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Sludge Stoner Doom Stoner Metal

Messiahvore : prophetic

Dans l’univers de MESSIAHVORE, le ciel est rouge et le paysage aride. Sludge à souhait, son Stoner Metal a une saveur âpre et les Américains tranchent dans le vif sans trembler… bien au contraire. « Transverse » est un disque que l’on prend en pleine tête et qui laisse quelques traces. Très soudé, le combo dévore ses morceaux avec méthode et précision. Un régal !

MESSIAHVORE

« Transverse »

(Iron Head Records)

Le groove est lourd, l’espace saturé et l’atmosphère est apocalyptique sur ce nouvel opus de MESSIAHVORE. Deux ans tout juste après son premier album éponyme le quatuor de Denver, Colorado, remet le couvert et ressort la sulfateuse pour livrer ce Metal hybride, où s’entremêlent et s’entrechoquent le Stoner, le Sludge, le Doom et un chant parfois proche du Death. « Transverse » est tout ça à la fois, et même un peu plus.

Accordé en baryton, le guitariste Kevin Disney laisse planer la menace grâce à des riffs dantesques et des solos pourtant lumineux. MESSIAHVORE avance façon rouleau-compresseur en libérant une puissance très compacte et brute. Entre Sludge Desert et Stoner Metal, les guitares font corps dans une dynamique musclée et rigoureuse. Et le duo vocal a l’œuvre est lui aussi d’une redoutable efficacité.  

Sans filtre et sans la moindre hésitation MESSIAHVORE a structuré « Transverse » avec robustesse et une belle vélocité, qui transpirent sur chaque morceau (« Discipline Of Violence », « The Unkind », « One Millions Mistakes », « Hope Of The Living Death », « Replicant »). On perçoit même des vibrations très Southern à travers cette avalanche de riffs percutants, d’où émanent aussi des mélodies accrocheuses. Infernal !

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Heavy Stoner Rock Sludge

Rusty Bonez : inoxydable

Relativement épurés, mais compacts et avec suffisamment d’épaisseur dans les guitares, les morceaux de cette deuxième réalisation de RUSTY BONEZ révèlent une belle inspiration de la part des Grecs. D’ailleurs, « Brainworm » repose sur une rythmique libérée par un souffle Stoner terriblement Heavy, qui flirte parfois avec des sonorités Sludge enthousiasmantes. Solide et entraînant !

RUSTY BONEZ

« Brainworm »

(Vinyl Store Gr.)

RUSTY BONEZ fait partie des très bonnes formations Stoner dont la Grèce a le secret. En un peu moins de dix ans, le quatuor s’est forgé une solide petite réputation, résultat d’un travail acharné depuis son premier album « Wrath », sorti en 2017. Après la parution de celui-ci, le groupe a enchainé les concerts ce qui lui permet aujourd’hui d’afficher des compositions radieuses sur ce nouveau « Brainworm ».

Freiné dans son élan par la pandémie, RUSTY BONEZ a du se résoudre à renouveler la moitié de son line-up, et c’est donc plein de fraîcheur et d’envie qu’il réapparait sur ce deuxième opus. Avec « Brainworm », les Hellènes nous baladent dans un univers très Stoner donc, avec de multiples influences Heavy Rock et même parfois Grunge (en nettement plus musclé). En résumé, on navigue entre Clutch et Black Label Society.

Grâce à son frontman à la voix puissante et accrocheuse, RUSTY BONEZ dégage une énergie très communicative et les mélodies accentuent l’impact des riffs, le tout sur un groove enivrant (« Nowhere », « If », « Pile Of Stones », « Brainworm », « Shadow Of Faith »). La grande variété de l’album est également très bien mise en valeur par le mastering de George Nerantziz (Pain Of Salvation, Gus G). Bref, une bonne grosse claque !

