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Hard Rock Heavy metal

Estriver : en eaux troubles

Repartant sur de nouvelles bases après une expérience sous un autre nom, ESTRIVER sort son premier album, « Outcry », loin d’être l’œuvre d’amateurs. Bien au contraire, les Italiens montrent une très belle technique et un songwriting affûté. Le quintet présente un style entre Hard Rock et Heavy Metal très accrocheur et robuste.  

ESTRIVER

« Outcry »

(Wormholedeath)

Puissant et véloce, ESTRIVER a retenu des années 90 ce sens de la mélodie imparable et ce riffing tranchant, vif et un peu shred, façon Dokken. Cependant, le quintet italien évolue dans un registre résolument moderne, ce qui donne à « Outcry » un attrait singulier. Efficace et costaud, ce premier album sous ce nom est une réelle bonne surprise. Rentre-dedans dès le premier morceau, le groupe se montre féroce.

Evoluant auparavant sous le patronyme de Bluerose qui compte deux albums à son actif, les Transalpins sont déterminés à en découdre et l’énergie déployée tout au long des 12 morceaux devrait saisir et convaincre sans peine les amateurs de Hard Rock et de Heavy Metal. Très percutant, ESTRIVER se déploie avec force et volonté (« Nails », « Slavery », « Hiraeth »).

Grâce à son frontman Piero Patty qui offre une prestation hors-norme, à ses deux guitaristes inspirés et sa rythmique musclée, le combo italien apporte une vision pertinente de son style de prédilection. Sur des riffs tranchants et acérés, ESTRIVER s’aventure avec habileté dans des sphères entre Hard et Heavy avec une belle dextérité (« Human Destiny », « March Of The Black Flag »).

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Heavy metal

Existance : jeunes loups aux dents longues

Efficace, direct et terriblement Heavy, « Wolf Attack » est sans nul doute l’album le plus abouti d’EXISTANCE. Très bien produit et masterisé par Jacob Hansen, ce nouvel opus du quatuor français fait preuve d’une énergie et d’une précision chirurgicales. La nouvelle génération du Heavy Metal hexagonal compte plus que jamais un atout majeur.

EXISTANCE

« Wolf Attack »

(Independant/BloodBlast)

C’est toujours en toute indépendance qu’EXISTANCE sort son troisième et très réussi nouvel album. Produit par François Merle, guitariste de Malignance, « Wolf Attack » bénéficie d’un gros son, massif et cristallin, qui met parfaitement en relief la qualité des compos, à travers un Heavy Metal toujours aussi musclé et terriblement moderne. Percutant et mélodique, la synthèse est très réussie.

Dans une tonalité très NWOBHM qui aurait été revisitée et rafraîchie de fond en comble, EXISTANCE remet brillamment à jour le logiciel impérissable d’un Heavy Metal teinté de Hard Rock, qui fait ses preuves depuis des décennies. Julian Izard, chanteur, guitariste et fondateur du combo, offre une incroyable prestation et il n’est pas le seul. Le quatuor dans son entier livre une copie magistrale.

En effet, il livre des morceaux solides et pour certains véritablement taillés pour la scène (« Highgate Vampire », « Rock’n Roll », « You Gotta Rock It »). Véloce et virevoltant, EXISTANCE a trouvé son allure de croisière et si la mer est agitée, les Français gardent le cap avec maestria. Le talent et la dextérité de la formation dont mouche sur onze morceaux très convaincants.

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Hard Rock Heavy metal

Show-Ya : le Metal du levant

Si la scène Heavy Metal japonaise fait assez peu parler d’elle à l’international, il reste un groupe qui la porte à bout de bras depuis 1981. Hard Rock, Glam ou Heavy Metal, le quintet féminin SHOW-YA ne s’interdit rien et surtout ne baisse pas les bras. « Showdown » navigue entre mélodies accrocheuses et puissance avec une belle dextérité.

