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Heavy metal Speed Metal

Rising Steel : crossover Heavy

Affichant une belle puissance et des morceaux costauds et véloces, RISING STEEL sort un troisième album dans lequel le groupe peaufine son Crossover Heavy, teinté d’éléments Thrash et Speed Metal. En s’éloignant ainsi du son de la MWOBHM, mais on conservant sa structure et ses codes, les Rhodaniens s’inscrivent dans une modernité flagrante en dépoussiérant quelques peu leur registre pour le rendre plus hargneux et massif.

RISING STEEL

« Beyond The Gates Of Hell »

(Frontiers Music)

Depuis son premier EP en 2015 (« Warlord »), RISING STEEL poursuit son chemin avec une régularité remarquable, tant dans le rythme de ses productions que dans leur qualité. Et il faut reconnaître que les Grenoblois affinent leur style depuis quelques années aujourd’hui et le Heavy Metal du combo se précise au fil des albums. Ancré dans un Heavy Metal Old School, qui vaut surtout par les caractéristiques de la voix de son frontman Emmanuelson, d’autres particularités se font plus présentes.

Sans tomber franchement dans un registre Thrash, les guitares notamment ne sont pas sans rappeler dans leurs riffs celles qui firent les belles années de la Bay Area. Cependant, la comparaison est plutôt sonore car, musicalement, on se rapproche nettement plus d’un Speed Metal plus européen. Bref, ce qui importe ici, c’est que RISING STEEL se forge une identité musicale très identifiable, qui vient probablement aussi des nombreuses tournées aux côtés de cadors du genre ces dernières années.

Mais revenons à « Beyond The Gates Of Hell », troisième opus des Français, qui ne manque ni de vigueur, ni d’inspiration. Direct tout en restant mélodique, la maturité affichée sert des morceaux solides et racés. RISING STEEL ne lève pas le pied un seul instant et assène un Metal aux variations très maîtrisées (« Life Awaits », « Infinite Pain », « Skullcrusher », « Beast », et le très bon « We Are Free » qui vient clore l’album). Enregistré chez lui et mixé en Suède, cette nouvelle réalisation marque une assise indiscutable.    

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Heavy metal

Stryper : au nom du riff

Toujours très familier, le Heavy Metal de STRYPER traverse le temps sans perdre de sa saveur et de son enthousiasme, et « The Final Battle » est aussi vigoureux qu’acéré et entraînant. Le quatuor californien reste bien sûr imperturbable et fidèle à son White Metal et l’entendre aussi solide et inspiré est un vrai plaisir. Michael Sweet et sa garde rapprochée sont loin de rendre les armes.

STRYPER

« The Final Battle »

(Frontiers Music)

C’est toujours sous son line-up original, celui de 1983, que STRYPER continue sa croisade et l’emblématique groupe de Metal chrétien tient même avec « The Final Battle », l’une de ses meilleures réalisations. Toujours guidé par un Michael Sweet vocalement en grande forme et qui compte aussi une dizaine d’albums solos à son actif, le quatuor perpétue son Heavy Metal mélodique et musclé.

Comme au premier jour, les Californiens envoient du bois, multipliant les refrains fédérateurs et enchainant les riffs racés et les solos héroïques. Comme déjà perçu sur « Even The Devil Believes » en 2020, la puissance et la force d’attraction de STRYPER sont intactes. Aux guitares, Oz Fox et Michael Sweet se relayent sur des rythmiques galopantes et des chorus endiablés toujours dans cet esprit très 80’s caractéristique.

Très inspirés par la NWOBHM, les Américains ne dévient pas du style qui a fait leur réputation, à savoir véloce et sans doute moins rugueux que le registre européen. Au chant, Michael Sweet reste au sommet depuis toutes ces années et offre vraiment à STRYPER une saveur toute particulière et reconnaissable entre mille (« Transgressor », « Rise To The Call », « No Rest For The Wicked », « Till Death Du Us Part »). Imparable !

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Melodic Metal Symphonic Metal

Allen/Olzon : d’une seule voix

Le triumvirat métallique composé de Magnus Karlsson, Anette Olzon et Russell Allen récidive avec « Army Of Dreamers », qui succède au pourtant peu convaincant « Worlds Apart ». Avec ce deuxième album, le Melodic Metal aux saveurs symphoniques du duo formé par la frontwoman suédoise et le chanteur américain prend enfin sens à travers une complicité plus évidente.

ALLEN/OLZON

« Army Of Dreamers »

(Frontiers Music)

Un peu plus de deux ans après « Worlds Apart », le multi-instrumentiste et producteur Magnus Karlsson (Primal Fear, Free Fall) s’est à nouveau mis à la tâche pour composer et même enregistrer un deuxième album à la doublette ALLEN/OLZON. La chanteuse de The Dark Element et ex-Nightwish s’associe au frontman de Symphony X et d’Adrenaline Mob pour un « Army Of Dreamers » d’un tout autre niveau.