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Post-Metal post-Rock

IAmber : dantesque

Dans une mélancolie presqu’addictive où viennent se joindre colère et fracas, IAMBER se présente avec un nouvel opus déroutant, qui vient secouer les émotions avec minutie. Avec « Mercurial Shakes », c’est à un vrai travail d’auteurs que ce sont livrés les quatre membres du combo nordique. Tour à tour post-Metal, post-Rock, Noisy et Sludge, le groupe pulvérise les codes et délivre une empreinte musicale faite d’instinct et d’énergie brute.   

IAMBER

« Mercurial Shakes »

(Wormholedeath Records)

Affilier IAMBER au Post-Metal n’est certes pas une hérésie, mais cependant à l’écoute de ce troisième album, les pistes explorées sont si nombreuses que ce serait tout de même un peu réducteur. Usant de sonorités post-Rock, Noisy et même Sludge sur des passages fracassants, les Scandinaves multiplient les soubresauts avec une incroyable dextérité et des élans exaltants d’une grande beauté. Crépusculaire et magique.

D’une froideur hypnotique, le quatuor finlandais évolue dans un univers bien à lui, maniant à l’envie les sonorités extrêmes ou délicates. Il en va de même pour le chant, qui passe d’une clarté mélodique à un scream ravageur. Toutes ces variations sont guidées par un son très organique et saisissant de puissance. IAMBER cultive un environnement plein de relief basé sur une dynamique de chaque instant, qui prend vite aux tripes.

Martial ou langoureux, le groupe nous trimbale sans complaisance dans une fuite en avant effrénée comme pour mieux nous perdre. Mais on est vite rattrapé par cette intensité omniprésente, qui vient sonner le réveil des sens (« I Am The Boundary », « Atomist », « Tourbillon », « Each One A Setting Sun »). IAMBER écrase autant qu’il séduit et la force que dégage « Mercurial Shakes » est d’une rare singularité.     

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Doom Post-Metal Sludge

Gavran : des nuances de noir

En jouant sur la force des émotions déployées dans son Sludge/Doom, GAVRAN sort un deuxième album très rugueux, qui laisse également de la place à des ambiances post-Metal très précises. La production à l’œuvre sur les titres des Hollandais libère des parties instrumentales qui gravitent sur des crescendos survitaminés et rendent « Indistinct Beacon » totalement évanescents.

GAVRAN

« Indistinct Beacon »

(Dunk! Records)

A eux trois, Jamie Kobic (batterie, chant), Freek Van Roogen (guitare) et Ritsaart Vetter forment GAVRAN, un combo Sludge/Doom aux climats post-Metal singuliers. Le trio hollandais évolue tout en contraste dans un style sombre et absorbant où les sentiments d’anxiété, de doute et de détresse dominent pour finalement donner un instantané troublant de notre époque.

Fondé en 2018, ce n’est que deux ans plus tard que le groupe sort le single « Uska », suivi de près par un premier album, « Still Unavailing », qui annonce déjà un goût prononcé pour un registre fait de lourdeur et de riffs écrasants, mais que des breaks éthérés allègent avec finesse. Les thèmes des textes de GAVRAN traitent de l’existence, de la vie et de la mort et d’une société très sombre sous un prisme assez pessimiste.

Construit sur cinq titres dépassant tous les neufs minutes, « Indistinct Beacon » alterne entre moments calmes et très progressifs et des souffles Sludge assourdissants. Le trio de Rotterdam avance sans fioritures sur des répétitions hypnotiques. L’épaisseur des guitares et les variations vocales entre chant clair et growl offrent à GAVRAN une robustesse très atmosphérique aussi. Subtil et herculéen !

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Occult Rock Psych Sludge Stoner Doom

Witchfinder : dark fuzz

Très instrumental et développant des atmosphères quasi-séismiques, « Forgotten Mansion » a des allures d’ogre mastodonte. Si elle se pare aussi de mélodies captivantes et psychédéliques, celle nouvelle production de WITCHFINDER vient surtout confirmer la puissance du Stoner Doom du quatuor français avec une force tellurique.