SHOW-YA

« Showdown »

(Metalville Records)

Depuis quatre décennies, 15 albums et deux Live, le quintet règne sans partage sur la scène Metal féminine japonaise. Après quelques soubresauts et plusieurs changements de line-up, SHOW-YA poursuit sa belle et longue carrière, toujours armé d’une fougue inébranlable et d’une sacrée envie d’en découdre, comme ce « Showdown » vient le confirmer.

Toujours guidé par sa frontwoman Keiko Terada, le groupe ne souffre pas du nombre des années et affiche toujours une belle énergie. 35 ans après son premier album (« Masquerade Show »), SHOW-YA rugit toujours et n’a pas hésité à hausser son niveau de jeu. Les filles se montrent tranchantes et incisives (« Eye To Eye », « Kiss In The Riot », « Rocks »).

Entre Hard Rock et Heavy Metal, les Nipponnes font preuve d’une redoutable efficacité et ont même le plaisir d’accueillir la chanteur allemande Doro pour un hymne à la féminité, « Heavy Metal Feminity », très relevé et fédérateur. Masterisé par Jacob Hansen, « Showdown » est un très bon album et vient confirmer la férocité des métalleuses de SHOW-YA. 

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Heavy metal

Black Soul Horde : chevauchée fantastique

Avec ce troisième album, BLACK SOUL HORDE nous invite à de longues et épiques chevauchées dans un Heavy Metal inspiré des années 70 et 80 et dont l’identité sonore se veut pourtant très actuelle. « Horrors Of The Void » fait honneur aux riffs puissants, aux solos survitaminés, à des rythmiques galopantes et à un chanteur d’une grande justesse. Le trio grec régale et son aisance technique est imparable. 

BLACK SOUL HORDE

« Horrors From The Void »

(Vinyl Store)

Très prolifiques, les Grecs de BLACCK SIOUL HORDE ont tout juste attendu une petite année après leur deuxième album (« Lands Of Demise ») pour remplier avec « Horrors From The Void ». Plongé dans l’univers de Lovecraft où viennent s’ajouter des thématiques grecques et nordiques, le trio s’avère toujours aussi inspiré et son Heavy Metal un tantinet vintage est toujours aussi racé et élégant.

Le maître-mot chez les Hellènes reste encore et toujours le riff. Lourds et dynamiques, ils emportant tout sur leur passage grâce au très bon John Tsiakopoulos, qui tient également la basse et a remarquablement produit « Horrors Of The Void ». BLACK SOUL HORDE, sait où il va et ne traîne pas en chemin. Pourtant marqué par l’empreinte de Grand Magnus et de Cirith Ungol, le trio se montre très original.

Avec des solos signés par un Costas Papaspyrou généreux et très Heavy, le trio avance sur des terres épiques, un brin Power Metal et même Progressif. Très varié tout en restant classique, le registre de BLACK SOUL HORDE est hyper-fédérateur, acérés et si les atmosphères demeurent sombres et mystérieuses, ce troisième album est d’une grande fraîcheur. A noter l’excellent travail du batteur de session Vassilis Nanos, irréprochable de bout en bout.

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France Heavy metal

ADX : une vision française du Metal [Interview]

Fer de lance de la scène Speed et Heavy Metal française dans les années 80, ADX est toujours fidèle au rendez-vous et a su adapter son jeu et la production de ses albums aux époques traversées. 30 ans après « Weird Visions », un opus en anglais diversement appréciée, le groupe en livre sa version française avec une approche nouvelle des morceaux et une détermination de chaque instant. Membre fondateur et dernier rescapé du line-up originel avec le chanteur Phil Grelaud, son batteur Didier ‘Dog’ Bouchard revient sur le parcours d’ADX, ses choix et ce nouvel opus, « Etranges Visions », très relevé.

– On va commencer par un peu d’Histoire pour les plus jeunes. ADX a 40 ans cette année et vous vous êtes imposés dans les années 80 sur la scène Heavy Metal française. Avec une douzaine d’albums à votre actif, quel regard portes-tu sur la scène hexagonale actuelle, vous qui faites partie des précurseurs ?