Si le premier opus du binôme était assez conventionnel et convenu, celui-ci montre un autre visage avec, surtout, une plus grande place laissée à Anette OLZON que l’on entend enfin à son vrai niveau. Russell ALLEN, quant à lui, reste le grand chanteur que l’on connait et sa complémentarité avec la frontwoman scandinave est enfin perceptible et donne corps à ces nouveaux titres.

Toujours irréprochable derrière les fûts, Anders Köllerfors offre une lourdeur bienvenue à « Army Of Dreamers », dont le Melodic Metal bénéficie d’une belle qualité d’écriture. Cependant, et même si le contraste vocal entre la puissance de l’Américain et la finesse de la suédoise fait les étincelles, on doit surtout au mix de Jacob Hansen d’apport de beaucoup de relief à ce nouvel opus d’ALLEN/OLZON.

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Hard Rock

Sunstorm : summer time

S’éloignant du Hard Rock de ses débuts, SUNSTORM s’est tourné vers un Hard FM moins massif. Grâce à un grand Ronnie Romero au chant et l’excellente recrue Luca Princiotta à la guitare, le quintet maintient une certaine dynamique permettant à « Brothers In Arms » de ne pas sombrer dans la facilité.

SUNSTORM

« Brothers In Arms »

(Frontiers Music)

Septième album et second avec le chanteur Ronnie Romero (Michael Schenker, Lords Of Black) pour le groupe international, dont le line-up a d’ailleurs encore changé. SUNSTORM accueille le très bon guitariste Luca Princiotta (Doro, Blaze), qui livre une excellente prestation sur ce « Brothers In Arms », produit et mixé par son claviériste Alessandro Del Vecchio.

Depuis « Afterlife » sorti l’an dernier,  le Hard Rock pêchu et solide du quintet a laissé place à un style où la mélodie prime sur la vitesse et le côté brut, qui avait fait la réputation du groupe fondé par Joe Lynn Turner et Dennis Ward en 2006. SUNSTORM, pour des raisons évidentes (label et producteur), surfe donc sur une vague Rock mélodique en plein renouveau.

Malgré tout, le combo a gardé une certaine hargne grâce à une rythmique soutenue, mais essentiellement à l’incroyable puissance vocale de son frontman Ronnie Romero et aux solos millimétrés de Luca Princiotta. SUNSTORM conserve donc cet aspect Hard Rock plein de fraîcheur et livré avec de belles mélodies (« Games We Play », « No Turning Back », « Hold The Night », « Living Out Of Fear »).

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Hard Rock

Nordic Union : une entente percutante

Surfant sur une belle dynamique entre Hard Rock et Heavy Metal, le Danois Ronnie Atkins de Pretty Maids et le Suédois Erik Martensson de W.E.T. et Eclipse se sont remis à l’œuvre et sortent le troisième album de NORDIC UNION. Très mélodique et pêchu, « Animalistic » fait la part belle à un songwriting infaillible.

NORDIC UNION

« Animalistic »

(Frontiers Music)

On n’arrête plus Ronnie Atkins ! Alors qu’on lui avait diagnostiqué un cancer en 2019 et que sortait l’album « Undress Your Madness » de son groupe Pretty Maids, le chanteur danois a décidé de prendre les choses en main et a sorti un premier album solo en 2021, « One Shot », suivi de « Make It Count » l’année suivante. Et presqu’au même moment, il travaillait déjà sur des morceaux pour NORDIC UNION. Un véritable bourreau de travail !

Imaginé par le patron de Frontiers Music désireux de sortir un solide opus de Hard Rock mélodique et un brin Heavy, le groupe s’est constitué autour de Ronnie Atkins au chant, bien sûr, et du Suédois Erik Martensson (Eclipse, W.E.T.), prolifique multi-instrumentiste et producteur. L’aventure du duo a commencé en 2015 avec un premier album éponyme en 2016, puis « Second Coming » en 2018. NORDIC UNION a ainsi consolidé ses fondations.

Avec « Animalistic », le duo fait de nouveau des étincelles sur des titres qui rappellent tout de même les formations respectives des deux musiciens, avec une légère touche de Talisman, mais confirme aussi une identité musicale bien à lui, bourrée d’énergie, de riffs aiguisés, de solos affûtés et de mélodies entêtantes (« On This Day I Fight », « Riot », « Scream », « Animalistic », « Last Man Alive »). NORDIC UNION séduit et se montre même redoutable.