WITCHFINDER

« Forgotten Mansion »

(Mrs Red Sound)

Long EP ou mini-album, c’est selon, « Forgotten Mansion » vient donner suite à « Endless Garden », un EP de deux titres fracassant sorti en juin dernier, et qui marquait un léger tournant avec l’arrivée aux claviers de Kevyn Raecke. Il n’en fallait pas davantage pour que le côté fantasmagorique du quatuor surgisse encore un peu plus. WITCHFINDER s’apprête à réveiller les volcans de son Auvergne natale.

Doté d’une production massive et écrasante, ce nouvel effort vient définitivement poser le statut de groupe incontournable d’une scène Stoner Doom française, qui devrait vite devenir trop petite. La trajectoire de WITCHFINDER est assez claire : conjuguer le Fuzz, le Metal et le Sludge avec un Psych Rock occulte et ténébreux. La rythmique est lourde, les riffs épais et le chant se devine au lointain.

Si l’ambiance est posée dès le pachydermique « Approaching » suivi de près par « Marijuana », les surprises sont nombreuses au sein-même de ces morceaux, qui s’étendent en longueur. Très groove, la variété des mid-tempos ensorcelle en communion avec des synthés psychédéliques aussi fins que les guitares sont sourdes et menaçantes (« Lucid Forest », « The Old Days »). WITCHFINDER en impose grâce à une créativité débordante.

Photo : Aurore Staiger
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Post-Black Metal Sludge

Deliverance : l’impossible sevrage musical

Même les registres les plus extrêmes obéissent à des codes, sortes de frontières imposées ou souvent même résultantes d’une autocensure rassurante. Mais chez DELIVERANCE et depuis trois albums maintenant, on fait fi de ce type de recommandations analgésiques pour s’affranchir de toutes formes de dictats musicaux. Guidé par cette liberté sans limite, les Français expérimentent, repoussent et s’engouffrent dans un post-Black Metal teinté de Sludge et d’un Psych Prog unique, mais peu lénifiant, c’est vrai. Unique donc et incontrôlable surtout.

DELIVERANCE

« Neon Chaos In A Junk-Sick Dawn »

(Les Acteurs de l’Ombre)

Comme il y a deux ans, DELIVERANCE revient jeter un énorme pavé d’une heure dans nos fragiles oreilles. Après l’excellent « Holocaust 26 :1-46 » qui n’aura malheureusement que trop peu goûté aux joies de la scène, le quatuor est parvenu à composer un album d’égale puissance et surtout à recréer des atmosphères aussi titanesques. Plus ambitieux encore, le groupe dépasse les limites de son post-Black Metal qu’il agrémente toujours de Sludge et cette fois d’un Psych Prog cathartique.

Pour ce troisième opus, le line-up reste inchangé. Tandis que Sacha Février (basse) et Fred Quota (batterie) martèlent une rythmique surpuissante, Etienne Sarthou (guitare) enchaine les riffs tranchants et épais. Quant à Pierre Duneau, on le sent littéralement habité par un chant imprévisible et sauvage. DELIVERANCE se déploie dans un univers sonore singulier, qui gagne en profondeur grâce à quelques effets savamment dosés et pertinents. Et que dire que cette production qui le rend incroyablement immersif ?

Afin de passer un cap dans la compréhension de « Neon Chaos In A Junk-Sick Dawn », un passage par le livret de l’album et une lecture des textes s’imposent. Ecrits dans des conditions très particulières et presqu’extrêmes, ils posent le concept et rendent les morceaux encore plus saisissants. Tout en percussion sur « Salvation Needs A Gun » et « Neon Chaos », DELIVERANCE est impérial sur les mastodontes « Odyssey » et « Fragments Of A Diary From Hell » longs de 18 minutes chacun. Gigantesque !

Photo : Patrick Baleydier
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Doom Post-Metal Sludge

Nuit d’Encre : crépusculaire

En intégrant un batteur à son projet solo, le créateur de NUIT D’ENCRE ajoute une belle dynamique à son deuxième album, qui bénéficie d’un aspect organique plus marqué. Musicalement, « De L’Autre Côté » s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur avec une maturité musicale décuplée et une production exemplaire.

