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Heavy metal

U.D.O. : Metal vs Covid

Le frontman allemand est l’un des rares à avoir pu fouler une scène en 2020 et ce sont les Bulgares qui ont eu ce privilège en septembre dernier. L’ancien chanteur d’Accept (dont je ne comprends toujours l’actuelle légitimité) en a d’ailleurs eu des frissons tellement ce concert est exceptionnel dans l’énergie et la communion. Une soirée magique qu’on espère tous aussi revivre le plus vite possible.

U.D.O.

« Live in Bulgaria 2020 – Pandemic Survival Show »

(AFM Records)

Qu’est-ce qu’il fait du bien ce double-album live d’UDO ! Enregistré dans le majestueux amphithéâtre romain de Plovdiv en Bulgarie le 18 septembre 2020, il est l’un des rares concerts ayant pu se dérouler (presque) normalement durant cette année silencieuse. Tout en respectant les restrictions sanitaires, les 2.500 personnes présentes ont du passer une soirée mémorable, car l’Allemand a passé en revue son répertoire avec classe.

D’ailleurs, si vous n’avez pas encore fait vos achats de mars, oubliez vite le dernier album de son ancien groupe Accept qui ne présente que très peu d’intérêt, et reprenez une dose de Heavy Metal teuton, délivré par l’un des maîtres du genre. Accompagné d’Andrey Smirnov (guitare), Fabian Dee Dammers (guitare), Tilen Hudrap (basse) et Sven Dirkschneider (batterie), UDO montre une forme éblouissante face à un public qui le lui rend bien.

Composé de 25 morceaux parmi les classiques de la carrière solo du frontman, on retrouve avec plaisir des versions dynamitées de ses morceaux avec Accept (« Midnight Mover », « Balls To Wall », « Metal Heart », « Princess Of The Dawn », « Fast As A Shark »). Mais c’est encore dans ses propres compos qu’il est le plus à son aise (« Vendetta », « Make The Move », « Man And Machine », « Animal House », « In The Darkness »). UDO est royal et régale !

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Hard Rock

Metal & Rockabilly

Depuis un peu plus de deux ans, VOLBEAT est sur tous les fronts. Un Live, un album couronné de succès et maintenant un nouveau témoignage scénique enregistré lors de sa dernière tournée en Allemagne, le combo danois embrase les foules et offre de belles sensations.

VOLBEAT

« Rewind, Replay, Rebound (Live in Deutschland) »

(Republic Records)

VOLBEAT fait partie de ces groupes qui s’épanouissent vraiment sur scène. Deux ans après le très bon « Let’s Boogie, Live in Tella Parken » et « Rewind, Replay, Rebound » dans la foulée, les Danois ont profité de leur tournée allemande pour en capter les meilleurs moments. Enregistré à Stuttgart, Cologne et Hambourg, ce nouveau Live et son ambiance font plaisir à entendre.

Quelques 27 morceaux viennent garnir ce nouvel opus, où l’on retrouve d’ailleurs l’intégralité du dernier album, soigneusement complété par les classiques du groupe. Le frontman Michael Poulsen a reconnu que le public allemand leur avait toujours réservé un accueil chaleureux, et VOLBEAT le leur rend bien à travers des prestations enflammées, une foule enthousiaste et une belle communion entre les deux.

« Leviathan », « When We’re Kids », « The Awakening of Bonnie Parker », « The Everlasting » ou le virulent « Cheapside Sloggers » retournent littéralement l’assemblée. Le Metal/Rockabilly des Scandinaves prend toute son ampleur sur scène et VOLBEAT rend aussi hommage au grand Johnny Cash (« Ring Of Fire ») et à Elvis (« Pelvis On Fire »). Mélodique et rentre-dedans, le combo nous envoie de belles vibrations.

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Hard Rock Heavy metal Rock

Revisités

Quelle idée de vouloir réenregistrer ses trois premiers albums ! A la base, Nono avait en tête trois concerts différents, uniques, distincts et consacrés à chacun de ces disques. C’est finalement en configuration live, en une seule prise et filmé que TRUST revisite ses grands classiques. Avec un Bernie en pleine forme et un Nono étincelant, le groupe se balade quelques décennies en arrière et « Recidiv » est une réussite totale.

TRUST

« Recidiv »

(Verycords)

Soyons tout de suite clair : si vous n’avez pas adhéré aux derniers albums de TRUST (« Dans Le Même Sang » et « Fils de Lutte »), ces réenregistrements des trois légendaires premiers disques du groupe ne devraient pas non plus vous conquérir… à moins que ! La bande de Bernie et Nono a bien changé en plus de 40 ans de carrière, et musicalement l’évolution est elle aussi très naturelle. 

Avec « Recidiv », les patrons du Rock hexagonal se sont donnés comme challenge de réinterpréter « L’Elite », « Répression » et « Marche ou Crève » dans les conditions d’un concert, en une seule prise et après moins d’un mois de répétition. L’idée était bien sûr de réarranger les morceaux avec le son actuel du groupe, et aussi de réécrire certains textes qui pour l’essentiel sont restés étonnamment d’actualité.

