRY SMOKE

« Be Right Here »

(3 Legged Records/Thirty Tigers)

Avec « Your Hear Georgia » en 2021, BLACKBERRY SMOKE avait laissé beaucoup de fans sur leur faim, tant la déception fut grande. Cela n’a pas remis en question la grande qualité de ses prestation scéniques et encore moins celle de sa discographie, mais cela avait dévoilé certaines limites créatives. Cela dit, on peut aussi se dire qu’il ne s’agissait que d’un simple coup de mou, comme cela arrive chez la majorité des groupes. Car « Be Right Here » vient remettre quelques pendules à l’heure, et avec la manière. Techniquement imparable, le groove et les mélodies sont au rendez-vous, au même titre que l’inspiration et le feeling.

BLACKBERRY SMOKE retrouve ici son Southern Rock, le vrai, celui qui est gorgé de Country, de Blues et d’Americana. Et ce retour à une authenticité dissoute sur le précédent album donne cette belle sensation de liberté retrouvée, cette légitimité qui fait la force des Américains et qui les a très justement désignés comme le renouveau du Rock Yankee, après des années 70 désormais lointaines. Etonnamment, même le producteur Dave Cobb (Chris Stapleton, Jason Isbell), grand habitué et faiseur de disques très mainstream, est parvenu à rendre au groupe, avec « Be Right Here », ce son live et spontané, qui le rend si identifiable.

Enregistré entre Nashville et Savannah en Georgie, ce huitième opus dégage une sincérité que cette apparente simplicité rend immédiatement positive. Au chant, Charlie Starr surfe sur un groove roots et enthousiaste et donne brillamment le change à Paul Jackson avec qui il forme un somptueux duo de guitaristes. De « Dig A Hole » à « Barefoot Angel”, en passant par « Don’t Mind If I Do », « Little Bit Crazy », « Like I Was Yesterday » ou les plus délicats « Other Side Of The Light », et « Whatchu Know Good », BLACKBERRY SMOKE n’a pas à se forcer pour exceller dans un registre qu’il incarne autant qu’il le respire… à pleins poumons !

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International Southern Rock

The Georgia Thunderbolts : la relève Southern [Interview]

Originaire de Rome, Georgie, au pied des montagnes Appalaches, THE GEORGIA THUNDERBOLTS a frappé les esprits dès son premier EP éponyme sorti l’an dernier. Le quintet américain s’est approprié avec élégance, force et savoir-faire le Southern Rock de ses aînés tout en y insufflant une vision moderne et un son étincelant. Avec « Can I Get A Witness », le groupe enfonce le clou et confirme le talent et la créativité perceptive sur son premier effort. Zach Everett, bassiste de la formation, revient sur leur démarche artistique, leur vision de la vie et ce que le Southern Rock véhicule dans sa musique.

– A l’été 2020, vous avez créé la sensation en sortant un premier EP éponyme tellement réussi qu’il a beaucoup fait parler et vous a ouvert de nombreuses portes. Comment avez-vous vécu cette période qui a été le véritable point de départ du groupe, en tout cas médiatiquement ?

L’expérience des médias avec la sortie de notre EP en 2020 a été vraiment très intéressante. Nous étions encore novices dans ce genre d’exercice et c’était à la fois une expérience et un apprentissage amusant et parfois aussi stressant ! Aujourd’hui, nous sommes bien mieux armés, même pour en jouer le plus possible.

– Entre cet EP et « Can I Get A Witness », on note une continuité dans la production avec des morceaux puissants, chaleureux et des arrangements très soignés. Quelles différentes majeures faites-vous entre ces deux enregistrements ?

L’année dernière, nous avons sorti l’EP en raison des circonstances dues à la pandémie. Ce premier album, y compris l’EP, était terminé depuis deux ans. Au niveau des compositions, nous écrivons toute notre musique ensemble à chaque fois. Nous faisons des jams, nous essayons beaucoup de choses assez simplement et on voit ce qu’il en ressort. Et c’est ce processus de création qui donne ce que chacun peut ensuite écouter.