NUIT D’ENCRE

« De L’autre Côté »

(Bitume)

Deux ans après le très bon « Sans Maux Dire… », Franswa Felt poursuit son aventure instrumentale avec le deuxième album de NUIT D’ENCRE, un projet solo mené de main de maître. Sur ce nouvel effort, le compositeur a mis tous les atouts de son côté en confiant le mix de ses nouvelles compos à Etienne Sarthou (Karras, Aqme) et le mastering au grand Magnus Lindberg (Cult Of Luna).

Si, sur le papier, la qualité de la production laisse peu de doute, elle ne fait que mettre un peu plus en avant le talent d’écriture du multi-instrumentiste. Car sur « De L’Autre Côté », on le retrouve à l’œuvre à la guitare, à la basse et aux claviers. Cependant, cette fois-ci, NUIT D’ENCRE accueille le batteur Eric Dunnet, qui apporte beaucoup de relief et d’épaisseur à l’ensemble.

Quant au style, le Sludge Doom déployé reste dans cette veine très immersive aux lueurs post-Metal. Le registre instrumental permet a lui aussi de développer des atmosphères très prenantes, capables de se faire aussi submergeantes qu’aériennes (« Mille Lieux Hostiles », « L’Enfant Ephémère », « Faim D’un Rêve »). Avec « De L’Autre Côté », NUIT D’ENCRE franchit un palier, tant dans la création que dans l’affirmation d’un son et d’un style très personnel.

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Doom Post-HardCore Post-Metal Sludge

Ahasver : Golgotha road

Mélodique et surpuissant, ce premier album des Occitans d’AHASVER est l’aboutissement d’un long travail et d’une créativité colossale. Composé de cadors du Metal extrême, le quintet élève son post-Metal aux reliefs saisissants et captivants pour en faire une matière musicale hypnotique et magnétique. Servi par une très bonne production, « Causa Sui » ouvre une multitude d’horizons musicaux.

AHASVER

« Causa Sui »

(Lifeforce Records)

Ce premier album d’AHASVER fait l’effet d’une gigantesque vague. Elle arrive, elle est très haute, le choc est violent et ensuite c’est la lessiveuse. Bâti autour de membres de Gorod, Eryn Non Dae, Psykup, Zubrowska, Dimitree et Drawers, le quintet ne donne évidemment pas dans l’easy listening. Poussant le post-Metal dans ses derniers retranchements, les français frappent un grand coup et sans retenue.

Mais au-delà de son impact sonore conséquent, « Causa Sui » est un album-concept très bien ficelé et surtout d’une grande finesse musicale. Le groupe tire son nom du personnage mythique ayant refusé de venir en aide à Jesus sur le chemin de Golgotha. Cela lui valut une errance éternelle sur terre. AHASVER en a imaginé la suite en inscrivant ses morceaux dans l’Histoire et en faisant un parallèle avec notre société.

Pour en saisir toutes les subtilités, plusieurs écoutes de « Causa Sui » s’imposent. Dans un climat extrême, tendu et nerveux, le combo enchaîne les phases Doom, Sludge et post-HardCore à grand renfort de blast monumentaux et réguliers (« Dust », « Tales, « Path »). Pourtant, AHASVER sait aussi nous emporter dans des atmosphères progressives et accrocheuses avec la même facilité (« Fierce », « Wrath », « Kings »).

Pas moins de quatre ans auront été nécessaires à l’écriture et à l’enregistrement de l’album et on comprend très bien vu le résultat obtenu. S’il a sans doute fallu faire converger les emplois du temps de chacun, c’est surtout la complexité des morceaux qui interpellent, tout comme le travail minutieux effectué sur les arrangements. AHASVER signe l’un des meilleurs albums du genre de cette rentrée, et c’est indiscutable !