Comme dans les années 80, il y a toujours beaucoup de groupes de qualité, vraiment, et c’est malheureusement ce qu’il y a autour qui ne suit pas. Les infrastructures et tout ce qu’il faudrait ne sont toujours pas là. Je ne parle pas de Gojira, qui est plus américain que français maintenant. A côté de Mass Hysteria ou Ultra Vomit, il y a plein de groupes, mais c’est toujours aussi difficile de faire du Metal en France. Ça, on le sait depuis 40 ans, et on n’est pas surpris.

– Vous sortez « Etranges Visions » qui est la version française de « Weird Visions » sorti en 1991, et qui est d’ailleurs votre seul album en anglais. A l’époque, c’était une demande insistante de votre label Noise. Est-ce que c’est un regret aujourd’hui, ou au contraire, une bonne expérience ?

C’est du 50/50. Quand on a fait cet album, Noise et Roadrunner sont venus frapper à la porte d’ADX. Lorsque de tels labels s’intéressent à toi, c’est très flatteur. Mais il fallait faire un album en anglais, sinon ils ne nous signaient pas. Quand tu es jeune, tu te dis que tu vas faire un effort, car de leur côté, ils en faisaient un aussi, puisqu’une version française était prévue. Mais elle n’a jamais vu le jour. On a donc quelques regrets, car on a perdu des fans en France. On en a gagné en Europe et même au niveau mondial. L’album s’est assez bien vendu à l’étranger, mais en France, ça a été plus compliqué. Phil (Grelaud, chant – NDR) s’en souvient bien pour en avoir pris plein la gueule ! Phil en anglais, c’est un peu comme Bernie (Bonvoisin de Trust – NDR). C’est le franchouillard, alors on a un peu morflé. Si c’était à refaire, on pourrait mieux le faire, je pense. En attendant, ADX c’est français, ça chantera toujours en français et jusqu’au bout ! C’est bon, on a compris ! (Rires)

– L’idée de cette nouvelle version vient-elle du fait que l’ensemble de votre discographie soit en français, sauf cet album finalement ?

En fait, c’est une attente du public. Depuis 30 ans, on nous dit que cet album était bien, alors pourquoi ne pas le refaire en français ? Comme nous avons perdu pas mal de fans à la sortie de cet album, il était temps de le refaire en français et d’y mettre aussi un petit coup de jeune.

– D’ailleurs, y a-t-il des changements au niveau des textes en raison de la traduction notamment, ou est-ce que les paroles sont très fidèles aux originales ?

Ah non, pas du tout. J’ai ressorti les paroles en français, qui avaient été écrites à l’époque et franchement 30 ans après, j’avais envie de rigoler. On a gardé l’histoire et le thème de chaque morceau et on a refait toutes les paroles. 

– Musicalement, ce qui est intéressant, c’est que « Etranges Visions » n’est pas non plus la copie conforme de la version anglaise. Outre la production qui est très actuelle, on note aussi de nouveaux arrangements. Vous avez été tentés de faire beaucoup de modifications ou, au contraire, les choses se sont faites naturellement ?

On s’est mis autour d’une table et on s’est dit : voilà, en 1991, cet album était comme ça. On va garder la base, les riffs, etc… mais on va mettre une couleur actuelle et surtout celle d’ADX aujourd’hui. Pour le chant, on a donc changé les paroles. Les gratteux ont eu carte blanche, mais en gardant la base, c’est-à-dire que les solos et la basse ont été refaits. Pour ma part, la batterie à l’époque était déjà très rapide et très technique, j’y ai juste ajouté quelques trucs. On a voulu garder un peu de ce qui avait été fait en 1991 et y ajouter beaucoup de ce qui se fait actuellement.

Didier ‘Dog’ Bouchard, batteur et fondateur d’ADX

– D’ailleurs, lorsqu’on sort une version dans une autre langue, est-ce que l’on garde constamment un œil et une oreille sur l’originale ou au contraire, on essaie de s’en défaire ?

Non, on a gardé une petite oreille sur l’originale, mais sans plus. ADX a sorti des albums très actuels récemment, comme « Bestial », par exemple, alors on voulait mettre beaucoup de couleurs autour de cette version pour qu’elle sonne aussi moderne que ce que l’on fait maintenant. C’est pratiquement un nouvel album en fait. En tout cas, pour nous, ça l’est !