– Votre Southern Rock tranche avec la tradition grâce à un son très actuel. Si le style a déjà un côté intemporel, dû sûrement à ses côtés Blues et Country, vous renouvelez pourtant le genre. Quel est votre regard et quel héritage retenez-vous de la période 70’s et 80’s ?

En fait, tout ce que nous avons retenu du passé et qui nous a inspiré se retrouve dans notre musique. Notre désir est aussi de vouloir transmettre tout ça aux futurs groupes pour continuer de porter le flambeau. Tout ça concerne même plus la vie que la musique, parce que la musique reflète notre quotidien et ce que l’on ressent. Le message est simple : soyez honnête, soyez alerte, travaillez dur pour atteindre un objectif et soyez vrai. Ce sont des choses que nous essayons de vivre au mieux, car c’est comme ça que nous avons été élevés. Et c’est de cette manière que naissent nos inspirations.

– Contrairement à la plupart des formations Southern Rock, vous n’affichez pas trois guitaristes, mais les claviers et le piano ont un grand rôle. C’est aussi une façon de vous distinguer et de vous concentrer sur le côté chanson plutôt que sur l’instrumental ?

Je pense que l’absence d’un troisième guitariste et d’un claviériste était un moyen très naturel et aussi imprévu pour nous distinguer des formations traditionnelles de Rock Sudiste. Pour nous, l’important est de rester les meilleurs amis du monde, en étant attentifs à ce que personne ne viennent s’immiscer dans le groupe.

– Tout en affichant un style très moderne et ancré dans son temps, vous reprenez aussi « Midnight Rider » du Allman Brothers Band. C’est une manière de leur rendre hommage et finalement de rappeler où sont vos racines musicales ?

Oui, « Midnight Rider » est résolument un hommage au Allman Brothers Band. Cela dit, c’est également et simplement le désir de reprendre une bonne chanson. A nos yeux, c’était le meilleur compromis et le pont idéal.

– Après une période où le Southern Rock a peu fait parler de lui et a livré assez peu de nouvelles productions, on assiste à un superbe revival avec des groupes comme Blackberry Smoke, Whiskey Myers, Robert Jon & The Wreck et vous-même, bien sûr. Comment l’expliquez-vous ? Il y a eu une certaine nostalgie chez les fans ?

Je pense que c’est naturellement le juste retour des choses et d’un genre. Mais tout cela s’est produit sur une assez longue période. Le socle de fans a également évolué et s’est vraiment agrandi. Finalement, nous sommes vraiment arrivés au bon moment pour aider à faire avancer cette culture et cette musique.

– Enfin, pouvoir prendre la route et remonter sur scène doit aussi vous ravir ! L’attente n’a pas été trop longue ?

Pouvoir reprendre la route a été quelque chose de formidable ! C’est là où nous nous sentons le mieux et c’est là que nous voulons être ! Fédérer le plus de monde à notre musique et passer un bon moment avec nos fans est vraiment la vie que nous aimons.

L’album, « Can We Get A Witness”, de THE GEORGIA THUNDERBOLTS est disponible depuis le 15 octobre chez Mascot Records.

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Robert Jon & The Wreck : la magie Southern [Interview]

Il fut un temps, pas si lointain d’ailleurs, où l’on était encore autorisé à parler de Rock Sudiste… Les aficionados s’en souviennent encore. En un rien de temps, nous sommes passes au Southern Rock, ce qui ne change rien au propos, mais bon… C’est politiquement correct au moins et ça évite à certains de moudre un grain bien trop épais.

Aux côtés des Blackberry Smoke, de Whiskey Myers et de quelques autres, ROBERT JON & THE WRECK s’est fait lui aussi une belle place dans ce renouveau que vit la scène américaine notamment. Avec un superbe dernier album, « Last Light On The Highway », les Californiens montrent qu’il faudra désormais compter sur eux à l’avenir.  

Chanteur et guitariste du quintet, Robert Jon m’a fait le plaisir de répondre à quelques questions, histoire de faire un peu le tour de la question, de parler de l’ascension du groupe et surtout de la période pandémique qui les a coupé en plein élan. Entretien.

– En l’espace de quelques albums, le groupe est passé d’étoile montante du Southern Rock à formation-phare de la nouvelle génération. Même si cela ne devait pas être l’objectif, c’est une belle récompense, non ?