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Doom Sludge

Seum : une soufflante Doom’n Bass

SEUM est un concentré d’énergie brute et cela ne date pas d’hier. Avec un album et maintenant trois EP à son actif, le trio ne cesse de peaufiner son Sludge Doom, qui ne manque ni de profondeur, ni de relief. Avec « Blueberry Cash », le trio d’expats français mange la neige du Québec goulument et nous invite à transpirer avec lui, après un p’tit passage par sa belle box personnalisée…

SEUM

« Blueberry Cash »

(Independant/Meumeu Music)

Les plus fidèles d’entre vous savent que chez SEUM, les guitares sont bannies. Seuls une batterie, une basse chimérique et le chant ont lieu d’être. Et le trio bastonne, tabasse et prend son ampleur dans un maelstrom de grave à n’en plus finir. Le Doom’n Bass du groupe se révèle donc très créatif et surprenant à chacune de ses nouvelles réalisations, dont « Blueberry Cash » est la troisième. Tout juste le temps de se remettre des deux premières claques, en somme.

Malgré la pandémie, nos trois furieux Français (dont je vous laisse (re)-découvrir le parcours à travers l’interview et les chroniques ci-dessous) ne sont pas restés inactifs. Tout en prenant leurs marques au Québec, SEUM a composé, noué des liens et proposé de bien belles choses. Et avec « Blueberry Cash », le combo a fait appel à Greg Dawson pour le mix, tout en s’acopinant avec l’artiste Grind Malaysian Fadzee Tussock pour le visuel, ce qui compte aussi beaucoup pour le groupe.

Ce nouvel EP contient deux compos qui avaient été mises de côtés car elles n’entraient, à l’époque, pas tout à fait dans l’esprit de « Winterized », premier excellent album du trio. Jointes, elles se complètent à merveille et le Sludge qui s’en dégage n’en est que plus prenant (« Blueberry Cash », « John Flag). Et enfin, SEUM fait un superbe clin d’œil à l’ancien groupe de Gaspard (chant), Lord Humungus, avec « Hairy Muff ». Le combo s’affirme donc de plus en plus entre Doom et Sludge et avec une touche très personnelle. Encore !!!

La fameuse (et fumante) Blueberry Box est disponible dans le Bandcamp du groupe.

Bandcamp :

https://seumtheband.bandcamp.com/album/blueberry-cash

Les chroniques précédentes :

L’interview sur FB :

https://www.facebook.com/171183156770793/photos/a.171191596769949/789102611645508/

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Sludge Stoner Metal

Witchpit : southern detonation

Particulièrement attentif au son et amoureux de matériel vintage, WITCHPIT parvient dès son premier album à se saisir de sonorités classiques pour offrir un Stoner Metal très Sludge décapant et sauvage. « The Weight Of Death » transpire l’authenticité et la démarche du quatuor de Caroline du Sud n’en est que plus légitime. Basé sur des textes engagés chantés par la voix roque et robuste de Denny Stone, le combo frappe fort d’entrée de jeu.  

WITCHPIT

« The Weight Of Death »

(Heavy Psych Sounds Records)

C’est avec une rage non-dissimulée que WITCHPIT sort son premier album, et force est de constater que le combo américain n’a jamais entendu parler des Bisounours…. à moins qu’il ne les ait avalé. Après un premier single en 2018 (« Infernal »), le groupe n’a eu de cesse de travailler à la rugueuse élaboration (mais pas seulement) de son Southern Sludge, qui s’inscrit dans un Stoner Metal revendicatif et surpuissant.

Grâce à la production profonde et pleine de relief de Phillip Cope (Kylesa), qui a entièrement réalisé l’album, on plonge sans retenue aucune dans le monde terriblement organique et forcené du quatuor. « The Weight Of Death » réunit à la fois toutes les composantes d’un Stoner Metal massif, d’un Sludge engagé, le tout sur un groove très Southern aux fulgurances Heavy Punk tranchantes. WITCHPIT affiche une force incroyable.

Dès les premières notes de « OTTR », on sent tout le poids de la guitare de Thomas White, par ailleurs, fondateur du groupe, qui transperce radicalement la rythmique pourtant épaisse de Zach Hanley (basse) et de Harold Smith (batterie). Résolument politique, ce premier album de WITCHPIT dénonce le fossé grandissant entre les élites et le peuple américain avec une perspective peu reluisante (« The Blackened Dee », « Autonomous Deprivation », « Mr Miserum »). Enragé !