– Bien sûr, l’ADN du groupe n’a pas bougé depuis vos débuts et pourtant ce nouvel album sonne résolument moderne. La production d’« Etrange Visions » est massive avec beaucoup de relief. Est-ce que vous avez travaillé différemment cette fois ?

On a travaillé comme sur nos derniers albums avec Francis Caste, qui fait partie de la famille, parce que c’est le quatrième album que nous faisons avec lui. On a bossé de la même manière. On lui a demandé de garder la patate des années 90, car l’album est assez Thrash et technique, tout en mettant ce que l’on fait actuellement au niveau du son. On voulait le mélange de l’ancien et du nouveau et, personnellement, je trouve l’album très puissant.

– Vous avez fait appel à un financement participatif pour l’album. C’est un choix délibéré pour garder une certaine liberté, ou est-ce par nécessité vu l’état de l’industrie musicale ? Car ADX possède tout de même une belle notoriété…

Nous sommes autoproducteurs avec notre petite maison à nous, mais c’est hyper difficile, car ce n’est pas notre métier. On avait déjà fait ça pour « Bestial », alors on s’est dit qu’on pourrait le refaire pour celui-ci. En fait, notre management a un peu poussé dans ce sens. On s’est dit que ça faisait un peu les mecs qui n’ont plus de sous, donnez-nous de l’argent pour faire l’album, etc… Mais, ce n’est pas ça du tout ! En fait, c’est de la prévente. Et les fans ont suivi et ça a super bien marché. Mais c’est la dernière fois que nous le faisons. On est en train de voir pour trouver une maison de disques, parce que c’est un vrai métier, même si notre équipe travaille bien.

– Parlons un peu de la scène. Est-ce qu’auparavant vous jouiez facilement les morceaux de « Weird Visions », sachant que votre répertoire est essentiellement en français ? Et d’ailleurs, est-ce que l’approche vocale est très différente ?

En fait, on a abandonné cet album environ deux ans après sa sortie. Tout ce qui était en anglais, on l’a viré ! On a donné, c’est bon ! (Rires) Quand tu fais du gros Death Metal en français avec d’énormes hurlements, ça passe. Mais avec une voix claire, beaucoup moins ! Pourtant, Trust et Warning l’ont fait et ce sont de grands groupes ! Il en faut des groupes qui chantent en français, merde !

– Enfin, depuis un bon moment, on note une grande forme des groupes français issus comme vous des années 80 avec Sortilège, Nightmare, Titan et d’autres. Sans tomber dans la nostalgie, cela ferait un beau plateau, non ?

On en parle de plus en plus. On a même commencé à évoquer une tournée. Tu sais, un truc sur le concept années 80 comme avec Patrick Juvet où on partirait sur un bateau, ou une péniche pour nous ! (Rires) Blague à part, c’est vrai que ça pourrait être sympa et je suis sûr que ça attirerait du monde. Il faudrait trouver le tourneur, c’est toujours la même chose… Actuellement, notre tourneur est en train de se battre pour les salles, car on a vraiment envie de jouer !

Le nouvel album d’ADX, « Etranges Visions », sera disponible le 19 novembre et distribué par Season Of Mist.

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Heavy metal Power metal

Running Wild : les liens du sang

En bons pères-fondateurs du Power Metal à l’allemande, RUNNING WILD assume toujours son statut et ce 17ème album devrait facilement conquérir les fans du groupe. Dans la lignée des meilleures réalisations de sa longue discographie, « Blood On Blood » montre un quatuor prêt à donner l’assaut et partir au combat. 

RUNNING WILD

« Blood On Blood »

(Steamhammer/SPV)

Figure emblématique de la scène Heavy Metal allemande et grand précurseur du Power Metal, RUNNING WILD a laissé passer la pandémie pour mieux faire son retour avec un album brut et efficace. Le quatuor d’Hambourg est allé puiser au cœur-même de ses fondations pour composer ce « Blood On Blood », qui lui ressemble tellement. Tranchant et solide, son style est inamovible. 