C’est très flatteur, mais j’ai l’impression que nous sommes, en fait, plus souvent en concurrence avec nous-mêmes. Nous voulons que chaque disque, chaque chanson et chaque performance soient meilleures que les précédents. Nous n’avons pas vraiment  beaucoup de temps pour s’arrêter et flâner, car c’est à ce moment-là que les groupes perdent leur avantage.

– Après « Take Me Higher » et surtout depuis « Last Light On The Highway », les choses sont allées assez vite pour vous. Comment avez-vous vécu ces deux dernières années ?

C’était un tourbillon d’opportunités amusantes et excitantes. Etre frappé ensuite par le Covid a été un arrêt tellement difficile vu la vitesse à laquelle tout se passait. On est passé de la vitesse maximale à zéro, et cela a nécessité beaucoup de réajustement pour tout le monde. Nous étions censés être en tournée pendant la majeure partie de l’année 2020 et sortir aussi notre disque. Nous avons fini par essayer de comprendre comment survivre à tout cela. Heureusement, nous nous sommes rencontrés régulièrement pour rester sains d’esprit et nous concentrer sur la musique.

– « Last Light On The Highway » est aussi brillant dans ses compositions que dans la production qui est très organique et lumineuse. C’est assez rare de sortir un aussi bon album un an seulement après le précédent. Vous aviez déjà plusieurs morceaux prêts et une idée précise de l’album ?

Merci, c’est vrai que nous sommes vraiment fiers de l’album. Nous n’avons jamais vraiment d’idées avant de commencer le processus d’écriture. Les albums s’assemblent tous assez rapidement. De l’écriture à l’enregistrement, cela ne prend que quelques mois. Plus précisément, la chanson « Last Light On The Highway » a été composée et finalisée en juste quelques jours. Et cela s’est avéré meilleur que nous n’aurions jamais pu l’imaginer. J’ai d’ailleurs hâte de la jouer en concert.

– Quand on vous dit que vous représentez la relève du Southern Rock avec tout ce que ça comporte par rapport à l’héritage que cela représente, vous sentez-vous dépositaire de cette identité musicale ?

Pas vraiment. Je pense que ma voix et son côté émotionnelle ont cette qualité de nous pousser dans cette direction malgré tout. Nous aimons des groupes comme les Allman Brothers et les Black Crowes, et dire qu’ils n’ont pas d’influence serait un mensonge. Mais nous aimons une tonne d’autres groupes aussi, et qui nous ont marqué. J’espère surtout qu’on se distingue de ces groupes de la bonne manière pour nous permettre de tracer notre propre chemin.

– En écoutant les médias et aussi les fans, on a l’impression qu’il ne s’est passé depuis Lynyrd Skynyrd, Allman Brothers Band, Molly Hatchet et quelques autres. Est-ce que c’est aussi ton sentiment ? Le Southern Rock a-t-il besoin de sang neuf ou juste d’un éclairage à la hauteur du style ?

Il y a beaucoup de groupes de Southern Rock incroyables qui entretiennent la flamme. J’ai l’impression qu’il est facile de devenir un groupe presque « cloné » avec de la musique originale ces temps-ci. Beaucoup de choses ont été faites dans le Rock’n’Roll. Donc essayer d’être les nouveaux Allman Brothers ou Molly Hatchet, et aussi bons que soient le groupe, vous laissera forcément dans l’ombre de ceux qui l’ont déjà fait mieux que vous. Cela dit, si vous avez besoin de nouveautés, écoutez donc Them Dirty Roses, Dirty Honey et Markus King, qui font un sacré bon travail.

– Alors que vous enchainiez les concerts après la sortie de l’album, vous avez été stoppés net, comme tout le monde, par la pandémie. Quels ont  été vos premiers sentiments ?