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Metal Progressif

Vanden Plas : un bond dans le passé

C’est en présence de ses plus fervents fans que les maîtres du Metal Progressif allemands ont enregistré « Live & Immortal », fusionnant littéralement avec un public uni et enthousiaste. Avec une énergie intense, VANDEN PLAS offre un concert majestueux, où le quintet fait une réelle démonstration de force en mariant des mélodies atmosphériques d’une grande finesse à des fulgurances Metal puissantes.

VANDEN PLAS

« Live & Immortal »

(Frontiers Music)

Suite à l’excellent concept-album « The Ghost Experiment » sorti en deux parties (2019-2020), on pouvait s’étonner de voir VANDEN PLAS revenir si tôt avec un nouvel opus studio. Peu ou pas défendu sur scène, faire une telle impasse serait même un sacrilège. Et c’est sans doute pour cette raison que les Allemands livrent un double live dans lequel ils régalent une fois encore.

Enregistré le 30 décembre 2016 dans leur ville natale de Kaiserslautern, « Live & Immortal » dévoile une prestation exceptionnelle et même inattendue du quintet. En effet, sur plus d’une heure et demie, VANDEN PLAS y interprète l’essentiel de ses réalisations « Chronicles Of The Immortals », sorties respectivement en 2013 et 2014. Et pour info, le concert sort également en DVD.

On se replonge donc dans ses deux disques majeurs de la carrière du groupe germanique avec des titres comme « Holes In The Sky », « Iodic Rain », « Postcard To God » ou « Christ O », ainsi que des morceaux jamais joués en live comme le monumental « The Final Murder ». Limpide et puissante, la production de « Live & Immortal » rend parfaitement compte de la grande qualité de VANDEN PLAS sur scène.

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Blues Rock Hard US Rock Hard

Orianthi : la vérité et le feeling de la scène

Devenue très populaire grâce à ses collaborations avec des artistes de légende, ORIANTHI a sorti six albums studio et même si elle reste très attachée à un Blues Rock parfois Metal, c’est surtout le côté Pop de ses compositions que l’on a retenu. Pourtant sur scène, l’Australienne se livre pleinement et sans fard, offrant à ses morceaux une toute autre dimension, plus authentique et sincère, dont « Live From Hollywood » est un beau témoignage.

ORIANTHI

« Live From Hollywood »

(Frontiers Music)

Cela fait déjà un bon moment que l’Australienne a pris son envol en solo, tout ayant partagé la scène avec de grands noms du Rock et du Hard Rock. Et après des albums studio peu convaincants, car trop produits et très lisses, il se pourrait bien que cette septième réalisation dévoile enfin le véritable visage et surtout le talent incontestable de la guitariste et chanteuse ORIANTHI, dont le répertoire ne manque pas de piquant.

Car c’est en concert que la musicienne s’est fait remarquer grâce à des performances de haut vol et une forte présence. Et ce « Live From Hollywood » reflète bien l’énergie et l’intensité de ses concerts. Capté au Bourdon Room à Hollywood le 8 janvier dernier, ce premier album live d’ORIANTHI met parfaitement en valeur son côté virtuose de la six-cordes à travers des titres pour l’essentiel extraits de « », sorti en il y a deux ans.

Nettement moins Pop qu’en studio, on retrouve un jeu plus musclé, toujours très bluesy et parfois même aux frontières du Hard Rock : un rôle qui lui va bien (« Contagious », « Sinners Hymn »). On la sent réellement dans son élément et, accompagnée d’un excellent groupe, on découvre ORIANTHI sous un nouveau jour (« Think Like A Man », « What’s It Gonna Be », « Impulsive », « According To You »). Un live qui fait du bien ! 

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Hard Rock

Graham Bonnet Band : la légende continue

Depuis la scission de son groupe Alcatrazz, le chanteur anglais évolue avec son GRAHAM BONNET BAND, qui rivalise tranquillement et perpétue donc un effort de longue haleine. Parfaitement accompagné, l’iconique frontman se montre toujours aussi performant sur ce « Day Out In Nowhere » de très bonne facture.

GRAHAM BONNET BAND

« Day Out In Nowhere »

(Frontiers Music)

Légende vivante du Hard Rock britannique, l’ancien frontman de Rainbow, MSG, Impellitteri et surtout d’Alcatrazz est de retour avec son dernier projet en date et un troisième album étincelant. Regroupé autour du très bon Conrado Pesinato à la guitare, de Beth-Ami Heavenstone à la basse, de Shane Gaalaas derrière les fûts et d’Alessandro Bertoni aux claviers, le GRAHAM BONNET BAND semble plus que jamais à son meilleur niveau.

Poursuivant le travail commencé avec Alcatrazz, le chanteur élabore un Hard Rock classique, vivifiant et s’inscrivant parfaitement dans son temps. Vocalement irréprochable et en grande forme, l’Anglais emmène tout son monde avec force sur des morceaux pêchus et aux mélodies très accrocheuses. Servi par une production aux petits oignons, GRAHAM BONNET BAND se fait plaisir et régale.