L’inoxydable Rolf ‘Rolf And Roll’ Kasparek, leader incontournable depuis 1976, semble ne pas être rassasié et met toujours autant de rage et de détermination dans son chant féroce et ses riffs acérés. Quelques décennies après sa création, RUNNING WILD reste prompt à donner la leçon, et même si « Blood On Blood » n’est pas révolutionnaire, il reste percutant et terriblement Heavy.

Grâce à un line-up enfin stabilisé depuis dix ans, les Teutons ont rafraîchi leur registre, modernisé leur style et demeurent toujours aussi sincères dans la démarche (« Wings Of Fire », « Say Your Prayers », « Wild & Free », « Wild, Wild Nights »). RUNNING WILD bastonne avec une énergie intacte et conserve le feu sacré entre les mains (« Crossing The Blades », « Diamonds And Pearls »).

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Heavy metal Proto-Metal

Lucifer : une profonde dévotion

Sur de solides fondations, LUCIFER continue d’élaborer et de peaufiner son Heavy Occult aux contours proto-Metal très 70’s. Toujours mené par sa diablesse de chanteuse, la frontwoman Johanna Sadonis, le quintet propose un « Lucifer IV » encore plus ténébreux et ensorceleur. Pourtant très actuel, le groupe nous plonge dans l’âge d’or d’un registre intemporel et grisant.

LUCIFER

« Lucifer IV »

(Century Media Records/Sony Music)

Depuis 2014, LUCIFER construit sa discographie façon encyclopédique et un an tout juste après son dernier effort, le groupe livre « Lucifer IV » dans une ambiance tout aussi Heavy et occulte. Fondé par sa frontwoman à la personnalité très affirmée, Johanna Sadonis, le quintet est désormais basé à Stockhölm en Suède, ce qui semble presque avoir décuplé sa créativité.

Alors que jusqu’à présent, la chanteuse composait avec Nicke Andersson (guitare, basse, batterie), « Lucifer IV » a pu compter sur la contribution active de ses deux guitaristes, Martin Nordin et Linus Björklund, tous deux très inspirés. D’ailleurs, que ce soit au niveau des riffs comme des solos, LUCIFER a élargi sa palette sans renier ses influences puisées dans les années 70.

Langoureux, toujours sensuel et martelant un Heavy aux saveurs proto-Metal, les Germano-scandinaves nous plonge dans des profondeurs sombres sur un groove de chaque instant où viennent se poser des riffs tranchants et acérés : « Wild Hearses », « Crucifix (I Burn For You) », « Cold As A Tombstone » et le captivant « Phobos ». Ce quatrième album est probablement le plus complet et le plus abouti de LUCIFER. 

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Heavy metal

Guadaña : la vérité d’un Heavy authentique

Fer de lance de la scène Heavy Metal espagnole depuis une dizaine d’années, GUADAÑA nous revient avec un quatrième album (le groupe compte aussi deux EP) bien rentre-dedans et épicé à souhait. Chanté dans sa langue maternelle, le registre du quintet prend de l’ampleur et de l’énergie sans négliger des mélodies toujours plus accrocheuses. Avec « Erytheia », les Hispaniques s’affirment de belle manière.

GUADAÑA

« Erytheia »

(Maldito Records)

Quatrième opus pour le quintet espagnol GUADAÑA et on peut aisément considérer « Erytheia » comme l’album de la maturité, tant le groupe semble exprimer vraiment son jeu avec des compos très abouties, une production conséquente et un parti-pris qu’il faut aussi saluer. En effet, le combo de Cadix a la particularité de présenter un Heavy Metal entièrement interprété dans la langue de Cervantès, ce qui est toujours une force… lorsque c’est bien fait, ce qui est le cas.

Certes assez classique, le registre de GUADAÑA comporte aussi quelques touches symphoniques, qui n’assouplissent pas ce très bon « Erytheia », mais a contrario lui donne beaucoup de volume. Puissant et très bien arrangé, ce nouvel album présente un bel équilibre entre des riffs percutants et racés façon NWOBHM et des solos pleins de fougue signés du guitariste Juanna Patrón, très son aise et affichant une liberté de jeu efficace et solide.