Nono me disait récemment : « On nous a toujours catalogué Hard Rock, mais on fait du Rock’n’Roll avec donc des côtés Blues ! ». Alors, si certaines chansons n’ont presque pas bougé (« Préfabriqués », « Bosser Huit Heures », « L’Elite », « Police-Milice »), d’autres ont subi un sérieux lifting qui leur va plutôt bien (« Palace », « H & D », « Dialogue de Sourds »). Ce premier album de TRUST est d’ailleurs sans doute celui qui est le plus fidèle à l’original.

« Répression », le plus emblématique des albums du groupe, est tout aussi nerveux et rentre-dedans que la première version (« Antisocial », « Instinct De Mort », « Au Nom De La Race »), et présente quelques bonnes surprises (« Fatalité », « Le Mitard », « Les Sectes »). L’atmosphère n’a pas changé chez TRUST et c’est un Nono percutant dont le feeling est plus que jamais présent qui mène la danse.

Enfin, « Marche Ou Crève » est l’album qui a été le plus réarrangé par le groupe. Quand le TRUST d’antan rencontre la formation actuelle… L’émotion et la rage sont très présentes. Peut-être plus bluesy, plus Rock mais toujours aussi revendicatifs, les classiques prennent une autre dimension (« La Grande Illusion », « La Junte », « Certitude… Solitude »). Et les chœurs féminins y apportent une petite légèreté et un esthétisme certain.

Parmi les morceaux offrant le plus de surprises, on retrouve « Misère » et « Ton Dernier Acte », qui prennent un relief saisissant. Et comme TRUST aime à se poser là où on ne l’attend pas, c’est avec six titres en version acoustique que l’on retrouve des extraits des deux derniers albums (« Démocrassie », « Miss Univers », « Y a pas le feu mais faut bruler ») sur un quatrième album étonnant.

Plus qua jamais d’actualité, le groupe nous fait un beau cadeau avec ces interprétations de haut vol et d’un feeling énorme. Un régal… sur lequel les grincheux ne manqueront pas de se casser les dents. Il reste les versions originales, n’ayez crainte !

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Blues

Intense feeling

Communiant avec son public comme rarement, le KENNY WAYNE SHEPHERD BAND livre une prestation phénoménale avec une set-list exceptionnelle et une interprétation hors-norme. Son Blues Rock est à son apogée.

KENNY WAYNE SHEPHERD

« Straight To You Live »

(Provogue/Mascot Label Group)

C’est à Leverkusen en Allemagne lors de la tournée de l’excellent « The Traveler » que le grand KENNY WAYNE SHEPHERD BAND a enregistré ce majestueux « Straight To You Live ». Accompagné de Noah Hunt (guiatre, chant), Chris Layton (batterie), Joe Known (claviers), Scott Nelson (Basse), Joe Sublett (saxophone) et Mark Penker (trompette), le bluesman livre un album explosif à la hauteur de ses prestations scéniques endiablées.

La Stratocaster en main, « Woman Like You » ouvre les festivités et Noah Hunt joue de sa voix chaud et tout en émotion et soutenu par un groupe exceptionnel. Partageant le chant avec KENNY WAYNE SHEPHERD (« My Soul »), le Blues Rock des Américains prend une dimension incroyable au fil des morceaux. Efficace mais pas exubérant, la set-list est aussi variée qu’elle impressionne (« I Want You », « Long Time Running »). 

L’énergie qui se dégage de « Straight To You Live » est tout simplement phénoménale et la session cuivre en plus des solos très affûtés et racés y est pour beaucoup. L’intensité du KENNY WAYNE SHEPHERD BAND est digne des plus grandes heures du Blues Rock et l’Américain s’impose comme l’un des plus grands bluesmen de sa génération (« Diamonds And Gold », « Take To Me Baby », « Shame Shame Shame »). Ce Live est juste essentiel.

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International Stoner Rock

Clutch : une année bien remplie [Interview]

Groupe incontournable de la scène Stoner et beaucoup plus largement Rock et Hard, CLUTCH a vécu comme nous tous une année très spéciale. Faute de concert, le quatuor du Maryland n’a pas pour autant rompu le contact avec ses fans. Une compilation, des concerts en streaming, un album de reprises avec des duos et des réenregistrements, les Américains ne sont pas restés les bras croisés. Rapide retour sur cette année très particulière…

– En mars dernier, en plein confinement, vous avez sorti une compilation uniquement en format numérique (« Monsters, Machines, And Mythological Beasts »). Qu’est-ce qui vous a incité à revenir si rapidement avec un nouvel enregistrement, même s’il ne s’agit pas de nouvelles chansons ?

2019 a été une année très chargée en concerts, et 2020 devait être plus ou moins pareille. Nous ne pensions pas avoir beaucoup de temps disponible pour écrire et enregistrer un album entier avec de nouvelles chansons. Du coup à la place, nous sommes allés en studio régulièrement pour enregistrer des reprises et retravailler aussi de vieux morceaux. Au départ, on voulait les mettre un par un sur les plateformes de streaming. Finalement, nous en avons eu assez pour sortir un disque physique que nous avons intitulé « Weathermaker Vault Series Vol. 1 ».