Toujours aussi sophistiqué et technique, la musique du quintet s’en demeure pas moins très fédératrice et laisse une impression d’extrême facilité (« Imposter », « Day Out In Nowhere », « Jester »). GRAHAM BONNET BAND compte aussi quelques invités prestigieux comme Jeff Loomis (Arch Enemy), John Tempesta (The Cult, White Zombie) ou Roy Z (Halford, Dickinson) venus embellir l’ensemble. Energique !

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AOR Hard Rock Melodic Metal

Jeff Scott Soto : la force de la mélodie

Entouré d’un groupe qui lui est entièrement dévoué, JEFF SCOTT SOTO sort déjà un nouvel album, en solo cette fois, et cette huitième réalisation est probablement l’une des plus personnelles qu’ait chanté le frontman de Sons Of Apollo. Avec « Complicated », le chanteur se livre dans un univers Hard Rock mélodique souvent FM qui lui correspond complètement et à travers lequel sa voix prend toute son ampleur.     

JEFF SCOTT SOTO

« Complicated »

(Frontiers Music)

JEFF SCOTT SOTO n’est pas un chanteur très prolifique, mais un véritable boulimique du micro. Arborant l’un des plus longs CV du Hard Rock et du Heavy Metal, l’Américain d’origine portoricaine n’aura attendu que six petits mois après son album de duos (« The Duets Collection Volume 1 ») pour présenter son huitième effort en solo. Et toujours entouré du même groupe, « Complicated » est un très bon cru.

Très bien accompagné par Alessandro Del Vecchio (basse, claviers) qui a co-écrit et produit l’album, d’Edu Cominato (batterie) et sa frappe de feu et de Fabrizio Sgattoni (guitare) qui se fait réellement plaisir sur des riffs bien sentis et des solos de furieux, JEFF SCOTT SOTO semble avoir trouvé un groupe à la hauteur de son énorme talent de chanteur. Ainsi, après « Wide Awake (In My Dreamland) », le line-up reste inchangé.

La voix solide, le frontman se balade dans des registres qu’il maîtrise si bien qu’il en est souvent déconcertant de facilité. Bien sûr, son Hard Rock flirte avec le FM et l’AOR à un point qu’on l’imagine toujours avec W.E.T., mais JEFF SCOTT SOTO sait aussi se montrer plus mordant tout en restant très mélodique (« Last To Know », « Home Again », « New Horizon »). Avec une palette vocale aussi large, l’Américain régale dans un style bien à lui.   

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Hard Rock

[Going Faster] : Black Swan / Inglorious

Parce qu’il y a beaucoup, beaucoup de disques qui sortent et qu’il serait dommage de passer à côté de certains d’entre eux : [Going Faster] se propose d’en mettre plusieurs en lumière… d’un seul coup ! C’est bref et rapide, juste le temps qu’il faut pour se pencher sur ces albums, s’en faire une idée, tout en restant toujours curieux. C’est parti !

BLACK SWAN – « Generation Mind » – Frontiers Music

Avec ce deuxième album, BLACK SWAN s’installe désormais de manière durable sur la scène Hard Rock. Il faut aussi rappeler qu’avec un tel line-up, le quatuor a tout pour réaliser de très bonnes choses. Et après « Shake The World », il remet ça avec ce « Generation Mind » vigoureux, mélodique et dynamique. Constitué du chanteur irlandais Robin Mc Auley (Mc Auley Schenker Group) et des Américains Reb Beach à la guitare (Winger, Whitesnake), du bassiste Jeff Pilson (Dokken, Dio, Foreigner) et du batteur Matt Starr (Burning Man), BLACK SWAN régale encore grâce à des riffs racés, des mélodies et des refrains imparables et une puissance de feu qui permettent à ce groupe de musiciens chevronnés d’offrir un étonnant renouveau au Hard Rock actuel. Une belle et grosse claque !

INGLORIOUS – « MMXXI Live At The Phoenix » – Frontiers Music

Enfin un album live qui restitue parfaitement toute l’énergie et la force d’un concert de ce groupe dont le public, totalement acquis à sa cause, donne le change et joue le sixième membre du quintet anglais. Après quatre albums bien salués par les fans et la critique, INGLORIOUS a profité d’une éclaircie durant la pandémie pour enregistrer ce très bon « MMXXI Live At The Phoenix » en septembre dernier à Exeter en Angleterre. Toujours guidé par son leader et chanteur Nathan James, que l’on avait connu au sein du Trans-Siberian Orchestra et avec Uli John Roth, le combo britannique passe en revue l’ensemble de sa discographie à travers une performance époustouflante, où INGLORIOUS semble transfiguré par une adrénaline constante, qui rend son Hard Rock furieusement addictif.