L’autre particularité, et aussi tout le charme de GUADAÑA, est d’évoluer avec un duo vocal constitué de Gloria Romero et de Salvador Sanchez. Si la touche féminine apporte beaucoup au niveau des mélodies, le chant rugueux de son acolyte n’est pas en reste et vient très habillement compléter l’impact des morceaux. A noter que les Hispaniques ont fait appel à quelques compatriotes, qui viennent offrir une belle diversité à ce « Erytheia » qui ne manque pas de saveurs.

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Hard Rock Heavy metal

U.D.O. : façon rouleau compresseur

Imperturbable et inoxydable, Udo Dirkschneider reste un roc du Metal allemand depuis les années Accept, dont il demeure toujours la marque de fabrique et la véritable identité vocale. Avec U.D.O., le frontman poursuit l’aventure et sa carrière solo commence aussi à compter quelques classiques. Puissant et très actuel, « Game Over » s’inscrit dans la solide lignée Hard et Heavy teutonne.

U.D.O.

« Game Over »

(AFM Records)

Depuis qu’Accept n’est plus que l’ombre de lui-même, ça s’active sévèrement du côté de ses anciens membres. A commencer par son emblématique ex-leader et chanteur UDO. Et il faut croire que le Heavy Metal et le Hard Rock qu’il distille depuis des décennies lui vont plutôt bien car, à 69 ans, il reste vocalement irréprochable et ce n’est pas « Game Over », 17ème album du frontman, qui le démentira.

En plus de son fiston Sven derrière les fûts, l’Allemand peut compter plus que jamais sur ses deux guitaristes, Fabian Dee Dammers et Andrey Smirnov, dont la complémentarité est évidente et le colossal Tilen Hudrap à la basse. U.D.O. a fière allure et « Game Over », s’il fait une place de choix à son leader, se révèle être un très bon album de Heavy et de Hard Rock.

Toujours aussi robuste et dans la grande tradition germanique, le vétéran enchaine les morceaux comme autant de rounds (« Holy Invaders », « Prophecy », « Metal Never Dies »). Sur une grosse production, les riffs déferlent avec ardeur en parfait soutien et les solos ne sont pas en reste (« Midnight Stranger », « Speed Seeker », « Time Control »). Avec ténacité, U.D.O. trace sa route… pied au plancher.

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Hard Rock Heavy metal

Alcatrazz : le feu sacré

Exit Graham Bonnet, fondateur et chanteur emblématique du groupe, et place au non moins très bon Doogie White, dont le parcours force aussi le respect. ALCATRAZZ semble presqu’immortel et livre « V », qui vaut bien que l’on s’arrête un moment. Les vétérans californiens ont toujours la pêche et le Heavy Metal chevillé au corps.

ALCATRAZZ

« V »

(Silver Lining Music)

S’il y a bien un groupe dont le parcours est chaotique et qui refuse de rendre les armes, c’est bien ALCATRAZZ. Célèbres pour avoir notamment compté dans leurs rangs Yngwie J. Malmsteen et Steve Vai, les Californiens n’ont pourtant sorti que cinq albums, dont celui-ci, ce qui fait assez peu finalement. Mais le quintet attire toujours les projecteurs, grâce à une solide réputation.

Si ALCATRAZZ joue aux montagnes russes depuis 1983, il faut lui reconnaître une certaine constance dans la qualité de ses albums. Côté line-up, il ne reste que deux membres originaux, Jimmy Waldo (claviers) et Gary Shea (basse), on retrouve Mark Benquechea (batterie) et Joe Strump (guitare) et on découvre Doogie White (Rainbow, Michael Schenker) au chant. 

Très bien produit, l’album d’ALCATRAZZ porte le titre de son cinquième opus, mais revendique aussi le V de la victoire, synonyme d’un retour aux affaires inspiré. C’est vrai que les vétérans du Heavy Metal livrent douze morceaux aussi vintage qu’intemporels, et qui devraient faire leur petit effet sur scène. Le combo reste une valeur sûre du style depuis des années.