– Ce nouveau disque sort également sur votre propre label WM. Créé en 2008, il vous apporte beaucoup de liberté, non ?

Weathermaker Music nous permet de sortir tout ce qui concerne le groupe depuis 2008. Nous avons également un groupe instrumental appelé ‘The Bakerton Group’, dont deux albums sont sortis sous WM, ainsi que plusieurs albums de formations qui incluent d’ailleurs plusieurs membres de CLUTCH.

– Parmi ces chansons, il y a des réenregistrements, des reprises et des duos. Comment avez-vous effectué le choix de la tracklist ?

Les reprises que nous avons choisies sont juste des morceaux qui ont été une source d’inspiration, ou simplement nos préférés depuis des années. Ces originaux de CLUTCH, qui ont été réenregistrés, ont été sélectionnés parce que nous sentions d’une manière ou d’une autre que nous pouvons mieux les jouer. Et puis, ça nous fait du bien de les écouter dans des versions améliorées !

– Quelques mots à propos de Randy Blythe de Lamb Of God qui partage avec vous « Passive Restraints ». Comment est née l’idée de ce duo ?

Randy est un ami. Nous avons tourné avec Lamb of God à plusieurs reprises ces dernières années. Lors de notre dernière tournée aux États-Unis avec eux, on a voulu que Randy nous rejoigne sur scène. Nous lui avons demandé quelle chanson il voudrait chanter, et il a choisi « Passive Restraints ». Ce n’était pas une chanson qui faisait partie de notre setlist à l’époque. C’était donc excitant de la jouer. L’énergie et l’enthousiasme de Randy nous ont incité à retourner en studio et à la réenregistrer avec lui. Personnellement, c’est l’une de mes préférées parmi ces nouveaux enregistrements.

– Ces nouvelles versions vous ont-elles permis de vous recentrer sur votre son et votre démarche artistique ?

Bien sûr ! Certains des enregistrements originaux avaient plus de dix ans, et nous avons estimé que nous pouvions les jouer beaucoup mieux aujourd’hui. Parfois, il faut des années de tournées pour jouer correctement une chanson !

– J’imagine que ces longs mois sans concert vous ont permis de réfléchir, d’écrire et de composer. Avez-vous déjà des idées, des chansons ou même des prémices de votre prochain album ? Et peut-être même une date de sortie ?

Cette année a vraiment été difficile pour se projeter sur du long terme, et je dirais même que le côté créatif de l’écriture en a été affecté. Nous avons passé la majeure partie de notre temps à nous concentrer sur la diffusion d’une série de concerts en direct sur le Net que nous avons appelé « Live From The Doom Saloon ». On a d’ailleurs fait notre dernier concert le 18 décembre dernier. Le ‘Doom Saloon’ est notre salle de répétition et notre studio ici chez nous, dans le Maryland.

C’est là que nous nous réunissons pour élaborer de nouveaux morceaux et répéter. Avec l’aide de nos amis des productions My Good Eye et LiveFrom, nous diffusons en streaming et en direct régulièrement des concerts complets. En 2021, nous allons passer plus de temps à écrire de nouvelles chansons. Et avec un peu de chance, nous reprendrons la route pour les partager avec vous. Une chose est sûre, nous enregistrerons un nouvel album cette année.

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Extrême Heavy metal

Doom moderne

Fougueux et élégant, ce premier album Live d’AVATARIUM inscrit définitivement le groupe parmi les formations les plus créatrices du Doom. Sans renier ses fondations musicales, le quintet suédois propose un style unique et très actuel, et met un bon coup de jeune à un registre souvent très conservateur.

AVATARIUM

« An Evening With Avatarium »

(Nuclear Blast)

Créé en 2013 par Leif Eidling (fondateur, bassiste et compositeur de Candlemass), AVATARIUM compte déjà un EP et quatre albums et à son actif, dont le dernier en date « The Fire I Long For » lui a permis de voler de ses propres ailes, suite au départ de son créateur. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela a fait du bien et a levé un vent nouveau sur la formation suédoise, dorénavant nettement plus libre musicalement.

Toujours guidé par sa chanteuse et guitariste Jennie-Ann Smith, le quintet propose un Doom très Heavy, moins prévisible et tirant même sur le Rock. Si l’aspect occulte et ténébreux n’a pas disparu, AVATARIUM laisse entrer un peu plus de lumière sur ce live long de 15 morceaux aussi limpides que compacts et entraînants (« Voices », « Rubicon », « Pearls and Coffins »). Les Scandinaves maîtrisent leur sujet, et semblent plus libres que jamais.

Enregistré à domicile à Stockholm en janvier dernier, « An Evening With Avatarium » ne manque franchement pas d’audace, bien porté par des musiciens d’un niveau exceptionnel (« Avatarium », « Shake That Demon », « Sky At The Bottom Of The Sea »). Avec des intermèdes en suédois qui ne manquent pas d’exotisme, AVATARIUM nous fait vivre un concert entre puissance et émotion à travers une prestation irréprochable.