Au début, tout le monde disait que ce serait fini dans deux semaines, et cela n’a bien sûr pas été le cas. Ensuite, nous avons dû décider de ce que nous étions à même de faire en tant que groupe. Quand j’ai réalisé pour la première fois que ce serait beaucoup plus long que ce que tout le monde disait, il me restait en fait beaucoup de nouvelles choses à découvrir dans ma vie. Alors, que faire de ce temps en restant productif ? Comment ne pas me sentir déprimé tous les jours ? C’est dur lorsqu’on n’a rien à faire. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a beaucoup de choses qui se passent en concert. Ce n’est pas seulement une question d’argent ou de rapport aux fans. Il y a un sentiment d’accomplissement après un spectacle et enlever ce sentiment est une pilule difficile à avaler. Ça a donc été le bon moment pour réfléchir et découvrir à nouveau ce qui était important pour moi.

– Depuis vous donnez rendez-vous chaque semaine à vos fans à travers « The Wreck Podcast » qui approche d’ailleurs la centaine de numéros (84 pour être précis). Peux-tu nous expliquer en quoi consistent ces émissions ?

Ce Podcast a été une bouée de sauvetage pour nous et pour nos fans. Nous parlons de ce que nous faisons, nous buvons de la bière, nous écoutons de la musique et nous avons des invités. C’est toujours très amusant de se connecter avec de vieux amis comme Todd de Rival Sons, par exemple. Nous ne l’avions pas vu depuis des années et c’était comme si nous venions de nous voir. C’est notre formule numérique pour être dans un bar et filmer toute cette merde due à la pandémie.

– Et puis, il y a aussi ces shows-case en direct du ‘Hangar 24’ dans votre ville d’Orange County en Californie. Comment cela se passe-t-il et comment vous organisez-vous pour les mises en place ?

Nous avons un ami nommé John Hampton, qui organise des événements musicaux depuis 20 ans dans le comté d’Orange. Son travail a aussi été vaincu par la pandémie. Alors, il cherchait un lieu pour faire des spectacles et il l’a trouvé à travers le ‘Hangar 24’.

Le site extérieur a la taille d’un terrain de football et permet aux gens d’être aussi proches ou aussi loin qu’ils le souhaitent des autres. Ces spectacles ont été incroyables non seulement pour nous, mais aussi pour les autres groupes locaux du comté d’Orange. Ça nous a rappelé pour quelles raisons, on joue tous de la musique. Il y a des tonnes de personnes qui ont besoin d’une sortie régulière, et qui ont besoin d’un endroit pour voir et écouter de la musique live. J’ai l’impression que cela fournit un excellent service à la communauté. Je suis vraiment très fier que John et notre équipe aient pu aider à mettre tout ça en place.

– Un petit mot justement sur le fait que vous veniez de Californie et pas d’un Etat du Sud comme c’est le cas très souvent. Là aussi, les frontières commencebnt à bouger. Le voyez-vous comme une démocratisation du Southern Rock ?

A Orange Country, tout le monde a un parent qui écoute du Classic Rock à la radio. Grateful Dead, par exemple, a un énorme impact dans le comté d’Orange et cela se ressent dans ce que nous faisons. Nous avons grandi en écoutant du Punk Rock, du Grunge et du Metal. Nous essayons juste de ne pas y penser quand nous écrivons de la musique. L’éventail de chansons américaines est le même partout dans le pays, et à mesure que nous voyageons, il est presque le même partout dans le monde. Nous tirons donc tous vers les mêmes influences que tout le monde. Nous ne faisons pas tout notre possible pour être un groupe de Southern Rock, nous ne faisons que jouer la musique que nous aimons. Les gens trouveront toujours une étiquette et cela nous convient si cela les aide à découvrir notre musique.

– Enfin, vous venez d’annoncer les nouvelles dates de votre venue en Europe et notamment ici en France pour deux concerts. Vous devez être impatients de reprendre la route, non ? Et sans vouloir jouer les chats noirs, vous avez bon espoir que cette tournée se passe dans des conditions presque normales ?

Nous sommes à la fois excités et terrifiés. Passer d’un rythme très soutenu à un arrêt total est une chose. Mais retrouver de nouveau ce rythme effréné sans savoir si les choses vont changer, c’en est une autre. Mais cette fois, tout semble laisser penser que c’est véritablement la fin de la pandémie et nous sommes particulièrement ravis de revoir les fans et de leur proposer des concerts incroyables !

Vous savez donc ce qu’il nous reste à faire : croisons tout ce qui peut l’être !

« Last Light On The Highway » est toujours disponible.